Aspects tomodensitometriques des traumatismes cranio-encephaliques

Les traumatismes crânio-encéphaliques (TCE) se définissent selon l’OMS par une atteinte de l’intégrité du crâne et/ou de l’encéphale suite à une agression mécanique directe ou indirecte par un agent extérieur, entrainant immédiatement ou ultérieurement des troubles de la conscience traduisant une souffrance encéphalique diffuse ou localisée allant de la simple obnubilation au coma, les TCE peuvent être légers, modéré ou sévère [1].

La dissipation de l’énergie va provoquer au niveau du crâne et de ses enveloppes des lésions plus ou moins sévères. [2] Les TCE sont la première cause des atteintes du système nerveux. Leur morbimortalité est importante. Elle constitue la première cause de décès du sujet jeune ; posant ainsi un problème majeur de santé publique [2, 3, 4] .

Au Sénégal les accidents de la voie publique (AVP) restent la première cause des TCE. Il en est ainsi dans d’autres pays d’Afrique [1, 4, 5]. La Tomodensitométrie (TDM) cérébrale est à l’heure actuelle l’examen de première intention dans l’exploration des TCE. Elle permet un bilan lésionnel rapide, explorant les lésions cérébrales et osseuses, Mais aussi celle du massif facial et du rachis cervical, ce qui permettra d’orienter la prise en charge neurochirurgicale en urgence la plus part du temps.

METHODOLOGIE 

Type et durée d’étude
Il s’agissait d’une étude menée sur une période allant du mois de janvier 2021 au mois de Juin 2021 ; Cette étude est rétrospective (Janvier 2021 à Mars 2021) et prospective (Avril 2021 à Juin 2021), descriptive et analytique.

Cadre d’étude

Cette étude s’est déroulée au service de radiologie au centre hospitalier National de Pikine (CHNP), structure sanitaire de référence de la région de Dakar, la capitale du Sénégal. Le (CHNP), Établissement Primaire de Santé de niveau III, est le Fruit de la coopération entre le royaume d’Espagne et la République du Sénégal, Implanté dans la banlieue dakaroise, (ex-camp militaire de Thiaroye), Démarrage des activités le 02 mai 2006, Capacité d’accueil 124 lits. Le centre hospitalier national de Pikine est composé de plusieurs services (Chirurgie générale, Médecine interne, Neurologie, Réanimation/Bloc opératoire, Urgences, Pédiatrie, Gynécologie-Obstétrique, Pharmacie, Laboratoire et Imagerie médicale). Il ne dispose pas de service de neurochirurgie.

Le service de radiologie fonctionnait sous la responsabilité d’un médecin radiologue, plusieurs médecins radiologues vacataires, de manipulateurs et de majors. Le plateau technique comportait :
➤ Un Centre d’Exploration et d’Imagerie Médicale : CEDIM avec un scanner hélicoïdal SIEMENS, 16 détecteurs de marque SOMATOM SCOPE.
➤ Une table os-poumon.
➤ Un appareil d’échographie.
➤ Un appareil de mammographie.

Protocole d’examen 

Nous avons procédé à une acquisition volumique centrée sur le crâne en prenant le rachis cervical sans injection de produit de contraste (PDC) iodé. Le patient était immobile, en décubitus dorsal, les membres supérieurs le long du corps. Des reconstructions multi planaires (MPR). La lecture a été faite en double fenêtrage parenchymateux et osseux.

Paramètres étudiés 

➤ Les lésions encéphaliques parenchymateuses
● Contusions oedémato-hémorragiques
● Pétéchies
➤ Les lésions méningées et péri cérébrales
● Hématome sous-dural (HSD)
● Hématome extra-dural (HED)
● Hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)
● Pneumencéphalie
➤ Les lésions osseuses
● Fracture simple de la voûte
● Fracture embarrure de la voûte
● Fracture de la base du crâne
➤ Les lésions secondaires (complications)
● Engagement cérébral
● Œdème cérébral
➤ Les lésions associées
● Massif facial
● Rachis cervical

Traitement des données et analyse statistique

Nous avons effectué notre collecte de données à travers une fiche préétablie (Annexe 1) dont nous nous sommes servies pour remplir notre base de données. Après le recueil, nous avons procédé à un nettoyage des données en vue de redresser les manquants et les jugés aberrants. L’analyse des données s’est faite à l’aide du logiciel IBM SPSS statistic version 20. Un test de Khi-deux a été effectué pour une validité de l’étude avec une p_value au seuil de significativité de 0,05. Toutes les variables quantitatives ont été analysées en déterminant le maximum, Le minimum, la moyenne et l’écart type, alors que toutes les variables qualitatives ont été analysées en déterminant la fréquence et le pourcentage. L’analyse de nos données a été faite grâce à la méthode de chi carré (chi 2) et un p ≤ 0,05 est considéré comme statistiquement significatif. La saisie et l’analyse des données ont été réalisées grâce aux logiciels (Excel et Word 2010).

DISCUSSION 

Nous avons été confrontés à des difficultés au cours de la réalisation de cette étude, liées à plusieurs facteurs notamment :
● Des renseignements cliniques sur le bulletin, peu informatif sur l’état clinique du patient, ni le mécanisme lésionnel (AVP, accident domestique).
● L’absence d’un système d’archivage des données (PACS) pour une comparaison fiable des lésions cérébrales.
● Absence de feedback ou de surveillance radiologique des lésions cérébrales (absence de service de neurochirurgie).

Aspect épidémiologique

Le sexe masculin est prédominant dans notre étude, soit 106 des cas avec un sex-ratio de 3,7. Cette prédominance masculine concorde avec les résultats des études faites dans les autres villes du Sénégal comme Louga 81% [6], Saint Louis (76%) [7], Ourossogui (74%) [8], à Tamba (80,1%) [9] et Ziguinchor (79,2%) [10], à Diourbel (73,6 %) [11], et à Kaolack 75,8 % [2], Cette prédominance masculine est décrite par l’ensemble des auteurs [12, 13, 14]. L’âge moyen était de 22 ans avec un écart-type de 18,92 ans, ce qui concorde avec la plupart des études faites dans les autres villes du pays où on avait une prédominance des jeunes (0-30 ans) [2, 6, 9, 10, 11, 12]. Et il est admis que l’adulte jeune est le profil type du traumatisé crânien [15].

Aspects scanographiques

Résultats globaux 

Nous avons étudié 134 cas de Traumatismes cranio encéphaliques, allant de la période du mois de janvier au mois de Juin 2021, dont la prise en charge a nécessité l’apport du scanner cérébral sans injection PDC parfois avec un balayage cervical.

Dans notre étude, la TDM cérébrale sans injection de PDC nous a permis de trouver des lésions chez moins de la moitié de nos patients soit 54 des patents (40,3%). Des résultats similaires ont été trouvés à Kaolack à Thiès et à Louga, le scanner a montré des lésions chez moins de la moitié des patients soit respectivement (45,3%) [2] et (44%) [16] (38%) [6] et dans certains autres pays [5, 14, 18]. Par contre à Tamba, à Saint Louis, à Diourbel, et à Kolda les scanner pathologiques sont supérieurs à la moitié de la population d’étude avec respectivement (62%) [9], (52%) [8], (58,3%) [11], et (73,8%) [4]. La demande presque reflexe d’une imagerie cérébrale devant un traumatisme crânien, dans la pratique courante, pourrait également expliquer le taux élevé d’examens normaux.

Elle devrait découler d’une évaluation clinique rigoureuse, avec application des stratégies recommandées devant un TCE [19 ; 20]. La TDM cérébrale réalisée à la phase hyper aigüe, peut être faussement rassurante, notamment dans les diagnostics d’œdème cérébral aigue et les lésions axonales diffuses(LAD). Pour cette dernière, elle est souvent normale. L’IRM présente une meilleure sensibilité diagnostique pour les LAD et œdème cérébral à la phase aigüe [20 ; 21].

Le scanner cérébral a permis de préciser le siège, l’importance et la nature des lésions cranio encéphaliques et des lésions associées. Cet apport du scanner dans le bilan des TCE est noté par plusieurs auteurs [15, 17, 18, 19]. Sa place a d’ailleurs été bien définie dans les recommandations Nordaméricaines [19] et françaises [23], comme étant la pierre angulaire dans la prise en charge des patients traumatisés crâniens.

Notre série est caractérisée par une prépondérance des lésions osseuses crânienne soit (40,7%) suivies de l’hématome sous-cutané soit (34,5%), suivis par les lésions méningées et péri cérébrales (22,2%). La fréquence élevée des lésions osseuses crâniennes est similaire aux résultats trouvés dans d’autres villes comme Tamba, Saint-Louis et Ourossogui avec respectivement (26,2%) [9], (28,8%) [7] et (32,8%) [8]. Cependant les résultats à Kaolack [2] qui retrouvait une prédominance des lésions encéphaliques parenchymateuses et à Louga la prédominance des lésions méningées et péri-cérébrales [6].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
1. METHODOLOGIE
1.1. Type et durée d’étude
1.2. Cadre d’étude
1.3. Population d’étude
2. MATERIELS
2.1. Appareillage
2.2. Protocole d’examen
2.3. Paramètres étudiés
2.4. Traitement des données et analyse statistique
II. RESULTATS
1. Résultats globaux
2. Lésions encéphaliques parenchymateuses
2.1. Contusions cérébrales
2.2. Pétéchies parenchymateuses
3. Lésions méningées et péri cérébrales
3.1. Hématome extra-dural (HED)
3.2. Hématome sous dural (HSD)
3.3. Pneumencéphalie
3.4. Hémorragie sous arachnoïdienne (HSA)
4. Lésions osseuses crâniennes
4.1. Fracture embarrure de la voûte
4.2. Fracture simple de la voûte
4.3. Fracture de la base du crâne
5. Hématome sous cutané
6. Lésions associées
7. Particularités de l’enfant de 0 à 14 ans
8. Relation entre lésions osseuses crâniennes et lésions encéphaliques parenchymateuses
9. Relation entre lésions osseuses crâniennes et lésions méningées péri cérébrales
III. DISCUSSION
1. Aspect épidémiologique
2. Aspects scanographiques
2.1. Résultats globaux
2.2. Lésions encéphaliques parenchymateuses
2.3. Lésions méningées et péri cérébrales
2.4. Lésions osseuses crâniennes
2.5. Lésions secondaires
2.6. Hématome sous cutané
2.7. Lésions associées
3. Relation entre quelques variables
3.1. Relation entre lésions osseuses crâniennes et lésions encéphaliques parenchymateuses
3.2. Relation entre lésions osseuses crâniennes et lésions méningées, péri cérébrales
4. Particularités de l’enfant
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE

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