Attitudes positives ou négatives envers le comportement tabagique

Attitudes positives ou négatives envers le comportement tabagique

Le computer-tailoring 

Kreuter & Skinner, (2000) ont proposé une définition du mot computer-tailoring dans la revue Heath Education Research. « Toute combinaison d’informations et de stratégies de changement visant à atteindre une personne spécifique, en fonction de caractéristiques propres à cette personne, identifiées à la suite d’une évaluation individuelle.» [traduction libre] Cette méthode d’intervention utilise un contenu de messages éducatifs afin de maintenir un comportement. Se reposant sur des modèles de changement et des déterminants psychosociaux, les participants aux études qui utilisent le computertailoring sont plus susceptibles de recevoir des messages qui englobent leurs croyances, leurs attitudes, leurs intentions en lien avec le comportement souhaité. Et le tout est fait sur mesure, pour la personne qui va utiliser l’intervention. (Godin, 2012, p. 139) « En s’appuyant sur les résultats d’une méta-analyse relative au computertailoring, le modèle transthéorique, la théorie sociale cognitive et la théorie du comportement planifié sont généralement les théories les plus utilisées pour définir le contenu des messages éducatifs. » [traduction libre] (Godin, 2012, p. 139) .

Le marketing social 

Le Marketing Social utilise les techniques du marketing commercial, mais dans le but de promouvoir une idée afin de faire changer une habitude ou un comportement afin d’améliorer le bien être de l’individu ainsi que celui de la société (Lee & Kotler, 2011, pp. 7, 14, 15).

Dans le marketing social, il y a la règle des quatres P (produit, prix, place, promotion). Si l’exercice est fait par rapport au thème de ce travail, cela donne ceci : Produit = La diminution ou le non commencement du tabac (comportement tabagique) Prix = Prix du comportement : quels bénéfices ou coûts la personne en tire du fait de fumer ou non Place = Comment et quel support est utilisé pour faire circuler l’information Promotion = Message utilisé pour attirer l’attention sur le produit social (communication personnelle [Présentation PowerPoint], mai 2017) .

La théorie du comportement planifié (TCP) 

La théorie de l’action raisonnée (TAR) est la base de la théorie du comportement planifié. La décision de s’engager dans un comportement se fait selon l’intention qu’à la personne à l’égard de celui-ci. Le rapport entre l’intention et le comportement est donc très étroit. L’intention d’adopter un comportement est influencée par trois dimensions. La dimension de l’attitude qui renvoie aux avantages et inconvénients qu’un individu voit dans l’adoption ou non du comportement. Par exemple, plus la personne distingue les avantages, plus l’attitude sera favorable. La dimension de la norme subjective comprend la façon dont la personne considère l’adoption du comportement face à la valorisation par un groupe de pairs ainsi qu’à l’importance qu’elle accorde à cette approbation. Enfin, la dimension du contrôle perçu désigne la facilité ou la difficulté vu par la personne vis-à-vis de l’aboutissement du comportement. Il correspond à la perception qu’à la personne de l’accessibilité du nouveau comportement. Par exemple, une personne qui sait que la fumée est nocive et que celle-ci est consciente que son entourage serait favorable à ce qu’elle abandonne ce comportement a beau avoir l’intention d’arrêter de fumer, elle ne va pas pour autant passer à l’acte. (Noumbissie, 2010, Chapitre 3.4.10).

Le modèle transthéorique 

Le modèle transthéorique (MTT) de Prochaska et Diclemente (1983) explique par quels stades les fumeurs passent pour arrêter de fumer. Initialement utilisé dans le champ des addictions, il a été par la suite élargi à l’étude d’autres comportements de santé. Il comprend six étapes: précontemplation (pas d’intention de changement de comportement), contemplation (intention de changement de comportement dans les six prochains mois), préparation (amorce d’une préparation à un changement de comportement dans les 30 jours), action (la personne change de comportement et le tient pendant au moins six mois) et conclusion (la personne n’a plus de tentation et a adopté à 100% son comportement). (Godin, 2012, pp. 51‑53) .

Tannahill’s Model of health promotion 

Ce modèle illustré ci-dessous (figure 7), explique que la promotion de la santé est formé de l’articulation de trois champs : la prévention, qui regroupe par exemple tout ce qu’il faut pour éviter le début du tabac, dépistage de cancer ORL ou pulmonaire. L’éducation pour la santé, qui comprend le développement de compétences afin de gérer un comportement de santé par exemple développer l’empowerment d’un non fumeur. Et enfin, la protection, qui regroupe toutes les lois qui sont créées en lien avec la santé, par exemple : interdiction de vendre du tabac au moins de 18 ans.

Déterminants de la santé 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2016), « les déterminants sociaux de la santé sont les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie ». La santé réalise le stade d’équilibre entre facteurs de risque et facteurs protecteurs, qui est atteint par une personne maîtrisant les contraintes intrinsèques (corporelles et physiques) et extrinsèques (environnement naturel et social) (Jeanneret, 1994 in Gutzwiller et Paccaud, 2009). Selon le modèle Lalonde (1974) les quatre déterminants de la santé sont: – L’environnement naturel et social – Données génétiques et biologiques – Accès aux soins – Style de vie et comportement en matière de santé (communication personnelle [Présentation PowerPoint], janvier 2017) .

Auto-efficacité
Selon Formarier & Jovic (2012) « L’efficacité personnelle apparaît avoir un rôle essentiel en promotion de la santé. (…) Ce concept a été proposé par Bandura (1977) comme une composante de sa Théorie de l’apprentissage social. (…) Au milieu des années 1980, il a renommé sa théorie « Théorie sociale cognitive » en se basant sur le principe que le fonctionnement humain est le produit d’une interaction dynamique d’influences personnelles, comportementales et environnementales. L’efficacité personnelle occupe une place centrale dans cette dernière puisqu’elle agit sur différentes catégories de facteurs pour gouverner la pensée, la motivation et (…) sur lesquelles sont fondées les compétences, en influençant les choix des activités et le degré de motivation (Bandura, 2007). » (pp.83-84) .

Ce concept se définit comme « L’efficacité personnelle se réfère à la croyance d’une personne en sa capacité à adopter un comportement spécifique. Il est donc un concept qui se réfère à l’état interne de l’individu, tel que la compétence ou la capacité personnelle. » .

Argumentation du devis 

Dans le contexte de ce Travail de Bachelor, les auteures ont réalisé une revue de littérature, considérée comme un devis de recherche non traditionnel. En effet, selon Fortin (2010) : « Par leur méthodologie particulière, certaines approches de recherche contribuent à la prise de décision clinique fondée sur les données probantes. Ces approches utilisent des méthodes explicites pour identifier, sélectionner, évaluer et résumer une grande quantité d’informations afin de valoriser le processus de prise de décision dans la pratique. » (p.263) Celle-ci a pour objectif de répondre à la question de recherche en évaluant et synthétisant les études que les auteures trouvaient pertinentes selon les critères présentés ci-dessous. Cela permettra également de donner des interventions afin de faciliter une prise en charge EBN pour les futurs jeunes patients fumeurs.

Attitudes positives ou négatives envers le comportement tabagique :

L’étude quantitative, plus précisément un essai contrôlé randomisé en 3 bras d’étude, avait pour but d’évaluer si les messages feed-back personnalités (SMS, email) étaient efficaces pour diminuer les intentions de fumer et observer le comportement tabagique chez les enfants. Un large échantillon se composait de 3213 enfants âgés entre 10 et 12 ans. Les résultats pour cette catégorie indiquent qu’entre T0 (octobre à novembre 2011) et T1 (octobre à novembre 2012) 48 enfants, soit 2,39%, sont passés d’aucune envie de fumer à l’envie de fumer. 9 enfants sur 2094, soit 0,43%, ont commencé à fumer au T1. Au T2 (novembre à décembre 2013) 23 enfants sur 1402 qui ont rempli le questionnaire final, soit 1,64%, ont révèlé qu’ils avaient envie de commencer à fumer et 13 enfants sur 1462, soit 0,89%, ont indiqué qu’ils fumaient .

La deuxième étude, qui est également une étude quantitative avec un essai contrôlé randomisé de de Josselin de Jong, Candel, Segaar, Cremers, & de Vries, (2014) avait pour but de décrire les caractéristiques des interventions proposées dans le programme et d’évaluer leur efficacité pour la prévention du tabagisme chez les adolescents. Un échantillon composé de 897 participants âgés de 10 à 20 ans a répondu entièrement aux deux questionnaires de l’étude. Les résultats indiquent pour cette catégorie que sur 392 étudiants, 15, soit 3,8%, ont commencé à fumer 6 mois après le début de l’étude. Dans le groupe contrôle, c’est-à-dire les participants qui n’ont pas reçu l’intervention, ils sont 28, soit 5,5%, à l’avoir fait. Cependant, ces résultats ne peuvent pas être généralisés car un faible taux de participants n’a pas répondu aux deux questionnaires. La revue de littérature choisie de Mehta & Sharma (2010) contient dix études que les auteures ont analysé. Les études sont soit des études de conception contrôlée aléatoire, de conception quasi-expérimental, de conception pré-test/post-test ou de conception qualitative. La revue de littérature avait pour but de recenser tous les articles qui utilisaient internet ou les Smartphones, qui traitaient d’une intervention pour l’arrêt du tabac chez les adolescents de 11 à 19 ans ainsi que des recommandations afin de les améliorer. L’échantillon, la méthode ainsi que les types d’interventions sont présentés à l’appendice D. Les résultats de huit de leurs études correspondent à ce thème. Les résultats de l’étude 1 disent que les participants qui fumaient plus d’une cigarette au cours des trente jours avant le début de cette étude ont réduit leur consommation. Un nombre significatif de fumeurs se considérait comme des anciens fumeurs à la fin de l’intervention. Les résultats de l’étude 2 montrent que 6 des 38 participants, soit 57%, ont arrêté de fumer dans le groupe recevant l’intervention. Par contre, seul 1 sur 34, soit 2,56%, a cessé de le faire dans le groupe sans intervention. Les résultats de l’étude 3 indiquent que la diminution du nombre de cigarettes fumées (p<0,01) et une augmentation des tentatives d’arrêt du tabac (p<0,01) ont été observables dans le groupe qui a reçu l’intervention. L’auto-efficacité dans le groupe qui a reçu l’intervention était statistiquement significative (p<0,01), ce qui n’était pas le cas dans le groupe témoin. Les résultats de l’étude 4 montrent que les participants du groupe ayant reçu l’intervention avaient un taux d’arrêt du tabac de 12,2% alors que dans l’autre groupe, il était de 8,5%. De plus, parmi les participants ayant reçu l’intervention, les femmes et les fumeurs légers étaient deux fois plus susceptibles d’être abstinents du tabac. Dans les résultats de l’étude 6, des changements significatifs ont été observés, notamment une baisse du nombre de jours où les participants ont fumé ainsi qu’une diminution du nombre de cigarettes fumées. Les résultats de l’étude 7 affichent un résultat significatif dans le groupe ayant reçu l’intervention, car il y a eu plus de tentatives d’arrêt du tabac (p=0,05). Par contre, un résultat non significatif (p=0,49) a été observé concernant la réduction du nombre de cigarettes fumées par jour. Après 1 mois, 23% des participants du groupe ayant reçu l’intervention ont cessé de fumer. L’auto-efficacité a été augmentée (p<0,01) et les perceptions négatives aussi (p=0,035). Les résultats de l’étude 9 disent que 9 personnes sur 27 ont arrêté de fumer et 4 ont réduit leur consommation. Les résultats de l’étude 10 démontrent qu’il n’y a pas eu de différence significative pour l’arrêt du tabac dans les deux groupes (p>0,05).

La quatrième étude, qui est également une étude quantitative, plus précisément une étude prospective de Ip et al. (2014) a pour but d’atteindre un maximum de jeunes fumeurs ou non fumeurs afin de changer leurs attitudes face au tabagisme grâce à un échange de connaissances. Au début de l’étude, il y avait 121 participants âgés de 10 et 24 ans, mais 22 jours plus tard, ils étaient 928. Les résultats démontrent que le pourcentage des participants ayant des attitudes positives face au tabagisme est passé de 26% à 12%. Malgré ces résultats encourageants, la durée de l’étude était relativement courte (22 jours) ; les auteurs n’ont donc pas pu observer si ce changement de comportement s’est maintenu à long terme. Ils ont donc réalisé une étude post-jeu, mais malheureusement seuls 21,9% des participants y ont répondu, ce qui peut biaiser évaluation.

Déterminants de la santé en jeu dans l’adoption ou non du comportement 

Dans l’étude de de Josselin de Jong et al. (2014) décrite ci-dessus, les résultats démontrent que les étudiants ayant une faible formation scolaire étaient plus prédisposés à abandonner le programme que les étudiants ayant un niveau de scolarité supérieur (OR 0,37, IC 95% 0,19-0,70, P = 0,002). Les étudiants masculins étaient plus enclin à abandonner le programme que les filles (OR 1,77, IC 95%: 1,11-2,82, P = 0,02). Les participants qui avaient une envie de commencer à fumer plus élevée étaient également plus prédisposés à abandonner le programme (OR 1,37, IC 95%: 1,03-1,82, P = 0,03). Les participants de 14 à 16 ans qui avaient un avis plus favorable sur le tabagisme avaient plus de risque de commencer à fumer (OR 0,22, IC 95% 0,05-1,02, P = 0,05).

L’efficacité et l’impact des programmes qui utilisent les TIC 

Dans l’étude de Cremers et al. (2015) décrite ci-dessus, l’effet que le programme à sur l’intention de fumer, à T1, il n’y a pas eu de différence significative entre le groupe de contrôle et le groupe qui a reçu les interventions (OR 0.67, 95% IC 0.30- 1.50), de même qu’entre le groupe de contrôle et le groupe qui a reçu seulement trois messages feed-back (OR 0.76, 95% IC 0.34-1.67). Malgré ces résultats non significatifs, l’utilisation du programme est restée faible et donc l’exposition des enfants à son contenu n’a pas été suffisant. A T2, concernant les intentions de commencer à fumer, des résultats non significatifs sont apparus entre les différents groupes, soit entre le groupe de contrôle et le groupe qui avait reçu l’intervention (OR 0.78, 95% IC 0.26-2.32) et entre le groupe de contrôle et le groupe qui a reçu seulement trois messages (OR 1.31, 95% IC 0.43-3.82). A T2, aucune différence significative n’a été observée dans le comportement face au tabagisme entre le groupe de contrôle et le groupe ayant reçu l’intervention (OR 0,53, IC 95% 0,12- 2,47), ainsi qu’entre le groupe de contrôle et le groupe ayant reçu trois messages (OR 1,01, IC 95% 0,24-4,21). Les auteurs de l’article expliquent que ces résultats non significatifs sont dus au faible taux de prévalence du tabagisme dans le groupe d’âge étudié (10 à 12 ans). Ils ajoutent également qu’il est tout de même nécessaire de continuer à faire de la prévention dans ce groupe d’âge avant qu’ils n’aient des croyances positives face au tabac.

Conclusion

La thématique de cette revue de littérature était très intéressante pour nous puisque nous sommes deux fumeuses depuis l’adolescence. Nous avons pu acquérir de nouvelles connaissances sur l’historique de la prévention du tabagisme et cela nous a permis de nous rendre compte des enjeux et défis qu’elle représente. Toutes les deux n’avons pas dans l’optique d’exercer dans le domaine de la promotion de la santé, mais ce travail nous a permis de mieux la comprendre et nous pourrons adapter ces acquis à notre futur service.

 

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Table des matières

Introduction
Problématique 
Question de recherche
Objectifs
Cadre théorique
Le computer-tailoring
Le marketing social
La théorie du comportement planifié (TCP)
Le modèle transthéorique
Tannahill’s Model of health promotion
Déterminants de la santé
Concepts
Auto-efficacité
Méthode 
Argumentation du devis
Stratégies de recherche
Flow-chart
Résultats 
Attitudes positives ou négatives envers le comportement tabagique
Déterminants de la santé en jeu dans l’adoption ou non du comportement30
L’efficacité et l’impact des programmes qui utilisent les TIC
Recommandations pour les programmes
Discussion
La discussion des résultats
Les attitudes positives ou négatives envers le comportement tabagique
Déterminants de la santé en jeu dans l’adoption ou non du comportement
tabagique
Efficacité et impact des programmes qui utilisent les TIC
Recommandations pour les programmes
Les limites de la revue
Recommandations pour la recherche
Recommandations pour la pratique
Conclusion

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