Bio écologie des moustiques

QUELQUES GÉNÉRALITÉS SUR LES MOUSTIQUES 

Classification

Les espèces de moustiques étudiées appartiennent à l’Embranchement des Arthropodes, au Sous-embranchement des Antennates, à la Classe des insectes, à l’ordre des Diptères (deux paires d’ailes et une paire de balanciers), au sousordre des Nématocères (antennes longues et grêles) et à la famille des Culicidae. Les Culicidae sont subdivisés en sous-familles. De nombreuses classifications ont été proposées au cours du temps par des auteurs :
– en 1902, Neveu-Lemaire divise les Culicidae en quatre sous-familles qui sont : Anophelinae, Megarhininae, Culicinae et Aedinae ;
– Christophers (1906) quant à lui subdivise les Culicidae en cinq sous-familles : Anophelinae, Megarhininae, Stegomyinae, Aedeomyinae et les Culicinae.
– dans la même année, Dyar et Knab (1906) divisent la famille des Culicidae en trois sous-familles en prenant comme critère la présence ou non d’un tube respiratoire :
➤ Anophelinae : larves dépourvues d’un tube respiratoire ;
➤ Culicinae et Sabethinae : larves pourvues d’un tube respiratoire plus ou moins long ;

Cette classification de Dyar et Knab (1906), précieuse pour la détermination des larves récoltées isolément, est insuffisante et doit nécessairement être liée à une classification qui tient compte des caractères des adultes. C’est ainsi qu’Edwards (1912), se basant sur la présence de la trompe, subdivise les Culicidae en trois sous-familles :
– Culicinae, Chaoborinae et Dixinae. En effet, les Culicinae sont des moustiques à trompe longue capable de piquer, les Chaoborinae et Dixinae à trompe incapable de percer ;
– en 1918 Eckstein adopte une autre classification des Culicidae basée sur trois sous-familles qui sont : Anophelinae, Culicinae et Aedinae ;
– Knight & Stone (1977) propose la classification suivante de la famille des Culicidae: les Anophelinae, Culicinae et Toxorhynchitinae.
– en 1980 Roth quant à lui met les Dixinae et Chaoborinae dans les Culicinae.

Ces classifications proposées par ces auteurs ne sont pas définitives. Elles sont complétées par une systématique plus approfondie faisant appel à la biologie moléculaire et à la cytogénétique. Ainsi les sous-familles actuellement retenues sont:

– La sous-famille des Anophelinae : comporte les espèces d’anophèles regroupées pour la plupart en complexes. Entre autres connus, nous notons les complexes Anopheles maculipennis, Anopheles gambiae sensus lato. Le complexe Anopheles gambiae sensus lato renferme 6 espèces dont An. gambiae sensus stricto, An. arabiensis, An. melas, An. merus, An. bwambae, An. quadriannulatus (Besansky et al., 1994). Ce complexe renferme les principaux vecteurs du paludisme en Afrique sub-saharienne et dans le monde. Une étude récente de Besansky et al. (1994) se basant sur les inversions chromosomiques, montre qu’An. gambiae sensus stricto et An. arabiensis sont sur des branches éloignées de l’arbre phylogénique. Le complexe Anopheles pseudopunctipennis recèle au moins une demi-douzaine d’espèces (Kitzmiller, 1964). D’autres complexes existent notamment An. hyrcanus Pallas, 1717, An. umbrosus Theobald, 1903, An. coustani Laveran, 1905, An. nili Theobald, 1904.
-La sous-famille des Aedinae : renferme les moustiques du genre aèdes dont l’espèce Aedes aegypti vectrice de la fièvre jaune et de la Dengue.
-La sous-famille des Culicinae : regroupe les genres Mansonia et Culex. Le genre Mansonia comporte les espèces comme M. africana et M. uniformis. Ce genre est surtout responsable de la filariose de Bancroft et de certaines filarioses lymphatiques. Le genre Culex comprend plusieurs espèces vectrices de maladies comme les filarioses, les encéphalites.

Bio-écologie des moustiques

Lors de leur reproduction, les femelles fécondées par les mâles déposent leurs œufs à la surface d’eaux stagnantes ou sur des terres inondables. Les œufs ont des formes variables suivant les genres :
• isolés et munis de flotteurs ce qui les rend insubmersibles (Anopheles),
• groupés en barquettes flottantes de 50 à 300 œufs (Culex),
• isolés de couleur sombre acquise après la ponte (Aedes).

L’éclosion de ces œufs donne des larves qui le plus souvent sont détritiphages (Culex) mais certaines sont prédatrices ou même cannibales (Culex tigripes, Toxorhynchites sp). Le développement larvaire des Culicidae se caractérise par deux phases distinctes formant un cycle :

– une phase pré-imaginale qui se déroule en milieu aquatique et regroupe l’œuf qui, au bout de 1 à 2 jours éclos et donne des larves de stade 1(L1). Ces larves vont ensuite muer après 1 à 2 jours en larves de stade 2 (L2). Ce stade 2 est suivi par le stade 3 (L3) et le stade 4 (L4) à des intervalles d’environ 2 jours chacun. La larve de stade 4 reste pendant 2 à 3 jours avant de changer en nymphe. (Extrait du site web : http:// www.mosquito.org / mosquito-information / biology. Aspx). La nymphe est obtenue par métamorphose de la larve de stade 4.
– une phase aérienne, l’adulte ou imago. En effet, au terme d’une métamorphose complète la nymphe se transforme en adulte au bout de 1 à 2 jours. Les moustiques sont donc des insectes holométaboles (Fig. 1).

La plupart des femelles de moustique ont besoin d’un repas de sang des vertébrés pour embryonner leurs œufs (espèces dites anautogènes). Certaines comme le genre Toxorhynchites n’ont pas besoin de sang pour assurer le développement de leurs ovaires (espèces dites autogènes) (Ndiaye, 1990). Les mâles par contre se nourrissent de jus sucrés, nectars et autres sécrétions végétales.

Morpho-anatomie des larves de moustiques

Organisation externe
Les larves de Culex quinquefasciatus, Aedes aegypti, et Anopheles gambiae s.l. sont vermiformes. Elles mesurent 2 à 12 mm et sont dépourvues d’appendices locomoteurs mais possèdent :
– une tête portant des soies antennaires, des soies frontales, des antennes et des yeux ;
– un thorax avec des soies thoraciques ;
– un abdomen portant huit tergites abdominaux, un segment anal avec ou sans siphon respiratoire. En effet, les larves de Culex quinquefasciatus et d’Aedes aegypti possèdent un siphon respiratoire (Figs. 4 et 5). Alors que celles d’Anopheles gambiae s.l ne possèdent pas de siphon respiratoire (Fig. 3).

Organisation du tube digestif
Les larves de moustique ont un tube digestif qui débute par la bouche, puis l’œsophage. Ce dernier se termine par deux expansions latérales appelées caeca gastriques. Le tube digestif se poursuit par l’intestin antérieur, puis moyen, ensuite postérieur et se termine par l’iléon et l’anus. Au niveau de l’intestin postérieur partent des tubes de Malpighi (organes excréteurs). La colonne alimentaire se trouve dans la lumière du tube digestif. Entre cette dernière et l’apex des cellules intestinales, on rencontre la membrane péritrophique dont le rôle est de protéger les cellules intestinales des particules alimentaires en brassage (Fig. 2).

Les différentes formes de lutte contre les larves de moustiques

Il existe plusieurs stratégies de lutte contre les moustiques. Il s’agit de :
– la lutte mécanique : consiste à détruire les gîtes de moustique par voie mécanique. Il s’agit essentiellement du remblayage des eaux stagnantes, de la destruction des petits et moyens gîtes larvaires potentiels et d’une bonne protection des réservoirs d’eaux potables.
– la lutte chimique : utilise les insecticides de la première génération (composés à base d’arsenic, de soufre, de chaux, de dérivés du pétrole, de substances à base de fluor) et ceux de la deuxième génération (organochlorés, les organophosphorés, les carbamates).
– la lutte biologique : utilise comme moyen d’autres organismes naturels antagonistes (bactéries, champignons etc.) ou des extraits de plantes à potentiel insecticide.
– cas particulier du neem (Azadirachta indica, A. Juss) :
Le neem ou margousier (Azadirachta indica, A.Juss) est une méliacée originaire de l’Asie du sud-est. Le neem est un arbre poussant surtout dans les régions semi-arides. Depuis 1963, des recherches ont révélé la présence d’un limonoide l’azadirachtine (Fig. 7) comme principe actif le plus important dans l’activité du neem. Klocke (1987) a identifié d’autres substances notamment d’autres limonoïdes (la Salanine et le Méliantrol), un flavonoïde (quercetine), une ßsistostérol (la nimbostérol), la Nimbine, la Nimbidine. Siddiqui et al. (2000) ont aussi identifié deux nouveaux triterpénoides dont le Deacetylnimocinol et Meliacinol. Ses dernières sont en quantité moindre par rapport à l’azadirachtine dans le neem mais ont montré néanmoins des actions toxiques sur les larves de moustiques du genre Aedes aegypti (Siddiqui et al., 2000). Sur le développement des moustiques, l’azadirachtine semble bloquer la synthèse de l’ecdysone (Philogène, 1991). La molécule d’azadirachtine protège contre les piqûres de Anopheles (Diptera : Culicidae) (Sharma et al., 1995), est répulsif envers les adultes de Culex quinquefasciatus et Aedes sp et tue leurs larves.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : GÉNÉRALITES
I.1. Classification
I.2. Bio écologie des moustiques
I.3. Morpho-anatomie des larves de moustique
a. Organisation externe
b. Organisation du tube digestif
I. 4. Les différentes formes de lutte contre les larves de moustique
CHAPÎTRE II : ÉTUDE DE LA TOXICITÉ DU NEEM ET DE LA SENSIBILITÉ DES DIFFÉRENTES LARVES DE MOUSTIQUE
II.1. INTRODUCTION
II.2. MATÉRIEL ET MÉTHODES
II.2.1. Matériel
II.2.1.1. Matériel végétal utilisé pour les tests : le neem
II.2.1.2. Choix des larves pour les tests
II.2.2. Méthodes
II.2.2.1. Procédure de détermination des Doses Létales 50 (DL 50)
a. des larves d’Aedes aegypti
Traitement
Témoin
b. des larves d’Anopheles gambiae s.l et Culex quinquefasciatus
II.2.2.2. Traitement statistique des résultats
a. Correction des Taux Bruts de mortalité (TBM)
b. Analyse statistique
II.2.2.3. Comparaison de la sensibilité des trois genres de moustique
II.2.2.4. Comparaison de la toxicité des trois produits de neem
II.3. RÉSULTATS
II.3.1. Les conditions de traitement des larves au laboratoire
II.3.2.Variation du taux de mortalité
II.3.2.1. des larves d’Aedes aegypti
II.3.2.2. des larves d’Anopheles gambiae s.l
II.3.2.3. des larves de Culex quinquefasciatus
II.3.3.Comparaison de la sensibilité des trois genres de moustique
II.3.3.1. Avec le traitement par l’huile de neem formulée(HNF)
II.3.3.2. Avec le traitement par le Suneem
II.3.3.3. Avec la Poudre de neem
II.3.4.Comparaison de la toxicité des produits de neem
II.4. DISCUSSION
II.5. CONCLUSION
CHAPÎTRE III : EFFETS HISTOPATHOLOGIQUES DU NEEM (Azadirachta indica, A. Juss) SUR DES LARVES DE MOUSTIQUE (EN MICROSCOPIES PHOTONIQUE ET ÉLECTRONIQUE)
III.1. INTRODDUCTION
III.2. MATÉRIEL ET MÉTHODES
III.2.1 Matériel
a. Matériel biologique utilisé
b. Matériel pour les biotests : les produits de neem
III.2.2. Méthodes
III.2.2.1. Effets histopathologiques au niveau abdominal
A. Microscopie photonique
a. Fixation
b. Déshydratation, imprégnation et inclusion
c. Taille et coupe des blocs
d. Étalement des coupes
e. Coloration
-Trichome de Masson
– Hématoxyline-Éosine-Safran (HES)
B. Microscopie électronique
a. Fixation
b. Rinçage
c. Post-fixation
d. Déshydratation
e. L’imprégnation
f. Inclusion
g. Taille des blocs
h. Coupe
Les coupes semi-fines
Les coupes ultra-fines
i. Déplastification et coloration des coupes
j. Observation
III.3 RÉSULTATS
III.3.1.Les dégâts cellulaires de l’appareil digestif de la larve
III.3.1. 1.En Microscopie photonique
a. Caeca gastriques
Témoins
Échantillons traités
b. L’intestin antérieur
Témoins
Échantillons traités
c. L’intestin moyen
Témoins
Échantillons traités
d. L’intestin postérieur
III.3.1.2. Histopathologie du tube digestif en Microscopie électronique
a. Témoins
b. Échantillons traités
III.4. DISCUSSION
III.5. CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE

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