AQUACULTURE EN CAGES FLOTTANTES

AQUACULTURE EN CAGES FLOTTANTES

Projet de développement de l’aquaculture au Niger

Le projet de développement de l’aquaculture est implanté le long du fleuve Niger dans la région située entre Tillabéry et Kollo (Figure 4). Le fleuve Niger, deuxième grand cours d’eau d’Afrique après le Nil, a une longueur de 4200 km. Il prend sa source à 850 m d’altitude dans le Fouta Djalon en Guinée, traverse le Mali, le Niger, le Bénin et se jette dans le Golfe de Guinée au Nigeria. Il est décomposé dans son parcours en quatre grandes parties: le cours supérieur, le Delta central, le cours moyen et le cours inférieur. C’est dans la portion «moyen Niger», considérée comme l’exutoire du Delta central et qui traverse le pays sur 550 km que le projet s’est implanté. Dans cette zone, les principales activités pratiquées par les populations rurales sont la pêche et la riziculture. Le projet de développement de l’aquaculture a démarré ses activités à partir de 1982 par la première phase dite phase pilote qui a permis de définir les bases biotechniques de la production d’Oreochromis niloticus en cages flottantes dans le fleuve Niger au Niger. Ces normes sont fondées sur une technique d’élevage par classes d’âge séparées composée de trois étapes successives: alevinage, prégrossissement et grossissement. La production d’alevins est réalisée en étangs sur la station de Sona, située à environ 85 km de Niamey (Figure 4) et qui est centrale par rapport aux sites de grossissement. Cette station est composée de 34 étangs de 350 m² chacun. La deuxième phase du projet est intervenue à partir de 1986 afin de vulgariser auprès des pêcheurs, les différentes techniques de production de poissons en cages notamment, le prégrossissement et le grossissement, la production d’alevins étant assurée par le projet. L’objectif est aussi de toucher des artisans et opérateurs privés intéressés et prêts à investir dans le secteur, à l’échelle de petites et moyennes entreprises (PME). Pour cela, il a été prévu de créer 3 sites aquacoles (Tillabéry, Farié et Boubon) composés chacun de 10 familles de pisciculteurs artisans, 2 PME (Kogoungou et Youri) et une station de recherche piscicole en vue d’accompagner le développement de l’activité. A la fin de cette phase, les sites de piscicultures artisanales (exceptionnellement 20 familles à Farié) et les PME prévus ont été installées (Figure 4) mais la construction de la station de recherche a été reportée à la troisième phase. La troisième phase initiée à partir de 1992, a pour objectif principal d’accompagner le développement de la pisciculture en cages vers une filière autonome et économiquement viable par la privatisation de l’ensemble de ses maillons. Ainsi, une organisation de droit privé dénommée association des aquaculteurs (ADA), regroupant l’ensemble des acteurs de l’élevage du tilapia en cages, a été créée. Sa mission est de reprendre les différentes activités du projet avec l’appui d’une cellule légère mise en place à cet effet. A la fin de cette phase, la station de recherche piscicole a finalement été créée mais, la filière n’a pas pu montrer son autonomie aux plans technique et financier. Il faut cependant noter que cette filière a été créée dans un contexte politicoéconomique difficile.

Contraintes d’ordre zootechnique

La technique de production d’alevins adoptée est basée sur des récoltes espacées dont la première intervient 45 jours après l’introduction des géniteurs en étangs puis les autres tous les 15 jours au moins jusqu’à la quatrième pêche. Ainsi, les intervalles de temps avant la première pêche et entre celle-ci et les autres sont relativement longs. Ils sont suffisants pour favoriser une large dispersion de tailles d’alevins liée à la présence d’individus d’âges différents. Or, l’hétérogénéité de tailles au sein des lots d’alevins provoque le développement du cannibalisme ( Alhassane et al., 1997) Les alevins ainsi récoltés (0,5-1 g) sont élevés jusqu’à 25-30 g stade à partir duquel, les mâles sont séparés des femelles par sexage manuel. Les femelles qui représentent généralement 52% du nombre total d’alevins produits, sont éliminées en raison de leur faible croissance (Lazard, 1990). Cette technique conduit donc à la perte d’une partie de la production et par conséquent, à la sous valorisation des infrastructures d’élevage et d’aliment utilisé par les juvéniles des femelles avant sexage. En plus, elle reste entachée d’erreurs de diagnostic du sexe estimées entre 5 et 10% (Lazard, 1986). Sa mise en œuvre exige de pêcher et de manipuler systématiquement tous les poissons mais également d’utiliser une main d’œuvre qualifiée et nombreuse. Par ailleurs, le niveau de récupération des mâles après sexage reste très faible chez de nombreux pisciculteurs. Le sexe mâle est souvent déterminé au hasard à partir des caractères externes sans trop se préoccuper du critère fondamental qui est la forme de la papille génitale. Ainsi, les pisciculteurs rejettent dans le groupe des femelles tous les animaux dont l’identification du sexe pose problème (Mikolasek et al., 1997a). De plus l’erreur de sexage conduit à la présence de femelles dans les cages de mâles, ce qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance de ces derniers.

Matières en suspension

La saison des pluies est marquée par des précipitations irrégulières et parfois très abondantes lorsqu’elles arrivent. Ces précipitations entraînent les ruissellements qui charrient dans les eaux de surface, des éléments arrachés des versants. Les eaux de surface deviennent très chargées de matières en suspension de juillet à août soit pendant deux mois dans l’année. Comme les versants du fleuve Niger sont constitués essentiellement de roches latéritiques, l’eau chargée prend une couleur rougeâtre appelée localement «eau rouge». Dans cette eau, les taux de matières en suspension totales peuvent atteindre 15 à 25 fois leur niveau habituel (Alhassane, données non publiées). Or, à ces taux élevés, elles réduisent la transparence de l’eau mesurée au disque de Secchi à quelques cm et les branchies des poissons ont tendance à se colmater ce qui aboutit à une diminution apparente de l’appétit. Durant les eaux rouges, la ration alimentaire distribuée est réduite de 75 à 100% par rapport à la normale afin de limiter les pertes en aliment. Ces réductions de consommation se traduisent chez les poissons par des baisses de croissance et des allongements dans la durée du cycle d’élevage. L’arrivée des eaux rouges provoque également la dégradation des indices de conversion alimentaire. Compte tenu de l’importance du poste aliment (50% des charges d’exploitation), la détérioration de 0,5 point de cet indice se traduit chez les producteurs par une réduction du niveau de revenu de l’ordre de 30% (Mikolasek et al.,1997b). Les périodes véritablement favorables à l’élevage d’Oreochromis niloticus en cages flottantes au Niger vont de mars à mai et de septembre à novembre soit 5 à 6 mois par an. La conduite d’une telle activité exige une gestion rationnelle de la qualité de l’eau et une parfaite maîtrise des techniques de production. Cela n’est possible que dans le cadre d’un savoir-faire qui permet d’adapter les rations distribuées aux variations des conditions du milieu afin de prévenir les risques de pertes en aliments et en poissons. L’étude socio-économique réalisée par l’ADA en 1995 a montré que les capacités d’un producteur à obtenir de meilleurs résultats sont étroitement liées au niveau d’alphabétisation nécessaire pour lui permettre de s’approprier des normes technicoéconomiques de l’activité en fonction des conditions du milieu d’élevage. Or, les pisciculteurs artisanaux sont encore dans leur majorité mal alphabétisés.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
I AQUACULTURE EN CAGES FLOTTANTES SUR LE FLEUVE NIGER ET BIOLOGIE
D’OREOCHROMIS NILOTICUS
11 – Contexte de mise en place de la filière aquacole
111 – Généralités sur le Niger
112 – Projet de développement de l’aquaculture
113 – Contraintes d’ordre zootechnique
114 – Contraintes d’ordre écologique
115 – Contraintes d’ordre économique et politique
12 – Présentation de l’espèce
121 – Systématique
122 – Répartition géographique et Importance dans le monde
123 – Exigences écologiques
13 – Reproduction d’Oreochromis niloticus
131 – Caractéristiques
132 – Contrôle de la reproduction
133 – Contrôle externe
134 – Contrôle interne
14- Croissance d’Oreochromis niloticus
141 – Généralités
142 – Interactions entre la reproduction et la croissance
II MATERIEL ET METHODES
21- Site expérimental
211 – Aquariums
212 – Etangs
213 – Cages flottantes
214 – Hapas
22 – Matériel biologique
221 – Production d’alevins d’âge connu
222 – Production d’alevins de 10 mg
223 – Production de fingerlings en étangs
224 – Production et préparation des géniteurs en cages
23 – Alimentation
231 – Préparation de l’aliment «hormoné»
232 – Conduite de l’alimentation
24 – Les sexages
241 – Sexage manuel
242 – Sexage précoce
25 – Mesure et traitement des données
251 – Paramètres physico-chimiques de l’eau d’élevage
252 – Paramètres zootechniques
253 – Traitements statistiques III OPTIMISATION DE LA PRODUCTION D’ALEVINS EN ETANGS
31- Effets de l’augmentation des fréquences de pêches sur la production d’alevins
311 – Introduction
312 – Protocole expérimental
313 – Résultats
314 – Discussion
32 – Caractéristiques de la technique de récolte continue
321 – Importance de la superficie d’étangs sur la production
322 – Effet de la durée du cycle sur la production
323 – Analyse des conséquences de la dispersion des tailles d’alevins sur la production
33 – Conclusion partielle
IV OPTIMISATION DE LA CROISSANCE PAR LE CONTROLE DE LA REPRODUCTION
41- Différence de croissance entre mâles et femelles
411 – Effets de l’élevage en cages flottantes
412 – Effets de la vitesse du courant
413 –Effet du comportement social sur la croissance
42 – Sensibilité de la souche aux traitements d’inversion du sexe
421 – Traitements hormonaux
422 – Thermosensibilité
43 – Conclusion partielle sur l’optimisation de la croissance
V TESTS EN VRAIE GRANDEUR DES RESULTATS EXPERIMENTAUX
51- Introduction
52 – Analyse comparée du coût de production d’alevins de 0,5-1 g issus
des deux techniques de récolte
521 – Introduction
522 – Phase de pré-grossissement complémentaire de 10 mg à 0,5-1g
523 – Prix de revient de l’alevin «des deux sexes»
53 – Analyse du coût de production des alevins monosexes mâles
531 – Introduction
532 – Efficacité en vraie grandeur de la technique d’inversion hormonale du sexe
533 – Prix de revient de l’alevin inversé de 0,5-1 g
54 – Analyse du coût de production des femelles d’un poids de l’ordre de 140 g
541 – Introduction
542 – Performances zootechniques de l’élevage des femelles
543 – Aspects économiques de la production des femelles
544 – Discussion et conclusion
55 – Evaluation économique d’un itinéraire technique de production de poissons
marchands
551 – Introduction
552 – Détermination des éléments des coûts de production
553 – Approche comparée du prix de revient des poissons marchands
554 – Discussion et conclusion
56 – Conclusion partielle sur le test en vraie grandeur des résultats expérimentaux
VI CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
LISTES DES FIGURES ET DES TABLEAUX
RESUME ET MOTS CLES

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