Biomasse du palmier à huile et contexte mondial

Le palmier à huile, premier producteur de corps gras végétal (CIRAD, 2018), est d’abord cultivé pour sa biomasse oléagineuse : l’huile de palme, huile végétale la plus consommée au monde devant celle de soja (European Oil Alliance, 2016), possédant de nombreuses qualités et ayant des usages multiples .

Usages et avantages de l’huile de palme

Une fois raffinée, sous le terme « huile de palme », se déclinent en réalité deux grands types de produits issus du palmier à huile : l’huile de palme (CPO-Crude Palm oil), issue de la pulpe du fruit du palmier à huile ; et l’huile de palmiste (PKO Palm Kernel Oil) issue du noyau du fruit. Encore largement utilisée comme huile de table dans les pays de sa production, l’huile de palme intègre aujourd’hui plusieurs produits et domaines d’applications. S’il faut la comparer aux autres matières grasses existantes (d’origine animale ou végétale), elle possède des atouts majeurs parmi lesquels : une résistance accrue à l’oxydation, permettant un allongement de la durée de vie des produits ; une consistance solide conférant une texture onctueuse aux aliments, tout en évitant le recours à l’hydrogénation (procédé coûteux utilisé pour solidifier les autres huiles) à l’origine d’acides gras trans nocifs à la santé ; une utilisation possible sous de fortes températures. Un autre atout majeur de l’huile de palme est son prix bien inférieur à celui des autres huiles végétales. En effet, son coût de production est inférieur de 20% à celui du soja et bien inférieur encore à celui du colza (Hormont, 2010). De plus, son rendement est bien plus élevé que celui des autres oléagineux concurrents. En moyenne, le rendement total d’un palmier à huile de palme et de palmiste s’élève à 3,5 à 4 t/ha (allant jusqu’à 9 t/ha dans les conditions optimales), contre 0,6 à 0,8 t/ha pour le soja et autour de 1t/ha pour les huiles de colza et de tournesol (UNCTAD, 2016). Tous ces avantages font que l’usage de l’huile de palme s’est considérablement développé à partir des années 2000. Elle est utilisée à 80% dans l’industrie agro-alimentaire, à 19% dans l’oléochimie et d’autres domaines, et à 1% dans les agrocarburants (Rival, 2013 ; Oil World, 2013).

Du fait de tous ses avantages, l’huile de palme est la plus demandée, la plus produite et la plus consommée au monde.

Evolution de la production et de la demande en huile de palme

La production

La production mondiale d’huile de palme est principalement assurée par l’Indonésie et la Malaisie, qui en représentent à elles seules plus de 85%. Dès 2007, l’Indonésie a ravi la place de premier producteur, qu’occupait la Malaisie depuis 1975 (INFOCOMM, 2016). Viennent ensuite la Thaïlande, la Colombie, le Nigéria et la Papouasie NouvelleGuinée . Avec la demande croissante en huile végétale, cette production a augmenté au fil des années et devrait rester forte au cours des prochaines décennies. De plus de 50 millions de tonnes entre 1960 et 2012 (Mirova, 2014), la production mondiale d’huile de palme est passée à plus de 70 millions de tonnes entre 2012 et 2018 (Figure 7b). Cet essor a été principalement impulsé par l’accroissement de la demande grandissante en huile de palme dans les applications alimentaires. En effet, outre son utilisation dans les régimes alimentaires, la médiatisation des effets nocifs des acides gras trans présents dans les huiles hydrogénées, traditionnellement utilisées a amené l’industrie agro-alimentaire à se tourner vers l’huile de palme comme substitut. Si l’Asie domine la production mondiale en huile de palme, on observe une hausse notable de la production en Amérique latine et centrale et dans une moindre mesure en Afrique. Elle est passée à plus de 1,6 millions de tonnes en Amérique Latine et plus de 413 000 tonnes en Afrique (INFOCOMM, 2016).

Demande en huile de palme

La demande mondiale croissante en huilé végétale est de plus en plus satisfaite par les huiles de soja et de palme, qui représentent près de deux-tiers de la consommation mondiale. Dans cette consommation, en 2016, on notait une progression de près de 36% pour l’huile de palme, tandis que baissait celle du Soja à 28%, et se maintenait à environ 15% celle du Colza (INFOCOMM, 2016). Ainsi, l’huile de palme est donc devenue, non seulement l’huile la plus consommée au monde, mais aussi la plus échangée. Sa consommation mondiale sur la dernière décennie a augmenté en moyenne de 2,9 millions de tonnes par an, entre 2005 et 2016. Elle a progressé de 82% pour s’établir à 23,802 millions de tonnes . L’inde, l’Indonésie et l’Union Européenne dominent la consommation et sont les trois premiers exportateurs mondiaux. Cette huile exportée sert pour la majeure partie à la consommation alimentaire et le reste pour l’industrie de biodiesel. La croissance de la population, le changement d’habitudes alimentaires, et la demande en agrocarburants sont l’une des principales raisons, faisant que la demande en huile de palme restera forte au cours des prochaines décennies (COMMODAFRICA, 2018).

La croissance de la population et changement d’habitudes alimentaires
L’accroissement de la population et les changements d’habitudes alimentaires dans les pays émergents allant de pair avec une hausse du Produit Intérieur Brut (PIB), ils ont pour effet une croissance de la densité énergétique des produits consommés (plus de protéines animales, plus d’huiles, moins de céréales et plus de produits manufacturés/transformés). La consommation en huiles végétales est ainsi quatre fois moins importante dans les pays en développement que dans les pays de l’OCDE. Selon les perspectives agricoles de l’OCDE et de de la FAO établies en 2012, elle devrait atteindre 18 kg par personne d’ici 2021 (OECD-FAO Secretariats, 2012).

La demande en agrocarburants
Étant donné la demande provenant de la filière, la part du biodiesel devrait continuer d’augmenter, pour passer de 12% en 2009-2011 à 16% de la consommation totale d’huiles végétales en 2021. Si les huiles de colza et de Soja restent les principales matières premières, l’huile de palme utilisée pour la production de biodiesel devrait avoisiner les 9% de la production mondiale d’ici 2021. Selon les dernières projections de l’OCDE et de la FAO, la production d’huile de palme devrait régulièrement augmenter pour atteindre 76,8 Mt en 2024, soit 30% de plus qu’en 2014 (OECD-FAO Secretariats, 2015) et répondre ainsi à la demande. Notons néanmoins que selon les mêmes sources, la production d’huile de palme devrait progresser à un rythme moins rapide que lors de la décennie écoulée, dans les principaux pays producteurs. Cela découlerait principalement d’obstacles à l’expansion des superficies et d’un manque de main d’œuvre en Malaisie. Cette augmentation de la production d’huile de palme au cours des dernières décennies et les perspectives de croissance de la consommation, sont à l’origine de fortes controverses sociales et environnementales; en occurrence, comme nous le montrent les exemples malaisien et indonésien : la dégradation du paysage forestier et les problèmes sociaux (conflits fonciers, mauvaises conditions de travail, etc.). En raison de l’augmentation de la production en huile de palme dans les pays producteurs, c’est désormais vers le Bassin du Congo, que les investisseurs du palmier à huile se tournent (Rival, 2013 ; Mirova, 2016). Avec ses vastes étendues de terres fertiles et des conditions pédoclimatiques favorables au développement du palmier à huile, le Bassin du Congo est considéré comme le prochain eldorado pour le développement des plantations à grande échelle.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Hypothèse1
Hypothèse 2
Hypothèse 3
Généralités et Méthodes
Chapitre 1 : Palmier à huile et dégradation du couvert forestier
1. Le palmier à huile et son milieu
1.1 Agronomie du palmier à huile
1.2 Cycle de reproduction et cycle cultural du palmier à huile ou élæiculture
1.3 Biomasse du palmier à huile et contexte mondial
1.3.1. Usages et avantages de l’huile de palme
1.3.2. Evolution de la production et de la demande en huile de palme
2. Palmier à huile et dégradation du couvert forestier dans le Bassin du Congo
2.1. Qu’entendons-nous par dégradation ?
2.2. Le bassin du Congo
2.3 Le palmier à huile et la dégradation du couvert forestier dans le bassin du Congo
3. Géographie du Cameroun
3.1 Cadre physique
3.1.1. Géomorphologie
3.1.2. Climat
3.1.3. Végétation
3.1.4. Sols et ressources en eau
3.1.5. Population et cadre socio-économique
3.2 Industrie du palmier à huile au Cameroun
3.2.1. La ceinture élӕicole au Cameroun
3.2.2. Les sociétés agroindustrielles au Cameroun
3.3 Les impacts de l’elӕiculture au Cameroun
3.3.1. Effets positifs
3.3.2. Effets négatifs
3.4 Le dilemme
4. Site d’étude
Chapitre 2 : Méthodes et données de l’étude
2.1 Télédétection et élaeiculture
2.1.1. Quelques bases et principes en télédétection
2.1.2. Le processus de télédétection
2.1.3. Application de la télédétection à l’étude des palmeraies
2.2 Écologie du paysage pour l’étude de dégradation du couvert forestier
2.2.1. Écologie du paysage : définition des composantes et importance de la structure spatiale
2.2.2. Métriques du paysage et caractérisation de la dynamique paysagère
2.3 Données et méthodes de l’étude : du choix des capteurs au niveau d’analyse
2.3.1. Les données de l’étude
2.3.2. La méthode de l’étude
2.3.3. Résumé de la méthode
Mise en œuvre
Chapitre 1 : Cartographie de la dynamique spatiale du paysage élaeicole de Kienké
1.1 Cartographie de l’occupation du sol
1.1.1. Prétraitements des images Landsat et Sentinel-2A
1.1.2. Traitement des images Landsat et Sentinel-2A : méthode de cartographie de l’occupation du sol de 1973 à 2017
1.2 Résultats
Chapitre2 : Détection et quantification des changements au sein du paysage élaeicole de Kienké
2.1 Etude de l’évolution de la dynamique de l’occupation du sol au sein du paysage élæicole de Kienké de 1973 à 2017
2.1.1. Etude des changements à l’échelle du paysage élaeicole
2.1.2. Etude des changements à l’échelle des classes d’occupation du sol
2.2 Résultats
2.2.1. Etat et dynamique de l’occupation du sol de 1973 à 1988
2.2.2. Etat et dynamique de l’occupation du sol de 2001 à 2017
2.2.3. Bilan de la dynamique spatio-temporelle observée de 1973 à 2017
2.3. Eléments de compréhension de la dynamique observée
Chapitre 3 : Etude des processus et transformations de la structure paysagère en lien avec l’expansion de la palmeraie de Kienké : expression structurale de la dégradation
3.1. Caractérisation des dynamiques et transformations du processus de dégradation liée à l’expansion de la palmeraie de Kienké
3.1.1. Caractérisation qualitative et dynamique structurale du paysage élaeicole de Kienké de 1973 à 2017
3.1.2. Caractérisation et quantification de la structure spatiale du paysage élaeicole
3.2 Résultats
3.2.1. Analyse qualitative de la dynamique structurale du paysage élaeicole de Kienké
3.2.2. Identification des processus et transformations de la structure spatiale du couvert forestier en lien avec le développement de la palmeraie de Kienké
3.2.3. Caractérisation du processus de fragmentation du couvert forestier au sein du paysage élaeicole de Kienké
Discussion générale
1. Rappel des principaux résultats et discussion
1.1. Cartographie de la dynamique spatio-temporelle du paysage élaeicole de Kienké
1.2. Dynamique spatio-temporelle du paysage élaeicole de Kienké : expression spatiale de la dégradation du couvert forestier liée à l’élaeiculture
1.3. Changements détectés et indices de l’écologie du paysage
Conclusion
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *