Cadre règlementaire de la PDSA et ses évolutions

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Cadre règlementaire de la PDSA et ses évolutions

Cadre déontologique

Sur le plan déontologique, la participation à la permanence des soins est définie par l’article 77 du code de déontologie médicale, repris dans le code de la santé publique sous la référence R4127-77 (20) :
« Il est du devoir du médecin de participer à la permanence des soins dans le cadre des lois et des règlements qui l’organisent. »
La notion du cadre de « lois et règlements » de cet article a été ajoutée en 2003. Selon l’ordre national des médecins, cette modification traduit la place qu’entend prendre l’Etat pour garantir l’accès aux soins qui ne saurait relever des seules initiatives individuelles.
Le devoir des médecins vis-à-vis des patients est donc subordonné à l’organisation sanitaire dans laquelle il s’inscrit.
Les médecins participent à la mise en place de cette organisation, l’Etat en est le garant et adopte, avec les instances professionnelles compétentes, les modalités paraissant les plus appropriées. Le devoir du médecin variera suivant les lois et règlements en vigueur et les conditions locales de leur mise en oeuvre.(2)

Cadre juridique

Sur le plan juridique, à la suite du rapport du groupe de travail du sénateur Decours, la permanence des soins est d’abord encadrée en 2003 par le Décret n°2003-880 et 881 du 15 septembre 2003 puis modifiée par le Décret n°2005-328 du 7 avril 2005 du code de santé publique, qui posent les bases de son organisation actuelle.
Y sont inscrits la notion de mission d’intérêt général, la participation des médecins sur la base du volontariat, la définition de ses horaires, la mise en place d’une régulation centralisée directement ou interconnectée avec le centre 15, son organisation et sectorisation à l’échelle départementale par les comité départementaux de l’aide médicale urgente et des transports sanitaires (CODAMU) (renommés à cette occasion comité départementaux de l’aide médicale urgente, des transports sanitaires et de la permanence des soins (CODAMUPS)) devant être validée par arrêté préfectoral, ses modalités pratiques et son financement.(4).
Depuis 2009,l’organisation et la mise en place de la permanence des soins relève de la responsabilité des agences régionales de santé (ARS), créées par la loi n° 2009-879 portant sur la réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, selon l’article 118 du 21 juillet 2009 (27) .

Organisation et financement de la PDSA

Cahier des charges régional

Selon l’article R6315-6 du Code de santé publique, les principes d’organisation de la permanence des soins font l’objet d’un cahier des charges régional arrêté par le directeur général de l’agence régionale de santé.
Le cahier des charges régional décrit l’organisation générale de l’offre de soins assurant la prise en charge des demandes de soins non programmés et mentionne les lieux fixes de consultation. Il décrit l’organisation de la régulation des appels et précise les conditions d’organisation des territoires de permanence des soins afférentes à chaque département.
Indépendamment de la rémunération des actes accomplis dans le cadre de leur mission, il précise également la rémunération forfaitaire des personnes participant aux gardes de permanence des soins ambulatoires et à la régulation médicale téléphonique (28).
Ce cahier des charges régional est élaboré en concertation avec les CODAMUPS et il est soumis pour avis aux conseils départementaux de l’ordre des médecins et au préfet (28).

Horaires

La permanence des soins en médecine ambulatoire est assurée, en dehors des horaires d’ouverture des cabinets libéraux et des centres de santé, de 20 heures à 8 heures les jours ouvrés, ainsi que les dimanches et jours fériés. En outre, elle peut concerner, le samedi à partir de midi, le lundi lorsqu’il précède un jour férié, et le vendredi et le samedi lorsqu’ils suivent un jour férié (29).
En cas d’activité faible, en nuit profonde notamment, un relais par les établissements des soins peut être mis en place, conditionné par la proximité de ces structures (30).

Sectorisation

Le département est divisé en secteurs dont le nombre et les limites sont fixés en fonction de données géographiques et démographiques ainsi que de l’offre de soins existante. Ces limites peuvent varier selon les périodes de l’année et être adaptées, pour toute ou partie de la période de permanence des soins, aux besoins de la population.
La carte des secteurs fait l’objet d’un réexamen annuel (29).

Régulation

L’accès au médecin participant à la permanence des soins ambulatoires fait l’objet d’une régulation médicale téléphonique préalable, accessible sur l’ensemble du territoire national, par le numéro national de permanence des soins (le 116 et le 117) ou par le numéro national d’aide médicale urgente (le 15).
L’accès au médecin de permanence est également assuré par les numéros des centres d’appel des associations de permanence des soins si ceux-ci sont interconnectés avec le centre de réception et de régulation des appels.
A la demande du médecin chargé de la régulation médicale ou du centre d’appel de l’association de permanence des soins, le médecin de permanence intervient auprès du patient par une consultation ou par une visite (29).

Tableaux de Garde

Les médecins participent à la permanence des soins sur la base du volontariat.
Dans chaque secteur, un tableau nominatif des médecins de permanence est établi pour une durée minimale de trois mois par les médecins qui sont volontaires pour participer à cette permanence ou par les associations qu’ils constituent à cet effet.
Ce tableau est transmis au conseil départemental de l’ordre des médecins qui vérifie que les intéressés sont en situation régulière d’exercice (29).
Il peut être accordé par le conseil départemental de l’ordre des médecins des exemptions de permanence tenant compte de l’âge, de l’état de santé et éventuellement des conditions d’exercice de certains médecins.

Engorgement des services d’urgences

Enjeu majeur de santé public, l’engorgement des services d’urgence représente actuellement l’une des principales problématiques de la demande de soin non programmé et mérite une analyse détaillée.

Quantification

Le rapport du Dr Grall de 2006 pointe une évolution des modes de consommation de soins par la population, avec un recours croissant aux services d’urgence hospitaliers (plus 43% entre 1990 et 1998) (10), des comportements consuméristes se traduisant par une venue directe dans les services d’urgence pour près de trois quarts des usagers (5).
Le rapport de la Cour des Comptes de 2019 décrit lui une activité des services d’urgence qui n’a cessé de croître pour atteindre 21,2 millions de passages en 2016, soit une augmentation de près de 15 % en 4 ans (6).
De plus, jusqu’à 15% des patients admis dans les services d’urgence sont classés comme ne nécessitant pas de recours à des examens complémentaires (10).

Causes identifiées

Nombre de passages

Les recours inappropriés aux services d’urgence par des patients relevant de la médecine générale ou qualifiés de « non urgents » représentent l’une des causes de l’augmentation du nombre de passages.
Les facteurs décrits comme favorisant un recours inapproprié sont les caractéristiques socio-économiques des patients (jeunesse, précarité, immigration récente, faible niveau de revenus et de diplômes, isolement), l’absence de suivi habituel par un médecin généraliste, le niveau de couverture maladie, la mauvaise perception des symptômes, un accès plus facile au plateau technique, un désir accru de sécurité (10), l’absence de prise d’avis ou de régulation avant la consultation aux urgences (8).
Parmi ces différents facteurs, les conditions d’accès aux médecins libéraux (horaires et honoraires) et donc l’organisation et les limites de la PDSA sont particulièrement désignés par les pouvoirs publics comme cause de l’engorgement des urgences (6,33,34).
Les périodes d’épidémie grippale sont également associées à une augmentation significative du nombre de passages (13).
Enfin, les progrès de la médecine, associés au vieillissement de la population, entrainent l’accroissement du nombre de patients atteints de maladies chroniques nécessitant des soins d’urgences en cas d’exacerbations, qui sont également à l’origine d’une augmentation des passages aux urgences (33).

Temps de passage

Celui-ci est augmenté par les difficultés liées à un effectif inadapté au nombre de passages, parmi le personnel médical (associé à un recours croissant aux intérimaires (33)) , infirmier (14), mais également paramédical, notamment celui impliqué dans les tâches administratives. Il est à noter qu’une part de ces tâches administratives est redistribuée aux médecins et devient réductrice du temps de travail médical (33).
Le recours à des examens paracliniques, également lié aux progrès technologiques de la médecine, nécessitant un temps d’attente élevé (imagerie et biologie principalement) est également associé à un allongement du temps de passage (13,14). Le délai d’accès aux avis spécialisés est également à prendre en compte, notamment dans les services d’hôpitaux périphériques.
La nécessité de traçabilité, l’informatisation et l’exigence d’une tenue exhaustive du dossier médical, devenue de plus en plus prégnante dans la prise en charge des patients, est également à l’origine de temps de passage plus longs (33).
La complexité des situations cliniques est également en cause du fait d’un plus grand nombre de patients polypathologiques et atteint de multiples maladies chroniques (14).
Un renouvellement fréquent du personnel (14), la configuration des locaux et un espace inadapté au nombre de passages, sont également associés à un temps de passage plus long (33).

Difficultés de sortie

La diminution des lits d’hospitalisation disponibles favorise l’engorgement des urgences (14). En France, dans une optique d’équilibrage budgétaire, d’adaptation organisationnelle et de virage ambulatoire, entre 2003 et 2015, le nombre de lits d’hospitalisation à temps complet installés, tous établissements, toutes disciplines et tous secteurs confondus, est passé de 468 000 à 408 000 (35).
La prise en charge de situations complexes dans le service des urgences plutôt qu’en service d’hospitalisation, liée à une amélioration des moyens à dispositions des urgentistes, et parfois dans une optique de sortie directe afin d’éviter une hospitalisation (14), est également à l’origine d’un engorgement des urgences.
Enfin, un temps d’installation en service élevé (36) est également associé à un engorgement plus important.

Conséquences

La première et la plus importante des conséquences de cet engorgement des services d’urgences est une augmentation de la morbi-mortalité des patients durant leur prise en charge aux urgences (12,13) et dans les suites de leur passage (37).
Il est également à l’origine d’une diminution de la qualité des soins avec un délai d’administration plus important (13), un mauvais contrôle de la douleur, une augmentation du taux de complications (12), des transferts des patients dans d’autres structures plus éloignées en cas de tension trop élevée augmentant les temps de transports (13) et une augmentation des erreurs médicales (12). Il est associé à une augmentation du nombre de patients quittant les urgences sans avoir été examinés (13).
Il entraine également une dégradation des conditions d’exercices du personnel des urgences à l’origine d’un mal-être professionnel, avec augmentation des cas de burnout (38).
Enfin cet engorgement est à l’origine de pertes financières qui sont la conséquence d’une mobilisation de personnel plus longue pour chaque patient et donc un passage plus coûteux (13) et d’une augmentation du nombres de plaintes et de recours légaux (12).

Les Maisons Médicales de Garde

Selon la Circulaire no 2007-137 du 23 mars 2007, relative aux maisons médicales de garde (MMG) et au dispositif de permanence des soins en médecine ambulatoire, une MMG se définit comme un lieu fixe déterminé de prestations de médecine générale, fonctionnant uniquement aux heures de la permanence des soins et assurant une activité de consultation médicale non programmée (39).

Historique et Evolution

L’ouverture de la première MMG de France date de 2001 (40).
Dans les deux années suivantes, après une phase expérimentale, elles commencent à se multiplier et leur pic de création se situe en 2003, année durant laquelle elles sont estimées au nombre de 98 en activité (41).
Il existe depuis un accroissement importante du nombre de MMG, lié à de nombreuses ouverture associée à un faible taux de fermeture (cinq fermetures relevées en trois ans de 2003 à 2006 dans le rapport Grall ) et 198 sont comptabilisées en 2006 (5).
Leur création relevant parfois d’initiatives individuelles fédérant secondairement autour d’un projet et non d’un processus systématique, leur répartition ou « essaimage » peut être qualifiée de très variable et inégale sur le territoire (5).
En 2015, derniers chiffres retrouvés dans la littérature consultée, leur nombre continuait de progresser et elles étaient au nombre de 407 selon le rapport de la DGOS (42).

Objectifs et Avantages

L’un des premiers objectifs de la création des MMG est d’améliorer les conditions de participation à la PDSA des médecins généralistes et constitue en effet l’une des réponses aux problématiques soulevées par la grève en 2002. Elles permettent un exercice plus sécurisé , particulièrement important en contexte de féminisation de la profession, une mise à disposition de locaux spécifiques, parfois de personnel, et une diminution de fréquence et de charge de travail de la PDSA (5).
Elles sont présentées comme l’une des solutions à la désertification des zones rurales et leurs difficultés d’accès aux soins, et permettent à certains praticiens réticents à l’installation en zone rurale d’exercer dans ces zones sans s’y installer à plein temps (5).
Un de leurs objectifs essentiels est également la participation au désengorgement des services d’urgences. Elles sont l’une des solutions présentées pour diminuer le nombre de passages en réorientant et prenant en charge les patients « non urgents » relevant de la médecine générale. Ceci est particulièrement vrai pour les MMG installées dans l’enceinte ou à proximité d’un centre hospitalier disposant d’un service d’urgence, ce qui est le cas dans près de la moitié des cas (5). Le rapport du sénateur Grall signale cependant que l’une des conditions au succès de ce désengorgement est une organisation concertée et un protocole clair de réorientation à l’arrivée et à l’enregistrement du patient (5).
Enfin, et toujours selon le rapport du sénateur Grall, le dispositif d’une MMG bien identifiée par la population représente un point fixe lisible de santé et peut être utilisé et intégré dans divers plans de soins incluant de la prévention ou un recours en cas de pandémie par exemple (5).
Plusieurs dérives sont cependant possibles avec ce dispositif, raison de l’encadrement juridique et de la standardisation minimum de ces MMG.
Il est mentionné notamment le risque de créer une offre de soins supplémentaires dans un contexte consumériste, à l’origine d’une augmentation du nombre de consultations qui ne relèveraient pas de la PDSA, et donc ne participant pas au désengorgement des services d’Urgence.
Une mise en place opportuniste ne répondant pas une demande réelle , une absence de pérennité ou de fiabilité et une majoration des coûts de fonctionnement par un budget « non raisonnable » sont également citées comme des dérives possibles (5).

Organisation et cadre règlementaire

À la suite du rapport du sénateur Grall sur les MMG, la circulaire no 2007-137 du 23 mars 2007, relative aux maisons médicales de garde et au dispositif de permanence des soins en médecine ambulatoire, donne le cadre de création et de fonctionnement des MMG actuelles.
Elles doivent fonctionner uniquement aux horaires de la PDSA et répondre à un besoin bien identifié. Leur fonctionnement est basé sur un cahier des charges contractualisé avec les ARS (anciennement MRS) (39).
Selon la circulaire, il est souhaitable que l’accès à la MMG puisse être en grande partie médicalement régulé et la régulation téléphonique par le 15 doit être privilégiée.
La possibilité d’afflux saisonniers ou de crise sanitaire doit être abordée dans le cahier des charges et peut conduire à modifier les horaires d’ouverture ou à renforcer la présence médicale à la MMG. Concernant l’évaluation et la motivation d’un projet création d’une MMG les éléments pris en compte sont, entre autres, l’état des lieux de la PDS existante (offre hospitalière ou libérale, fonctionnement des structures d’urgence…), la population couverte, le rayon d’action, la sectorisation et le nombre de médecins susceptibles de participer. Enfin l’objectif principal devra en être identifié (Structuration de la PDS en milieu rural ou défavorisé ou désengorgement des urgences par exemple) (39).
Il est recommandé que la MMG soit située dans une enceinte hospitalière ou à contiguïté d’une structure d’urgence. En milieu rural de préférence au sein d’un hôpital local, d’un EHPAD ou d’une maison de retraite. A défaut, elle devra être proche d’autres structures effectuant une permanence (pompiers, police, gardiennage), pour des raisons de sécurité (39).

Financement

Après plusieurs modifications des modalités de financement, depuis 2012, suite à l’article 65 de la loi n° 2011-1906 de financement de la sécurité sociale, le financement des MMG est assuré par le FIR et relève donc des ARS (43).
Le financement concerne :
-Les locaux avec un budget pour leur mise aux normes et pour leur réfection en cas de nécessité. Lorsque les locaux sont mis à disposition par un établissement de santé, celui-ci perçoit un loyer si la MMG est établi sur le domaine privé ou une redevance si elle est établie sur le domaine public.
-Les coûts d’investissement comprenant le matériel médical, le matériel informatique et téléphonique et le mobilier.
-Les coûts de fonctionnement avec une enveloppe prenant en charge les consommables et petit matériel.
-Les charges de personnel. Une personne préposée à l’accueil téléphonique et physique peut être nécessaire, pour des raisons d’activité ou de sécurité. Par ailleurs, une prestation de ménage peut être envisagée.
-La coordination du fonctionnement de la MMG (39).

Contexte Territorial

En 2016, selon, la dernière estimation disponible sur le site de l’INSEE, la population des communes dont le premier recours est le CH d’Arles correspond à environ 109 000 habitants (44). L’Hôpital Joseph Imbert est un hôpital périphérique ouvert depuis 1974 et il comprend actuellement au total 289 lits et places (45).
En 2017, son service d’urgence comprenait 11.3 urgentistes seniors en équivalents temps plein rémunéré (ETPR) et 27 ETPR infirmières diplômées d’état (IDE) (46).
En termes d’activité, pour l’année 2017, environ 18 500 hospitalisations et 36 500 passages aux urgences ont étés comptabilisés et 1341 sorties SMUR ont été effectuées (46).
Depuis sa création, en 2015, le nombre de passages par an à la MMG du Pays d’Arles a augmenté régulièrement, passant de 1761 l’année de sa création à 2054 en 2016 puis 2941 en 2018 (document interne à la MMG consultable en annexe).

Fonctionnement

Le local de la MMG est situé dans le Hall d’accueil du service d’urgence du CH d’Arles. Il s’agit d’un module préfabriqué aménagé en salle d’examen, comportant un bureau informatisé et équipé de petit matériel médical.
Les gardes sont assurées sur la base du volontariat par les médecins généralistes des quatre secteurs regroupés pour sa création et selon un tour de garde organisé annuellement.
La MMG du pays d’Arles est ouverte le samedi de midi à minuit, le dimanche de 8h à minuit et les jours fériés de 8h à minuit.
A ces horaires d’ouverture, chaque patient éligible à la MMG se présentant à l’accueil des urgences se voit proposer, au moment de son examen par l’infirmière d’accueil de d’orientation (IAO), de consulter le généraliste de garde plutôt que de passer par le circuit classique des urgences. C’est donc l’IAO qui oriente les patients vers la MMG selon un protocole établi nécessitant que le motif de consultation relève bien de la médecine générale, qu’un prélèvement sanguin systématique ne soit pas nécessaire et que le patient ne présente pas de signe de gravité immédiat, classé CCMU 1 ou 2 selon la classification CCMU actuellement utilisé dans la plupart des services d’urgence français (47). Enfin les préférences et compétences du praticien de garde sont prises en compte et la réorientation de patients nécessitant des gestes de petite chirurgie type suture par exemple est discutée au cas par cas avec ce dernier par l’IAO.
Cette réorientation n’est pas obligatoire et les patients peuvent refuser d’être vus par le généraliste de garde. Dans la plupart des cas, la réorientation est bien acceptée et le frein le plus fréquent est financier puisque les droits des patients doivent être à jour pour bénéficier du tiers payant et de la dispense d’avance des frais, ce qui n’est pas obligatoire lors d’un passage par le circuit classique des urgences.
La MMG, en plus de prendre en charge les usagers relevant de la médecine générale consultant aux urgences, assure également la charge de la PDSA à ses horaires d’ouverture par l’intermédiaire de la régulation téléphonique. Cette dernière, accessible en composant le 15, est assurée sur le département des Bouches du Rhône par le centre de réception et de régulation des appels (CRRA) du SAMU 13 (48).
Les patients des quatre secteurs de garde dépendants de la MMG qui composent le 15 à ses horaires ouverture et dont le motif relève de la médecine générale seront donc invités à se rendre à la MMG et ne seront pas vus à domicile. Ils devront également s’enregistrer auprès de l’IAO du service des urgences avant d’être examiné par le praticien de garde.
Tous les jours de semaine, du lundi au vendredi, la MMG est fermée et la PDSA des quatre secteurs est assurée par les médecins généralistes de chaque secteur de 20h à minuit, selon un tour de garde établi annuellement, également régulé téléphoniquement par le 15.
En période de nuit profonde (de minuit à 8h) les patients contactant la régulation téléphonique et nécessitant des soins sont invités à se rendre ou sont transportés au service d’urgence du CH d’Arles qui assure alors le relais de la PDSA.

Objectifs et Hypothèses de l’étude

Les MMG sont donc considérées comme l’une des solutions à l’engorgement des services d’urgences (5,15). Cependant sans le cadre d’étude de ces structures de soins, la comparaison d’un passage en maison médicale de garde plutôt qu’aux urgences pour motif de médecine ambulatoire a été peu étudiée sur le versant de la satisfaction des usagers de soins (49) qui semble pourtant un élément important nécessaire au succès de ces structures et permettant d’appréhender partiellement le point de vue des patients sur celles-ci. Bien que difficile à mesurer (17,50), elle est également l’un des gages de qualité de ces structures(18).

Question de recherche

La question de recherche de notre étude est donc la suivante :
La satisfaction des patients consultant aux urgences du CH d’Arles pour motif de médecine générale est-elle meilleure lors de la prise en charge par la maison médicale de garde plutôt que lors de la prise en charge par la filière classique des urgences ?

