Aspects tomodenstometriques des traumatismes cranio-encephaliques

Les traumatismes crânio-encéphaliques (TCE) se définissent selon l’OMS par une atteinte de l’intégrité du crâne et/ou de l’encéphale suite à une agression mécanique directe ou indirecte par un agent extérieur, entrainant immédiatement ou ultérieurement des troubles de la conscience traduisant une souffrance encéphalique diffuse ou localisée allant de la simple obnubilation au coma [9, 51].

Les TCE constituent un problème majeur de santé publique du fait de leur fréquence surtout chez les sujets jeunes (15- 24 ans). Au Sénégal les accidents de la voie publique (AVP) restent la première cause des TCE [5, 6, 9, 16, 36].

La Tomodensitométrie cérébrale reste à l’heure actuelle l’examen de première intention dans l’exploration du traumatisme crânien, permettant un bilan lésionnel rapide, explorant les lésions encéphaliques et osseuses, Mais aussi celle de l’axe rachidien, en particulier cervical. L’objectif général de notre étude était d’évaluer l’impact de la tomodensitométrie (TDM) dans la prise en charge des victimes de traumatisme cranio-encéphalique au niveau du centre régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga.

DISCUSSION

Aspect épidémiologique 

Le genre masculin prédominait dans notre étude, soit 81% des cas avec un genre-ratio de 4,2. Cette prédominance masculine concorde avec les résultats des études faites dans les autres villes du Sénégal comme Saint Louis (76%) [33], Ourossogui (74%) [45], Tamba (80,1%) [3] et Ziguinchor (79,2%) [26]. A Diourbel [40] on avait un genre-ratio de 2,8. Cette prédominance masculine est décrite par l’ensemble des auteurs [18, 21, 27, 30, 42, 48, 49]. L’âge moyen était de 22 ans avec un écart-type de 14,8. Ce qui concorde avec la plupart des études faites dans les autres villes du pays où on avait une prédominance des adultes jeunes de 15 à 30 ans [3, 15, 17, 26, 34, 40].

Aspects scanographiques 

Résultats globaux

Le scanner nous a permis de trouver des lésions chez plus de la moitié de nos patients (59 patients) soit 62% des cas. Des résultats similaires ont été trouvés à Tamba, à Saint Louis, à Diourbel, et à Kolda avec respectivement (62%) [3], (52%) [33], (58,3%) [40], et (73,8%) [35]. Par contre à Kaolack et à Thiès, le scanner a montré des lésions chez moins de la moitié des patients soit respectivement (45,3%) [15] et (44%) [29]. La fréquence relativement élevée de scanner normal (38%) s’explique par une demande systématique de scanner cérébral chez tout traumatisme cranioencéphalique admis au service des urgences. Notre série est caractérisée par une prépondérance des lésions méningée et péri cérébrales soit (29,6 %) suivies des lésions osseuses crânienne soit (25%).

Cette fréquence élevée des lésions sous arachnoïdiennes a été rapportée par de nombreux auteurs [4,13,19] ; mais la fréquence élevée des lésions osseuses crâniennes est similaire aux résultats trouvés dans d’autres villes comme Tamba, Saint louis et Ourossogui avec respectivement (26,2%) [3], (28,8%) [33] et (32,8%) [45].

Lésions cérébrales 

La contusion cérébrale était la lésion cérébrale la plus observée (80%) suivie des hématomes intra parenchymateux (12%). Cette prédominance de la contusion cérébrale a été retrouvée dans la quasitotalité des autres villes du pays avec une fréquence de (66,07%) à Touba [53], de (48,6%) à Tamba [3], de (39,2%) à Saint Louis [33], de (44%) à Ziguinchor [26] et de (50%) à Ourossogui [45]. D’autres études ont trouvé cette prédominance, c’est le cas de SISSAKO A. [39] et CISSE M.K. au Mali [9] avec respectivement (62,9%) et (81,93%). Les contusions cérébrales siègent de façon préférentielle aux pôles temporaux, au pôles frontaux et à proximité des vallées sylviennes. Plus rarement, Elles peuvent intéresser les hémisphères cérébelleux. Lorsque le traumatisme est associé à un mouvement d’accélération, Les contusions sont souvent multifocales et revêtent l’aspect classique de lésions en coup et contre-coup. Sur le site de l’impact initial, la lésion de coup est souvent associée à une lésion osseuse ou du scalp. La lésion de contre coup lui est diamétralement opposée. [52]. En tomodensitométries, Les contusions cérébrales sont mieux visualisées 24 à 48 heures après le traumatisme, sous la forme de plages hypodenses, mal limitées, cortico-sous-corticales (contusions parenchymateuses non hémorragique) ou contenant des foyers hyperdenses (contusions hémorragiques).

Les lésions axonales diffuses (LAD) correspondent à une atteinte de la substance blanche résultant des forces de cisaillement (mouvements d’accélération-décélération ou rotation) [52].

Lésions méningées et péri cérébrales
Elles représentaient (29,6%) de toutes les lésions observées, venant en première position avant les osseuses crâniennes (25%) et celles des lésions cérébrales (22,2%). L’HSA était la lésion méningée et péri cérébrale la plus fréquente (43%) suivie des HED et les pneumocéphalies avec respectivement (26%) et (21%). Nos résultats concordent avec ceux trouvés dans la littérature [52], à Saint louis ou on avait une prédominance pour les HSA (34%) [33] ; à Tamba avec (33,3%) d’HED [3]et celle de Ourossogui qui a retrouvé (68,8%) des pneumocéphalies [45]. L’HSA est souvent diffuse, causée par le traumatisme direct des vaisseaux leptoméningés, le saignement dans l’espace sous arachnoïdiens d’une contusion parenchymateuse ou par reflux à partir d’une hémorragie intraventriculaire. Elle expose au risque d’hydrocéphalie aiguë par blocage de l’écoulement du liquide cérébrospinal en cas d’hémorragie intra-ventriculaire et, plus à distance du traumatisme, au risque d’hydrocéphalie par troubles de la résorption du liquide cérébrospinal dans les granulations de Pacchioni [52]. L’HED est le plus souvent supratentoriel, une fracture de la voûte crânienne responsable d’une lacération de l’artère méningée moyenne ou d’un sinus veineux dural est présente dans 85 à 95% [52]. L’hématome est situé entre la voûte crânienne et la dure-mère. La dure-mère présente deux feuillets : son feuillet externe tapisse la voûte crânienne, s’insinuant dans les sutures et son feuillet interne émet des replies (tente et faux dur-mériennes) qui cloisonnent la cavité crânienne. Cette disposition explique les trois signes radiologiques classiques de l’hématome extradural : son aspect lenticulaire, la possibilité de franchissement des faux et tentes dure-mériennes et l’absence de franchissement des sutures [52]. La fréquence de pneumocéphalie dans notre étude était significative, soit (21%) des lésions méningées et péri cérébrales. Cette fréquence est supérieure à celle trouvée à Tamba (17,6%) [3] et à Saint Louis [33]. La pneumocéphalie se définit par la présence d’air intracrânien qui signe habituellement l’existence d’une brèche ostéoméningée, facteurs de risques infectieux majeur.

Lésions osseuses crâniennes
Elles représentaient (25%) de l’ensemble des lésions, venant en deuxième position après les lésions méningées et péri cérébrales (29,6%). La fracture simple prédominait avec (59%) des cas, suivie de la fractureembarrure (41%). Cette prédominance de la fracture simple de l’ensemble des lésions osseuses crâniennes a été notée dans la quasi-totalité des études faites au Sénégal ; ainsi on avait un taux de (58,6%) à Tamba [3], de (64%) à Ziguinchor [26], de (62%) à Ourossogui [45], de (82, 3%) à Diourbel [40] et (52%) à Kolda [35]. Cependant, à Saint Louis, on notait une égalité de la fracture simple et de la fracture-embarrure avec (39,1%) [33]. Elle se présente à la TDM sous forme d’un trait bien limité, en « cheveux », sans sclérose corticale, rompant les corticales interne et externe de l’os avec un hématome sous cutané en regard. Il n’existe pas de traitement spécifique ; la prise en charge consiste à traiter les lésions associées [23] .

Lésions secondaires
Elles n’étaient pas fréquentes (3,7%) de l’ensemble des lésions observées. On note une égalité de l’engagement cérébral et l’effet de masse avec 50%. Nos résultats concordent avec ceux trouvés à Tamba [3] avec (37%), Ziguinchor [26] avec (31%) et à Touba [53] avec (53%). Aucun œdème cérébral n’a été retrouvé dans notre étude. Il est de même pour TOURE à Dakar [41].

Lésions associées
Elles représentaient (19,4%) dans de l’ensemble des lésions, Nous avions cherché uniquement des lésions du massif facial et du rachis cervical supérieurs. La fracture du massif facial était la plus fréquente avec (76%) suivie des lésions du rachis cervical avec (24%). Ce résultat concorde avec la quasi-totalité des études faites au Sénégal ; ainsi on avait un taux de (84,3%) à Tamba [3], (96,3%) à Ziguinchor [26], (85,1%) à Ourossogui [45], de (86,6%) à Saint Louis [33], de (89%) à Diourbel [40], de (78,6%) à Kaolack [15] et (89%) à Kolda [35]. La fracture des parois orbitaires était la plus fréquente avec (57%) des cas, suivie de la fracture du zygoma avec (19%). Les lésions rachidiennes (24%), cette fréquence est similaire à celle retrouvée à Touba [53] avec (25%), mais supérieure à celle retrouvées dans les autres villes du pays comme Tamba (15,7%) [3], à Saint Louis (13,4%) [33], Zyguinchor (3,7%) [26] et à Ourossogui (14,8%).

Relation entre quelques variables

Relation entre la PCI et la présence de lésions cranio-encéphaliques 

La probabilité de présenter une lésion cranio-encéphalique au scanner chez les patients présentant une PCI était de (73,8%). Donc la PCI est fortement liée à la présence de lésions cranio-encéphaliques avec une p-value de 0,0001. Ces résultats concordent avec ceux trouvés à Saint louis [33] et Touba [53] Il faut donc réaliser de façon systématique une TDM cérébrale chez tout patient victime d’un TCE avec PCI.

Relation entre lésions cérébrales et lésions osseuses crâniennes 

La probabilité de trouver une lésion osseuse crânienne devant une lésion cérébrale était de (52%) avec une p-value de 0,004 Ce qui signifie que dans notre étude, le couple lésion cérébrale et lésion osseuse crânienne était significatif. Ces résultats concordent avec ceux trouvés à Touba [53].

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Table des matières

I – INTRODUCTION
II – MATERIELS ET METHODES
1-METHODOLOGIE
1.1 Type et durée de l’étude
1.2 Cadre de l’étude
1.3 Patients
2 – MATERIEL
2.1 Appareil de scanographie
2.2 Protocole d’acquisition
2.3 – Paramètres étudiés
2.4 – Analyse des données
III – RESULTATS
1. Résultats globaux
2.Lésions cérébrales
2. Lésions méningées et péri cérébrales
1. Lésions osseuses crâniennes
5. Lésions secondaires (complication)
6. Lésions associées
7. Relation entre la PCI et la présence de lésions cranio-encéphalique
8. Relation entre lésions cérébrales et les lésions osseuses crâniennes
9. Relation entre les lésions méningées péri cérébrales et les lésions osseuses crâniennes
IV DISCUSSION
1. Aspect épidémiologique
2. Aspects scanographiques
2.1 Résultats globaux
1.2 Lésions cérébrales
2.3 Lésions méningées et péri cérébrales
2.4 Lésions osseuses crâniennes
2.5 Lésions secondaires
2.6 Lésions associées
3. Relation entre quelques variables
3.1 Relation entre la PCI et la présence de lésions cranio-encéphaliques
3.2 Relation entre lésions cérébrales et lésions osseuses crâniennes
3.3 Relation entre les lésions méningées, péri cérébrales et les lésions osseuses crâniennes
CONCLUSION
REFERENCES

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