Autonomie et gestion des soins

Autonomie et gestion des soins

Cadre théorique

L’éducateur social

Contrairement à ce que pense la majorité de la population, les éducateurs spécialisés travaillent avec une population très large, allant des personnes en situation de handicap, des malades mentaux, des enfants avec ou sans difficultés, aux délinquants, aux toxicomanes et j’en passe. Pour Joseph Rouzel (1997), les éducateurs prennent en charge des personnes de tous âges : enfants, adolescents, adultes, vieillards, en grand souffrance, avec pour but commun de les accompagner, les aider, les soutenir au mieux dans l’appropriation de leur espace physique, psychique et social. (p. 1)
Ceci dit, le travail social a deux grands secteurs : le handicap et l’inadaptation sociale. Concernant l’inadaptation sociale, c’est en 1945 déjà que l’importance de s’occuper des jeunes errants et délinquants est arrivée, avec comme objectif la réinsertion (Mirolo, 2017). C’est là que nous voyons que le domaine du handicap, qui n’a pris de l’importance qu’en 1960, avait déjà plus de retard que d’autres domaines du social.

L’éducateur aujourd’hui

Dans sa pratique, afin d’être le plus cohérent et crédible possible, l’éducateur va montrer sa personnalité, ses sentiments, ses opinions et ses croyances, ses goûts, ses représentations sur le monde. Il va le faire de manière tout à fait professionnelle pour garder une certaine autorité et du respect de la part des bénéficiaires (Rouzel, 1997).
Dans son ouvrage, Rouzel (1997) met en avant le fait qu’il n’y a pas de « manière de faire » plus juste qu’une autre en travail social. Chacun est libre de travailler à sa façon, « de réécrire sans cesse le manuel au fil de sa pratique et de son questionnement (p. 5).
Et il est vrai que sur le terrain, une situation n’est jamais semblable et il faut essayer, tenter de nouvelles approches pour chaque nouvel événement et pour chaque personne.
Tenter de nouvelles choses certes, mais toujours dans la bientraitance. Lorsque je parle de bientraitance, c’est dire l’importance de se connaître soi-même en tant que professionnel, « de s’interroger sur ses capacités à entendre sans juger, de s’inquiéter de l’image que l’on peut renvoyer à l’autre et de connaître ses limites ». Ainsi, l’authenticité, la relation vraie et l’intérêt développé sont tous trois des termes importants (Mirolo, 2017, p. 25).
Mais être éducateur, c’est aussi être polyvalent : activités manuelles et sportives, rédaction de projets et administratif, transports des enfants, organisation de séjours, repas thérapeutiques, réunion avec les familles, gestion de conflit, gestion du quotidien, pouvoir se débrouiller seul tout en tenant compte de l’équipe, travailler avec les parents sans avoir à les rencontrer trop souvent, etc. (Mirolo, 2017). La gestion du quotidien implique également jouer un rôle médical en donnant des médicaments pour les enfants en besoin, soigner des blessures, prendre en charge des diabétiques dans ce cas-là.

Les outils

Être éducateur spécialisé, c’est travailler à sa manière mais tout de même avec des outils pour faciliter l’accompagnement, voire la dynamique d’équipe qui est essentielle pour l’harmonie du groupe et donc pour un meilleur accompagnement. Je parlerai ici de projet et de médiation.

Le projet éducatif

Le projet peut être éducatif, pédagogique, institutionnel, thérapeutique, etc. Dans le livre « le travail d’éducateur spécialisé », Rouzel (1997) explique que le projet éducatif ne sert pas à trouver la solution adéquate mais bien d’aspirer à un changement, de mener une action et d’impliquer les auteurs du projet, les bénéficiaires et les partenaires. « C’est un lieu de croisement entre le collectif et l’individuel » (p. 66).
Pour qu’un projet éducatif soit efficace, il faut se poser les bonnes questions : qui ? quoi ? quels constats ? pour qui ? pourquoi ? pour quoi ? avec qui ? comment ? quand ? où ? que s’est-il passé ? que se passera-t-il après ? Rouzel résume tout ça sous forme de sablier avec les éléments : analyse de situation interne et externe, élaboration, réalisation, évaluation.
Kant relevait une certaine méchanceté derrière un projet éducatif et Rouzel le comprend comme une maîtrise et un contrôle sur l’autre. Lorsque nous parlons de projet d’insertion (un projet très courant pour les jeunes en difficultés scolaires ou avec des problèmes de comportements), l’intégration, la socialisation, l’autonomie sont des mots qui reviennent souvent. C’est là autour que le projet se construit en prenant en compte les désirs du bénéficiaire et de l’éducateur, chose qui peine à se faire d’après Rouzel.
Ce type de projet me rappelle le projet individualisé pour les jeunes. Il englobe le contexte du jeune, qui reprend l’analyse de situation dans l’image du sablier, les objectifs que l’enfant doit atteindre, soit l’élaboration et enfin, l’évaluation qui indique s’il est arrivé au(x) but(s) fixé(s).

La médiation

De même que pour le projet, le mot médiation peut avoir plusieurs sens : médiation d’entreprise, médiation parentale, médiation de rue, etc. En éducation, la médiation désigne l’espace de rencontre et d’activité dans lequel la relation éducative s’exerce, espace où se transmet, dans le creuset de la relation éducative, un certain savoir et savoir-faire sur le monde et sur la vie en société (Rouzel, 1997, p. 74) D’après Rouzel (1997), Maurice Capul et Michel Lemay décrivent l’activité comme « médiatrice de changement ». (p. 71)
D’un autre côté, la médiation peut être synonyme de négociation, de remédiation lors d’un conflit. C’est ainsi que Jacky Beillerot (2004) nous présente ce terme : assurer une médiation c’est jouer un rôle d’intermédiaire, celui d’un tiers plus ou moins reconnu comme neutre […]. (p. 1).
On parle dans cet article de « modes alternatifs de règlement de conflits », c’est-à-dire que la médiation est une alternative à d’autres méthodes comme la justice. Ce terme est aussi comparé à l’arbitrage qui est considéré comme « une institution de paix » (Beillerot, 2004, p. 2). C’est avec cette définition que l’éducateur a l’habitude de travailler. Dans les institutions où les jeunes ont des troubles du comportement, il est très fréquent pour l’éducateur d’intervenir en tant que médiateur entre deux ou plusieurs personnes en conflit.
Nous pouvons ainsi dire que le médiateur est « un rassembleur, un conciliateur, un agent d’alliance, de communion, un modérateur » (Beillerot, 2004, p. 5). Un éducateur est ainsi un médiateur qui englobe ces termes, en plus du reste.
Outre la définition de règlement de conflit et comme expliqué plus haut, l’éducateur accompagne un être entre deux espaces, celui du familial et celui du social.
L’accompagnement se fera autour de l’autonomie et de la responsabilisation. Rouzel qualifie alors l’espace de médiation comme la « colonne vertébrale du travail éducatif ». L’espace de médiation, qu’il soit vécu en groupe ou en individuel, prend en compte et accueille chaque sujet, dans son histoire singulière et dans son désir de changement ou tout simplement d’être au monde, de création et présence. (Rouzel, 1997, p. 77)
Et dans cet accompagnement, la parole et le langage sont primordiaux, comme trouver la bonne distance, qui doit être réajustée à chaque fois ; cela dépendra de la situation et le jugement appartient donc à l’éducateur. Le cadre posé par ce dernier « fait office de loi dans la médiation ». D’après Rouzel, pour que la médiation fonctionne et fasse sens, il faut que le reste de l’institution fasse médiation c’est-à-dire que tout le personnel institutionnel, du cuisinier au Directeur « œuvre pour maintenir un espace de médiation ». (Rouzel, 1997, p. 93)

Éthique en travail social

Comme le dit Dominique Depenne dans son ouvrage, sans éthique, sombrent toutes les possibilités d’une relation respectueuse de la singularité, de l’intégrité, de la dignité de l’Autre-homme. Sans éthique, celui ou celle qui accompagne ne sera jamais rien d’autre qu’un « faiseur d’actes », un automate qui applique béatement des recettes relationnelles n’ayant rien à voir avec l’idée même de relation et ce qu’elle exige, éthiquement et humainement. Sans éthique, rien de ce qui se fait ne peut porter le nom d’accompagnement ni de relation. […] La relation, c’est d’abord et avant tout une question de reconnaissance, non de connaissance. (Depenne, 2017, p. 17-18)
Cette citation montre bien l’importance de l’authenticité de l’éducateur et de la relation vraie entre celui-ci et le bénéficiaire. Le professionnel travaille avec ses valeurs et ses croyances et c’est ainsi que l’accompagnement fructifie.

 Autonomie et gestion des soins

Comme le disait Sandrine Mirolo (2017), un éducateur est polyvalent. Il en va de soi qu’il doit prendre en charge les médications prescrites aux enfants dans le besoin, qu’ils soient diabétiques, hyperactifs, souffrant de troubles du spectre autistique ou du développement, etc. Le rôle éducatif sera donc de donner les médicaments tout en respectant les directives concernant l’utilisation des médicaments en institution (voir chapitre 3) mais aussi de travailler l’autonomie de l’enfant sur la prise en charge médicamenteuse. L’éducateur ne va pas forcément travailler l’autonomie d’un enfant qui doit prendre une pilule de Ritaline chaque soir pour calmer ses pulsions, son agressivité, mais plutôt pour un enfant à qui les soins sont plus conséquents et qui demandent l’aide d’une tierce personne.
D’après Steinberg et Silverberg, la période clé du développement de l’autonomie se trouve entre 10 et 15 ans (de Kaenel & Ducry, 2013). Dans leur revue de littérature, de Kaenel et Ducry explique que les pires résultats glycémiques pour un diabétique sont à cette période. J’expliquerai le pourquoi de ces résultats dans le chapitre 2 sur le diabète.

Le diabète

Il existe plusieurs types de diabètes. Quoiqu’il en soit, le rein laisse passer quelconques substances comme par exemple de l’eau pour le diabète insipide (Pacaud, 1995). Dans ce travail, je parlerai uniquement du diabète sucré.
Le diabète est défini par un excès de sucre dans le sang et parfois dans l’urine. Il en existe deux types : le diabète de type 1, dû à une carence en insuline, et le diabète de type 2, généré par une diminution de l’efficacité de l’insuline liée le plus souvent à un excès de poids, l’âge et la génétique. (Goley et Bernheim, 2014).
Dans ce travail, je me baserai uniquement sur le diabète de type 1.
L’insuline est sécrétée par certaines cellules du pancréas en fonction de ce que l’on mange comme sucre. Elle permet le transport et l’utilisation du sucre par les muscles ce qui permet de régulariser le sucre dans le sang.
Chez un non-diabétique, le taux de sucre dans le sang augmente après un repas et la fabrication d’insuline s’active directement. Chez les diabétiques, l’insuline est soit absente, soit insuffisante ce qui fait que les glucides (sucres) ne peuvent pas être utilisés correctement comme énergie par les muscles. Résultat, le sucre s’accumule dans le sang ce qui peut provoquer des complications avec le temps.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières
1. Introduction
1.1 Motivations et choix du thème
1.2 Lien avec le travail social
1.3 Question de départ
1.4 Objectifs de recherche
1.4.1 Objectifs théoriques
1.4.2 Objectifs de terrain
2. Cadre théorique
2.1 L’éducateur social
2.1.1 L’éducateur aujourd’hui
2.1.2 Les outils
2.1.3 Éthique en travail social
2.1.4 Autonomie et gestion des soins
2.2 Le diabète
2.2.1 Type 1
2.2.2 Les complications
2.2.3 Les traitements
2.2.4 Vie quotidienne
2.2.5 Autonomie chez l’enfant
2.3 Les prescriptions médicales
2.3.1 Point de vue juridique
2.4 L’intégration sociale
2.4.1 L’intégration pour un diabétique
3. Problématique
3.1 La question de recherche
3.2 Les hypothèses
4. Méthodologie
4.1 Terrain de recherche
4.2 Population
4.3 Outils de recueil de données
4.3.1 Contacts
4.3.2 Entretiens
4.4 Processus d’analyse de données
5. Analyse des données
5.1 Connaissances et vision de l’institution
5.1.1 Connaissances sur le diabète de type 1
5.1.2 Connaissances sur les nouvelles directives sur les médicaments
5.2 Le développement relationnel
5.2.1 Attention portée à l’intégration de l’enfant
5.2.2 Tolérance de l’éducateur
5.3 La relation éducateur / bénéficiaire pour une meilleure autonomie
5.3.1 Dépendance
5.3.2 Autonomie et autodétermination
5.4 Conséquences du diabète
5.4.1 Chez l’éducateur
5.4.2 Enjeux du rôle éducatif
6. Synthèse
6.1 Bref résumé des résultats
6.2 Vérification des hypothèses
6.2.1 Hypothèse 1
6.2.2 Hypothèse 2
6.3 Conclusion
7. Perspectives professionnelles
7.1 Réponse à la question de recherche
7.2 Limites de la recherche
7.3 Évaluation des objectifs et critiques
7.4 Pistes d’action
7.5 Apports personnels et professionnels
8. Conclusion
9. Bibliographie
9.1 Livres
9.2 Articles et mémoires
9.3 Sources électroniques
9.4 Sources de cours
10. Annexes
10.1 Annexe 1 : email collectif
10.2 Annexe 2 : grille d’entretien
10.3 Annexe 3 : grille d’analyse

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *