Besoins écologiques de développement de blé dur

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Physiologie de semence.

Germination de semence.

La germination, est un ensemble de phénomènes par les quels la plantule en vie ralentie dans la graine mure, commence une vie active et se développe grâce à l’énergie contenue dans les réserves de la graine (Celement, 1981). La germination est définie aussi comme étant un processus dont les limites sont le but d’hydratation de la semence et le tout début de la croissance de la radicule (Mazliak, 1988). Sur le plan physiologique, c’est une reprise de l’activité métabolique de l’embryon traduite par l’activité respiratoire (Feillet, 2000). Pendant la germination, la plantule utilise pour la couverture de ces besoins énergétiques les réserves de la graine (grains d’amidon, grains d’aleurone et lipides), qui sont transformés, sous l’action d’enzymes appropriées, en substances directement utilisables pour la croissance (glucose, maltose et acides aminés) (Celement, 1981).
Dans le phénomène de la germination on distingue trois phases :
Phase I : phase d’imbibition, phase II : elle est appelés aussi la phase de la germination sensu-stricto et la phase III : correspond à la croissance de la radicule (Mazliak, 1988), La germination de la graine se caractérise par l’émergence du coléorhize donnant naissance à des racines séminales et de la coléoptile qui protège la sortie de la première feuille fonctionnelle (Bada, 2007). La période d’activation de la graine peut durer une dizaine d’heures. Aucun changement notable n’est visible. Seules s’opèrent quelques modifications du métabolisme qui préparent le déclenchement de la croissance. La période des mitoses dure environ deux heures. On ne note pas de modifications morphologiques apparentes. Au cours de la période de début d’allongement, des cellules de la radicule, celle-ci pénètre dans les fentes causées par l’éclatement des téguments (Celement, 1981). Lorsque les substances de la croissance sont épuisées, la jeune plante qui possède un appareil radiculaire et un appareil aérien formés et fonctionnels, devient autonome et peut assurer elle-même sa propre croissance; La germination est alors terminée (Gate, 1995).

Facteurs essentiels à la germination.

La germination des semences de blé est sous l’influence de facteurs internes et de facteurs externes ;
a) Les facteurs internes ; c’est-à-dire : tous les constituants de la graine de blé ; enveloppes séminales (légumes + éventuellement péricarpe) et amande (tissu des réserve + embryon) sont complètements différenciés du point de vue forme. L’intégrité physique : les graines doivent être intactes, complètes et bien constituées, ni cassées, ni brisées (Heller, 2000).

Les facteurs externes :

• L’eau : il est nécessaire à la germination parce qu’elle permet à la graine de s’imbiber et aux activités métaboliques de se déclencher, c’est le siège de toutes les réactions enzymatiques elle doit être disponible en quantité suffisante dans le milieu extérieur (Mazliak, 1988).
• La température : compatible avec la germination, s’inscrit dans une gamme assez large qui va d’un minimum assez bas, exemple : haricot, blé, avoine : 3 – 5 °C a un maximum assez élevé 30 – 40 °C par un optimum assez étal (la température optimale pour la germination du blé se situe entre 15 et 30 °C) (Mazliak, 1988).
• L’oxygène : c’est un facteur essentiel à la germination. D’une manière générale la germination exige un effet d’oxygène, souvent de l’ordre 0,5 %, il y a lieu de tenir compte de l’obstacle mis par les téguments et l’albumen à la diffusion du gaz (Mazliak, 1988).
• La lumière : fait appel à la photosensibilité de l’espèce elle est classée en trois catégories :
– Photosensibilité positive : la germination est favorisée par la lumière.
– Photosensibilité négative : dans ce cas elle est favorisée par l’obscurité.
– Espèces non photosensibles : renferme toutes les plantes à caractères agronomiques (céréales et la plupart des légumineuses) (Mazliak, 1988).

Vigueur des semences.

Le concept de vigueur des semences a été l’objet de beaucoup de spéculations et de nombreuses tentatives ont été faites pour le caractériser en terme de composantes de qualité spécifique ou des attributs (Milosevic et al., 2010).
Isely (1957) définit la vigueur des semences comme << la condition d’une graine qui est au plus haut niveau de sa qualité et celles qui font de bonne semences sont pesé dans les bonnes proportions promettant une performance satisfaisante sur une portée maximum de conditions environnementales >>. Selon (Delouche et Caldwell, 1960), la vigueur des semences est un facteur important non seulement dans des conditions de plantation défavorables, mais aussi dans des conditions favorables. Woodstock (1969) définit la vigueur comme étant << la condition d’une bonne santé active et la robustesse naturelle dans les graines qui lors de la plantation, permet la germination de procéder rapidement et à l’achèvement en vertu d’un large éventail de conditions environnementales >>. Le terme de vigueur est généralement utilisé pour décrire l’état physiologique de semence qui régit sa capacité à produire une plante rapidement dans le sol et à tolérer une gamme de facteurs environnementaux. Le potentiel ou la qualité de semences est déterminée par des caractéristiques génétiques combinés avec d’autres facteurs tels que la dormance, les dommages mécaniques et la pathogenèse des semences (Perry, 1978).

Tests de vigueur des semences

Les tests de vigueur ont été conçus pour mesurer la capacité des semences de germer et de produire des plantes utiles dans des conditions de terrain qui peuvent raisonnablement être connues par la localisation géographique et le type du corps en question (Woodstock, 1973). Heydecker, (1969) a déclaré que les tests de vigueur doivent être bon marché, faciles à réaliser sur un grand nombre d’échantillons et que les tests devraient produire des résultats reproductibles qui peuvent être évaluer objectivement, clairement enregistrés et interprétés valablement. Pratiquement Plusieurs tests doivent être utilisés, car tous les tests de vigueur disponibles sont moins que satisfaisants dans au moins un de leurs aspects (Perry, 1978).

Types de tests de vigueur

Il n’existe aucun test de vigueur universellement accepté. Pour toutes les espèces végétales, lors du choix d’un test de vigueur on doit tenir compte de la biologie, la physiologie et d’autres caractéristiques spécifiques d’espèces végétales. Pour cette raison, les tests de vigueur sont regroupés en plusieurs manières (tableau 9) (Milosevic et al., 2010).

Germination standard (test de germination)

Le test de germination, est communément fait pour déterminer la viabilité de la semence, ce test est devenu tellement universellement accepté que la germination et la viabilité sont probablement considérées comme étant une seule idée par la plupart des scientifiques (Copeland, 1976). Dans de nombreux cas, ce test a été montré pour être un test de vigueur fiable dans des conditions optimales. Il est rapide, peu coûteux, ne requiert aucun équipement spécialisé et ne nécessite pas de formation supplémentaire pour les travailleurs. Les principales critiques sont : la difficulté de standardiser les variables telles que l’humidité et la température, puisque le manque de la normalisation affecte la comparaison des résultats entre les laboratoires. En outre, le test de germination repose sur la capacité de l’analyse des semences pour interpréter les résultats et cette capacité varie d’une personne à l’autre (Abu el gassim, (sd)). Les graines qui sont capables d’étendre une racine ne peuvent pas nécessairement être assez vigoureuses pour établir une plante dans des conditions de terrain. Cela a conduit à l’élaboration de Procédures réglementaires de test de graines pour évaluer le potentiel d’une graine pour la mise en place sur le terrain. Cependant, les tests réglementaires sont également la base sur la quelle la négociabilité des semences est déterminée (Willington, 1965) et cela à inévitablement conduit à une tentative de maximiser la germination en utilisant les conditions optimales (De Tempe, 1963).

Test de tetrazolium

Le test au tetrazolium a été développé en Allemagne (1950) par le professeur Georg Lakor comme un test pour l’obtention rapide d’estimation générale de la viabilité des graines, en particulier dans les espèces où la dormance a été exprimée et le test de germination allait durer trop longtemps (Milosevic et al., 2010). Ce test est largement appliqué (Hampton et Tekrony, 1995) :
– Lorsque les semis doivent être effectués immédiatement après la récolte de graines très dormantes.
– Dans les graines de longue germination.
– Lorsque des renseignements sur le potentiel de germination des semences sont urgents.
– En vue de déterminer les différents types de dommages causés par la récolte ou de transformation (par la chaleur et mécanique) ou dommages causés par les insectes.
– En vue de résoudre les problèmes qui pourraient être rencontré lors des tests de germination, par exemple quand il y a un effet indésirable soupçonné du traitement par les pesticides et lorsque les causes de l’apparition des anomalies ne sont pas claires…etc.
Le test au tetrazolium est basé sur la réduction de la solution incolore chlorure 2, 3, 5-triphenyl tetrazolium (TTC : 2,3,5 -Triphenyl Tetrazolium Chloride ) en 2, 3, 5-triphenyl formazan de couleur rouge. Cette solution agit comme un indicateur pour la détection des processus de réduction qui ont lieu dans les parties de vie de la graine. A l’intérieur de la graine, le test de (TZ) repose sur l’action des enzymes déshydrogénases. Ces enzymes libèrent des atomes d’hydrogène qui réagissent avec la molécule (TZ) pour former un pigment rouge insoluble dans l’eau appelé formazan (Grabe, 1970), qui se précipite dans les cellules vivantes tandis que dans les tissus morts où aucune réaction ne se produit reste incolore (ISTA, 2009).
Les graines sont immergées dans l’eau parce que les graines gonflées se fissurent difficilement, et sont plus faciles à couper par rapport aux graines sèches et sont plus uniformes.
Les semences préparées sont immergées dans 0,5 à 1% de la solution de tétrazolium.
Les graines doivent être recouvertes complètement par la solution et non exposées à la lumière directe. Après il faut attendre le temps nécessaire pour que la teinture apparaisse, (cela dépend des espèces végétales) (Milosevic et al., 2010).
Pendant le test la semence viable devrait exprimer son potentiel de formation de plantule normale grâce à l’activité biochimique. (ISTA, 2009). Tous les tissus (nécessaires pour le développement des plantules normales) de la graine viable devraient être teintés. Selon les espèces, de petites taches non teintées de certaines parties de ces tissus peuvent être acceptées. L’emplacement, la taille des zones non teintées et parfois l’intensité de la teinture, sont utilisés pour déterminer si certaines semences sont considérées comme viables ou non (Milosevic et al., 2010).
Le test au (TZ) a plusieurs limites, car il (Milosevic et al., 2010) :
– Fournit des valeurs trop élevées de vitalité, c’est-à-dire dans les graines vigoureuses on ne peut pas séparer les graines qui donneront des plantes typiques de celles anormales,
– Cause des difficultés dans l’identification visuelle des plantules anormales (c’est-à-dire coléoptiles diviser, géotropisme négatif, etc..).
– Nécessite un personnel spécialement formé.
– Ne détecte pas la présence d’un effet pathogène ou phytotoxique.

Notion de la sécheresse et de stress hydrique

La notion de stress hydrique a toujours été assimilée à la notion de sécheresse (Morizet, 1984). Durant leur phase de croissance, les végétaux présentent une forte hydratation. Ils renferment alors entre 85% à 90 % d’eau. Les végétaux doivent donc trouver dans le sol des quantités d’eau égales à celles qu’ils perdent, sinon ils ont tendance à se déshydrater, et la physiologie de la plante est perturbée (Deraissac, 1992). La sécheresse définit l’état de pénurie hydrique dont souffre la culture (Morizet, 1984). (Hulse, 1989 in Anonyme, 1997) définit deux types de sécheresse, la sécheresse météorologique et la sécheresse agricole ; il y’a sécheresse agricole quand les précipitations chutent remarquablement pour causer des baisses de rendement et il y’a sécheresse météorologique quand les précipitations chutent significativement en dessous d’un seuil critique sur une superficie étendue et durant une longue période. D’après (Deraissac, 1992), la sécheresse à un sens résolument relatif, lié au déficit hydrique de l’espèce cultivée (il y’a sécheresse dés lors que l’eau devient facteur limitant de la croissance et du rendement). D’après (Gate, 1995), le phénomène de sécheresse s’instaure quand la perte d’eau par la transpiration dépasse la quantité absorbée et d’après (Henin, 1976 in Chaker, 1997) il y’a sécheresse dès qu’il se produit dans la masse des tissus des végétaux un déficit hydrique entraînant une baisse de rendement. Le déficit hydrique est un phénomène courant durant le cycle de développent des plantes. Il est lié à la réduction d’humidité du sol et à l’augmentation de la demande évaporatoire (Blum et Pnuel, 1996).
Le stress hydrique, ou osmotique, est le stress subit par une plante placée dans un environnement qui amène à ce que la quantité qu’elle absorbe. Ce stress se rencontre en période de sécheresse mais aussi par augmentation de la salinité du milieu ou en période de froid (Deraissac, 1992). D’un point de vue physique, le stress hydrique résulte d’un abaissement du potentiel hydrique de la plante (ψ) en dessous d’une certaine valeur dépendante du génotype et des caractéristiques du milieu, il constitue enfin le principal facteur limitant la croissance et les rendements des céréales (Turner, 1986). Le terme de déficit hydrique se rapporte à l’état physiologique de la plante lorsque les conditions d’eau sont défavorables à la croissance optimum (Robelin, 1968 in Bouthiba, 1985).

