Aspects cliniques et Epidémiologiques de l’association diabète et goitre

Les polyendocrinopathies

   Les glandes endocrines semblent particulièrement exposées à une attaque auto-immune comme le démontre la fréquence des maladies auto-immunes endocrinologiques. Les mécanismes immunopathologiques font intervenir aussi bien l’immunité cellulaire que l’immunité humorale.Ils peuvent agir à différents niveaux du métabolisme hormonal. L’atteinte de la cellule productrice de l’hormone est la plus fréquente et se situe le plus souvent au niveau des enzymes responsables de la synthèse des hormones. L’action d’anticorps sur les récepteurs hormonaux se traduit par une stimulation ou un blocage de la sécrétion hormonale. Plus rarement les auto anticorps neutralisentles hormones circulantes. L’auto-immunité peut toucher une seule glande endocrine, mais il n’estpas rare qu’elle affecte plusieurs glandes chez un même malade réalisant un syndrome poly endocrinien. Le concept de polyendocrinopathie est ancien puisqu’il est créé par Claude et Gougerot en 1908 sous le terme d’insuffisance pluri glandulaire endocrinienne. En 1916, Lucksh et col. Rapportent un cas de maladie d’Addison associée à une thyroïdite de Hashimoto et en 1929, Thorpe et col décrivent une association de candidose et d’hyperparathyroïdie chronique. Parla suite les publications relatives à ces polyendocrinopathies se sont multipliées. A côté des manifestations principales intéressant la surrénale, la thyroïde et la parathyroïde, de nombreuses associations seront progressivement décrites, comme le diabète sucré et l’anémie de Biermer. S’y associent également des atteintes non endocriniennes, une infection à candida, un vitiligo, une hépatite. En 1980 Neufeld, MacLaren et Blizzard proposent une première classification des polyendocrinopathies autoimmunes, qui comporte 4 types différents [20]. Les endocrinopathie auto-immunes se caractérisent par divers autoanticorps que l’on peut mettre en évidence dans le sérum. Ceux-ci sont spécifiques pour les tissus atteints et leur présence constitue un élément important pour le diagnostic.
 Le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) :Le complexe majeur d’histocompatibilité appelé HLA (human leucocyte antigene) chez l’homme,est situé sur un segment du bras court du chromosome 6. C’est un ensemble de gènes contrôlant la capacité d’un individu à produire une réponse immunitaire appropriée lorsqu’il est exposé aux différents antigènes étrangers. Ils sont regroupés en trois classes (I, II, III). La classe I inclut les gènes HLA-A, B et C ; la classe II ou région D est divisée en trois sous-régions (DR, DP, DQ) ; la classe III comprend les gènes pour diverses enzymes, des enzymes du complément.(24) La principale fonction biologique des molécules HLA est la présentation des antigènes peptidiquesaux lymphocytes T ( LT ). Les molécules de classe I sont exprimées sur la plupart des cellules de l’organisme. Les moléculesde classe II ont une distribution plus restreinte sur les cellules présentant l’antigène (Ag) aux lymphocytes T CD4. Ces molécules fixent des peptides antigéniques du soi et du non-soi. Le complexe peptide – HLAinteragit avec le TCR (récepteur du LT) ; celles de classe I se liant à la molécule CD8 et celles de classe II à CD4. Certains allèles HLA sont associés à un risque accru de certaines maladies auto-immunes.
