Biologie des leptospires

Biologie des leptospires

Sources et matières virulentes

Les organismes vivants 

L’infection par la leptospirose peut se faire tout d’abord entre animaux domestiques. Ainsi parmi les populations d’animaux domestiques infectés par la leptospirose, on va trouver des animaux malades mais surtout des animaux en incubation, porteurs sains qui ont, soit guéris cliniquement de la leptospirose, soit sont porteurs chroniques sans avoir jamais exprimé de symptômes de la maladie. L’importance des porteurs chroniques sains peut être objectivée par la grande fréquence des réponses positives aux tests sérologiques. Il semblerait d’ailleurs qu’à l’échelle de l’individu, l’efficacité épidémiologique de la maladie soit inversement corrélée à la gravité des symptômes entraînés par l’infection. Ainsi, un animal devient contagieux quand les leptospires se retrouvent dans les tubules rénaux, prêts à être excrétés. Une phase d’état discrète pourra donc être suivie d’une phase d’excrétion longue et efficace. Ceci signifie que, statistiquement, l’excrétion sera plus forte si la phase aiguë de la maladie n’a pas été trop intense chez l’animal malade.
Une autre voie de transmission de la leptospirose est représentée par la faune sauvage. En effet, de nombreuses espèces sauvages peuvent être des hôtes naturels ou accidentels. Ils sont souvent résistants à la leptospirose mais sont malgré tout infectés. Ces animaux sont donc qualifiés de «réservoirs» dans la mesure où ils sont réceptifs à l’infection et où ils assurent la survie et la persistance des leptospires. Ils sont responsables de la dissémination dans l’environnement des leptospires après multiplication de ces derniers dans les tubules rénaux. Les espèces de la faune sont souvent rendues responsables de l’infection des animaux domestiques. Cependant il semblerait que le sérovar hardjo soit spécifique de l’espèce bovine.
Les espèces sauvages sont souvent porteuses d’un type particulier de sérovar. Le tableau 3 récapitule les principaux sérovars portés par les espèces sauvages et susceptibles de contaminer les bovins. Les principales espèces sauvages à l’origine de l’infection des bovins par la leptospirose. D’autres espèces sauvages peuvent également être responsables de cette infection des bovins : c’est le cas par exemple de rongeurs comme les campagnols, de carnivores sauvages, d’oiseaux ou encore de poissons, de reptiles ainsi que de batraciens d’eau douce .

Matières virulentes

La pathogénie de l’infection par la leptospirose distingue une phase de leptospirémie pendant les 4 à 10 premiers jours de l’infection suivie par un ciblage des bactéries pour des organes cibles et notamment une localisation rénale à l’origine d’une leptospirurie. Cette leptospirurie est à l’origine, notamment, de l’excrétion des bactéries.L’urine est donc la principale matière virulente. La durée et l’intensité de l’excrétion urinaire de leptospires vont être fonction notamment des sérovars impliqués mais aussi de l’espèce et de l’âge de l’animal impliqué. C’est ainsi que pour le sérovar pomona, la leptospirurie sera de 3 mois alors que dans le cas de l’infection par hardjo, l’efficacité épidémiologique accentuée avec une leptospirurie qui va pouvoir perdurer pendant jusqu’à 20 mois [6]. La persistance des leptospires dans les reins est liée vraisemblablement à leur localisation intracellulaire qui leur assure une protection efficace contre les anticorps produits par la réaction immunitaire humorale de l’hôte et contre des éventuels traitements antibiotiques.
Le lait constitue lui aussi une matière virulente. Il est possible d’avoir une infection verticale par transmission de leptospires, par le biais d’un lait contaminé, de la mère à son veau. Cependant l’acidification lactique, ainsi que l’existence de facteurs lytiques et d’anticorps dans la sécrétion lactée fait de cette dernière un milieu peu favorable à la survie de leptospires. De plus, la phase d’état est souvent caractérisée par un épisode de mammites et/ou une chute de production : cette voie de transmission est donc plutôt anecdotique.Les sécrétions et excrétions génitales ainsi que les produits d’avortements sont aussi considérés comme des matières virulentes. Chez les bovins, les leptospires peuvent persister jusqu’à trois mois dans l’utérus non gestant [105] et jusqu’à cinq mois dans l’utérus gestant. Dans le cas d’avortement, l’excrétion de germes dans le milieu extérieur a lieu pendant une huitaine de jours [56]. L’excrétion de leptospires va aussi pouvoir se poursuivre dans les secrétions utérines dans les semaines qui suivent l’avortement mais aussi suite à un vêlage à terme sur une vache infectée par la leptospirose. Dans les tissus du fœtus avorté, on va trouver aussi de nombreux leptospires qui, après avoir survécu quelques jours, vont rapidement être détruits du fait de l’altération de l’avorton.Des expériences ont été menées pour tenter d’objectiver les risques de transmission de la maladie lors de ponction d’ovocytes ou de transplantation embryonnaire. Il s’est avéré que lors de collecte d’ovocytes par ponction folliculaire sur une donneuse infectée expérimentalement, 1 ovocyte sur
un total de 29 ovocytes s’est révélé infectés. Sur les 24 embryons collectés par lavage utérin, 7 sont infectés. Le transfert d’embryons collectés chez une donneuse infectée expérimentalement n’entraîne cependant pas de contamination de la receveuse..
Chez le mâle, le sperme peut être parfois très riche en leptospires. Ainsi des leptospires ont été retrouvés dans le sperme de taureaux infectés expérimentalement [91] et naturellement [60]. Des études ont d’ailleurs montré le rôle de la voie séminale dans l’infection par les leptospires [92, 44]. Les leptospires peuvent survivre dans le sperme de taureau non congelé mais également dans le sperme congelé sans traitement antibiotique.

Contamination du milieu extérieur

Les matières virulentes émises par les animaux infectés dans le milieu extérieur vont augmenter encore leur efficacité épidémiologique en contaminant le milieu extérieur, à savoir les bâtiments d’élevage, le sol des pâtures et surtout l’eau. Une fois libérés dans le milieu extérieur, les leptospires ne sont cependant pas capables de se multiplier. La résistance des leptospires dans le milieu extérieur est très élevée, sous réserve néanmoins que ce dernier possède des caractéristiques physiques et chimiques compatibles avec la survie du leptospire dans l’environnement [6]. En terme de pH, il est nécessaire que celui-ci soit légèrement alcalin. En effet, un pH acide ou même légèrement acide va entraîner la destruction des leptospires [2]. La température joue aussi un rôle dans la survie des bactéries. Le taux d’humidité doit être élevé. C’est ainsi que les étangs, les mares, les abords de rivières, les zones marécageuses ou encore les litières peu entretenues vont constituer d’excellents milieux pour la survie des leptospires. Enfin, les leptospires sont sensibles aux ultraviolets, le milieu de survie des bactéries doit donc être protégé de la lumière et surtout des rayons solaires.

 Réceptivité et sensibilité des espèces

Facteurs dépendant de l’agent infectieux : l’infection par les leptospires va pouvoir présenter de nombreuses manifestations et sera fonction du pouvoir pathogène de la souche infectante. Ainsi, toutes les souches de leptospires ne possèdent pas la même virulence. Cependant, à chaque souche de leptospire correspond une dose infectieuse, à savoir la quantité minimale de leptospires nécessaires pour induire la maladie. En dessous de cette dose, il ne sera pas possible pour les
leptospires infectants de déclencher la maladie. La valeur de la dose infectieuse va dépendre aussi bien de la souche infectante que de l’espèce hôte ..Facteurs dépendant de la sensibilité et de la réceptivité de l’hôte : la leptospirose touche principalement des populations d’animaux jeunes et de femelles, et notamment de femelles gestantes. Cependant, des études sérologiques montrent que les traces du passage d’un épisode infectieux sont présentes dans des proportions encore plus importantes dans des populations mâles que dans des populations femelles [47]. Le sexe est ainsi plus considéré comme un facteur de sensibilité plutôt que comme un facteur de réceptivité.On peut ensuite s’intéresser à la conduite d’élevage comme nouveau facteur de sensibilité. Ainsi, en premier lieu, l’état sanitaire des cheptels peut agir sur la sensibilité des animaux vis-à-vis de l’infection par les leptospires. En effet, des cheptels soumis à des épisodes infectieux chroniques tels que le BVD ou à l’IBR vont être plus sensibles à une atteinte par la leptospirose et l’expression de la maladie sera dans ce cas de figure souvent plus sévère que dans le cas de cheptels indemnes de pathologies infectieuses récurrentes.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des annexes
Introduction
I- Les leptospires, agents de leptospirose
A- Historique
B- Bactériologie
1- Taxonomie
a- Place des leptospires dans la classification des espèces
b- Classification au sein du genre Leptospira
Classification phénotypique
Classification génotypique
Confrontation des deux classifications
2- Morphologie
a- Morphologie externe
b- Ultrastructure par microscopie électronique
L’enveloppe externe
Les flagelles
Le cylindre protoplasmique
c- Mécanismes et morphologie des leptospires en division
C- Biologie des leptospires
1-Génétique des leptospires
2- Métabolisme des leptospires
3- Culture des leptospires
4- Résistances des leptospire
D- Propriétés antigéniques , immunologiques et allergiques
1- Propriétés antigéniques
2- Propriétés immunologiques
3- Propriétés allergiques
E- Pathogénie
1- Conditions de l’infection
a- Origines du pouvoir pathogène
Mobilité des leptospire
Capacité invasive des leptospires
Caractères pathogènes de certains éléments constitutifs des leptospires
Substances pathogènes
b- Facteurs tenant à la sensibilité et à la réceptivité de l’hôte
2- Etapes de l’infection
a- Phase de contamination
b- Phase de dissémination
c- Phase de multiplication
II- Epidémiologie
A- Epidémiologie descriptive
1- Répartition géographique
2- Evolution dans le temps
B- Epidémiologie analytique
1- Sources et matières virulentes
a- Les organismes vivants
b- Matières virulentes
2-Contamination du milieu extérieur
3- Réceptivité et sensibilité des espèces
4- Transmission directe et indirecte
5- Voie de pénétration
C- Diffusion des leptospires
III- Clinique des leptospiroses
A- Symptomatologie
1- Forme suraiguë
2- Forme aiguë
3- Forme chronique
a- Avortement
b- Diminution de la fertilité
B- Aspect lésionnel
1- Lésions macroscopiques
a- Lésions générales
b- Lésions hépatiques
c- Lésions rénales
d- Lésions fœtales et placentaires
e- Autres lésions
2- Aspects histologiques
a- Histologie hépatique
b- Histologie rénale
C- Diagnostic
1- Diagnostic clinique
2- Diagnostic nécropsique
3- Diagnostic différentiel
4- Diagnostic de laboratoire
a- Mise en évidence de l’agent pathogène
Prélèvements
Microscopie
Mise en cultureInoculation
Coloration en immunohistochimie
Détection de l’ADN
b- Diagnostic indirec
3 Non spécifique Spécifique
IV- Moyens de lutte
A- Traitements
1- Traitements antibiotiques
2- Traitements symptomatiques
B- Prévention
1- Prophylaxie sanitaire
2- Prophylaxie médicale
a- Préparation vaccinale
b- Objectifs de la vaccination
V- Aspect zoonotique
A- Epidémiologie
B- Symptomatologie
1- Forme biphasique
2- Forme ictérohémorragique
C- Modalités de transmission
D- Maîtrise des risques
1- Lutte contre les réservoirs
2- Lutte contre les contaminations humaines
E- Surveillance des cas de leptospirose humaine

Conclusion
Bibliographie
Annexes.

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