Appui des ong au developpement local en basse casamance

Au Sénégal, le développement local est accompagné par le processus décentralisation. La décentralisation est considérée comme un levier du développement local dans la mesure où elle est le meilleur cadre pour faire le développement. La décentralisation constitue en effet le cadre juridique, humain, et financier qui doit régir le développent local En effet, après la colonisation, les jeunes Etats africains, parmi lesquels le Sénégal, ont la plupart poursuivi les politiques mises en place par les colons. Mais les limites de ces dernières ont entrainé en Afrique une crise profonde notée dans plusieurs secteurs (économie, finance ; etc.). Il s’agit pour la majeure partie de politiques productivistes qui privilégiaient l’augmentation de la production et le développement des cultures de rentes, au plan . Au plan administratif, elles étaient marquées par une application de la part des dirigeants d’un centralisme du pouvoir sur tous les domaines du développement, Dans le but de renforcer leur autorité et leur pouvoir d’intervention.

Ces politiques de développement ont été mises en œuvre durant les années 1960. Elles ont été anéanties par plusieurs facteurs. Ainsi la dégradation des sols suite à la sécheresse qui a touchée la majeure partie des Etats de l’Afrique Occidentale française (A.O.F) dans les années 1970. Cette situation a provoqué la baisse de la production contraignant plusieurs producteurs à se désengager avec la chute des cours des matières premiers au niveau mondial. Il y a aussi les limites d’un système de gouvernance à la verticale avec des mesures qui s’appliquent sans tenir compte réellement des différentes réalités locales.

C’est à partir de ce moment que de nouvelles mesures ont été pensées déclenchant ainsi un processus de décentralisation qui s’est élargie au Sénégal en 1972 avec la création des communautés rurales. Le Sénégal s’est lancé dans un processus de décentralisation qui vise le transfert de compétences du pouvoir central aux collectivités locales. L’Etat se désengage de plusieurs domaines importants dans la vie des populations qui vont laisser leur avenir entre les mains de leurs autorités locales qu’elles élisent elles-mêmes. Ces élus locaux (maire, conseillés, président du conseil rural) sont chargés de diriger les politiques de développement de leur localité. Ils sont aidés dans leurs missions par l’Etat qui apporte une subvention annuelle. En dehors de l’Etat, les collectivités locales sont libres d’avoir des partenaires extérieurs par le biais de partenariats ou de jumelage avec d’autres collectivités locales. Il y a aussi d’autres structures externes dites partenaires au développement parmi lesquelles on a les Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui de plus en plus apporte leurs appuis à ces communautés. Les ONG sont des organes autonomes qui apportent leurs aides volontiers et accompagnent les collectivités locales dans leurs processus de développement. Au Sénégal, on note depuis ces dernières années une implication massive d’ONG dans le développement de la plupart des collectivités locales. Cela est du en grande partie par la dégradation des conditions de vie des populations et des lacunes souvent notées dans la gestion de ces collectivités par les dirigeants. Il faut noter que les élus locaux n’ont pas parfois l’expertise pour mieux gérer ces collectivités  .

Contexte et justification

Contexte 

Le développement doit être d’une importance capitale pour tout dirigeant, notamment ceux des pays du tiers monde. La majeure partie de ces derniers, parmi lesquels des pays africains ont, dans cette logique de développement, poursuit les politiques de développement héritées de la colonisation. Ces politiques mises en œuvre durant les années 1960, étaient productivistes. Elles privilégiaient l’augmentation de la production et le développement des cultures commerciales comme le riz, l’arachide, le coton, etc. Elles étaient aussi marquées par un centralisme du pouvoir sur tous les plans (administration, finance, économique…).

Malheureusement, ces politiques ont très tôt montré leurs limites face à plusieurs facteurs parmi lesquels des facteurs naturels marqués par la dégradation des sols suite à la grande sécheresse qui a frappé dans les années 1970 la plupart des pays du sahel. Mais aussi par les limites d’un système de gouverner à la verticale avec des mesures qui s’appliquent sans tenir compte réellement des différentes réalités locales.

Les limites de ces différentes politiques ont davantage plongé l’Afrique dans une crise sans précédent notée dans plusieurs secteurs. « A l’analyse, la crise qui frappe nos pays trouve ces racines dans la dynamique d’un tourné vers la recherche sans cesse du profit plutôt que vers le bien-être des model économique communautés ». La situation consécutives à ces différents facteurs, a cependant eu des répercussions négatives sur les économies de la plupart des pays du tiers monde notamment ceux du sahel. Et pour cela, des mesures d’accompagnement ont été adoptées.

Ce qui fait que dans un pays comme le Sénégal, pour pallier ces manquements, les différentes politiques d’aménagement du territoire ont été modifiées et réorientées. Désormais, il ne s’agit plus d’envisager seulement une meilleure répartition spatiale des populations et des activités dans un contexte de croissance. Mais il s’agit plutôt d’organiser l’intervention publique de sorte qu’elle puisse provoquer un certain niveau de développement économique et social.

C’est ainsi que le Sénégal s’est inscrit dans un processus de décentralisation qui vise le transfert de compétences du pouvoir central aux collectivités locales. Cette dynamique a traduit la volonté du gouvernement sénégalais de conférer à la population locale une pleine capacité d’action et de décision.

On assiste ainsi à un retour vers les acteurs de base donnant ainsi naissance à un nouveau concept : le « développement local ». « A l’évidence, cette approche de développement connait des limites. N’est-il donc pas temps d’explorée l’approche participative ou approche BOTTOM-UP  ? (…) Quel type de développement pour l’Afrique ?» Le développement local contribue ainsi à l’expérimentation de pratiques, de modes relationnels, de valeurs susceptibles de favoriser la démocratie locale et l’appropriation de la décentralisation par les populations. Le développement local a suscité un certain espoir au sein des populations locales. Désormais, les élus locaux, portés au pouvoir par les populations locales, sont les premiers responsables du développement de leur localité.

En effet, au Sénégal, l’évolution institutionnelle en matière de décentralisation remonte à l’époque coloniale avec la mise en place de quatre communes  (Saint Louis, Gorée, Dakar et Rufisque). En 1972 une étape importante est franchie avec la création des communes rurales. Mais la réforme la plus importante est celle de 1996 avec loi la 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales . Cette loi permet l’émergence de collectivités territoriales (la régionalisation). La décentralisation se définit comme un levier qui favorise une meilleure répartition des ressources dans un territoire. Cette démarche politique est également une stratégie de lutte contre la pauvreté, et un moyen conséquent de réduire les inégalités économiques et sociales .

Dans ce sens, l’Etat ne peut pas être le seul acteur dans les politiques d’aménagement du territoire. Les collectivités locales (régions, communes et communautés rurales), les populations, les partenaires au développement (ONG, organisation internationaux, etc.) et les organismes déconcentrés de l’Etat, vont davantage s’impliquer dans la gestion du territoire avec une nouvelle conception des politiques de développement qui est le développement local.

Ainsi, dans la commune de Thionck-essyl, l’accès aux services sociaux de base occupe une place importante dans les préoccupations des autorités locales. La commune présente un certain nombre d’opportunités de développement. Elle a une pluviométrie assez importante, qui varie entre 1000 et 1500 selon les années ; elle a une ouverture fluviale ; elle a aussi un relief quasi monotone avec des sols fertiles propices à l’agriculture, une grande forêt etc. A cote de toutes ces opportunités, la commune de Thionck-essyl fait face à de nombreux défis. Parmi les contraintes majeures, nous pouvons noter :

– l’enclavement de la commune, comme d’ailleurs toute la basse Casamance qui est séparée du reste du pays par la république de Gambie, ne facilitant pas le trafic et l’écoulement des produits vers les autres régions du pays. Il faut signaler que la région ou encore la commune est un grand producteur de fruits comme les agrumes et les mangues mais aussi du riz, du mil, etc. Mais l’évacuation de ces produits continue d’assommer les producteurs.
– le conflit armé qui sévit au sud du pays constitue un frein de développement pour la région et surtout pour la commune. A titre d’exemple, le 24 décembre 1997, Acas (action en Casamance) avait été amenée, compte tenu de l’ampleur de la crise politico-militaire de Casamance de suspendre toutes ces activités en dehors de la ville de Ziguinchor. Une timide reprise des activités a été amorcé vers mi-février 1998. Par la suite de périodes de troubles et d’accalmies se sont succédées de manière imprévisible. C’est sous ce climat qu’Acas a eu à mener tant bien que mal ses activités, avec l’appui des organisations de base (CIVDD, CVDD). Cette situation a aussi entrainé un départ massif des populations notamment les jeunes vers la capitale régionale ou nationale fuyant ainsi les combats. Le départ de ces deniers, qui grâce à leur rôle qu’ils jouaient dans le développement surtout l’agriculture, qui constitue l’activité principale de la commune, a eu des impacts négatives dans la production agricole.

Des efforts sont consentis pour apporter des réponses à ces problèmes par les autorités et les populations locales. A cet effet, la commune de Thionck-Essyl est caractérisée par un manque criard de financement pour faire face à ces défis. Ses ressources financières sont constituées pour l’essentiel de recettes tirées des taxes communales. Mais aussi et surtout des apports de l’Etat. L’Etat intervient à travers le Fonds de dotation à la décentralisation (FDD) et le Fonds d’équipement des collectivités locales (FECL) allouée dans le cadre du programme national de développement local (PNDL). Elles sont accompagnées dans leurs taches par plusieurs ONG qui interviennent dans divers domaines de développement social et économique. C’est ainsi que « les ONG ont beaucoup de défis à relever et travaillent en collaboration avec ou en complémentarité avec les autres partenaires, un cadre de partenariat est nécessaire ainsi qu’un réaménagement institutionnel car si les institutions intergouvernementales doivent se référer aux gouvernements avant de coopérer avec les ONG, la collaboration ONG-gouvernement devient un préalable. Si pour la plupart des ONG les aptitudes à communiquer et à faire exprimer les communautés de base existent, il reste ce pendant plusieurs écueils ».

L’appui des ONG au développement à la commune de Thionck-Essyl serait donc pertinent dans une mesure où il impliquerait tous les domaines liés aux services sociaux de base. En d’autres termes, si les ONG appuient les acteurs locaux et les populations en mettant l’accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux des populations (santé éducation eau…). L’idée du développement local est qu’il doit être un processus endogène. Comme le démontre la théorie lancée dans les années 1950 par John Friedmann et Walter Stohr  : cette théorie met un accent particulier sur l’approche volontariste et par le bas, privilégiant les ressources locales, les valeurs culturelles, et les recours à de modalités coopératives c’est-à-dire que les populations doivent être plus étroitement associées aux projets de développement. Leur participation est encouragée par les ONG qui sont de plus en plus impliquées sur le terrain .

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : HISTORIQUE DE LA COMMUNE
CHAPITRE II : DIAGNOSTIC TERRITORIAL DE LA COMMUNE
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : LES ACTEURS INSTITUTIONNELS
CHAPITRE II : DYNAMIQUE ORGANISATIONNELLE
CHAPITRE III : L’APPUI DES ONG
TROSIEME PARTIE
CHAPITRE I : L’IMPLICATION DES ONG DANS LA REALISATIONS DE CERTAINS PROJETS
Chapitre II : CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
CONCLUSION

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