Botanique de l’aubergine africaine

Origine et répartition 

Solanum aethiopicum L est une espèce tropicale qui serait originaire d’Afrique (DAUNAY et al., 1995). Dés lors elle fut exportée et disséminée dans les îles Caraïbes et dans l’Est de l’Amérique latine (Brésil) où son introduction remonterait au XVIII siècle. Elle a été domestiquée à partir de l’espèce sauvage Solanum anguivi Lam, via Solanum distichum Schumach et Thonn qui est semi domestique. Ces deux espèces sont retrouvées dans toute l’Afrique tropicale. L’espèce S .aethiopicum est cultivée aussi bien en Afrique tropicale qu’en Amérique du sud notamment au Brésil et dans quelques localités d’Europe comme l’Italie et l’extrémité sud de la France. Cette large répartition est souvent due à sa plasticité phénotypique qui marque son aptitude à résister aux variations des conditions environnementales (LESTER R.N et SECK.A, 2004).

Botanique de l’aubergine africaine

Appareil végétatif

L’aubergine africaine encore appelée aubergine écarlate ou tomate amère (jaxatu au Sénégal), est une herbacée, arbuste annuelle ou vivace qui mesure jusqu’à 200 cm de haut. Souvent ramifiée, la plante présente des rameaux avec ou sans aiguillons et poils étoilés (LESTER R.N et SECK.A, 2004). La phyllotaxie révèle des feuilles alternes, simples sans stipules. Le limbe largement ovale est de longueur et de forme variable (obtus ou cordé à la base, aigu à obtus à l’apex, à bord légèrement à profondément lobé et nervures pennées). Les feuilles supérieures sont généralement plus étroites lobées et souvent sub-opposées.

Appareil reproducteur

L’inflorescence en cyme racémiforme latérale dont le nombre de fleurs varie entre 5 et 12 par bouquet floral repose sur un pédoncule souvent court ou même absent avec un rachis de longueur variable. Mais elle peut être constante chez certaines espèces comme Solanum.torvum et Solanum.sisymbrifoluim (SECK, 1986). Les fleurs sont généralement bisexuées, régulières avec 04 à 10 mères. Le pédicelle 2 à 15 mm à l’état floral peut atteindre 27 mm de long au niveau du fruit.

Le gynécée gamocarpelle présente un ovaire super pluriloculaire et un style aussi long ou légèrement plus long que les étamines supportant un stigmate petit et obtus. Le calice campanulé et gamosépale présente des lobes de 4 à10 mm de long tandis que la corolle étoilée (6 à 15 mm de long) est blanche parfois violet pâle. L’androcée est marqué par la présence d’étamines monodelphes insérées prés de la base du tube de la corolle. Le filet court et épais porte une anthère connivente jaune à déhiscence porricide. Celle-ci forme une couronne autour de l’extrémité du stigmate papilleux, ce qui confère à la fleur son caractère péristyle qui expliquerait en partie son niveau élevé d’autopollinisation naturelle. Les fruits charnus sont des baies. Leur forme est généralement globuleuse à globuleuse déprimée, ellipsoïde, ovoïde ou fusiforme de calibre variable suivant les groupes et sousgroupes. Ils sont lisses à cannelés et virent au rouge à maturité physiologique en raison de son importante teneur en caroténoïdes. Les graines sont nombreuses lenticulaires à réniformes, aplaties et de diamètre compris entre 2 à 5 mm. Leur coloration est généralement brun pale ou jaune. Leur chaire blanche à blanchâtre a un goût amer(Soxna) essentiellement dû à sa richesse en furostanol saponine. Mais certains fruits ont une saveur douce (groupe Gilo) (LESTER R.N et SECK.A, 2004) .

Biologie florale

Floraison
La floraison débute après le stade 07 feuilles (De BON, 1984). Elle est plus ou moins précoce suivant la période de semis. Ainsi selon Van de Plas, la première fleur apparait 40 jours après semis d’Avril. Par contre DELANNOY estime que pour des semis du mois de Juillet, elle interviendrait 70 jours après.

Anthèse
Il s’écoule une période de 15 à 20 jours entre l’initiation florale et l’anthèse. Celle-ci à lieu 1 à 2 heures avant l’épanouissement de la fleur ou 1 à 2 jours après la réceptivité du stigmate. Au moment de l’anthèse les sacs polliniques libèrent de nombreux grains de pollens de couleur blanche pourvue de 1 à 3 pores de germination. En ce qui concerne la durée de fertilité du pollen et des ovules, elle serait respectivement de 1 à 2 jours avant l’épanouissement de la fleur jusqu’à 4-5 jour et de 2-3 jours après celui-ci (PANEKOKE, 1984).

L’appareil racinaire se développe tant verticalement que latéralement. La racine Pivotante s‘enfonce à une profondeur de 1,5 m. La majeure partie des racines est concentrée dans la couche arable allant de 20 à 40 cm (MESSIAEN, 1975).

Taxonomie et cytogénétique 

Le genre Solanum comprend plus de 1000 espèces et est cosmopolite avec au moins 100 espèces indigènes en Afrique. Les aubergines de l’espèce S. aethiopicum sont des herbacés non tubériformes qui appartiennent au sous-genre Leptostemonuim, au groupe Aethiopicum, à la section Oliganthes qui comprend environ 45 espèces et à la série Aethiopica. La taxonomie a été pendant très longtemps controversée en raison de la confusion sur la nomenclature du genre Solanum. Ainsi il a fallu attendre les années 80 pour que CHOUDHURY et al. (1982) mettent en évidence le polymorphisme de S. aethiopicum. Ceci a été confirmé par Niakan et Lester en 1986, qui ont par ailleurs, établi sa provenance de la domestication de S. anguivi Lam. En 1986, Lester de l’Université de Birmingham a mis au point une clé d’identification de l’espèce aethiopicum regroupant différents Solanum tels que S. anomalum, S. integrifoluim etc., étaient décrites à tort comme des espèces à part entière de S. anguivi alors qu’ils sont en réalité des sous-espèces de S. aethiopicum. Cet auteur a distingué quatre groupes inter-fertiles au sein de l’espèce aethiopicum sur la base de son usage. Il s’agit des groupes Gilo, Shum, Aculeatum et Kumba dont trois sont importants pour l’Afrique à savoir le groupe Gilo(feuilles pubescentes), le groupe Kumba( feuilles glabres) et le groupe Aculeatum(feuilles pubescentes et épineuses).

Systématique de l’aubergine africaine 

L’aubergine africaine appartient à l’embranchement des Macrophylophytes, au sousembranchement des Magnoliophytine, à la classe des Paeonopsides, à l’ordre des Scruphylarides, à la famille des Solanaceae, au genre Solanum et à l’espèce Solanum aethiopicum. Du point de vue cytogénétique, l’espèce S. aethiopicum renferme des sous-espèces diploïdes avec une garniture chromosomique de 2n=24 comme chez S. melongena, S. anguivi, S. macrocarpon. Leur grande variabilité génétique conjuguée à la fertilité intra-spécifique confère à S. aethiopicum des possibilités évidentes d’amélioration. Celle-ci pourrait être mise à profit pour la sélection des variétés performantes productives et de meilleures qualités, résistantes à certains déprédateurs.

Croissance et écologie 

La germination est épigée les cotylédons s’étalent et les premières vraies feuilles forment une rosette. La taille des nouvelles feuilles s’accroît rapidement et la floraison débute 40 à 100 jours après le semis. Lorsque les premières fleurs sont initiées, la plante produit des rameaux munis de feuilles plus petites. L’espèce S. aethiopicum du Groupe Gilo pousse bien en plein soleil dans la savane boisée sur des sols relativement profonds et bien drainés avec un pH de 5,5–6,8 et lorsque les températures sont de 25–35°C le jour et de 20–27°C la nuit. Le Groupe Kumba pousse dans des climats plus chauds (jusqu’à 45°C le jour) avec une humidité relative de l’air qui peut parfois descendre à 20%, en particulier en conditions irriguées. Le Groupe Shum vie bien en climat chaud et humide. Il perd ses feuilles lorsqu’il commence à faire sec. En Ouganda, il est cultivé dans des marais pendant la saison sèche. Aucun de ces groupes de cultivars ne survit à des conditions froides ou très humides. Les sols gorgés d’eau ne sont pas tolérés. Une certaine tolérance à la salinité provoquée par l’irrigation a été signalée au Sénégal (LESTER R.N et SECK.A, 2004).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Origine et répartition
1.2. Botanique de l’aubergine africaine
1.2.1. Appareil végétatif
1.2.2. Appareil reproducteur
1.2.3. Biologie florale
1.2.4. Taxonomie et cytogénétique
1.2.5. Systématique de l’aubergine africaine
1.2.6. Croissance et écologie
1.2.7. Production de semence
1.2.8. Dormance
1.3. Problèmes phytosanitaires
1.3.1. Maladies
1.3.2. Ravageurs
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
2.1. Description du milieu d’étude
2.2. Matériel végétal
2.3. Méthodologie
2.3.1. Semis en pépinière
2.3.2. Traitements de la pépinière
2. 3.3. Plantation
2.3.4. Suivi de la culture
2.3.5. Paramètres étudiés
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
A. RESULTATS
B. DISCUSSION
CHAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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