 L’immunité :L’immunité permet à la suite de l’identification de molécules antigéniques, le déclenchement d’une série de phénomènes cellulaires et humoraux visant à neutraliser un éventuel effet pathogène. Trois types cellulaires sont impliqués dans l’activité du système immunitaire : les cellules présentatrices d’antigène, les cellules effectrices et les cellules cibles [25]
 Cellules présentatrices d’antigène (CPA) :On regroupe sous ce terme, toutes les cellules capables d’associer aux molécules d’histocompatibilité de classe II exprimées à leur surface, des structures antigéniques ou épitopes susceptibles d’être reconnues par des cellules effectrices. Les principales sont les macrophages, ils agissent par phagocytose et dégradation de l’antigène par des enzymes lysosomiales ; les peptides issus de cette dégradation peuvent se fixer au niveau des extrémités des molécules de classe II (24). Après digestion, l’exocytose conduit à l’expression au niveau de la nouvelle membrane de la CPA de molécule de classe II porteuse de ces épitopes qui vont être reconnus par les cellules effectrices.
 Cellules effectrices :Ce sont essentiellement les lymphocytes B (LB) et T. Ils sont dotés de systèmes spécifiques dereconnaissance des antigènes : immunoglobulines de membrane pour les LB ; récepteur pour l’antigène (TCR) pour les LT. Ces deux types de récepteurs interagissent avec les antigènes, leur molécule présentatrice et des systèmes intra cytoplasmiques induisant l’activation des lymphocytes impliqués.Ce patrimoine de cellules permet d’assurer la reconnaissance de n’importe quel antigène. Les modalités selon lesquelles les LB reconnaissent les antigènes sont encore incomplètement connues. On sait qu’ils expriment des molécules HLA de classe II pouvant leur permettre d’interagir avec les LT.Quant au LT, il se fixe au peptide présenté par la molécule de classe II via le TCR. Ces interactions vont induire une série d’activités enzymatiques aboutissant à l’activation du LT qui se détache alors de la CPA et entame une phase de multiplication cellulaire accompagnée d’effecteurs solubles ou cytokines (les interleukines, l’interféron gamma, les facteurs de croissance) [26]
 Cellules cibles :Il s’agit des antigènes qui sont des substances capables de stimuler une réponse immunitaire c’està-dire un processus biologique complexe impliquant la prolifération de cellules lymphoïdes qui synthétisent les molécules de reconnaissance (anticorps et/ou récepteurs cellulaires) aveclesquelles elles agissent spécifiquement aboutissant à la destruction des cellules cibles. Leur élimination se fait par :
 phagocytose,
 neutralisation par les anticorps,
 intervention des lymphocytes cytotoxiques (CTL) dans le cadre de l’ADCC (antibodydependant cellular cytotoxicity). En pathologie auto-immune, les cellules cibles sont les propres cellules de l’individu [15] altérées ou exprimant de façon incongrue leurs propres composants.

Rappel anatomique et physiologique sur le pancréas

a) Rappel anatomique Le pancréas est une glande située en avant de la deuxième vertèbre lombaire, transversalement de bas en haut et obliquement disposée d’avant en arrière et de la droite vers la gauche. [34,41]
-Son poids est d’environ 70 grammes
-Sa longueur = 12 cm
-Sa hauteur = 4 cm
-Son épaisseur = 2 cm
b) Rappel physiologique C’est une glande mixte, à la fois exocrine et endocrine. Le pancréas endocrine est représenté par les Ilots de Langerhans qui sont des cellules disséminées dans le tissu pancréatique, regroupés en Ilots composés de trois types de cellules principales : les cellules Alpha 2 secrètent le glucagon ; les cellules Béta secrètent l’insuline ; les cellules Delta secrètent la gastrine. L’insuline est une hormone polypeptide dont le précurseur est la pro insuline dégradée par une protéase en insuline et peptide c. On estime qu’environ 50 unités d’insuline sont secrétées parjour.
c) Mode d’action de l’insuline L’insuline est une hormone anabolisante qui participe à toutes les réactions de synthèse de l’organisme. Son action biologique est marquée sur le métabolisme des lipides, des protides et des glucides dont il baisse le taux plasmatique. C’est donc une hormone hypoglycémiante. [34,42]
d) Régulation de la sécrétion d’insuline Cette régulation fait intervenir plusieurs systèmes : les substrats plasmatiques que sont les acides gras, les acides aminés, le glucose : l’élévation de leur taux plasmatique stimule la sécrétion d’insuline.le système nerveux sympathique et parasympathique,les hormones « de contre régulation » : le glucagon, le cortisol et l’hormone de croissance augmentent la sécrétion d’insuline.
e) Dégradation de l’insuline L’insuline est dégradée dans presque tous les tissus cibles : le foie, les reins, les muscles, le pancréas. Le syndrome d’hypofonctionnement insulinique caractérisé par la baisse du taux d’insuline plasmatique entraîne une augmentation du taux de glucose dans le sang appelée hyperglycémie qui lorsqu’elle est permanente conduit au diabète sucré.

Traitement

o Traitement diététique et activité physique
. La diététique reste la base du traitement du diabète, elle a pour objectifs de :
– Eviter les variations de la glycémie liées à l’alimentation
– Obtenir un IMC normal (18 -25 kg/m2)
Elle nécessite une enquête (alimentaire, socioéconomique, psychologique). Elle doit être :
• Personnalisée, adaptée, avec respect des habitudes alimentaires du patient;
•Equilibrée dans sa composition avec :
– 50 à 55 % de Glucides
– 30 % à 35 % de Lipides
– 15 à 20 % de Protides
• Régulière et bien repartie dans la journée ;
•Contenir des fibres alimentaires ;
•Réaliste avec une perte de poids corporel suivant les besoins identifiés chez le patient (10% du poids corporel). Les cas d’échec du régime diététique sont nombreux, ils ont pour cause :
○ La lassitude par monotonie
○ L’insuffisance d’explications pratiques aux patients
○ L’insuffisance de motivation et la frustration ressentie
L’activité physique doit être :
-Régulière : 30 à 45 min/séance, au moins 6 séances /semaine
-Individualisée en fonction de l’âge, du goût ; de l’état cardiovasculaire, des complications existantes.
-d’Endurance : marche, vélo, jardinage
-Sans danger pour la vie du patient et de l’entourage.
 Traitement médical
L’insuline : L’insuline est nécessaire au traitement de tous les malades diabétiques de type 1 (insulinodépendants). Chez le diabétique de type 2, l’insuline est utilisée en cas de complications aigues, au cours des stress et des complications dégénératives. Il en existe plusieurs sortes (rapide, semi-lente et retard) sous forme injectable.
○ Les insulines rapides : Actrapid humaine (HM), ordinaire (endopancrine), Umuline rapide…
○ Les insulines semi-retard (exemple : insulatard (NPH))
○ Les insulines retard (exemple : Novo lente zinc, Umuline zinc composée, IPZ…)
○Les analogues d’insulines : rapide (exemple : novo rapide, humalogue rapide, apidra…), intermédiaires (novomix) et retards (lantus, levemir…). Les antidiabétiques oraux : [42, 45,47]
○ Les biguanides : la seule forme commercialisée en France et au Mali est la Metformine. Elle est capable de normaliser ou de réduire l’hyperglycémie des diabétiques de type 2 indépendamment du niveau pondéral, de l’âge et de l’ancienneté du diabète.
○Les Ìnsulinosécrétagogues :
-les sulfamides hypoglycémiants (exemple : glibenclamide, gliclazide, glimépiride) sont capables de normaliser ou de réduire l’hyperglycémie des diabétiques de type 2 sans surpoids et avec surpoids.
-Les glinides (exemple : repaglinide (Novo-norm).
○ Les inhibiteurs d’alpha glucosidases (exemple : acarbose (GLUCOR), miglitol).
○ Les glitazones (roziglitazone et pioglitazone).
○ Inhibiteurs de la DPP-IV (sitagliptine et vildagliptine)
○ Agoniste du GLP-1
○Pramlintide.

Examens complémentaires:

  Plus de la moitié des patients 52,5% étaient en euthyroïdie clinique tandis que 37,5% présentaient une hyperthyroïdie, ce résultat concorde avec celui de Tchoumbou[19] avec 53% d’euthyroïdies et 37,5% d’hyperthyroïdie mais différent de celui de E Güney et al [56] avec 97,5% d’euthyroïdies et 1,34% d’hyperthyroïdie. Ce résultat s’explique par le fait que l’étude d’ E Güney concernait des patients déjà sous traitements. Parmi les patients ayant bénéficié du dosage des auto-anticorps (15 patients) on notait 46,7% de TRAK positifs (patients en hyperthyroïdie); 13,3% d’anti TPO positifs (patients en hypothyroïdie) et d’anti TG positifs (patients en euthyroïdie). La moitié des patients (50%) étaient en hyperglycémie, la glycémie était normale dans 47,5% et seul 2,5% étaient en hypoglycémie ; ces résultats sont différents de ceux de Tchoumbou[19] avec 93,8% d’hyperglycémie et 3,1% d’hypo et normo glycémie. Ce résultat pourrait s’expliqué par le fait que beaucoup de nos patients étaient suivit ailleurs pour diabète donc déjà sous traitement avant leur première consultation dans le service. Les diabétiques de type2 représentaient 87,5% des cas, 10% de type1 et 2,5% de type secondaire ; résultats comparables à celui de Tchoumbou[19] avec 75% de diabétiques de type2 ; 21% de diabétiques de type1 et 3,1% de diabète secondaire.

Rappels sur la thyroïde

a) Anatomie Anatomie Clinique : tête et cou, par Chevrel JP et Fontaine C Springer Verlag France, 1996 Situation : le corps thyroïde est une glande endocrine impaire et médiane située dans la région sous hyoïdienne du cou, à la partie antéro-latérale de la loge viscérale, en avant de la trachée. Morphologie : il est formé de deux lobes latéraux, verticaux réunis par un isthme horizontal. L’ensemble de face à la forme d’un H majuscule. La pyramide de l’alouette ou lobe pyramidal est inconstante ; le lobe droit est souvent plus volumineux que le gauche. L’isthme répond habituellement aux 2ème et 3ème anneaux trachéaux. Dimensions : le volume de la thyroïde est variable d’un individu à un autre. En moyenne, ses mesures sont :
Longueur :
-Lobe latéral droit : 3 cm à 7 cm
-Lobe latéral gauche : 3 cm à 6 cm
-Largeur : 3 à 4 cm
-Epaisseur : 1 à 2 cm
-L’isthme mesure 1 cm de largeur, 5 cm de hauteur.
Aspect : le parenchyme thyroïdien a une coloration rose rougeâtre (brun-rougeâtre), de consistance molle et friable, de surface lisse légèrement lobulée. Son poids normal est de 30 grammes.Le corps thyroïde est solidaire de l’axe laryngo-trachéal dont il suit les mouvements lors de la déglutition. La thyroïde est entourée d’une mince capsule fibreuse adhérente à la glande, qui délimite les lobules thyroïdiens. Sous cette capsule se trouvent les vaisseaux thyroïdiens.
– Innervation : la thyroïde reçoit : Une innervation parasympathique par les filets des nerfs laryngés inférieurs droits, inférieur gauche et supérieure. Une innervation sympathique par les ganglions cervicaux supérieurs et moyens accompagnant le trajet des artères thyroïdiennes supérieures et inférieures.
– Vascularisation :La vascularisation artérielle est assurée par : deux artères thyroïdiennes supérieures, deux artères thyroïdiennes inférieures et une artère thyroïdienne moyenne inconstante. La vascularisation veineuse : les veines forment un important plexus à la surface de la glande, plexus qui se draine par trois groupes de veines :les veines thyroïdiennes supérieures,les veines thyroïdiennes moyennes et les veines thyroïdiennes inférieures.
– Lymphatiques thyroïdiennes :Les ganglions latéraux et antérieurs de la chaîne jugulaire. Les ganglions pré trachéaux et récurrentiels droit et gauche.
– Organisation générale :La glande thyroïde est entourée d’une capsule conjonctive de laquelle partent des cloisons fibreuses qui délimitent dans le parenchyme des pseudo lobules de dimensions irrégulières ; chaque lobule étant formé de 20 à 40 follicules. Le follicule thyroïdien est l’unité fonctionnelle de la glande ; de forme sphérique, creuse de 30 à 500 µ, sa cavité contient une substance protéique :la colloïde.
b) Physiologie La TSH, l’iodure, certaines cytokines, certains facteurs de croissance et neurotransmetteurs interagissent pour moduler l’activité de la thyroïde.
 L’hormone thyréotrope ou TSH :La TSH (thyroid-stimulating hormone) synthétisée au niveau de l’hypophyse antérieure est le principal agent régulateur de la glande thyroïde. Après liaison à un récepteur spécifique, elle contrôle la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Elle constitue le facteur clé de la prolifération cellulaire et assure la différenciation du thyrocyte. La mesure de son taux plasmatique permet de distinguer les dérèglements liés à l’organe cible. La TRH (thyrotropin-releasing hormone) facteur hypothalamique et les hormones thyroïdiennes régulent sa sécrétion selon un mécanisme de retro inhibition.
 Modulation par des neurotransmetteurs :La TRH ou thyrotropin releasing hormone encore appelée thyrolibérine, est un neurotransmetteur localisé dans l’hypothalamus qui stimule la libération de la TSH. Sa libération subit des variations nycthémérales ; ainsi le taux maximum est à 18 heures et le minimum à 6 heures. La noradrénaline agit au niveau de l’hypothalamus par la stimulation de la production de la TRH.Lors de l’exposition au froid, l’augmentation de la TSH et des hormones thyroïdiennes est secondaire à la libération de noradrénaline. La dopamine et les agonistes dopaminergiques exercent un effet inhibiteur direct au niveau de l’hypophyse tandis que les antagonistes (dompéridone, métoclopramide) augmentent le taux de TSH. La somatostatine et ses analogues inhibent la sécrétion et la réponse de la TSH à la TRH.
 Modulation par d’autres hormones que la TSH :La GH (Growth hormone) hormone de croissance stimule la croissance de la cellule thyroïdienne.Les œstrogènes ont un effet stimulant en augmentant le nombre de récepteur TRH au niveau hypophysaire (d’où une réponse TSH à la TRH plus importante chez la femme que chez l’homme). Les androgènes ont un effet inverse à celui des œstrogènes. L’HCG (la gonadotrophine chorionique humaine) à haute concentration stimule la cellule thyroïdienne. Sa faible affinité pour le récepteur de la TSH explique que ses effets ne deviennent significatifs que pendant la grossesse. Cette hormone peut causer une hyperthyroïdie dans le cas du môle hydatiforme.
 Contrôle de la thyroïde par les cytokines. :Le tumor necrosis factor (TNF) inhibe la prolifération et la différenciation du thyrocyte ; de même que l’interferon gamma.
 Contrôle par des facteurs de croissance :Certains facteurs de croissance agissent sur la thyroïde : l’EGF (épidermal growth factor) dédifférencie les thyrocytes, le FGF (fibroblast growth factor) et l’insulin like growth factor favorisent la différenciation des thyrocytes.
 Modulation de la thyroïde par l’iodure :L’iode joue un rôle fondamental dans l’élaboration des hormones thyroïdiennes, son apport est assuré par l’alimentation sous forme d’iode minérale ou organique On admet que son apport journalier varie entre 50 et 500 µg avec une moyenne comprise entre 100 et 150 µg, bien que ce besoin varie en fonction de l’âge et des diverses conditions physiologiques. Son absorption est presque totale (90 %) et son élimination urinaire (150-200 µg/jour). [5,20]Les sources extra-alimentaires de l’iode sont représentées par la désiodation tissulaire des hormones thyroïdiennes et par la déshalogénation intra-thyroïdienne des iodo-thyroxines. La glande thyroïde normale contient environ 10 mg d’iode. Presque tout l’iode thyroïdien est sous forme organique (I2). L’iodure est une forme chimique de l’iode organique, c’est l’anion I- . Le captage et le transport actif d’iodure par la glande sont inversement proportionnels à l’apport iodé alimentaire. L’iodure exerce son contrôle tonique négatif sur la thyroïde par plusieurs mécanismes impliquant son propre métabolisme :
 inhibition aiguë du transport de l’iodure ;
 inhibition aiguë de l’oxydation de l’iodure et de la synthèse des iodothyronines (effet « Wolff-chaikoff ») ;
 inhibition retardée du transport de l’iodure ;
 Inhibition de la sécrétion thyroïdienne.
c) Biosynthèse des hormones thyroïdiennes Les hormones thyroïdiennes sont synthétisées au sein d’un précurseur macromoléculaire, lathyroglobuline (Tg), protéine spécifique de la glande thyroïde. C’est le support de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes et leur forme de stockage dans la glande ; elle est stockée dans la lumière folliculaire et constitue 95 % des protéines du colloïde. La biosynthèse des hormones thyroïdiennes fait intervenir un grand nombre de processus cellulaires, elle se fait en 6 étapes : la captation, l’oxydation, le couplage, l’organification, la protéolyse et la déshalogénation des iodotyrosines.
 La captation thyroïdienne :La captation thyroïdienne de l’iode inorganique du plasma se fait essentiellement par transport actif. Sa clairance est de 10 à 40 ml/mn. La quantité d’iode captée peut atteindre 70 µg/jour. Le transport iodé est supporté par une lécithine fonctionnant sous l’action d’une ATPase non spécifique et stimulée par la TSH.
 Oxydation des iodures en iode moléculaire :Sous l’effet d’enzymes oxydatives principalement de la peroxydase, les iodures sont transformés en iode moléculaire (I2 ). Cette réaction est aussi stimulée par la TSH et inhibée par un excès d’iode ou des antithyroïdiens de synthèse.
 Couplage / organification des tyrosines :L’iodation des résidus tyrosines de la thyroglobuline à partir de l’iode inorganique aboutit à la formation de la monoiodotyrosine (MIT) et la diiodotyrosine (DIT). La triiodothyronine (T3) et la tétraiodothyronine résultent respectivement du couplage d’une molécule de MIT avec une molécule de DIT et de deux molécules de DIT. La thyroïde sécrète tous les jours 80 micro grammes de T4, son taux est 10 à 20 fois supérieur à celui de la T3.
 Protéolyse :La thyréoglobuline subit un clivage protéolytique. Les produits de cette dégradation sont les amino-acides, des hydrates de carbone, les thyronines iodées (T4 et T3) et les tyrosines iodées (MIT et DIT). Les hormones thyroïdiennes pourront être déversées dans le sang après cette protéolyse enzymatique. Des quantités mesurables de T4 et T3 libres sont trouvées dans le tissu thyroïdien par contre les MIT et DIT ne sont présentes qu’à l’état de traces.
 La déshalogénation des iodotyrosines :La MIT et la DIT libérées lors de la protéolyse ne quittent pas le follicule ; sous l’action d’une iodotyrosine désiodase (enzyme membranaire dont l’action est nulle sur les iodothyronines), elles subissent une déshalogénation et sont transformées en tyrosine et iodure. L’iodure passe dans la lumière du follicule pour servir à nouveau de substrat d’iodation.Plusieurs facteurs exogènes peuvent entraver la biosynthèse des hormones thyroïdiennes, entre autre l’iode administré à forte dose, les antithyroïdiens de synthèse, des thiocyanates et des perchlorates.
 Transport plasmatique des hormones thyroïdiennes :Les hormones thyroïdiennes déversées dans le sang capillaire périfolliculaire sont transportées pardes protéines plasmatiques spécifiques que sont : la thyroxine-binding globulin (TBG), la thyroxine-binding prealbumin (TBPA), l’albumine et certaines lipoprotéines. Leur fonction principale est le contrôle de la fraction libre des hormones. La TBG joue un rôle prédominant et possède une affinité élevée pour la T4. La TBPA ou transthyrétine joue un rôle essentiel dans le transport de la vitamine A ; elle n’apparaît comme élément fondamental dans la régulation de la concentration plasmatique de T4 qu’en cas d’absence de la TBG. Elle a une grande affinité avec la T3. L’albumine a une affinité faible pour la T4 et n’influence guère les taux circulants des hormones thyroïdiennes.
 Transformation tissulaire des hormones thyroïdiennes :La T4 et la T3 sont désiodées et désaminées dans de nombreux tissus notamment les reins et le foie. Ce dernier est le siège de processus de conjugaison et des autres étapes du catabolisme des hormones thyroïdiennes (HT). Une grande partie de la T3 plasmatique provient de la monodésiodation de la T4 qui aboutit à la formation d’une molécule de T3 et une de rT3 (T3-reverse) selon que l’atome d’iode soit en position 5 ou 5’. La T3 possède une intense activité biologique à l’inverse de la rT3 , de même qu’elle a une action plus rapide et plus puissante que la T4.
 Actions multiples des hormones thyroïdiennes :Effets des hormones thyroïdiennes sur le développement .Le développement implique deux phénomènes : un phénomène de maturation et un phénomène de croissance. Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle qualitatif essentiel dans le processus de différenciation et exercent un contrôle quantitatif dans diverses réactions enzymatiques. Elles interviennent donc dans la mise en route, au cours du développement, de programmes de maturation spécifiques à certains organes et à l’âge ainsi qu’à leur amplification. Une carence hormonale entraînera un retard de maturation épiphysaire à la naissance chez le fœtus ; un excès hormonal l’accélère. L’induction des facteurs de croissance, le développement du cerveau paraissent en relation directe avec l’état thyroïdien.Les rôles respectifs de l’hormone de croissance et des hormones thyroïdiennes dans le processus de maturation et de croissance osseuse sont intimement imbriqués. Les hormones thyroïdiennes favorisent la maturation du cartilage au niveau de l’épiphyse et le processus d’ossification.
 Effets des hormones thyroïdiennes sur le métabolisme
 Effets sur la consommation en oxygène, la production de chaleur et d’énergie Les HT régissent le métabolisme basal, stimulent la production d’énergie aussi bien au repos que durant l’exercice musculaire. Elles exercent un rôle permissif sur l’action calorigénique des catécholamines ; en effet, les animaux hypothyroïdiens exposés au froid meurent d’hypothermie malgré une production accrue de norépinephrine.
 Effets sur le métabolisme des protéines :Les HT stimulent la synthèse des protéines et accélèrent leur catabolisme. Leur carence provoque une diminution de la synthèse et de la dégradation des protéines.
 Effets sur le métabolisme des lipides :Les hormones thyroïdiennes activent la lipogenèse par l’induction de la synthèse d’enzymes lipogéniques (l’acétyl-CoA carboxylase, l’enzyme malique) ; elles stimulent la lipolyse et l’élévation du taux des acides gras libres par l’intermédiaire d’une augmentation du nombre des récepteurs β-adrénergiques induites par les HT. La carence en HT entraîne une élévation des taux sanguins de cholestérol et de LDL.
 Effets sur le métabolisme des glucides :Les HT augmentent l’absorption digestive du glucose expliquant l’accélération de la phase ascendante de la courbe d’hyperglycémie provoquée par voie orale chez les hyperthyroïdiens. Elles accroissent la glycogénolyse, la production hépatique du glucose, ainsi que la consommation par le muscle de glucose. Elles accroissent le nombre et la taille des îlots de Langherans et accélèrent le métabolisme de l’insuline. La réduction du coefficient d’assimilation glucidique chez les hypothyroïdiens peut révéler un diabète sucré infra clinique jusqu’à lors méconnu qui se traduira par une hyperglycémie modérée.
 Action viscérale des hormones thyroïdiennes :Les hormones thyroïdiennes apparaissent comme un véritable accélérateur métabolique del’organisme. Il existe une action directe stimulante de la triiodothyronine sur l’ensemble des récepteurs de type β (béta), phénomène qui semble expliquer la sensibilité du tissu cardiaque, musculaire, digestif et nerveux. Leur effet viscéral est répertorié dans le tableau suivant. Chez le fœtus et le nourrisson, elles jouent un rôle essentiel dans la maturation du système nerveux et l’apparition des points d’ossification.
 Mécanismes et aspects de la goitrigènes [33 ,49] :Le goitre est une augmentation du volume de la thyroïde. Il se définit selon des critères : Étiologiques : goitre congénital, par carence en iode, par des substances goitrigènes, troubles de l’hormonosynthèse. Épidémiologiques : goitre endémique ou sporadique Fonctionnels : goitre toxique, non toxique. Morphologique : diffus, nodulaire, colloïde, hyperplasique Classiquement on considère que le goitre résulte de la réduction du pouvoir de synthèse des hormones thyroïdiennes due soit :à l’insuffisance d’iode ;à la présence d’inhibiteurs ;à un déficit enzymatique ou à la destruction partielle du parenchyme.La TSH est alors sécrétée en plus grande quantité ; la sensibilité des cellules thyroïdiennes est accrue. La glande s’adapte par hypertrophie et hyperplasie de ses cellules entrainant son élargissement.

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Table des matières

Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
1. INTRODUCTION
2. GENERALITES
2.1. Les polyendocrinopathies
2.1.1 Rappels
2.1.2 Les maladies auto-immunes (MAI)
2.1.3 Les polyendocrinopathies auto-immunes (PEA)
2.1.4 Description clinique
2.1.5 Diabète des polyendocrinopathies auto-immunes
2.1.6 Etiopathogénie des dysthyroïdies auto-immunes et du diabète de type 1
2.2 Le diabète
2.2.1 Rappel anatomique et physiologique sur le pancréas
2.2.2 Classification du diabète (43, 44, 45)
2.2.3 Traitement
2.2.4 Les complications [34,42,46]
2.3 Le goitre
2.3.1 Rappels sur la thyroïde
2.3.3 Diagnostic clinique
2.3.4 Effets des troubles dus à la carence en iode
2.3.5 Les examens complémentaires
2.3.6 Les moyens thérapeutiques
3. METHODOLOGIE
3.1 Type d’étude et période d’enquête
3.2 Lieu de l’enquête
3.3 Les patients
3.3.1 Critères d’inclusion
3.3.2 Critères de non inclusion
3.4 Méthodes
3.4.1 Variables cliniques
3.4.2 Variables para cliniques
3.5 Analyse des données
3.6 Considération éthique
4. RESULTATS GLOBAUX 
4.1. Données socio démographiques
4.2. Clinique
4.3. Examens complémentaires
4.4. Diagnostic définitif
4.5. Complications
4.6. Traitement
5. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
5.1 Limites
5.2 Résultats
5.2.1 Epidémiologie
5.2.2 Clinique
5.2.3 Examens complémentaires
5.2.4 Diagnostic
5.2.5 Traitement
5.2.6 Complications
6. CONCLUSION
7. RECOMMANDATIONS
8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
9. ANNEXES
9.1 Fiche signalétique
9.2 Fiche d’enquête
9.3 SERMENT D`HIPPOCRATE

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