Objectif principal

L’objectif principal de notre étude est le suivant :
Comparer, dans la population des patients relevant d’un motif de médecine générale (RMMG), consultant à l’accueil des urgences du CH d’Arles, la satisfaction des patients pris en charge par la MMG et celle des patients pris en charge par le circuit classique des urgences

Objectifs secondaires

Les objectifs secondaires de notre étude sont les suivants :
Comparer, dans la population des patients RMMG consultant à l’accueil des urgences du CH d’Arles : Le temps de passage total (compris entre l’enregistrement à l’accueil et la sortie du service), le temps d’attente (compris entre l’enregistrement à l’accueil et la rencontre du praticien) et le temps d’examen (compris entre la rencontre du praticien et la sortie du service) des patients pris en charge par la MMG et ceux des patients pris en charge par le circuit classique des urgences.
Comparer, dans la population des patients RMMG consultant à l’accueil des urgences du CH d’Arles le nombre de « partis sans avis » (PSA) parmi les patients pris en charge par la MMG et parmi patients pris en charge par le circuit classique des urgences.

Hypothèse principale

Appuyée sur une revue de la littérature évoquant les différents facteurs de satisfaction des usagers de soins (17,49–51), l’hypothèse principale de notre étude était que la satisfaction des patients RMMG consultant aux urgences du CH d’Arles, concernant leur prise en charge, serait meilleure s’ils étaient pris en charge par la MMG plutôt que par le circuit habituel des urgences.

Hypothèses secondaires

Appuyée sur plusieurs études existantes, nos hypothèses secondaires étaient que, pour les patients RMMG, le temps de passage total, d’attente et d’examen seraient plus courts (15,52,53), et que le nombre de PSA moins élevé (54–56) s’ils étaient pris en charge par la MMG plutôt que par le circuit habituel des urgences.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. La Permanence des soins ambulatoires
1.1.1. Définition
1.1.2. Contexte d’émergence
1.1.3. Problématiques
1.1.3.1. Démographie médicale
1.1.3.2. Vieillissement de la population française
1.2. Cadre règlementaire de la PDSA et ses évolutions
1.2.1. Cadre déontologique
1.2.2. Cadre juridique
1.3.Organisation et financement de la PDSA
1.3.1. Cahier des charges régional
1.3.2. Horaires
1.3.3. Sectorisation
1.3.4. Régulation
1.3.5. Tableaux de Garde
1.3.6. Financement
1.4. Engorgement des services d’urgences
1.4.1. Quantification
1.4.2. Causes identifiées
1.4.2.1. Nombre de passages
1.4.2.2. Temps de passage
1.4.2.3. Difficultés de sortie
1.4.3. Conséquences
1.5. Les Maisons Médicales de Garde
1.5.1. Définition
1.5.2. Historique et Evolution
1.5.3. Objectifs et Avantages
1.5.4. Organisation et cadre règlementaire
1.5.5. Financement
1.6. La MMG du Pays d’Arles
1.6.1. Création
1.6.2. Contexte Territorial
1.6.3. Fonctionnement
1.7. Objectifs et Hypothèses de l’étude
1.7.1. Question de recherche
1.7.2. Objectif principal
1.7.3. Objectifs secondaires
1.7.4. Hypothèse principale
1.7.5. Hypothèses secondaires
2. Matériel et Méthode
2.1. Type d’étude
2.2. Population étudiée
2.3. Lieu de recueil
2.4. Période de Recueil
2.5. Données Recueillies
2.5.1. Critère Principal
2.5.2. Critères secondaires
2.5.3. Données annexes
2.6. Analyses statistiques
3. Résultats
3.3. Population incluse
3.3.1. Effectif
3.3.2. Sexe
3.3.3. Age
3.3.4. Distance du domicile
3.3.5. Catégories socio-professionnelles
3.3.6. Régulation avant consultation
3.3.7. Destination
3.4. Critère Principal, Evaluation de la satisfaction
3.5. Critères secondaires, Temps et PSA des sujets inclus
3.5.1. Temps de passage total, temps d’attente et temps d’examen
3.5.2. Nombre de PSA
4. Discussion
4.1. Résultat principal
4.2. Résultats secondaires
4.3. Force de l’étude
4.4. Biais de l’étude
4.5. Conclusion
5. Bibliographie

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