Effets du stress hydrique sur le végétal

Le stress perçu par une plante, autrement dit le niveau de tension interne, dépend de la résistance de l’organisme à un type de stress appliqué avec une certaine intensité. En plus du type de stress et de son intensité (Levitt, 1980), il faut également considérer que le degré de sensibilité au déficit hydrique dépend du stade de développement de la plante et de la durée du stress (Day et al., 1978). En effet, même si l’intensité d’un stress est trop faible pour provoquer des dommages irréversibles à court terme, à long terme, ce stress peut provoquer des changements, voire la mort de l’organisme (Levitt, 1980). Selon (Nemmar, 1983) le déficit hydrique apparaît en premier lieu dans les feuilles et s’étend vers la tige et les racines.

Effets sur la morphologie de la plante

En réponse au stress, la plante simule des changements significatifs que ce soit sur le plan morphologique que métabolique (Ali Dib et al., 1992). Les plantes sont différentes dans leur sensibilité au stress. Leur réponse varie selon le stade de développement, de la germination à la maturité (Turner, 1979). L’effet du déficit hydrique est beaucoup plus marqué sur le développement aérien que sur le développement racinaire (Kramer, 1980). Ceci s’explique par le fait que la partie aérienne est plus exposée aux effets de la déshydratation de l’atmosphère. La croissance des plantes est contrôlée directement par le déficit hydrique du sol (Kies, 1982). Car il réduit la croissance des jeunes pousses (Hsiao, 1973), la division cellulaire, la taille des feuilles, leur surface verte et la teneur en eau de tous les organes de la plante (Kies, 1982). Le stress hydrique diminue l’indice foliaire et la durée de vie de la feuille (Turner, 1979). Le déficit hydrique au cours de la période végétative provoque la réduction des talles par unité de surface qui est l’une des composantes essentielles du rendement chez le blé (Nemmar, 1983). Ce déficit affecte au début montaison l’allongement des premiers entre nœuds tandis qu’en fin montaison, plus fréquent, il réduit la longueur des derniers entre nœuds et du col de l’épi, en plus de la hauteur on observe aussi des peuplements d’épis faibles (Gate, 1995). La sécheresse du sol, en surface peut bloquer leur développement sans modification notable de la turgescence apparente des feuilles (Baldy, 1986). (Liana et al., 1972 in Nemmar, 1983) ont constatés que le déficit hydrique au cours de la période végétative réduit d’une manière considérable la hauteur de la tige et freine le rythme de la synthèse de la matière sèche. D’après (Bruna, 1988 in khaldoun, 1990) la plante peut limiter ses pertes d’eau par la réduction de l’interception du rayonnement solaire ; enroulement foliaire, position érigée des feuilles, augmentation de la réflexion due à la pilosité de la feuille, présence de cire sur la feuille et réduction de la surface foliaire. De nombreuses études conduites au champ ou en conditions contrôlées montrent l’existence d’une grande variation des caractéristiques d’enracinement des différentes espèces cultivées en conditions hydriques défavorables. Des relations entre certaines caractéristiques racinaires et la tolérance au déficit hydrique ont d’ailleurs été mises en évidence chez le blé dur (Benlaribi et al., 1990). Selon (Robelin, 1970 in Meriaux, 1972) l’efficience de l’eau a chaque période considéré, dépend de la vitesse de croissance de la plante et l’indice de sécheresse. Elle est d’autant plus grande que la vitesse de croissance est plus grande et le climat moins évaporant.

Effets sur la physiologie et la biochimie de la plante

Au niveau de la plante de nombreuses modifications physiologiques sont provoquées par la sécheresse comme l’augmentation du taux d’acide abcissique, l’activité photosynthétique, la fermeture des stomates, l’ajustement osmotique et l’accumulation de solutés comme la proline et les sucres solubles …etc (Sandhu et Laude, 1985).
Un déficit hydrique s’accompagne en plus de la perte de turgescence des cellules, d’une fermeture des stomates qui est une réponse automatique dont le but est de minimiser les pertes d’eau par transpiration. Cette fermeture des stomates est considérée comme une « première ligne de défense » contre la dessiccation, car c’est un processus rapide et plus flexible que d’autres alternatives (Calmes et al., 1985).
L’ajustement osmotique ou osmorégulation est un mécanisme effectif de tolérance à la sécheresse dans une stratégie de bas potentiel hydrique de la plante. Il, permet le maintien de la pression de turgescence à un niveau aussi élevé que possible pour des valeurs basses du potentiel hydrique (Johnson et al., 1984). Le maintien de la turgescence permet d’empêcher la fermeture des stomates donc de maintenir la photosynthèse, l’assimilation de carbone et l’élongation cellulaire, dont la turgescence est la force motrice (Morgan, 1977). Mc Crew (1984 in Turner, 1986) montre que l’ajustement osmotique permet de maintenir une balance positive du carbone et une meilleure utilisation de l’azote stocké après la fin du stress. L’ajustement osmotique joue différemment suivant la morphologie et l’ontogénie de l’espèce considérée. De plus, l’ajustement osmotique fait partie des caractéristiques inductibles, c’est-à-dire des caractères qui ne se mettent en place pour faire face à des contraintes limitées dans le temps (Turner, 1986).
Sous l’action de contraintes aussi différentes que la sécheresse, le sel ou le froid, les plantes réagissent par une modification de leur teneur en certains composés organiques. Pour (Morgan, 1984) et (Blum, 1986), l’ajustement osmotique, surtout au niveau foliaire, est dû à l’accumulation de solutés et la composante passive (baisse de la teneur en eau) est négligeable. Ils s’appuient notamment sur le fait qu’il est improbable que l’ajustement osmotique soit dû à une allocation différente du carbone, étant donné la variété des solutés. Ceci suggère qu’il ne s’agit pas d’un processus simple. Car, il n’y aurait pas de limite au phénomène de maintien de la turgescence or il existe toujours une limite à l’ajustement osmotique. De plus, des cas de développement d’ajustement après diminution de photosynthèse et de croissance ont été observés. Ces réactions adaptatives permettent de rétablir l’équilibre hydrique dans le végétal (Gollek, 1973). (Benlaribi et Monneveux, 1988) rapportent que l’effet d’un déficit hydrique se traduit au niveau de la plante, par la nette augmentation de la concentration d’un certain nombre de constituants qui peuvent être des composés azotés, des glucides ou des acides organiques. Lors d’un déficit hydrique, les réserves amylacées sont progressivement utilisées et pourraient être un facteur de tolérance au manque d’eau. Lorsque la contrainte hydrique cesse, la feuille reconstitue les réserves d’amidon et si une nouvelle contrainte hydrique intervient, le temps d’adaptation est plus court (Bensari et al., 1990). Beaucoup d’auteurs ont mis en évidence l’effet protecteur des sucres sur les membranes en particulier mitochondriales. Leurs présences permettraient le maintien des réactions de phosphorylation et de production d’énergie. Outre ce rôle protecteur des membranes les hydrates de carbone protègent les processus par lesquels les enzymes sont synthétisés, ce qui impliquerait une meilleure tolérance de la plante à la dessiccation et donc une meilleure résistance à la sécheresse (Duffus et Ibinnie, 1990). Chez le blé les hydrates de carbone solubles s’accumulent 2 à 3 semaines après l’anthèse dans les tiges. La translocation de ces réserves vers l’épi pendant la période du remplissage des grains joue un rôle essentiel dans la formation du poids du grain surtout quand l’assimilation foliaire est réduite par la contrainte hydrique (Bidinger et al., 1997). Benlaribi (1990) a montré sur deux lignées présumées tolérantes (Gam Guoum Rekham et Hedba 3) que la teneur en sucres solubles des feuilles augmente fortement au début de la phase de contrainte hydrique et diminue ensuite à mesure que s’accentue le déficit. La proline ou (acide pyrrolidine 2-carboxylique : C5H9O2N) est un acide aminé découvert en 1900 par Willstten au cours d’un dosage de l’ornithine et isoler pour la première fois des hydrolysats acides de caséine par Fisher (1901) (Nemmar, 1980). C’est un corps blanc très soluble dans l’eau, le méthanol, le benzène et le toluène. Elle est facilement oxydée par la ninhydrine. La proline est neutre et non toxique, serait synthétisé à partir de l’acide glutamique, par l’intermédiaire de l’acide semi-aldehyde glutamique et de l’acide 5-carboxilique Δ 1 pyrroline (P5C) (Monneveux et Nemmar, 1987). La proline, s’accumule dans la plante lorsque l’équilibre métabolique de celle-ci est perturbé par une condition défavorable telle qu’un stress hydrique (Blum et Ebercon, 1976). De nombreux travaux ont été effectués en vue de relier la tolérance à la sécheresse de certains génotypes à leur aptitude à accumuler la proline dans leurs feuilles. En effet, (Levitt, 1972) signale que cette accumulation de proline peut-être accompagnée par d’autres acides aminés comme l’aspargine, la glutamine, la serine ou la glycine. Dreier (1978) rapporte que l’augmentation de la teneur en proline est une réponse protectrice des plantes à tous les facteurs qui entraînent une diminution en eau du cytoplasme. Selon (Bellinger et Larher, 1987) la proline pourrait avoir un rôle très important dans l’ajustement du métabolisme énergétique, sa synthèse étant très liée au métabolisme des sucres et à la respiration. D’après (Larsson et al., 1989) la proline est considérée comme un agent osmotique régulant et réduisant les pertes d’eau cellulaire par la transpiration, de plus la proline pourrait être un stock d’énergie d’azote réduit et de carbone pouvant être utilisés lors du métabolisme post stress. L’accumulation de proline est l’une des manifestations les plus remarquables du stress hydrique. Aussi a-t-on cherché à mettre en évidence une corrélation positive ou négative entre l’accumulation de cet acide aminé dans les feuillets et la résistance à la sécheresse (Zid et Grignon, 1991).
La chute du potentiel hydrique causée par le stress hydrique stimule non seulement le phénomène d’osmorégulation mais également l’inhibition ou la synthèse de nouvelles protéines dont les protéines LEA qui assurent une protection de l’ensemble vitale des protéines cellulaires (David et Grongnet, 2001) et les protéines de choc thermique qui permettent un maintien des structures protéiques et membranaires de la cellule végétale (Baker et al., 1988).
La photosynthèse, fonction fondamentale de la vie de la plante et source de toute production végétale. Elle correspond à une réaction d’oxydoréduction (dans laquelle l’anhydride carbonique est réduit par l’hydrogène provenant de la photolyse de l’eau) dans des organites cellulaires appelés chloroplastes (Anonyme, 1981). (Farquhar et al., 1988) signalent que la photosynthèse et les gaz échangeables des feuilles sont affectés par les stress dus à la sécheresse, à l’inondation, à la salinité, au froid, aux hautes températures et à une nutrition inadéquate. Par exemple, la conduction stomatique et la carboxylation photosynthétique diminuent par unité de surface foliaire avec l’apparition du stress (Gimenez et al., 1992). L’activité photosynthétique diminue en cas de sécheresse à cause de la fermeture des stomates mais aussi a cause de facteurs non stomatiques (Bunce, 1988). Dans le cas d’une contrainte hydrique l’activité photochimique de la membrane thylacoïdienne est rapidement inhibé, la composition et la structure des lipides de ces membranes qui différent selon les variétés expliqueraient des différences intervariétales dans la résistance au contraintes hydriques et thermiques (Thomas et al., 1986). Plus précisément un changement dans l’interaction protéine-lipide du PS-II (photosystème II) entraînerait une moins grande résistance. Selon (Zagdanska, 1984 in Thomas et al., 1986) la réduction de la photosynthèse sous les conditions du déficit hydrique est due non seulement à l’augmentation de la résistance foliaire aux échanges gazeux mais également à l’altération des réactions sombres et lumineuses de la photosynthèse. D’autres auteurs, Boyer et Bowen (1970) ont montrés que l’activité des chloroplastes est réduite pour des potentiels hydriques égaux à ceux qui provoquent la fermeture des stomates. Une étude précise des effets non stomatiques du déficit hydrique sur la photosynthèse est nécessaire, elle a été rendue possible grâce à la fluorescence chlorophyllienne. Plusieurs travaux sur la sécheresse ont été menés en se basant sur l’étude de l’induction de la fluorescence chlorophyllienne. (Genty et al., 1987 in Havaux et al., 1988) signalent que la sécheresse est un facteur écologique qui perturbe le mécanisme photosynthétique de transfert d’électrons. Ceci a été démontré par les mesures de l’amplitude de la fluorescence variable (Havaux et al., 1986). Le principe de la fluorescence consiste selon (Kautsky et al., 1960 in Ali Dib et al., 1990) une feuille est soumise à la lumière après une période d’obscurité un changement rapide dans l’intensité de la fluorescence se produit avec l’illumination. C’est ce qu’on appelle l’effet Kautsky. L’analyse in vivo de ce signal de fluorescence est une méthode de plus en plus utilisée pour l’étude des réponses à un stress quelconque pouvant perturber le bon fonctionnement de l’appareil photosynthétique (Havaux et Lannoye, 1984).

Effets du stress hydrique sur le rendement et ses composantes

Le rendement en grains est la résultante de diverses composantes qui sont déterminées à différentes périodes du cycle de la plante (Day et al., 1978). Chez les céréales, le rendement en grains dépend du génotype, de l’environnement et de la disponibilité en éléments minéraux du sol (Nemmar, 1983). Le déficit hydrique, de nature intermittente, est une des principales causes des pertes de rendement du blé dur, pouvant aller jusqu’au sinistre total. Il affecte toutes les composantes du rendement et en particulier le nombre de grains pare épi et le poids moyen du grain (Chennafi et al., 2006). Selon (Debaeke et al., 1996), le déficit hydrique précoce, au cours de la montaison, réduit le nombre d’épis et le nombre de grains par épi. Le poids moyen du grain, quant à lui, est affecté par le déficit hydrique de la post-floraison, qui accélère la sénescence foliaire et réduit la durée de remplissage. Provoquant ainsi l’échaudage (Benbelkacem et Kellou, 2001). (Abbassenne et al., 1998) mentionnent que sous conditions pluviale des hautes plaines orientales, la durée de remplissage et par conséquent le poids du grain atteignent rarement leurs maximales, induisant une baisse du rendement.

Adaptation et résistance des plantes au déficit hydrique

Plusieurs définitions sont attribuées à l’adaptation et résistance à la sécheresse.
Une variété adaptée est celle qui a la capacité de croître et de donner des rendements satisfaisants dans des zones sujettes à des stress de périodicité connues. L’adaptation n’est en fait que la capacité de la variété à varier peu sa production sous les effets souvent contraignants des facteurs climatiques du milieu de production. Cette capacité est liée à la stabilité de production. Elle est la traduction de toute une série de modifications du niveau organe entier jusqu’au niveau cellulaire voire moléculaire (Demarly, 1984). D’après (Ruffie, 1986 in Monneveux, 1991) l’adaptation d’un être vivant à son milieu renvoie à la notion de niche écologique, entité fonctionnelle définie par un certains nombres de facteurs. La nature et l’entendue de la niche sont liées aux aptitudes génétiques de l’être vivant à s’installer dans le milieu, à en exploiter les sources (eau, éléments minéraux…etc) le terme adaptation, du point de vue écologique et physiologique, il fait intervenir la notion de survie et propagation de l’espèce dans les conditions limitantes en eau (Levitt, 1980), du point de vue organique, le degré d’adaptabilité de la plante influence directement la productivité (Guettouche, 1990).
La résistance d’une plante à la sécheresse est définie comme étant la capacité de la plante soumise à une période de sécheresse durant au moins une période de son cycle, de demeurer vivante et de pouvoir se reproduire (Yochida, 1975 in Nemmar, 1983). La résistance à la sécheresse a été associée à plusieurs caractéristiques d’ordre phénologique, morphologique, physiologique et biochimique reflétant différents types d’adaptation (esquive, évitement et tolérance) (Nachit et Ketata, 1986). Puisque le rendement lui-même dépend non seulement de la capacité de survivre mais également sa capacité à se développer et compléter son cycle avant, durant ou après la période de sécheresse (Levitt, 1980). Toute espèce possède donc un éventail de caractères dit adaptatifs car ils contribuent au maintien de l’équilibre entre les besoins des organismes et les conditions du milieu (Chaker et Brinis, 2005). Selon (Rejeb et Ben Salem, 1993) les variétés de céréales résistantes au déficit hydrique se caractérisent par une stratégie regroupant en même temps, un ensemble des mécanismes d’adaptation. L’identification et l’analyse des différents mécanismes développés par la plante en relation avec la carence hydrique, permettent de mieux comprendre ce phénomène (tableau10) (Monneveux, 1989).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
CHAPITRE .I. Revue bibliographique
I.1. Importance du blé dur
I.1.1. Importance alimentaire
I.1.2. Importance économique en Algérie et dans le monde
I.2. Spéciation et origine du blé
I.2.1. Classification de blé
I.2.2. Origine du blé dur
I.2.2.1. Origine géographique du blé dur
I.2.2.2. Origine génétique des blés cultivés
I.3. Biologie, croissance et développement de blé dur
I.3.1. Description générale de la plante du blé dur
I.3.2. Composition histologique et chimique du grain de blé dur
I.3.2.1. Composition histologique
I.3.2.2. Composition chimique
I.3.3. Croissance et développement
I.4. Besoins écologiques de développement de blé dur
I.5. Ennemis du blé
I.6. Physiologie de semence
I.6.1. Germination de semence
I.6.1.1. Facteurs essentiels à la germination
I.6.2. Vigueur des semences
I.6.3. Tests de vigueur des semences
I.6.3.1. Types de tests de vigueur
I.6.4. Germination standard (test de germination)
I.6.5. Test de tetrazolium
I.7. Notion de la sécheresse et de stress hydrique
I.7.1. Effets du stress hydrique sur le végétal
I.7.1.1. Effets sur la morphologie de la plante
I.7.1.2. Effets sur la physiologie et la biochimie de la plante
I.7.1.3. Effets du stress hydrique sur le rendement et ses composantes
I.8. Adaptation et résistance des plantes au déficit hydrique
I.8.1. Mécanismes d’adaptation de la plante au stress hydrique
I.8.1.1. Mécanismes phénologiques d’adaptation
I.8.1.2. Mécanismes morphologiques d’adaptation
I.8.1.3. Mécanismes physiologiques d’adaptation
I.9. Sélection pour l’adaptation aux stress abiotiques
CHPITRE II. Matériel et méthodes
II.1. Présentation du matériel végétal
II.2. Méthodes expérimentales
II.2.1.1. Poids de mille grains (Pmg)
II.2.1.2. Germination
II. 2.1.3. Test d’absorption de l’eau
II.2.2. Installation et conduite de l’essai
II.2.3. Calendrier d’irrigation
II.2.4. Tests et analyses physiologiques et biochimiques encourus
II.2.4.1. Tests physiologiques
II.2.4.1.1. Biomasse
II.2.4.1.2. Turgescence cellulaire (la teneur relative en eau : R.W.C.)
II.2.4.1.3. Transpiration cuticulaire (taux de déperdition d’eau de la dernière feuille : R.W.L.)
II.2.4.1.4. Extraction et dosage de la chlorophylle
II.2.4.2. Tests biochimiques
II.2.4.2.1. Extraction et dosage de la proline
II.2.4.2.2. Extraction et dosage des sucres solubles
II.2.4.2.3. Dosage des protéines totales
II.2.5. Essai topographique au tetrazolium (TZ)
II.2.5.1. Matériels
II.2.5.2. Méthode de travail
II.2.5.3. Interprétation des résultats du test au tetrazolium
CHAPITRE III. Résultats et discussion.
III.1. Tests de viabilité de semences
III.1.1. Poids de mille grains
III.1.2. Germination
III.1.3. Test d’absorption de l’eau
III.2. Tests et analyses physiologiques et biochimiques encourus
III.2.1. Tests physiologiques
III.2.1.1. Biomasse
III.2.1.2. Turgescence cellulaire : (R.W.C.)
III.2.1.3. Transpiration cuticulaire : (R.W.L.)
III.2.1.4. Teneur en chlorophylles
III.2.2. Tests biochimiques
III.2.2.1. Dosage de proline
III.2.2.2. Dosage des sucres solubles
III.2.2.3. Dosage des protéines totales
III.3. Test de vigueur par le tetrazolium (TZ)
Conclusion
Références bibliographiques

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *