ASSOCIATIONS CULTURELLES OU SOCIÉTÉS SAVANTES

ASSOCIATIONS CULTURELLES OU SOCIÉTÉS SAVANTES

Les associations d’amis dans le paysage associatif français

Dénombrer et décrire les associations d’amis des institutions culturelles n’est pas chose facile. En effet, si certaines d’entre elles ont été étudiées individuellement ou pour une zone géographique donnée, il n’existe pas de synthèse les concernant, et permettant d’avoir une vision claire de leur place dans le paysage associatif français. En plus du manque de sources et d’éléments bibliographiques, une autre difficulté rencontrée est celle de la délimitation de ce groupe d’associations. En effet, alors que nous avons fait le choix de nous focaliser sur les associations mentionnant dans leur intitulé qu’elles sont les amis d’une ou de plusieurs institutions culturelles, certaines d’entre elles ayant une autre dénomination peuvent être considérées comme faisant partie de cette catégorie, que ce soit par leur attachement à une de ces institutions ou par les actions de soutien qu’elles peuvent mener. L’état des lieux dressé dans ce mémoire de recherche ne se veut donc pas exhaustif. Il permet simplement d’avoir une première vision du nombre d’associations de ce type qui peuvent exister en France, et surtout des sources et ouvrages disponibles afin de procéder à ce dénombrement, mais aussi de faire découvrir leur histoire et leur caractère divers.

Les amis de musées

Parmi les associations qui constituent l’objet de notre étude, les amis de musées sont ceux pour lesquels la documentation est la plus riche. Ces associations, présentes sur tous les continents, ont notamment donné lieu à la thèse de doctorat de Céline Thévenard-Nguyen7, soutenue en 2002, sur laquelle nous nous appuierons principalement, mais également à des articles dans diverses revues dédiées aux institutions muséales. Cet intérêt pour les associations d’amis de musées se manifeste dès 1986, avec l’étude de Claire de Closmadeuc8 réalisée sur 370 d’entre elles. Cette enquête est demandée par la Fédération française des sociétés d’amis de musées (FFSAM), rassemblant une partie de ces regroupements. Pour ce qui est du dénombrement des associations d’amis de musées, cette fédération permet, grâce à son site Internet9, de prendre connaissance des associations qui ont adhéré à cette dernière. Cela nous donne un premier nombre qui est de 290 amis de musées en France, correspondant à environ 150000 membres.

D’après cette liste, donnant des renseignements généraux sur chaque association faisant partie de la fédération, la plupart des amis de musées adhérents se trouvent à Paris et dans la partie nord de la France, plus particulièrement dans les départements du Nord et des Yvelines10. Ce nombre est à relativiser puisque ces deux départements figurent parmi les plus peuplés de France. En calculant le rapport entre le nombre d’amis de musées affiliés à la FFSAM et la population recensée au 1er janvier 2015, ce sont les départements de la Creuse et de l’Aube qui ont proportionnellement le plus d’associations de ce type11. Cependant, si ce dénombrement permet d’avoir une première vision de la place des associations d’amis de musées dans le paysage associatif français, il n’est pas pour autant exhaustif. En effet, la consultation de l’annuaire des sociétés savantes12, présent sur le site Internet du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), en nous proposant une liste de 117 associations, nous montre qu’un certain nombre de celles-ci ne font pas partie de la FFSAM. Le fait que les deux listes ne comportent pas uniquement des éléments communs prouve ainsi la difficulté de dresser un état des lieux quantitatif des associations d’amis de musées. De plus, il ne faut pas oublier que Claire de Closmadeuc, dans son étude de 1986, a répertorié 370 associations13. Cette source étant difficile d’accès, nous ne pouvons pas savoir quelle est la part des regroupements de la FFSAM parmi l’ensemble de ces associations. Nous savons simplement que sur 289 questionnaires remplis sur les 370 envoyés, 60% font partie de la fédération14. Ce nombre nous offre donc une autre piste pour tenter de quantifier les groupes d’amis.

Le nombre d’associations de ce type n’a cessé de croître au cours du temps. Une des premières associations d’amis de musées à avoir été recensée est la Société des Amis du Louvre, créée en 1897 de façon isolée, ayant pour but de trouver des financements pour l’achat d’oeuvres d’art destinées au célèbre musée national15. Si cette association est l’une des premières dans les musées, le XIXe siècle en a connu d’autres, bien qu’anecdotiques par rapport au développement qui a lieu au XXe siècle. On peut par exemple citer les Amis du musée d’histoire de la médecine et de la pharmacie de Lyon, créé en 185416. L’existence de ces associations est donc ancienne. Après l’apparition de ces premiers groupes d’amis, le XXe siècle connaît la fondation de nombreuses associations de ce type, que Céline Thévenard-Nguyen qualifie d’amis de musées « modernes »17. L’enquête réalisée par Claire de Closmadeuc en 1986, permet d’apprendre que, parmi les associations ayant répondu à son questionnaire, 26% ont été créées entre 1925 et 1945, 20% entre 1945 et 1965, 29% entre 1966 et 1980, et, enfin, 21% entre 1981 et 1986. Nous sommes donc face à une croissance continue qui ne s’essouffle pas au cours du temps.

Ces associations naissent plus particulièrement après la Première Guerre mondiale, permettant de « combler un manque de moyens suite au conflit mondial »18. Les créations sont de plus en plus nombreuses dans les années 1970, tandis que les années 1980 sont qualifiées de « décennie record » par Céline Thévenard- Nguyen, puisque pas moins de 30% des associations recensées sont nées durant cette période. Selon la Cour des comptes, elles seraient très présentes auprès des musées nationaux, puisque les deux tiers de ces derniers reçoivent le soutien d’associations d’amis qui leur sont rattachées à la fin du XXe siècle19.

Les amis de bibliothèques

Moins anciennes et moins connues que les associations d’amis de musées, des informations sur les associations d’amis de bibliothèques peuvent néanmoins être obtenues du fait de leur présence dans la presse professionnelle spécialisée. Ainsi, le Bulletin des bibliothèques de France (BBF) et le Bulletin de l’Association des bibliothécaires français (ABF) permettent de collecter bon nombre d’informations. Le premier périodique évoqué annonce les créations, dissolutions et changements de nom, d’objet ou de siège social de ces associations. Le second permet aux membres de ces regroupements de communiquer des informations sur leurs actions et leur histoire. Ces deux publications sont donc les principales sources qui peuvent nous permettre de dresser un état des lieux des associations d’amis de bibliothèques en France. Il faut également souligner l’existence d’un mémoire universitaire réalisé en 1991 par Hélène Strag20.

Un intérêt pour ces associations est donc présent dans la sphère des bibliothèques. Afin de tenter d’établir un premier dénombrement non exhaustif des amis de bibliothèques, nous avons effectué un dépouillement du BBF21. Il nous permet de constater quelles sont les créations d’associations de ce type de 1964 à 1981. À partir de 1983, le périodique devient thématique et ne donne plus d’informations sur les amis de bibliothèques. Le tableau de dépouillement concernant les créations de ces associations, réalisé suite à la consultation de ce périodique en annexe 3, permet un premier constat, celui de la diversité de ces regroupements. Cinq catégories ont pu être définies : les amis de bibliothèques municipales, les amis de bibliothèques centrales de prêt, les amis de bibliothèques universitaires, ceux qui se rattachent à plusieurs institutions culturelles (archives, musées, discothèques), et enfin les amis d’autres bibliothèques (bibliobus, bibliothèque d’arrondissement, bibliothèque spécialisée, bibliothèque populaire). Ainsi, 105 créations d’associations ont été recensées pour la période 1964-1981. Parmi elles, les amis de bibliothèques municipales sont largement majoritaires, représentant plus de la moitié de l’effectif total (graphique 1), ce type de bibliothèques étant le plus répandu. Les amis de bibliothèques centrales de prêt viennent en deuxième position, puisqu’ils constituent plus du quart des associations recensées. Les trois dernières catégories sont quant à elles minoritaires.

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Table des matières

TABLE DES SIGLES
INTRODUCTION
LES AMIS DES BIBLIOTHÈQUES, DES MUSÉES ET DES ARCHIVES : ASSOCIATIONS CULTURELLES OU SOCIÉTÉS SAVANTES
I.Les associations d’amis dans le paysage associatif français
Les amis de musées
Les amis de bibliothèques
Les amis des archives
II.Les associations d’amis : des sociétés savantes
L’héritage des sociétés savantes
a) « Qu’est-ce qu’une société savante ? » (J.-P. Chaline
b) Amis et sociétés savantes : des similitudes
Un nouveau type d’associations
III. Amis de musées, de bibliothèques et d’archives : une catégorie homogène ou un ensemble pluriel
Les amis de musées
a) En France
b) À l’étranger
Les amis de bibliothèques
a) En France
b) À l’étranger
Les amis des archives
a) En France
b) À l’étranger
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ÉTAT DES SOURCES
LES AMIS DES ARCHIVES DE L’ARIÈGE : DU « GOÛT DE L’ARCHIVE » À LA VALORISATION DU PATRIMOINE LOCAL
I.(Re)création : l’héritage d’une société savante
Le lien avec la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts : genèse des Amis des archives de l’Ariège
Un renouveau ? Les objectifs de l’association
Amis et archives départementales
II.La valorisation du patrimoine ariégeois
Archives ariégeoises : archives et écriture de l’histoire de l’Ariège
Sorties culturelles : la découverte d’une histoire peu connue
Conférences et colloques
III. Une communauté savante
Un public savant
Des intérêts communs : archives, histoire, émotion
CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE
ANNEXES
TABLE DES FIGURES
TABLE DES ANNEXES

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