Attractivité du bleuet pour les insectes pollinisateurs en parcelle de céréales

Attractivité du bleuet pour les insectes pollinisateurs en parcelle de céréales

Le bleuet, une espèce candidate intéressante pour les pollinisateurs

Parmi les espèces végétales qui pourraient être utilisées comme levier pour lutter contre le manque de ressource pour les pollinisateurs, le bleuet est une espèce présentant des caractéristiques favorables. C’est l’une des espèces les plus connues du genre Centaurea de la famille botanique des Astéracées. Elle est présente partout en Europe de l’ouest et originaire du nord-est de la Méditerranée. Cette espèce est messicole et est donc parfaitement adaptée aux agrosystèmes puisqu’elle est inféodée de façon exclusive ou préférentielle aux milieux soumis à la moisson (Olivereau, 1996). C’est une thérophyte et a donc un développement rapide et un cycle court similaire à celui des céréales. La longévité des graines (les akènes) est faible (Pointereau, 2014 ; Jauzein 2001) et n’excède pas trois ans si elles sont enfouies à plus de 30 cm de profondeur (Bellanger, 2011). Les akènes sont généralement dispersés par gravité sur de courtes distances, limitant ainsi les risques de développement non maitrisé. Sa floraison a lieu de mai à juillet lors de la période de pénurie alimentaire, une des causes de mortalité des abeilles domestiques en plaine céréalière (Requier, 2013). C’est également une plante avec une bonne qualité nectarifère (Melin, 2012), qui présente à la fois des nectaires intra-floraux, mais aussi extra-floraux permettant l’accessibilité d’un nectar à forte valeur nutritive à différentes classes d’arthropodes.

Mise en place en parcelles de céréales des placettes avec semis de bleuet

L’expérimentation est mise en place sur 9 parcelles de céréales : 5 de blé tendre d’hiver (Triticum aestivum L.) et 4 d’orge d’hiver à 6 rangs, escourgeon (Hordeum vulgare sub sp. Hexastichum L.) chez 8 des 9 exploitations du réseau ECOPHYTO EXPE DEPHY-Abeille réparties sur l’ensemble de la ZA PVS. Ceci permet ainsi d’avoir une plus grande variabilité de conditions pédoclimatiques et de pratiques culturales . Les semis de bleuet sont effectués en parcelles de céréales, milieu où le bleuet se développe préférentiellement (Pointereau et al.,2010). La réduction, notamment des produits herbicides sur la partie en expérimentation des parcelles en DEPHY-Abeille, doit permettre le développement d’une flore adventice plus abondante et donc du bleuet. Sur chacune des 8 parcelles sélectionnées, ont été semées le 2 novembre 2016 des graines de bleuet sur 2 placettes mesurant 10 mètres de long et 4 mètres de large, à raison de 12,5 grammes pour 40 m², soit 80 graines par m² d’un Poids de Mille Graines (PMG) de 4 g. L’objectif est d’avoir un taux d’établissement de 25%.
Le bleuet utilisé est de variété ou cultivar : forme sauvage produite par la société française Nova-flore sous la dénomination « bleuet sauvage ». Il n’a pas été sélectionné comme les bleuets horticoles pour des caractères ornementaux, mais vendu comme fleur source de nectar et de pollen pour les insectes pollinisateurs (Nova-flore, 2016) .

Notations de suivi de la flore adventice et des bleuets sur les placettes

Une première notation est réalisée le 14 mars 2017 sur les placettes afin de noter la présence et le stade de développement des bleuets et de la flore adventice spontanée. Une seconde notation a lieu le 19 avril 2017, après les interventions de désherbage de printemps. Toutes les plantes autres que la culture présentes dans un quadrat de 1 mètre carré sont identifiées au minimum jusqu’au genre et si possible jusqu’à l’espèce. Afin d’apprécier la densité, le nombre d’individus est compté de 0 à 30, au-delà, une estimation est réalisée : inférieure ou supérieure à 50 ou 100.
Le stade de développement de chaque espèce d’adventice est noté selon 4 classes : du stade cotylédon à floraison . Cette opération est réalisée 4 fois par placette en diagonale et sur les 2 placettes de chaque parcelle.
Pour suivre le développement et le début de floraison des adventices et du bleuet, des observations visuelles sont réalisées toutes les semaines à partir du mois de mai. L’objectif est également de voir quelles adventices sont présentes et pourraient pénaliser la culture et ou le bleuet. Une mesure de la hauteur a lieu le 6 juin lorsque le bleuet a atteint le stade pleine floraison et que la culture est à sa taille maximale. La hauteur est mesurée sur 10 plantes de bleuet et 10 plantes de céréale situées à côté, prises aléatoirement et réparties sur l’ensemble de la placette. Cette opération est réalisée sur les 2 placettes des 4 parcelles où plus de 10 fleurs sont observées par placette.

Relevé d’observation des insectes pollinisateurs en action de butinage sur les placettes et suivi de la floraison du bleuet

Les suivis de butinage sont effectués 1 à 2 fois par semaine dès le début des floraisons et jusqu’à la récolte. Les relevés ont lieu à 2 observateurs, chacun notant l’une des deux placettes, en inversant les placettes lors du prochain comptage sur cette parcelle. De même, l’ordre dans lequel les relevés sont effectués sur les différentes parcelles est alterné, puisque pouvant influencer le nombre d’insectes dénombré et leur diversité. Les relevés d’observation sont réalisés entre 9h30 et 18h30 lors de journées présentant des conditions météorologiques sans pluie ni vent (Winkler et al., 2005). En outre, pour toutes les notations butinage, sont renseignés pour chaque parcelle, le pourcentage de couverture nuageuse, la température et la force du vent, ainsi que l’éventuelle présence à proximité de la parcelle, de rucher, de haie ou de bordure en fleurs.
Les durées d’observation sont de 10 minutes par placette de 40m². L’observateur réalise un transect en forme de « U » en regardant 1 mètre à sa gauche et 1 mètre à sa droite, sur 2 fois 10 mètres de long . Tout insecte en action de butinage sur une fleur ou en recherche active de nectar extra-floral sur les sépales de bleuet est dénombré. Les insectes ne sont pas identifiés jusqu’à l’espèce, mais notés par groupe fonctionnel selon les classes suivantes : abeilles domestiques, abeilles sauvages, bourdons, syrphes, coléoptères, papillons, mouches, autres hyménoptères . De plus, pour chaque jour d’observation, le nombre de fleurs ouvertes est dénombré pour chaque placette.

Analyse statistique des relevés d’observation des insectes pollinisateurs et de la floraison du bleuet

Concernant les relevés d’abondance des pollinisateurs, l’objectif est d’apprécier l’attractivité du bleuet et les facteurs influençant le nombre d’insectes. Pour cela, des corrélations de Pearson sont réalisées, ainsi que des Modèles Linéaires Généralisés Mixtes (GLMM), ANOVA à mesures répétées à un facteur à l’aide de la fonction glmer. En effet, la distribution suit la loi de Poisson et les relevés ne sont pas indépendants, les mêmes patchs sont comptés plusieurs fois. Des GLMM avec effet aléatoire sont aussi réalisés pour contrôler l’effet des pollinisateurs entre eux et ne pas prendre en compte le nombre de fleurs et la température. Dans le cas de l’étude descriptive des variables quantitatives, un histogramme des résidus est d’abord effectué pour voir s’il n’y a pas de données aberrantes, puis la normalité de la distribution est vérifiée à l’aide du test de Shapiro, et un test de Bartlett est fait pour contrôler l’homogénéité des variances. La p-value est considérée au risque alpha égale 0,05. Enfin, un test post-hoc Honestly Significative Difference (HSD) de Tuckey est réalisé afin de comparer les moyennes par paire et d’obtenir les groupes homogènes.

 

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Table des matières

I. Introduction 
1.1 Contexte général
1.2 Le bleuet, une espèce candidate intéressante pour les pollinisateurs
1.3 Projet CASDAR Centaure (2015-2017)
1.4 Projet ECOPHYTO EXPE DEPHY-Abeille (2013-2018)
1.5 Contexte du stage
II. Matériels et méthodes
2. Présentation et localisation de la zone d’étude
2.1. Elaboration de l’étude des déterminants agronomiques influençant la présence du bleuet
a) Création du jeu de données des pratiques sur des parcelles avec et sans bleuet
b) Analyse statistique des pratiques des parcelles avec et sans bleuet
2.2. Description du dispositif expérimental des semis de bleuet en plein champ
a) Mise en place en parcelles de céréales des placettes avec semis de bleuet
b) Notations de suivi de la flore adventice et des bleuets sur les placettes
c) Relevé d’observation des insectes pollinisateurs en action de butinage sur les placettes et suivi de la floraison du bleuet
d) Analyse statistique des relevés d’observation des insectes pollinisateurs et de la floraison du bleuet
2.3. Enquêtes de perception des plantes messicoles par les exploitants agricoles
III. Résultats
3.1 Pratiques culturales pouvant influencer la présence du bleuet
a) En parcelles de colza
b) En parcelles de céréales
3.2. Attractivité du bleuet pour les insectes pollinisateurs en parcelle de céréales
3.3. Perception des messicoles et plus particulièrement du bleuet par les agriculteurs
IV. Discussion
4.1. Attractivité du bleuet en parcelle de céréales pour les insectes pollinisateurs
4.2. Pratiques agronomiques ayant un effet significatif sur la présence du bleuet
4.3. Perception des plantes messicoles et plus particulièrement du bleuet
V. Conclusion
Références bibliographiques

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