Biologie et écologie de Heliocheilus albipunctella

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Développement et croissance du mil

On note chez le mil trois stades de développement végétatif: la levée, le tallage et la montaison.
– La levée a lieu 2 à 3 jours (Chopart, 1980 in Duivenbooden et Cissé, 1989) après le semis lorsque les conditions de l’environnement sont favorables. L’enracinement de la plante dépendant de la nature du sol, il est donc nécessaire d’entreprendre une bonne préparation du sol avant le semis.
– Le tallage commence deux semaines après la levée et se poursuit jusqu’à la quatrième semaine. La capacité de production des talles est fonction de la variété et des techniques culturales (Lambert, 1983 in Duivenbooden et Cissé, 1989)
– La montaison est caractérisée par l’allongement des entre-nœuds et se poursuit jusqu’à l’épiaison.
Le développement reproductif comporte l’épiaison qui se produit entre 37 et 47 jours après semis. La floraison se situe entre 52 et 67 jours après levée (Duivenbooden et Cissé, 1989). L’épiaison et la floraison sont fortement influencées par les apports de matière organique (Cissé, 1986). Le développement de l’épi commence à l’intérieur de la tige pendant la montaison. La longueur de l’épi varie selon les variétés et peut aller de 20 à 100 cm.

Bio-écologie et mode de reproduction

Le mil est une espèce annuelle diploïde (x = 7, 2n = 2x = 14), sexuée, hermaphrodite, préférentiellement allogame avec une protogynie fortement marquée. Sa pollinisation est anémophile. Le comportement photopériodique des variétés détermine le choix de leur implantation (Bezançon et al., 1997).
Les mils pénicillaires sont des graminées de zones semi-arides chaudes avec des températures moyennes de 28°C pendant la saison de culture. Les mils sont généralement cultivés dans des zones ayant une pluviométrie variant entre 200 et 800 mm. Moins exigeant que le sorgho, le mil est généralement cultivé sur des sols légers et sablo-argileux bien drainés avec pH faible. Il tolère la sécheresse, un faible niveau de fertilité des sols et des températures élevées (Mémento de l’agronome, 2002).

Système de culture

Au Sénégal, le mil est cultivé soit en culture pure continue dans les champs de case ou en rotation avec l’arachide dans les champs de brousse, soit en culture associée avec le niébé dans le centre-nord. L’arachide, le niébé, la jachère enfouie et le maïs sont les meilleurs précédents culturaux pour le mil (Duivenbooden et Cissé, 1989 ; Ndiaye et al., 2005).
 Préparation du sol
Le labour du sol permet un meilleur développement de la plante et augmente ainsi le rendement. Deux sarclo-binages sont nécessaires pour lutter contre les mauvaises herbes (Ndiaye et al., 2005). Le mil est cultivé sur des sols légers contenant plus de 65% de sable, donc faciles à travailler. L’adoption d’hybrides plus productifs nécessite l’utilisation de techniques performantes permettant le maintien de la fertilité des sols (Mémento de l’agronome, 2002).
 Semis
Il peut être réalisé à sec ou après une pluie de 20 mm ou plus. Au Sénégal, le semis en sol sec avant les pluies, pratiqué à partir du 10 juin dans le centre-sud et vers le 20 juin dans le centre-nord, donne de meilleurs résultats en termes de rendement que le semis en sol humide (Ndiaye et al., 2005). Le mil est habituellement semé en poquets, dont l’espacement varie entre 45 * 45 cm et 100
* 100 cm en champ paysan, en fonction du système de culture et de la nature du sol. Le nombre de grains par poquet varie de quarante à plus de cent. Le semis en ligne facilite l’exécution des sarclages en culture attelée. Un modèle permettant de définir la densité optimale en fonction des paramètres architecturaux de la plante à partir du stade de l’anthèse a été élaboré (Pouzet, 1974 i Ndiaye et al., 2005). Les variétés précoces, d’architecture plus réduite, supportent des densités plus fortes (Jacquinot, 1972 in Ndiaye et al., 2005). Le semis mécanique du mil est pratiqué avec un disque Bambey 70 n. 2 à 4 trous à la dose de 3 à 5 kg/ha (Havard, 1986).
 Entretien de la culture
Le démariage à trois plants par poquet est fait au moment du premier sarclage, dix à quinze jours après le semis. C’est une technique éprouvée qui peut augmenter le rendement de 350 à 450 kg/ha en année de faible pluviosité. En bonne année, le gain est de l’ordre de 100 kg/ha. Deux à trois désherbages sont réalisés à la main ou en traction animale.
Le mil répond bien à la fumure organique et à la fumure minérale. La rotation mil/légumineuse est intéressante : elle permet, par rapport à la monoculture, un gain de 200 à 350 kg/ha de grains(N’diaye et al., 2005).
 Récolte et opérations post-récolte
Le mil est récolté à maturité et essentiellement à la main. Les épis sont coupés et séchés au soleil avant d’être engrangés dans des greniers construits avec les résidus de culture ou de l’argile. Le séchage se fait soit à même le sol, soit sur un lit de paille, soit sur des claies surélevées (perroquets) où les bottes sont entreposées, soit sur des séchoirs (cribs) orientés perpendiculairement à la direction des vents dominants (Ndiaye et al.,2005). Le mil est généralement stocké sous forme d’épis. Cette pratique permet de réduire les pertes liées au stockage (Mémento de l’agronome, 2002).

La mineuse de l’épi de mil

Plusieurs insectes ont été inventoriés sur le mil, à travers des travaux de Risbec (1950), Appert (1957), et Gahukar (1984). Le nombre varie entre 81 et 150 espèces selon le lieu (Youm, 1995). Parmi ces espèces, celles appartenant à l’ordre des Lépidoptères restent de loin les plus redoutables, d’une part par les dégâts et d’autre part par leur omniprésence dans la région (Mbaye, 1993 ; Toure et Yehouénou, 1995). On peut citer :H. albipunctella, Coniesta ignefusalis Hampson(Pyralidae), Sesamia calamistis Hampson (Noctuidae), Lema planifrons Benth(Chrysomelidae). On peut retrouver également quelques Coléoptères comme Psalydolytta flavicornis, P. vestita, P. fusca (Meloidae), Rhinyptia infuscata (Rutelidae), et des acridiens de la famille des Acrididae (Oedaleus senegalensis, Schistocerca gregaria). Le défoliateur L. planifrons, intervient précocement et à chaque fois qu’une poche de sécheresse se présente au début du développement végétatif (Bal, 1992). Cependant la mineuse de l’épide mil H. albipunctella, compte tenu de son importance économique sera étudiée en détail dans cechapitre.
Endémique en zone sahélienne, la mineuse de la chandelle du mil a été reconnue comme ravageur à partir de la sécheresse de 1972-1974 (Gahukar et al., 1986 ;Mbaye, 1993; Toure et Yehouénou, 1995). C’est une espèce monophage qui n’a été jusque-là retrouvée que chez le mil. Elle mine l’épi selon un tracé en spirale caractéristique. Les jeunes larves perforent les glumes et dévorent l’intérieur des fleurs, tandis que celles plus âgées coupent les pédoncules floraux et laissent des déjections granulées blanchâtres (Vercambre, 1977 ; Gahukar et al., 1986; Bal, 1992), empêchant ainsi la formation des grains ou en provoquant même leur chute.

Taxonomie et synonymie

Décrite dans la région ouest-africaine dès 1925 par Joannis, des espèces échantillonnées par Risbec en 1938 ont été conservées à l’IFAN sous le nom de Timora sp. (Mbaye, 1993).
Toujours selon Mbaye (1993), l’explosion des chenilles des chandelles ces dernières années est due à l’évolution de l’environnement qui a favorisé la coïncidence entre le stade phénologique de la plante et le stade nuisible du ravageur.
Insecte holométabole, H. albipunctella est un Lépidoptère appartenant à la famille des Noctuidae, et à la sous famille des Heliothinae. Grâce à la révision taxonomique publiée par Matthews (1987), certaines espèces qui étaient rattachées aux genres Raghuva et Canthylidea appartiennent désormais au genre Heliocheilus. En dehors d’H. albipunctella, six autres espèces ont été recensées en Afrique (Marcus, 1987 inZoromy, 1989). Les quatres espèces décrites par Laporte en 1977, comme appartenant au genre Raghuva (R. vercambrei, R. bordati, R. graminivora brenieri) sont rattachées au genre Heliocheilus (Nwanze et al., 1995). Malgré qu’elle soit bien représentée en Afrique, H. albipunctella reste l’espèce dominante dans le Sahel.

Biologie et écologie

Environ 400 œufs sont pondus isolément, ou par lot de 3 à 4 œufs (N’diaye, 1985 in Zoromy, 1989), sur les soies de l’involucre de la fleur ou sous les étamines (Bhatnagar, 1986; Ndoye, 1988; Nwanze et Harris, 1992; Nwanze et Youm, 1995), mais également au niveau des pédoncules floraux ou sur le rachis (Sarr, 1997). Les œufs sont d’abord blancs, puis jaunissent ensuite. Environ 70% des œufs sont pondus pendant l’épiaison, 10% pendant la floraison femelle, 16% au cours de la floraison mâle, et le reste au cours du stade laiteux (Nwanze et Youm, 1995). Après 3-4 jours d’incubation (Nwanze et Youm, 1995), les œufs éclosent et donnent des larves qui se développent au dépend des pédoncules et des fleurs qu’elles sectionnent (Vercambre, 1977 ; Bal, 1992). Le développement larvaire dure entre 23 et 39 jours selon les auteurs (Bal, 1992 ; Nwanze et Harris, 1992; Nwanze et Youm, 1995). Les jeunes larves sont de couleur jaune à vert foncé avec deux bandes lumineuses de chaque côté. Elles prennent la couleur rose au stade de pré-nymphose. Les larves âgées se chrysalides dans le sol où elles restent en diapause puis en quiescencetoute la saison sèche (Vercambre, 1978 ; Gahukar, 1984).
Les populations de chrysalides sont abondantes dans les premiers centimètres du sol, notamment au niveau des radicelles des souches(Vercambre, 1977). La nymphose intervient 3-4 jours après la chute de la larve (Nwanze et Youm, 1995). Certains facteurs comme la pluviométrie, la température et la nature du sol influencent fortement la survie des chrysalides dans le sol (Gahukar et al., 1986 ;Baldé, 1993 ; Nwanze et al., 1995 ; Nwanze et Youm, 1995 ; Dabré, 2008). Les observations faites au champ durant la contre-saison montrent que la majorité des chrysalides formées se trouvent à des profondeurs de 15 à 25 cm dans les sols sableux et de 10 à 15 cm dans les sols lourds (argileux) (ibidem). Le taux de mortalité des chrysalides dû à la température est fonction de la profondeur à laquelle celles-ci sont logées (Baldé, 1993). Ainsi les larves en diapause dans la couche supérieure sont beaucoup plus exposées à l’action de la température qui peut atteindre 50-55°C entre avril et mai (Nwanze et Harris, 1992). C’est une des raisons de la faible présence de H. albipunctella dans la partie sud du pays, où les sols sont plus ou moins argileux. Il est pratiquement impossible de trouver des chrysalides dans ces sols à des profondeurs inférieures à 5 cm (Baldé, 1993).
L’émergence des adultes intervient généralement un mois après les premières fortes pluies estimées à un minimum de 10 mm, et le pic d’émergence intervient au mois d’août (Baldé, 1993 ; Nwanze et Youm, 1995). Cependant, un retard dans l’arrivée des pluies ou d’un début de saison sèche prolongée peut entraîner un changement ou une interruption de l’émergence des papillons (Nwanze et Harris, 1992). Aux mœurs nocturnes, les adultes mâles attirent leurs congénères grâce au « bourdonnement » produit par des vibrations de leurs ailes antérieures. Les femelles se rapprochent des mâles et l’accouplement intervient immédiatement (Green et al., 1999). Toutes les observations relatives à cette espèce montrent une seule génération (Bal, 1992). En cas de longue période de pluie, le vol des papillons peut s’étendre à plus d’un mois. Le cycle de développement est résumé dans laFigure 1.

Méthodes de lutte

Plusieurs méthodes sont disponibles pour lutter contre la mineuse de l’épi de mil, parmi lesquelles on peut citer : la lutte culturale et la lutte biologique.

Contrôle cultural

Le contrôle du ravageur à travers des méthodes culturales repose sur un même principe, à savoir rendre défavorable l’environnement et l’habitat des ravageurs. Elle constitue de loin la méthode la plus accessible et la plus économique pour les petits paysans. Une bonne utilisation de ces méthodes implique une bonne connaissance de la bio-écologie des insectes ciblés.
 Labour et gestion des résidus de culture
Le labour de fin de saison est utilisé efficacement pour lutter contre la mineuse de l’épi, dont la larve de dernier stade entre en diapause dans le sol. Un labour profond de 30 cm effectué à la fin de la saison pluvieuse détruit presque la totalité des chrysalides diapausantes car elles sont exposées à la dessiccation, aux prédateurs (oiseaux notamment) et parfois à l’écrasement des mottes (Gahukar et al., 1986). Nwanze et Youm (1995), rapportent d’après les travaux de terrain effectué au Niger, une réduction de plus de 50% de la survie des larves diapausantes, et une forte mortalité des chrysalides dans des profondeurs de 10 cm. L’efficacité de cette méthode est cependant limitée par l’érosion éolienne et l’évaporation qui en découlent pendant la saison sèche (Youm, 2000).
 Date de semis
Il a été remarqué que le semis des variétés à cycle court et moyen avec deux semaines de retard évite la coïncidence du pic de vol des papillons avec l’épiaison du mil (Gahukar et al., 1986). Cependant, la pluviosité étant instable et imprévisible, les paysans ne prennent en aucun cas le risque de ne pas semer tôt, car les semis tardifs se traduisent souvent par des pertes de rendements, même sans attaque de ravageurs.
 Application d’engrais
L’engrais azoté influence significativement la hauteur et le bon développement des plantes et les bons épis qui en résultent sont relativement moins attaqués par la mineuse.

Lutte Biologique

Parmi les méthodes de lutte contre les insectes ravageurs de culture, la lutte biologique constitue une perspective prometteuse(Payne et al., 2011). Les résultats d’études conduites au Sénégal de 1982 à 1985 montrent que le Braconidae B. hebetor est efficace contre H. albipunctella(Bhatnagar, 1986). Dans cette étude, le taux de parasitisme des larves a atteint 64%. Plus récemment, des initiatives comme le CCRP (Collaborative Crop Research Program) en association avec l’ICRISAT (International Crop Research Institue for the Semi-Arid Tropics), ont financé des programmes de lutte contre la mineuse de chandelle de mil dans trois pays Africains : Niger, Mali et Burkina Faso. Ces programmes de luttes reposent essentiellement sur des lâchers inoculatifs de B. hebetor. D’après les rapports d’activité de 2006 à 2008, les lâchers de B. hebetor ont fortement contribué à l’amélioration de la production du mil des parcelles concernées. Des taux de mortalité de plus de 80% des larves de la mineuse ont été observés, ce qui a permis une réduction de la longueur des mines sur les épis. D’après leurs estimations, un dispositif de lâcher de 15 sacs de jute contenant des adultes de B. hebetor peut couvrir jusqu’à un rayon de 5 km. L’élevage en masse est fait à partir d’un dispositif comprenant un sac de jute 15cm x 25cm contenant 500g de mil, 50 larves de Corcyre cephalonica et cinq (5) femelles de Braconhebetor, pouvant libérer jusqu’à plus de 2000 adultes. Cependant, le parasitisme dû à ce Braconidae a été enregistré principalement en fin saison (Bhatnagar 1986; Gahukar et al., 1986; Bal 1992; Bhatnagar, 1993). Par conséquent, B. Hebetor est efficace pour tuer les larves de derniers stades, mais ne permet pas d’éviter les dégâts causés par ces derniers (Baoua et al., 2009). L’identification de nouveaux parasitoïdes pouvant intervenir plus précocement pour complémenter la lutte biologique, comme Trichogrammatoidea eldanae (Hymenoptera, Trichogrammatidae) et Telenomus isis (Hymenoptera, Scelionidae) est prometteuse (Bal, 1993). T. eldanae est retenu pour les lâchers inondatifs, ceci en raison de la facilité de son élevage sur les œufs de Corcyra cephalonica. Un dispositif pour sa production en masse est actuellement développé à l’IITA (Baoua et al., 2009). Bal (1993) obtient un taux moyen de parasitisme de 60,8% des œufs de H. albipunctella par Trichogrammatoidea sp., à partir d’échantillon d’œufs prélevés à Bambey, un taux qu’il juge relativement élevé comparé à ceux trouvés par Bhatnagar (1986), Gahukar et al., (1986) et Ndoye (1988). Selon l’auteur, une vingtaine d’adultes de T. eldanae peut être élevée sur 60 œufs de C. cephalonica. La même espèce est utilisée pour l’élevage de B. hebetor (Baoua et al., 2008). Il s’est avéré également que les larves d’Ephestia kuehniella peuvent permettre à ce Braconidae de se reproduire durant la saison sèche (Bhatnagar, 1986 ; Diémé, 1986). Par conséquent, l’utilisation de ce parasitoïde avec B. hebetor peut réduire considérablement les populations de la mineuse. Nwanze et Youm ont observé des adultes de B. hebetor, parasitoïde des larves de H. albipunctella et Helicoverpa armigera; en agrégation dans les feuillages de l’arbre Acacia albida(Nwanze et Youm, 1995). Cette découverte faite par Nwanze et Youm attire toute notre attention sur l’importance que peut revêtir les parcs à Faidherbia albida pour optimiser les capacités du contrôle biologique assurer par ce parasitoïde. Les Systèmes agroforestiers par de leurs structures complexes peuvent contribuer à augmenter l’efficacité de la lutte biologique en offrant aux populations d’ennemis naturels des ressources (nourritures, abris, hôtes alternatives, etc.). Il est important donc de mettre en œuvre un ensemble varié de lutte intégréepour concevoir un développement durable des agrosystèmes.

Systèmes Agro-Forestiers

Définition

D’après Nair (1993), le mot « agroforestry »ou agroforesterie, a fait son apparition pour la première fois dans la littérature scientifique en 1977. Le concept est né d’un constat fait parBene et al.,(1977), qui dans leur rapport, montre que pour sauver les forêts tropicales, il faut prendre en compte les pratiques des populations vivant à proximité et donner la priorité aux systèmes de production intégrant la foresterie, l’agriculture et l’élevage. Le terme « agroforesterie » est proposé pour illustrer cet enjeu. La définition qui en est donnée est la suivante : « Un système de gestion durable du sol qui augmente la production totale, associe des cultures agricoles, des arbres, des plantes forestières et / ou des animaux simultanément ou en séquence, et met en œuvre des pratiques de gestion qui sont compatibles avec la culture des populations locales ».

Situation et intérêt des SAF en Afrique de l’ouest

Les parcs agroforestiers de l’Afrique de l’Ouest semi-aride et du Sahel sont des systèmes traditionnels dans lesquels des arbres de valeur poussant spontanément sont protégés et entretenus sur des terres de culture et de pâture (Bayala, 2010). Les services fournis par l’arbre en milieu agricole sont nombreux: amélioration de la production en qualité et quantité, production de bois d’œuvre et énergie, le contrôle du cycle et de la qualité de l’eau, augmentation de la biodiversité, réduction des intrants, protection des cultures et du sol, régulation du climat à travers le contrôle des émissions de gaz à effet de serres et du stockage de carbone au-dessous et au-dessus du sol , etc. (Buttoud 1994; Peltier, 1996; AFAF, 2011; Liniger et al., 2011).
De nombreuses espèces locales réputées constituent une source de nourriture et de sécurité alimentaire pour les habitants et le bétail. Elles protègent et enrichissent les sols. Les principales espèces d’arbres dans le bassin arachidier sont : le baobab (Adansonia digitata), le tamarinier (Tamarindus indica), Faidherbia albida, le karité (Vitellaria paradoxa), et le néré (Parkia biglobosa), Piliostigma reticulatum et Guiera senegalensis.
 Caractéristiques des parcs à Faidherbia albida
Le rendement des cultures augmente sous et autour des arbres, surtout sous Faidherbia albida(Peltier, 1996 ; Bayala, 2009). Originaire d’Afrique, il a amélioré la production de mil et de sorgho au Niger avec 160 arbres à l’hectare.
Pour le Mali et le Malawi, de bons rendements avec 70 F. albida/hectare (Agbogba, cours Ecologie 2013) sont obtenus. A l’inverse des autres arbres, Acacia albida perd ses feuilles riches en azote au début de la saison des pluies. Il reste au repos pendant toute la période de croissance des cultures et n’entre donc en compétition avec les cultures ni pour la lumière, ni pour les nutriments. Grâce à l’accumulation d’azote dans ses feuilles, le F. albida fournit de l’engrais disponible gratuitement sur plusieurs générations. Il contribue ainsi à limiter l’utilisation excessive d’intrants chimique. D’après Ondo et Mbow (2009), dans le bassin arachidier du Sénégal, les parcs à F. albida permettent de stocker le carbone dans la biomasse ligneuse (30,09 t.C/ha) (Ondo et Mbow, 2009).
 Intérêt des SAF dans la régulation des bioagresseurs
L’arbre revêt une importance capitale dans les systèmes de culture annuels ou pérennes, car sa présence peut avoir une répercussion sur l’état sanitaire de la culture. Les effets varient en fonction des espèces, bioagresseurs ou espèces bénéfiques, de leurs traits de vie, et des environnements physiques (Ratnadass et al., 2012).
Les effets de l’intensification de l’agriculture à l’échelle locale (pratiques culturales) et celle du paysage (homogénéisation des terres) perturbent d’importants services écosystémiques (régulation naturelle) résultant de la perte de biodiversité dans les systèmes agroforestiers.
Cependant, mieux comprendre l’effet du paysage à travers les habitats semi-naturels sur la dynamique des insectes auxiliaires (prédateurs et parasitoïdes) permettra d’établir des stratégies de lutte biologique plus efficientes contre les ravageurs des cultures. Dans la littérature, l’effet du paysage sur la suppression des parasites des cultures qui augmente à l’échelle des zones semi-naturel, est bien démontré (Veres et al., 2013). Par exemple, les études de Chaplin-Kramer et compagnie sur le puceron du chou (Brevicoryne brassicae), ont montré que la réduction proportionnelle de la densité des ravageurs augmente avec la complexité à la fois à l’échelle du paysage et à l’échelle locale des habitats semi-naturels (Chaplin -Kramer et al., 2012). Rush et al, ont constaté que l’abondance des ravageurs (Meligethes spp) sur les 42 parcelles de colza étudiées, a été principalement déterminée par la proportion de prairies et de bois dans le paysage à des échelles allant de 1500 m à 2000 m (Rush et al., 2013). Zaller et compagnie montrent que le parasitisme des charançons de tige (Ceutorhynchus spp ; Coleoptera: Curculionidae) de colza (Brassica napus L. var. oleifera Metzg, Brassicacées) par des guêpes (hyménoptères : Ichneumonidae),été négativement liée à la longueur de la bande en bordure de route au rayon de 250 m et la zone en friche herbeuse sur un rayon de 500 m (Zaller et al., 2009).
Les habitats semi-naturels à l’échelle du paysage permettent donc de conserver la biodiversité dans les zones agroforestières. Le maintien dans le paysage environnant des zones de production d’ennemis naturels potentiels est fondamental pour assurer des programmes de lutte biologique efficace contre un ravageur. Ce maintien est régie à la fois par les pratiques agricoles locales et par la présence de ressources (nourritures, proies, hôtes alternatives) dans le paysage environnant (Monteiro et al., 2013). Par exemple, certaine pratique à l’échelle locale, telle que l’application d’insecticide contre un ravageur donné, peut entrainer également l’élimination de nombreux prédateurs et parasitoïdes généralistes. Mais également la fragmentation des habitats semi-naturels à l’échelle du paysage, résultant de l’agrandissement des terres destinés à l’agriculture, réduit de manière considérable les parasitoïdes (richesse), entrainant ainsi une réduction de la mortalité des hôtes (ravageurs) (Kruess et Tscharntke, 2000 inTscharntke et al., 2005).

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Table des matières

Liste des figures et tables
Liste des abréviations
Introduction Générale
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Le MIL (Pennisetum glaucum)
I.1.1. Systématique de Pennisetum glaucum.
I.1.2. Développement et croissance du mil
I.1.3. Bio-écologie et mode de reproduction
I.1.4. Système de culture
I.2. La mineuse de l’épi de mil
I.2.1. Taxonomie
I.2.2. Biologie et écologie de Heliocheilus albipunctella
I.2.3. Plantes hôtes
I.2.4. Ennemis naturels
I.2.5. Méthodes de lutte
I.2.5.1. Contrôle cultural
I.2.5.2. Lutte Biologique
I.3. Système Agro-Forestiers (SAF)
I.3.1. Définition
I.3.2. Situation et intérêt des SAF en Afrique de l’ouest
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II.1 Zone et dispositif d’étude
II.2. Enquêtes agronomiques
II.3. Suivi des pontes et du parasitisme
II.3.1. Suivi au champ
II.3.2. Suivi au laboratoire
II.4. Suivi des infestations larvaires et du parasitisme
II.4.1. Suivi au champ
II.4.2. Suivi au laboratoire
II.5. Estimation de l’impact de la régulation naturelle des œufs et les larves
II.6. Estimation des dommages
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III. Résultats
III.1. Distribution spatiale des infestations (œufs)
III.2. Parasitisme des œufs
III.3. Distribution spatiale des infestations (larves)
III.4. Parasitisme des larves
III.5. Régulation naturelle
III.6. Dégât et dommages dues à Heliocheilus albipunctella
IV. Discussion
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques

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