BENEVOLAT EN GESTION DE PROJET

BENEVOLAT

  Ce terme plutôt récent, définit clairement en 1866 celui qui accomplit un acte de manière désintéressée, sans rémunération; dont l’étymologie provient du mot latin benevolus qui signifie bonne volonté, venant de bene, bien et de velle, vouloir (Tony Noce,2010).Depuis son introduction, nombreux sont les auteurs qUI ont défini ce terme ; confrontés à répondre, d’années en années aux questions relatives aux changements constatés dans les pratiques et les tendances sociales. Voici quelques définitions qui en font l’illustration.Dans l’un des premiers ouvrages officiels sur le sujet, A. David (1970, p.l5), cité par Linda Graff et al. (2006, p.ll), dit «faire du bénévolat exige simplement une disposition de l’ esprit – soit le désir de faire quelque chose, sans contrepartie financière, pour une autre personne qui ne pourrait bénéficier d’un tel service à moins qu’on ne le fasse pour elle. » 4 ans plus tard Cull et Hardy (1974, p.5), cités par Linda Graff et al. (2006, p.ll),apportaient la définition suivante: « Les bénévoles ( .. . ) sont des personnes idéalistes qui désirent consacrer une partie de leur vie au service d’autrui. Ils n’agissent pas en vue d’une rémunération, bien que certains puissent toucher un montant symbolique. »Publié en 1978, l’ouvrage d’Ellis et Noyes, cités par Linda Graff et al. (2006, p.ll), « By the People » introduit un nouvel élément dans la définition du bénévolat, la coercition: « Faire du bénévolat consiste à agir en reconnaissance d’un besoin, avec une attitude caractérisée par la responsabilité sociale et sans se soucier d’une rétribution financière, en allant au-delà de ce qui est nécessaire à son propre bien-être physique. » D’ après Linda Graff et al (2006, p.ll), cette première décennie semble avoir mis en avant 4 éléments principaux conformes au travail de bénévole :
• comportement sans contrainte;
• absence de rétribution monétaire;
• activité de bienfaisance;
• service essentiellement altruiste

Volontariat

  Au Québec, le volontariat n’est pas différencié du bénévolat puisque tous deux font références à une activité libre non rémunéré. En effet, André Thibault, Julie Fortier et Patrice Albertus. (2007, p.20), définissent le bénévolat, à l’ appui d’ études recensées au Québec, au Canada en zone francophone et à l’international, sous 3 conditions : <de bénévolat est un acte volontaire, une activité non rémunéré et un champ où a lieu l’engagement et le don.» Tout comme le mot «bénévole», «volontaire» vient du latin voluntarius signifiant qui se fait sans contrainte, de pure volonté (Wiktionnaire). Les deux mots ont donc la même origine étymologique ayant en commun le verbe volo désignant vouloir. D’après la définition de Catherine Sellenet (2006, p.21), il est possible d’ énumérer 5 conditions communes aux deux notions: «Le bénévole est celui qui s’ engage (notion d’engagement), de son plein gré (notion de liberté), de manière désintéressée (notion d’ acte sans but  lucratif) dans une action organisée (notion d’appartenance à un groupe, à une structure), au service de la communauté (notion d’intérêt commun).» Pourtant, ces termes ont été sujet, notamment en France, à diverses études déterminant qu’il existait des différences significatives d’un point de vue lexical. D’ aprèsJean Moyen Quin 2007, p.11), « le substantif volontaire met l’accent sur l’ acte de volonté alors que celui de bénévole insiste sur le désintéressement. C’est pourquoi l’on parle d’engagement volontaire et de travail bénévole. Bénévole et volontaire se distingue ici par l’intensité de l’engagement. » D’autre part, contrairement au bénévolat il existe plusieurs formes de volontariat en France régies par plusieurs textes de loi: La loi n° 2005-159 du 23/02/05 (Ministère des affaires étrangères, 2013) définit le volontariat de solidarité internationale: «lI s’agit d’un volontariat de type associatif, accompli exclusivement au sein d’organisations non gouvernementales. Celles-ci sont libres de sélectionner leurs volontaires pour des missions de durée variable sur des programmes qu’elles définissent et de les affecter dans le champ géographique de leur compétence. » La loi n02000-1159 du 14/03/00 (URSSAF, 2013) définit le volontariat civil: «Les français ou les ressortissants d’un autre Etat membre de l’Union Européenne ou ceux de l’Espace économique européen, âgés de plus de 18 ans et de moins de 28 ans inclus, hommes ou femmes, peuvent déposer leur candidature afin d’ accomplir le service civil prévu à l’article L 111-2 du code du service national. La durée du volontariat civil est de 6 mois à 24 mois. Le volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité peut s’ exercer trois domaines: la prévention, sécurité et défense civile, la cohésion sociale et solidarité ou la coopération internationale et aide humanitaire. Les conditions de mise en œuvre du volontariat civil varient en fonction du lieu d’exercice du volontariat (France, DOM TOM ou à l’ étranger) >> . Cependant le volontariat associatif entré en vIgueur par la loi n02006-586 du 23/05/06 (URSSAF, 2013), stipule qu’il s’agit « d’un contrat, obligatoirement conclu par écrit, organisant une collaboration désintéressée entre une personne volontaire et un organisme associatif agréé.»
NB : «Le service civique, nouveau dispositif de volontariat créé par la loi du 10 mars 2010 (URSSAF, 2012), est entré en vigueur le 14 mai 2010 (décret du 12 mai 2010 n02010- 485). Depuis cette date, il n’est plus possible de conclure de nouveaux contrats de volontariat associatif ou civil. Toutefois, les contrats de volontariat associatif en cours avant le 14 mai 2010 continuent à s’appliquer jusqu’à leur terme selon les dispositions présentées dans ce dossier. » Il est intéressant de préciser que le bénévolat et le volontariat a connu de nombreux changement depuis leur introduction grâce à la loi 1901 en France (Legifrance, 2009), dont l’ article 1er définit l’ association comme <da convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leur connaissance ou leur activité dans un but autre que partager les bénéfices ».

BENEVOLAT AU CANADA

  Liz Weaver et al. (2000, p.5) font référence dans leur recherche à un groupe d’experts qui remit un rapport en 1999 décrivant l’importante contribution économique qu’ apporte lesecteur bénévole au pays: « Bien que nous puissions imaginer qu’il ne se compose que de bénévoles, ce secteurest en réalité un employeur de tout premier plan qui – lorsqu’on englobe les établissements scolaires et hospitaliers – crée plus de 1,3 millions d’emplois. Avec des recettes annuelles qui atteignent 90 milliards de dollars (et des actifs d’une valeur de 109 milliards de dollars), son poids économique est comparable à celui d’une provmce comme la ColombieBritannique ». Par ailleurs, dans leur analyse comparative (2005 , p.17), Michael H. Hall et al. dénotent eux aussi le poids économique du secteur en mentionnant des chiffres d ‘ après un rapport de 1997-1999 : Avec hôpitaux, universités, collèges:
o 75,9 milliards $ ajoutés à l’économie nationale
o 8,5 % du PIB
Sans hôpitaux, universités, collèges:
o 36,9 milliards $ ajoutés à l’économie nationale
o 4 % du PIB
Une division de Statistique Canada a mené à trois reprises sur les 13 provinces et territoires canadiens, une enquête sur le don, le bénévolat et la participation auprès d’ un échantillon de 15 482 personnes âgées de 15 et plus en 2010 et de 21 827 personnes en 2007 et en 2004. Dans son analyse, elle y inclue la définition de bénévole (Mireille Vézina et Susan Crompton, 2012, p.42) : «Personnes de 15 ans et plus qui ont fourni un service sans rémunération pour le compte d’ un groupe ou organisme au moins une fois au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Cette définition comprend toute aide non rémunérée fournie à une école, à un organisme religieux ou à une association communautaire ou sportive. » Tirés de l’analyse (2012) « Le bénévolat au Canada », permettant de faire une description approfondie de l’état du bénévolat au Canada, les principaux résultats des enquêtes antérieures ont été mentionné dans les sections et sous-sections suivantes grâce au travail minutieux de Mireille Vézina et Susan Crompton (2012, p.42-55).

Situation sur le marché du travail

  En 2010, similaire à 2007, plus de la moitié des canadiens possédant un emploi exerçaient une activité bénévole en parallèle, comparativement aux chômeurs qui étaient de l’ordre de 34% ou des inactifs (44%), ces derniers comprennent les retraités, les parents au foyer et certains étudiants. En revanche, le nombre d’heures alloué au bénévolat se révèle plus faible chez les actifs que chez les inactifs, ici aussi la disponibilité en reste la principale raison (Mireille Vézina et Susan Crompton, 2012, p. 45).

Mutation du bénévolat

  D’après les études menées ces dernières décennies, les changements qui affectent le bénévolat découlent directement de ceux connus dans la société. En effet, les transformations sociales modifient l’environnement du bénévolat. Les auteurs (André Thibault, Julier Fortier et Patrice Albertus 2007, p. 7) citent qu’il s’agit « bien plus qu’une photographie prise à un moment précis, l’action bénévole au Québec est une réalité qui se vit et qui évolue dans un contexte social, culturel et organisationnel ». Trois dimensions affectent particulièrement l’engagement bénévole (André Thibault, Julie Fortier et David Lecler, 2011, p. 10»:
1. La valorisation de l’individu et la diversification des valeurs et comportements.
2. La problématique de conciliation travail-vie familiale et personnelle et le manque de temps qu’elle génère.
3. Le vieillissement de la population et l’influence des boomers et des jeunes en bénévolat.Dans leur rapport de recherche, André Thibault, Julie Fortier et David (2011, p. 23) citent plusieurs auteurs qui font part de ce phénomène de changements, tel que Hustinx (2001) qui fait référence à l’émergence du bénévolat moderne parallèlement au traditionnel ou encore ce même auteur et Lammertyn (2003) qUl présentent les caractéristiques du nouveau bénévolat en huit points:
1. La laïcisation des motifs d’ engagement: il ne s’agit plus d’une obligation morale
2. La recherche de bénéfices concrets plus qu’une satisfaction morale: pour soi et pour les autres
3. L’ engagement est davantage une affaire d’individu que de communauté: le ~e » est un moteur d’engagement
4. La tâche prévaut sur l’appartenance (membership) à une organisation comme motif d’engagement
5. Le temps d’engagement est intermittent plutôt que régulier: le temps manque
6. Les personnes s’engagent à partir des réseaux sociaux plutôt que sur une base territoriale
7. Les causes servies doivent être perçues comme étant «à la mode», ce qui entraîne l’obligation de «vendre» la cause
8. L’ action bénévole: ça donne quelque chose et c’est «glamoun>, reconnu et festif L’ étude portant sur les dimensions qui gravitent autour du bénévolat nouveau à savoir, le temps, les motivations, les causes et organismes servis ainsi que milieux de provenance, ont permis de mieux comprendre ce phénomène de mutation. Elle révèle en effet que le bénévole nouveau est « plus individualiste, plus sensible aux bénéfices qu’ il peut retirer de son engagement, est moins attaché à l’organisme où il œuvre. Aussi, il sera plus exigeant et moins tolérant devant un mode de gestion qui ne respecte pas ce qu’ il est et ce qu’il veut » (Thibault André, Julie Fortier et David Lecler, 2011). La littérature scientifique portant sur le capital social montre qu’il est plus difficile de développer l’ engagement citoyen dans des communautés où les résidents ne démontrent pas un engagement à long terme dans leur communauté et où le sentiment de vivre dans un milieu impersonnel rend plus difficile la rencontre du voisin (Corporation for National and Community Service, 2010; cité par Thibault André, Julie Fortier et David Lecler, 20 Il).

Turnover

   Bien que le bénévolat soit un secteur qui croît au fil des ans (+ 6,4% de bénévoles en 2010 par rapport à 2007, voir tableau 1), il n’en reste pas moins que le taux de roulement des bénévoles demeure élevé et suggère l’application de nouvelles stratégies de la part des gestionnaires pour le minimiser. « Le maintien des bénévoles dans leur poste pose problème à de nombreux organismes sans but lucratif, bénévoles et communautaires. Handy et autres (2004) ont constaté que, dans 80 % des cas, les hôpitaux de leur étude avaient connu une baisse du nombre de bénévoles participants à leur activité pendant cinq ans ou plus. Toutefois, 80 % de ces hôpitaux avaient également constaté une hausse du nombre de bénévoles y ayant servi entre trois mois et un an. En d’autres termes, le taux de rotation des bénévoles était élevé. Dans leur étude des bénévoles en alphabétisation, Harrow et autres (2005) ont constaté que des taux de maintien élevés dans les postes ne s’obtenaient qu’à condition que les tuteurs bénévoles prennent plaisir à leurs tâches, puissent répondre aux exigences du tutorat et soient appréciés de leurs clients. D’après Baskwill (2006a), les écoles retiennent difficilement leurs bénévoles, si les directeurs et les employés rémunérés ne pratiquent pas une communication ouverte et ne montrent ni respect, ni gratitude aux bénévoles pour leur contribution. » (Centre de développement des connaissances, 2007, p. 28) Les gestionnaires d’ organismes se démènent pour recruter leurs bénévoles mais qu’advient-il une fois que ces derniers se sont engagés? D’après de nombreuses études, durant longtemps la conservation des bénévoles n’étaient pas une priorité fondamentale au sein des institutions. En effet, les gestionnaires se sont mobilisés en premier pour émettre de nouvelles stratégies de recrutement, leur permettant d’assurer les ressources humaines nécessaires pour mettre à la disposition de la population, une multitude de services. La croissance des organismes fit naître de nouvelles stratégies de gestion capables de répondre aux besoins des bénévoles pour réaliser leur mission en toute simplicité avec les outils adéquats, mais avec l’évolution de leur profil, les bénévoles se contentent de moins en moins d’une simple exécution de tâches, ils ne veulent pas être perçus comme de vulgaires exécutants mais plutôt comme de réelles parties prenantes du projet pour lequel ils se sont engagés, en y tirant eux aussi profit: « Il faut reconnaître qu’il y a, parfois, une tendance à l’instrumentalisation des nouveaux bénévoles qui ne sentent pas une possibilité d’initiative suffisante pour devenir vraiment partie prenante du projet. Ils se découragent et, se percevant comme purs exécutants, s’éloignent. L’association de son côté, ne peut alors tirer tout le bénéfice d’un apport nouveau. » (Conseil québécois du loisir, 2001 , p. 6)

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
RÉSUMÉ
ABSTRACT X
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 2. REVUE DE LITTERATURE
2.1 BENEVOLAT
2.1.1 Étymologie et définition
2.1.2 Types de bénévoles et leurs caractéristiques
2.1.3 Distinction des termes
2.2 BENEVOLAT AU CANADA
2.2.1 Bénévolat: Les raisons, les types d’activités et compétences acquises
2.2.2 Les facteurs démographiques
2.3 BENEVOLAT AU QUEBEC 
2.3.1 Chronologie du mouvement et des organismes bénévoles
2.3.2 Taux de bénévolat et heures consacrées
2.3.3 Lois et règlements
2.3.4 Plan de valorisation
2.3.5 Mutation du bénévolat
2.4 BENEVOLAT EN GESTION DE PROJET 
2.4.1 1.4.1 Tendances actuelles
2.4.2 L’événementiel sportif et le bénévolat
2.4.3 Les impacts sur le succès du projet
2.5 RETENTION DES BENEVOLES 
2.5.1 Turnover
2.5.2 Les pratiques de fidélisation
CHAPITRE 3. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
3.1 OBJECTIF DE LA RECHERCHE
3.2 MODELE DE RECHERCHE
3.3 QUESTIONS DE RECHERCHE 
3.4 HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
CHAPITRE 4. MÉTHODE DE RECHERCHE
4 .1 METHODOLOGIE QUANTITATiVE 
4.2 CADRE THEORIQUE 
4.3 ÉCHANTILLONNAGE 
4.4 COLLECTE DES DONNEES
CHAPITRE 5. ANALYSE DES RESULTATS
5.1 ANALYSE STATISTIQUE DESCRIPTIVE DES DONNÉES 
5.1.1 Fréquence des réponses
5.1.2 Statistiques descriptives
5.1.3 Distribution de l’échantillon
5.2 ANALYSES RELATIONNELLES DES DONNÉES 
5.2.1 Résultats des questions de recherche
5 .3 COMPARAISON DES DONNÉES 
5.3.1 Distribution de l’échan tillon
5.3.2 Résultats des questions de recherche
CHAPITRE 6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1 IMPORTANCE DE LA RECHERCHE
6.2 liMITE DE LA RECHERCHE
6.3 FUTURES RECHERCHES 
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE DU TOUR DE LA RElEVE INTERNATIONALE DE RI MOUSKI
ANNEXE Il : QUESTIONNAIRE DU TOURNOI CHALLENGER
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *