Bilan des activités de dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus

Le cancer du col est une néoformation tissulaire due à une prolifération cellulaire excessive, anormale, anarchique et autonome qui se développe aux dépens du col [1]. Le carcinome épidermoïde ou squameux est le plus fréquent avec 95%, et l’adénocarcinome est plus rare [2]. A l´échelle mondiale, le cancer du col de l´utérus est, en terme de fréquence, le 2ème cancer touchant les femmes après le cancer du sein et, représente 15% des cancers de la femme [3-4].

En France, il occupe le 7ème rang, avec 3500 nouveaux cas par an avec une incidence de 9,9 /100000 femmes [5]. Aux Etats –Unis, le cancer invasif du col de l’utérus est 3 fois moins fréquent que le cancer in situ (CIS) avec une fréquence de 5% des cancers chez la femme [5]. En Afrique et dans les Caraïbes, le cancer du col de l’utérus reste la 2ème cause de décès après la mortalité maternelle. Il touche de plus en plus de femmes jeunes, la moyenne d’âge se situant entre 40 et 45 ans et aussi chez les multipares âgées [5]. Au Congo Brazzaville, il a une fréquence de 60%. Au Sénégal, 19 % ; et en Côte d’Ivoire 11% [5]. Au Mali, depuis 1985 on note une nette élévation de la fréquence du cancer du col diagnostiqué en milieu hospitalier [6, 7]. Selon les données récentes du registre des cancers du Mali, le cancer du col vient en première position des cancers féminins, avec une fréquence de 26,6 % et une incidence de 35,1 pour cent mille habitants [8]. En effet, dès le début des années 1980, des études rapportaient que la simple observation du col au spéculum et surtout, l’application de l’acide acétique et de lugol sur le col, permettaient de dépister des lésions précancéreuses et cancéreuses opérables du col, avec une sensibilité comparable, sinon meilleure à celle du frottis [9]. Au Mali, le dépistage par la méthode visuelle a démarré en 2001 et, a permis d´avoir un échantillon statistiquement représentatif de la population étudiée [10].

Rappels histologiques 

Ils sont indispensables, pour comprendre les aspects physiologiques et pathologiques.

L’exocol

Il est tapissé d’un épithélium malpighien ou pavimenteux pluristratifié chargé en glycogène. A l’examen visuel, il a une couleur rose pâle. Son architecture histologique révèle 5 couches qui vont de la profondeur vers la périphérie:
1) une couche germinatrice ou basale profonde : elle est faite d’une seule assise de cellules de petites tailles, de forme cylindrique, tassées les unes contre les autres en palissade le long de la membrane basale.
2) une couche basale externe formée par 3 ou 4 assises de cellules analogues mais un peu plus volumineuses .On retrouve des mitoses dans les cellules les plus profondes.
3) une couche intermédiaire formée de 5 ou 6 couches de cellules plus volumineuses, polyédriques et séparées par un espace intercellulaire. A travers cet espace, les cellules sont reliées par des ponts intercellulaires. Ces cellules ont un cytoplasme abondant et clair qui contient beaucoup de glycogène.
4) une couche superficielle ou zone de kératinisation intra épithéliale de DIERKS ; elle est formée par 6 à 8 couches de cellules qui s’aplatissent progressivement vers la surface. Leur membrane est épaisse, leur cytoplasme occupé par du glycogène que le lugol colore en brun acajou, leur noyau est petit et homogène,
5) la zone de desquamation est constituée de cellules qui se détachent facilement de la surface de la muqueuse. Elles desquament isolement et gardent leurs noyaux. Elles constituent les étalements du frottis exo cervical.

L’endocol

Il est tapissé d’une muqueuse cylindrique uni stratifiée avec une seule couche de cellules hautes cylindriques au noyau sombre et un cytoplasme mucosécrétant lubrifiant le col et le vagin. Il s’invagine dans le stroma cervical provoquant la formation de cryptes endocervicale. On observe parfois une prolifération localisée de l’épithélium cylindrique appelée polype qui est une excroissance rougeâtre faisant saillie à partir de l’orifice externe. Les cellules cylindriques ne produisent pas de glycogène, et ne changent pas de couleur après application de soluté de lugol.

La jonction pavimento-cylindrique (JPC) 

C’est la jonction de l’épithélium pavimenteux malpighien et de l’épithélium cylindrique. Elle se présente sous l’aspect d’une ligne étroite. Sa topographie varie en fonction de l’âge, de la parité et du statut hormonal de la femme.
– Chez la fillette et la nullipare l’orifice externe est arrondi, souvent la zone de JPC correspond à l’orifice externe du col ou être très proche de l’orifice externe.
– Chez la jeune femme en début de la période de reproduction elle est éloignée de l’orifice externe suite à une éversion de l’épithélium cylindrique sur une large portion de l’exocol (ectropion).
– Chez la femme d’une trentaine d’année en période de reproduction elle se rapproche de l’orifice externe. La JPC apparaît sous la forme d’une ligne blanche après l’application d’une solution d’acide acétique à 5%, à cause de la présence d’un épithélium pavimenteux métaplasique immature adjacent à la nouvelle JPC.

– A la pré ménopause la nouvelle jonction pavimento-cylindrique se situe au niveau de l’orifice à cause de la diminution du taux d’œstrogène entraînant une diminution de la taille du col et par conséquent un déplacement plus rapide de la jonction pavimentocylindrique vers l’orifice externe et dans le canal endocervical.
– Après la ménopause, la nouvelle JPC n’est plus visible ; elle a disparu dans l’endocol. L’épithélium pavimenteux métaplasique mature, s’étend sur presque tout l’exocol ; elle se situe dans le canal endocervical donc, n’est presque pas visible. Entre ces 2 épithéliums, il se forme une zone où l’épithélium cylindrique est remplacé par un épithélium métaplasique pavimenteux ; cette zone est fragile, ulcérable subit des remaniements mécaniques et inflammatoires entraînant l’existence de lésions : elle est appelée zone de remaniement (ZR) ; elle mesure d’après F. Fluhmann 6mm de long en moyenne (1 à 10mm) chez l’adulte. C’est dans cette zone où débutent généralement les néoplasies cervicales à proximité de la jonction pavimento cylindrique [10].

Généralités sur le cancer

Définition du cancer du col utérin

Le cancer du col de l’utérus est une néoformation tissulaire due à une prolifération cellulaire excessive, anormale, anarchique et autonome, détruisant le col avec envahissement local et à distance, responsable d’un taux élevé de morbidité variable selon les régions [12, 13]. L´histoire naturelle du cancer du col montre en effet qu´il se constitue sous l´égide du virus HPV (Human Papillomavirus) .Il existe des lésions précurseurs qui évoluent pendant 10 à 15 ans avant de donner le cancer. Plusieurs appellations ont été consacrées par les différentes classifications : dysplasie, néoplasie intra épithéliale (CIN), lésions précancéreuses de bas et de hauts grades. Pendant cette longue période évolutive, elles sont infra cliniques. Il est actuellement admis que les lésions précancéreuses sont faciles à diagnostiquer et le traitement est simple et reproductible, qualités requises pour les activités de prévention, pouvant s’adresser à une population importante [14, 15].

Etiopathogenie du cancer 

Facteurs de risque

Des études épidémiologiques ont permis d’identifier un certain nombre de facteurs de risque qui contribuent au développement des CIN et du cancer du col de l’utérus.

➤ Les infections par certains types oncogènes de papilloma virus humain : HPV (16, 18, 31,45) est à l’origine de plus de 90% des cancers cervicaux ;
➤ L’infection à herpes virus simplex.
➤ La précocité et la fréquence des rapports sexuels
➤ La multiparité et une maternité précoce
➤ Le bas niveau socioéconomique
➤ Les partenaires sexuels multiples
➤ L’utilisation au long court des contraceptifs oraux ; ils ne sont pas directement en cause, mais en favorisant les rapports sexuels fréquents souvent non protégés, ils exposent aux microtraumatismes, véritables portes d’entrée pour le HPV
➤ Le tabagisme.

Pathogénie du cancer du col utérin 

Les néoplasies du col se développent dans le temps à partir de lésions dysplasiques préexistantes plus ou moins graves. L’étape finale de cette progression est le cancer du col utérin.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
I- GENERALITES
1- Rappels
2- Généralités sur le cancer
3- Principes physiopathologiques des tests visuels
II- MÉTHODOLOGIE
1- Cadre d’étude
2- Période d’étude
3- Type d’étude
4- Critères
5- Matériels de travail
6- Déroulement du travail
7- Collecte des données
III- RESULTATS
IV- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V- CONCLUSION
VI- RECOMMANDATIONS
VII-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *