Attitudes vis-à- vis des IST et du SIDA

Attitudes vis-à- vis des IST et du SIDA

Introduction

La nécessité d’inclure dans les investigations épidémiologiques sur les infections sexuellement transmissibles et le Sida des recherches sur le comportement socioculturel a été soulignée par de nombreuses publications [4].
Toutefois, à notre connaissance, et jusqu’au nos jours, peu d’enquête d’opinion ont été réalisée dans les pays arabo-musulmans [5]. Probablement cela est du au fait qu’on croit toujours que ces derniers se trouvent dans le dernier schéma épidémiologique [5] mais surtout parce qu’il est difficile de porter un regard scientifique sur un phénomène où convergent des dimensions médicales, politiques, sociales et morales.
La sexualité demeure un sujet tabou, des enquêtes d’opinion sur ce sujet sont difficiles à mener [6]. Par cette enquête, nous avons cherché à mieux cerner les réactions des étudiants marocains universitaires face à ce fléau, car au-delà de l’énigme scientifique qu’il soulève, Audelà du fléau épidémiologique mondial qu’il constitue, les infections sexuellement transmissibles restent un phénomène de société. En effet, pour C. Chagas, la science n’est pas suffisante, dans ce cas il ya surtout des implications culturelles liées à l’écologie des peuples [7].

Rappels

Définitions des infections sexuellement transmissibles

Le terme « Infections Sexuellement Transmissibles » (IST) a remplacé celui de « Maladies Sexuellement Transmissibles » (MST) dans la nomenclature internationale. Il a été adopté et recommandé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) à tout les pays ; du fait qu’on peut être infecté sans être forcément ‘‘malade’’ [8].
Les IST regroupent toutes les affections microbiennes, virales, parasitaires ou fongiques caractérisées par leur transmission par voie sexuelle entre deux partenaires dont l’un est infecté, Attitudes et connaissances des étudiants en matière des IST/SIDA quelque soit le type de la relation : hétérosexuelle, homosexuelle, génito-génitale, uro-génitale ou génito-rectale. On peut opposer 2 types des IST [8][9][10]:
* Les IST dont l’expression clinique et les complications sont essentiellement locales et génitales dominées par la gonococcie et les chlamydioses.
* Les IST à expression systémique dont les localisations génitales sont mineures ou absentes. Ce sont essentiellement la syphilis, l’hépatite B et le SIDA.
Il faut noter que certaines de ces infections ne sont pas exclusivement sexuellement transmissibles. Une mycose vaginale, le VIH (virus du Sida), le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C, par exemple, peuvent survenir chez une femme ou un homme qui n’ont jamais eu des rapports sexuels
Leur gravité est due à l’irréversibilité de leurs conséquences (stérilité, décès…), aux groupes touchés (populations jeune et active autant féminine que masculine) et enfin à leur coût élevé. La prévention des IST consiste à dispenser des messages d’incitation à adopter un comportement sexuel à faible risque, en particulier auprès des personnes à risque des IST [11]. Il s’agit aussi de dépister les IST chez les personnes asymptomatiques d’inciter les personnes porteuses d’une IST à en informer leur(s) partenaire(s) sexuel(le(s), afin de les dépister et de les traiter.

Les principales infections sexuellement transmissibles

Le tableau XIII illustre les différents types d’infections sexuellement transmissibles et les agents pathogènes [12,13].

La Syphilis

Cette grande classique des IST est due à une bactérie spirochète , Treponema pallidum.
Les tableaux cliniques sont divers, ils évoluent avec l’ancienneté de l’infection, mais présentent également des formes cliniques fortes nombreuses. Depuis quelques années, on assiste à une recrudescence de la syphilis. L’épidémie intéresse principalement les homosexuels masculins dont plus de la moitié est infectée par le VIH. Cette recrudescence de la syphilis témoigne d’un relâchement dans la prévention des pratiques sexuelles à risque [14].
* Syphilis primaire : L’incubation est de durée variable, en moyenne de 3 semaines.
La syphilis primaire est caractérisée par un chancre au point d’inoculation, ce chancre est contagieux car il fourmille de tréponèmes. C’est une érosion unique, ronde ou ovalaire, indolore, non inflammatoire, à bord régulier, à fond propre, reposant sur une base indurée, régressant sans cicatrice, accompagnée d’adénopathies généralement unilatérales. Ce chancre peut siéger au niveau du sillon balano-préputial chez l’homme qui reste la localisation préférentielle. Chez la femme, il passe souvent inaperçue vue sa localisation profonde (chancre cervical, chancre vaginal). il peut se localiser au niveau anal chez les homosexuels [15].
* Syphilis secondaire : Sa durée est en règle inférieure à un an. Elle traduit la dissémination des tréponèmes dans l’organisme, responsables des lésions multiples très contagieuses. On peut décrire des lésions cutanées à type de roséole syphilitique, de syphilides papuleuses, palmo-plantaires, génitales et périnéales [15]. On peut avoir l’associations d’autres symptômes tels que Les lésions muqueuses, des lésions phanériennes telle que l’alopécie temporo-occipitale, des lésions viscérales diverses telle que l’hépato-splénomégalie, lésions ostéo-articulaires …….

Confirmation du diagnostic

»» Identification du Treponema pallidum par ultra microscope.
»» Diagnostic sérologique : plusieurs réactions peuvent être réalisées mais en général le VDRL et le TPHA sont suffisants pour le dépistage. En cas de doute ou de résultats discordants, on peut demander d’autres plus spécifiques : FTA test (Fluorescent Treponemal Antibody).
Attitudes et connaissances des étudiants en matière des IST/SIDA Traitement : la pénicilline reste le médicament de choix pour toutes les formes de syphilis, remplacée par les cyclines en cas d’allergie et par l’érythromycine chez la femme enceinte. Il faut par ailleurs insister sur le traitement du (ou des) partenaire (s).

Le chancre mou

Infection très contagieuse auto inoculable, se localisant presque exclusivement au niveau des organes génitaux externes, due au bacille de ducrey [12].
* Clinique : Il se présente sous forme d’une ou plusieurs ulcérations inflammatoires et purulente douloureuse accompagnée d’adénopathies inflammatoires qui peuvent se fistuliser (bubons).
* Diagnostic positif : Orienté par la clinique et confirmé par la mise en évidence du germe dans le pus.
* Traitement : En plus du traitement local par des antiseptiques, le choix fait appel aux fluoroquinolones et aux macrolides [12]. Le traitement du partenaire est obligatoire de même que le traitement d’une syphilis associée (Chancre mixte).

Les infections à Gonocoques

Dues à un diplocoque gram appelé Neisseria gonorrhéique. Elles sont plus fréquentes chez les adultes jeunes, les homosexuels, les prostituées et dans les milieux défavorisés [16].
* Clinique : Cette infection se traduit chez l’homme par une urétrite aigue, caractérisée par la survenue d’un écoulement urétral purulent avec dysurie. Chez la femme, elle peut réaliser une cervicite avec leucorrhées purulentes et un risque d’endométrite et salpingite [13], tous les deux sont facteurs de stérilité.
On peut observer la gonococcie rectale chez les homosexuels et l’ophtalmie purulente du
nouveau –né.
* Diagnostic positif : identification du germe après prélèvement urétral chez l’homme, endocervical chez la femme et conjonctival chez le nouveau-né.
* Traitement : fait appel à la ciprofloxacine, à la spectinomycine ou à la céftriaxone.
L’association d’un traitement à base de cyclines est adoptée par plusieurs auteurs vu la fréquence d’infections associées par chlamydia. Le traitement du partenaire est systématique [16].

Les infections à Chlamydia Trachomatis

* Clinique : c’est une Bactérie intracellulaire réalisant chez l’homme une urétrite dans 40 pour cent des cas d’urétrites non gonococciques [16]. C’est une urétrite le plus souvent subaiguë sous forme d’écoulement claire. La complication redoutable reste l’épididymite ; cause de stérilité ultérieure. Chez la femme il réalise souvent une cervicite méconnue dont la plus grave complication est la salpingite des femmes pouvant être infra-clinique causant une stérilité et un risque accru de grossesse extra-utérine [16].
* Diagnostic positif : soit par examen direct et coloration au M.G.G. ou immunofluorescence directe, ou par micro immunofluorescence.
* Traitement : Fait appel aux cyclines, certaines quinolones, remplacées par l’érythromycine chez la femme enceinte. Le traitement du partenaire est obligatoire [16][17].

Les infections à Trichomonas Vaginalis

* Aspect clinique : c’est un protozoaire flagellé qui réalise chez l’homme une urétrite sub-aigue et chez la femme une vulvo-vaginite avec des leucorrhées verdâtres mousseuses et fétides [13].
* Diagnostic positif : Repose sur la mise en évidence du parasite à l’état frais et après coloration au M.G.G
* Traitement : Fait recours à la famille des imidazoles par voie générale associée au traitement local chez la femme sans omettre le traitement du partenaire.

Les Candidoses

Les candidoses sont des infections opportunistes dues à des champignons levuriformes, du genre Candida dont l’espèce Albicans est responsable de la plupart des manifestations pathologiques [18].
* Clinique : réalise chez l’homme le plus souvent une urétrite ou balanite, rarement une épididymite ou prostite. Alors que chez la femme une vulvo-vaginite aigue avec prurit intense et leucorrhées typiquement blanchâtres, fétides et caillebottées.
* Diagnostic positif : C’est la mise en évidence de filaments mycéliens par examen direct ou après culture.
* Traitement : essentiellement à base des imidazolés.

L’herpes génital

L’herpès génital est l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues dans le monde. Il est essentiellement dû à HSV2, mais la prévalence des herpès génitaux à HSV1 augmente régulièrement [13][19] .
* Clinique : On assiste à deux phases :
»» Primo-infection herpétique : dans 90% elle est asymptomatique, dans 10 % le début est marqué par un prurit et une sensation de cuisson puis apparition de vésicules à contenu clair (disposées en bouquets) qui s’érodent laissant place à une cicatrice . la guérison est spontanée en trois semaines en moyenne.
»» Récidives : Déclenchées par le stress, l’immunodépression, les menstruations, les rapports sexuels mais sont moins invalidantes.
* Diagnostic positif : Essentiellement clinique, confirmé par le laboratoire (examen direct et sérologie herpétique).
* Traitement : Basé sur la prévention des surinfections au moyen de désinfectants. On peut être amené à prescrire un traitement étiologique tel que l’Aciclovir. L’abstinence de rapports sexuels est souhaitée les premiers jours du traitement.

Les infections à Human papilloma virus

C’est un virus à ADN, dont les cibles préférentielles sont les muqueuses génitales, anales et bucco pharyngées, l’aspect clinique est à la base du diagnostic sous forme de papules blanchâtres ou rosées de petite taille pouvant atteindre des tailles donnant l’aspect en « choux fleurs ». On ne note pas de douleurs ni de signes érosifs. Les récidives sont fréquentes
[20].
Certains virus (HPV 16-18-33-35) déterminent des lésions précancéreuses ou de véritables cancers in situ.
Le traitement est basé sur l’application locale de podophylline, électrocoagulations, l’excision si condylomes géants ou destruction au laser. Ne pas omettre de rechercher d’autres localisations et l’examen du partenaire.

L’Hépatite virale à transmission sexuelle

L’agent causal est le virus de l’hépatite B, la transmission de l’hépatite B est principalement parentérale, sexuelle avec une personne infectée par le virus et materno-foetale [21].
La clinique est fruste, l’incubation est de 50 à 120 jours et d’évolution généralement avec 2 phases : Pré-ictérique, dominée par un syndrome pseudo grippal et des troubles digestifs et des douleurs articulaires.et phase ictérique, s’installant progressivement, urines foncées et selles partiellement décolorées.il existe des formes anictériques.

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Table des matières

Introduction
Matériels et Méthodes
I- Echantillonnage
II- Matériels de l’étude
III- Méthode de l’enquête
IV- Analyse des résultats
Résultats
I- Population cible
1- Répartition selon l’âge
2- Répartition selon le sexe
3- Répartition selon l’état matrimonial
4- Répartition selon le domaine des études
II- Les questions
1- Connaissance des IST
2- Connaissance des signes des IST
3- Activité sexuelle
4- Protection lors des rapports sexuels
5- Connaissance sur le lieu de procuration du préservatif
6- Atteinte par les IST
7- Connaissance du SIDA
8- Connaissance des modes de transmission du SIDA
9- Connaissance de moyens prévention du SIDA
10- Responsabilité du tourisme sexuel dans la propagation du SIDA
11- Connaissance du traitement du SIDA
12- Connaissance des services gratuits de test SIDA
13- Acceptation du dépistage gratuit du SIDA
14- Attitudes en cas d’atteinte du SIDA
15- Acceptation d’avouement d’état sérologique
16- Connaissance de la gravité de SIDA
17- Rejet des sidéens
18- Garder ou pas secret l’état du sidéen
Discussion
I- Introduction
II- Rappels
1- Définition des infections sexuellement transmissibles
2- Les principales infections sexuellement transmissibles
2-1. La syphilis
2-2. Le chancre mou
2-3. Les infections à Gonocoque
2-4. Les infections à Chlamydia Trachomatis
2-5. Les infections à Trichomonas Vaginalis
2-6. Les Candidose
2-7. L’herpes génital
2-8. Les infections à Human papilloma Virus
2-9. L’hépatite virale à transmission sexuell
2-10. Les ectoparasitoses
2-11. Le syndrome d’immuno-déficience acquise (SIDA)
III- La méthodologie
1- Questionnaire
2- L’échantillon
3- L’enquête
IV- Interprétation des résultat
1- Connaissances et réflexions générales en matière des infections sexuellement transmissibles
2- Comportements sexuels des étudiants
2-1. Population sexuellement active
2-2. Types des partenaires sexuels
2-3. Nombres des partenaires sexuels
2-4. Pratiques sexuelles : homosexualité
2-5. Type des rapports sexuels
2-6. La perception du préservatif
2-7. Préservatif et islam
2-8. Conduites thérapeutiques face aux IST
3- Connaissances du SIDA
3-1. Faits et chiffres mondiaux
3-2. Le cas du Maroc
3-3. Connaissance des modes de transmission
3-4. Connaissance des moyens de Prévention
3-5. Responsabilité de l’étranger dans la propagation du sida
4- Attitudes vis-à- vis des IST et du SIDA
4-1. Connaissance de traitement de SIDA
4-2. SIDA et dépistage
4-3. Attitudes face à une séropositivité
4-4. Connaissance de la gravité de SIDA
5- Attitudes vis-à-vis du malade
6- Education sexuelle
6-1. Définition de l’éducation sexuelle
6-2. Intérêt de l’éducation sexuelle
6-3. Programmes d’éducation sexuelle
6-4. Secteur de l’éducation de lutte contre le VIH/SIDA au Maroc
Conclusion
Résumés
Annexes
Bibliographie

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