Aspects cliniques, biologiques, thérapeutiques et retentissement électrocardiographique du paludisme à Plasmodium falciparum

Background

  Le paludisme à Plasmodium falciparum reste toujours endémique dans le monde (figure n°1) avec environ 219 millions de cas en 2017 et particulièrement en Afrique, qui à elle seule compte 200 millions de cas. Il est toujours grevé d’une importante mortalité, avec environ 435 000 décès en 2017 dont 93% en Afrique (1). Les populations occidentales, coopérants et militaires notamment, restent exposées au risque de neuro-paludisme et de décès liés à cette parasitose (2,3). Les médecins travaillant en zone intertropicale africaine sont confrontés aux problèmes de la chimio-prophylaxie d’une part et de la prise en charge des accès palustres d’autre part (4,5 ; figure n°2). Lors d’un accès palustre simple, le traitement de référence est depuis 2010 en première intention une Combinaison Thérapeutique à base de dérivés d’Artémisinine (CTA) (6,7,8). En opération extérieure (OPEX) la prise en charge d’un paludisme simple est dictée par les recommandations de la Société Française de Médecine d’Armée (SFMA). Ces dernières conseillent l’utilisation en premier choix de lapipérquine-arténimol (Eurartesim®) et de réaliser en systématique un électrocardiogramme (ECG) en pré-, per- et post-thérapeutique pour les risques rythmiques liés à l’allongement potentiel du QT (9). En pratique, sur les théâtres d’opérations extérieures ces recommandations limitent l’utilisation de l’Eurartésim® par les médecins militaires, aux dépends de l’association atovaquone-proguanil (Malarone®) qui n’est recommandé qu’en deuxième intention, mais d’utilisation moins contraignante (10). Pourtant un allongement du QT à risque rythmique avec un CTA parait rare. De plus aucun retentissement à type de troubles du rythme n’a été retrouvé dans les différents articles à notre connaissance (11-16).

Étude et population

   Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique concernant tous les patients pris en charge au PSU de N’Djamena entre le 31 août et le 03 novembre 2017 pour paludisme à Plasmodium falciparum. Le PSU regroupe sous une même structure « en dur » le Rôle 1 (infirmerie avec 4 équipes médicales, 1 secteur hospitalisation avec 12 lits) et le Rôle 2 (service chirurgical avec 2 chirurgiens et un anesthésiste-réanimateur, 2 blocs opératoires et 1 réanimation avec 6 lits). Il se trouve sur le Camp militaire (Camp Kosseï) situé au niveau de la Base Aérienne 172 de N’Djamena. Il assure le soutien médical du Camp comportant environ 900 militaires Français, 50 contractuels civils Français, 15 militaires américains et 250 personnels civils Tchadiens (PCT) travaillant au profit de la « Force Barkhane », ainsi que la prise en charge médico-chirurgicale des malades et blessés du « fuseau Est » de la bande Sahélo-Saharienne (BSS) où est engagée la « Force Barkhane ». Une activité d’aide médicale gratuite à la population locale est également réalisée. Environ 50 consultations médicales et 6 interventions chirurgicales sont quotidiennement réalisées. Cent dix-sept patients ont été suivis : 5 métropolitains (dont 2 militaires français) et 112 tchadiens (dont 3 militaires tchadiens et 52 PCT). Parmi eux, 113 ont bénéficié d’une CTA (2 ont reçu de la quinine IV et 2 autres de la Malarone®) ; 104 ont pu avoir un suivi clinique et ECG complet ; 8 d’entre eux (exclusivement des locaux non-PCT) ne se sont pas présentés à la consultation de suivi, et l’ECG post-traitement n’a pas pu être effectué sur un enfant agité. Nous avons étudié la population ayant reçu effectivement une CTA et ayant eu un suivi clinique, biologique (complet pour la majorité d’entre eux) et exclusivement ceux ayant eu un ECG avant traitement et un ECG après traitement. La population finale comprend donc 104 patients (figure n°5). Les prélèvements sanguins et les ECG réalisés font partie de la pratique courante de la prise à charge de l’accès palustre à P. falciparum. Tous les patients (ou parents de mineur) avaient donné leur accord oral pour analyse anonymée a posteriori des données de leur dossier clinique. Nous avons eu l’accord de la Commission de Validation des Études Cliniques de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Sainte Anne (IRB 00011873) pour réaliser l’étude.

Examens clinique et biologiques

   L’interrogatoire recherchait les antécédents de paludisme, la durée de la symptomatologie, la prise d’une chimio-prophylaxie. L’examen clinique comprenait le recueil de la température, la mesure du poids, la prise de la tension artérielle, un examen digestif, neurologique, pulmonaire et cardiovasculaire. Chez tous les patients était prescrit un bilan biologique avant traitement (le jour même) et après la dernière prise d’antipaludéen. Il comportait : une biologie standard (avec notamment NFS, plaquettes, ionogramme sanguin, fonctions rénales et hépatiques, CRP), et un frottis à la recherche de trophozoïtes. Il n’était  pas possible techniquement de réaliser d’hémoculture.

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Table des matières

Travail de thèse
Résumé 
Background 
Introduction 
Matériel et Méthode 
Résultats 
Discussion 
Limites de l’étude 
Conclusion 
Bibliographie 
Données Patients 
Serment d’Hippocrate

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