Aspects épidémio cliniques de la malnutrition aigue sévère des enfants de moins de 5 ans

La malnutrition est un ensemble de manifestations dues à un apport inadéquat en quantité et / ou en qualité dans l’alimentation de substances nutritives nécessaires à la croissance normale et au bon fonctionnement de l’organisme, que cet ensemble se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques, ou physiologiques [1].

Aujourd’hui dans le monde 143 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition dont 20 millions de malnutrition aigue sévère. Chaque minute, environ 10 enfants malnutris meurent, soit près de 5 millions chaque année. La mortalité représente au moins 30% de la mortalité infantile [2]. Les taux de malnutrition au sahel chez les enfants de moins de 5 ans restent élevés. Près de 5 millions d’enfants sont à risque de malnutrition aigüe, dont 1,5 millions dans sa forme la plus sévère. En effet dans la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger), les taux de Malnutrition Aigüe Globale (MAG) sont respectivement 17,22%, 39,54%, 20,25%, 20,78%, 33,56%.[3] La malnutrition aigue sévère peut prendre plusieurs formes : le marasme (émaciation sévère), le kwashiorkor (malnutrition œdémateuse) ou la forme mixte. Elle est le stade de malnutrition où le risque de mortalité des enfants est le plus élevé. [4] Au Mali, selon l’EDS IV, le niveau de malnutrition aiguë peut être qualifié d’élevé : en effet, un enfant sur six (15%) est atteint de malnutrition aigue dont 9% sous forme modérée et 6% sous forme sévère. Le risque global de décès entre la naissance et le cinquième anniversaire est estimé à 191 pour mille naissances, soit près d’un enfant sur cinq [5]. Le Mali à l’instar des autres pays de l’Afrique occidentale a adopté une stratégie globale de prise en charge de la malnutrition aiguë [5]. Un protocole National de prise en charge de la malnutrition aigue a été élaboré et des unités de récupérations nutritionnelles ont été créées sur toute l’étendue du territoire.

GENERALITES 

Définition de la malnutrition

Selon l’OMS, La malnutrition est un ensemble de manifestations dues à un apport  inadéquat en quantité et / ou en qualité dans l’alimentation des substances nutritives nécessaires à la croissance normale et au bon fonctionnement de l’organisme, que cet ensemble se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques, ou physiologiques [1].

Le terme de malnutrition protéino-énergétique, souvent employé, prête à confusion. Il  suppose en effet qu’une carence en protéines et en énergie est la cause principale de malnutrition. Une dénomination plus descriptive, sans connotation étiologique, serait plus appropriée; car la malnutrition est un terme qui recouvre une grande variété de conditions cliniques chez les enfants et les adultes .

Les dysfonctionnements métaboliques entrainés par la malnutrition

La séquence des évènements conduisant à la malnutrition a généralement comme point de départ une réduction de la prise alimentaire. Celle-ci peut être due à une carence en apports en cas de pénurie alimentaire, à une carence en nutriments, à une maladie intestinale, à une malabsorption, à une maladie hépatique, une infection ou néoplasie.

L’apport alimentaire insuffisant (en qualité ou en quantité) entraîne :
• Un amaigrissement qui puise dans les réserves de la masse graisseuse de l’individu puis dans la masse musculaire, entraînant une perte de poids, puis réduction des besoins de nutrition, réduction du métabolisme de base, augmentation de l’eau corporelle, compensant la diminution de la masse grasse ;
• Un ralentissement des différentes fonctions vitales ;
• Un ralentissement de l’activité pompe à sodium :
– Une concentration intracellulaire de sodium et chute de potassium
– Une forte perméabilité des membranes des cellules, devenant donc plus active que chez les sujets normaux, d’où un besoin énergétique très accru.
– Cette chute de K+ intracellulaire peut entraîner une hypotonie musculaire, une apathie mentale, une diminution du débit cardiaque.
– Une réduction du débit cardiaque dû à une diminution de la fréquence cardiaque et à une réduction du volume systolique ;
• Perturbations hormonales : on note une baisse de l’insuline, du glucagon, des catécholamines, thyroxine, tri-iodothyronine, et réduction de la néo-glycogénèse ;
• Réduction de la concentration tissulaire en zinc, cuivre, manganèse, magnésium et sélénium dû à une baisse du métabolisme ;
• Perte de la réponse inflammatoire et immunitaire : fièvre, leucocytose, formation de pus, tachypnée sont souvent absents ou inaperçus et mettent souvent en jeu le pronostic vital du malnutri.

Les carences en nutriments de type I : apparaissent après un certain délai. Le diagnostic se fait en reconnaissant les signes cliniques spécifiques et/ou en mesurant la concentration du nutriment dans le sang ou dans les tissus. Le déficit en nutriment de type I entraîne des pathologies spécifiques.

Les Carences en nutriments de type II : la carence en un des nutriments de type II entraîne un déséquilibre des autres nutriments du groupe, la réponse est la même en cas de carence de l’un ou l’autre de ces nutriments. Ce déficit entraîne une malnutrition.

Il n’y a pas de période de convalescence après la maladie. L’anorexie est la manifestation clé de la malnutrition. La vitesse de croissance est le principal déterminant des besoins.

Evaluation

Interrogatoire et le carnet de santé de l’enfant

Il se porte sur l’âge, la notion d’anorexie, l’amaigrissement, le trouble du transit, la recherche de facteurs favorisants, le régime alimentaire (diversification, régime actuel), la courbe de poids et les infections récurrentes.

L’anorexie :
La perte de l’appétit est une caractéristique commune de toutes les formes de malnutrition sévère. Les causes sous-jacentes les plus probables sont les infections, les carences en nutriments de type II et le dysfonctionnement hépatique. Souvent, ces trois causes sont associées.

Examen physique de l’enfant

Œdèmes :
La présence d’œdèmes prenant le godet fait partie de la définition du kwashiorkor. Le niveau de rétention hydro sodée dans le secteur extra cellulaire varie. Il représente souvent 10 à 30% du poids corporel mais peut atteindre 50 % dans les cas les plus sévères. L’œdème est généralement déclive et péri orbital. De petites accumulations de fluides peuvent être retrouvées au niveau du péricarde, de la plèvre et du péritoine.

Lésions cutanées

Les lésions cutanées du kwashiorkor ont une apparition et une évolution évoquant celles des brûlures solaires. Elles n’apparaissent habituellement qu’en quelques jours. Souvent, plusieurs stades d’évolution sont présents sur différentes parties du corps. Dans les cas les plus sévères, l’enfant semble avoir des brûlures.

Troubles des phanères

Il existe une atrophie de la racine des cheveux, les cheveux peuvent être arrachés facilement et de façon indolore. Certains enfants deviennent chauves ou bien les cheveux deviennent fins, raides, inertes, roux, bruns, gris ou blonds. La cause de ces changements de couleur est inconnue. Il semblerait que des rayons du soleil ont un effet décolorant sur les cheveux des malnutris.

Aspect de la face 

Dans la malnutrition associée à des œdèmes, la face a souvent un aspect arrondi. L’enfant peut garder un aspect joufflu de cause inconnue. Dans le marasme : c’est l’aspect du petit vieillard.

Aspect des os

Il existe pratiquement toujours un élargissement de la jonction ostéochondrale, donnant l’aspect d’un chapelet costal. Cette manifestation clinique peut être due à une anomalie du métabolisme de la vitamine D, ou une carence en vitamine C.

Ballonnement 

L’abdomen est généralement ballonné. Ce phénomène est dû à la stase intestinale et à la présence de gaz dans les anses intestinales, la paroi intestinale est suffisamment fine pour que le péristaltisme intestinal soit visible. Les bruits de péristaltisme sont rares et ont une tonalité aiguë.

Hépatomégalie

Une hépatomégalie est fréquente. Le foie peut descendre jusqu’au niveau de la crête iliaque. L’hépatomégalie est due à l’accumulation de graisse (stéatose), principalement sous forme de triglycérides. La splénomégalie est tout à fait inhabituelle au cours de la malnutrition en absence de complications, elle est souvent associée à des infections comme le paludisme, le Kala Azar ou une infection à VIH.

Troubles psycho affectifs et anomalies du comportement

Les enfant malnutris ont des perturbations affectives et sont souvent profondément apathiques. Certains enfants ne réagissent pas quand on leur fait une ponction veineuse, d’autres peuvent rester immobiles pendant de longues périodes. Ces cris ressemblent plus à des grognements qu’à des cris sonores. En raison de l’atrophie des glandes lacrymales, ils ont rarement des larmes, ils ruminent Souvent.

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Table des matières

I-INTRODUCTION
II-OBJECTIFS
III-GENERALITES
IV-METHODOLOGIE
V-RESULTATS
VI-COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VIII-REFERENCES
ANNEXES

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