Approches psychanalytique et psychologique de la santé mentale

Approches psychanalytique et psychologique de la santé mentale 

Issues des anciens, deux avenues sont proposées au 20e siècle à l’individu en quête de bonheur. L’une psychanalytique soutient les plaisirs de la vie et l’autre psychologique préconise l’adaptation à la souffrance. En d’autres mots, soit l’individu fait le choix du bonheur en orientant sa vie selon ses désirs et ses aspirations, soit il s’ajuste aux aléas de la vie en rapprochant ses désirs de ses moyens et en acceptant la souffrance dans une dynamique de changements.

Ces deux avenues cherchent à maintenir le bien-être en santé mentale, par la satisfaction des désirs ou des besoins, par la théorie de la conservation des ressources humaines. La psychologie est la première discipline qui s’est intéressée à la santé mentale dans le monde du travail, pour comprendre le mal-être psychique des travailleurs en quête de bonheur, par une approche scientifique. Elle explore les troubles psychologiques, à travers le stress et l’épuisement professionnel et plus récemment la douleur chronique et la violence. De même dans les études en santé au travail et dans les enquêtes en santé publique, l’approche de la maladie mentale est souvent centrée sur celle du stress, voire de la détresse et de la dépression, sans perspective globale des éléments constituant la souffrance qui signe tous les troubles de la santé mentale.

La santé mentale maintenue par la satisfaction des désirs ou des besoins,
la conservation des ressources 

À l’origine de l’approche psychanalytique de la santé mentale, le neurologue autrichien Freud étudia le psychisme et le mécanisme de l’inconscient chez les individus ayant des troubles de l’humeur, à risque de dépression (Freud, 1915, 1968). Il proposa une « théorie des pulsions» qui décrivit le principe de plaisir et de déplaisir (Freud, 1920, 1968). Au même moment, une psychologie dite positive commença à se définir en tant qu’approche scientifique du fonctionnement humain, c’est à dire des conditions et des processus qui contribuent au bien-être: relation d’empathie favorable à une approche centrée sur la personne en voie de changements (Thome, 1994), motivation et satisfaction des besoins (Maslow, 1943) en s’appuyant sur les ressources de la personne (Hobfoll, 1989) .

En psychologie, « la théorie de la motivation» de l’américain Maslow s’appuya sur la satisfaction des besoins (Maslow, 1943), pour garantir la qualité de la vie. Un modèle connu sous le nom de pyramide de Maslow proposa un ordre hiérarchique de besoins à satisfaire: fondamentaux (manger, dormir, respirer) et de sécurité (paix, argent) à satisfaire, d’appartenance (relation d’équipe, avec des amis, en amour), d’estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres) et de réalisation de soi selon ses propres valeurs (projets, connaissances et créations). L’importance était accordée à la perception de la situation par l’individu et à ses ressources physiques, sociales et psychologiques, pour s’adapter positivement à son milieu (Maslow, 1968).

De nombreux travaux scientifiques se sont inspirés de cette théorie de la motivation reposant sur le modèle des besoins à satisfaire, pour étudier la performance et la qualité de la vie au travail. Par exemple, un psychologue américain s’appuya sur la psychologie du deuil et sur la théorie de la motivation, pour comprendre les réactions psychoémotionnelle de l’individu face à une perte (Hobfoll, 1989). Il décrivit l’élaboration psychique nécessaire pour s’adapter aux changements et modélisa les comportements émotionnels face au stress, en tenant compte du rôle de l’identité, de la représentation de soi et des habitudes de vie reconnues dans le processus de deuil. Sa théorie de « la conservation des ressources » supposa que les individus s’ efforcent de conserver, de protéger et de construire leurs ressources et qu’ils se sentent menacés lors de la perte potentielle ou réelle de ces ressources (Hobfoll, 1989). Son échelle d’évaluation des ressources permet de prédire que la perte de ressources induit des troubles de la santé mentale. Notamment, il expliqua que la lutte contre le stress demande plus de ressources personnelles (optimisme; dynamisme) que de ressources matérielles (Hobfoll, 1989; Hobfoll & Freedy, 1993).

Le stress participe à la souffrance 

En psychologie, le stress est le principal élément étudié en prévention des troubles de la santé mentale au travail. C’est en s’ appuyant sur la physiologie du stress, que des modèles et des questionnaires ont été élaborés pour documenter le processus du stress, des facteurs déterminant aux stratégies d’ adaptation et de gestion du stress, aux stratégies dissociatives en cas de stress intense et même au présentéisme et à la dépression professionnelle en cas de stress chronique.

Concept de stress et syndrome général d’adaptation. En précurseur, le physiologiste américain Cannon démontra que la conservation des espèces dépendait de leurs réactions face au danger (Cannon, 1939). Il observa des comportements de lutte ou de fuite en situation d’urgence, variables selon l’apprentissage et l’ environnement. Dès 1936, l’ endocrinologue Selye commença à étudier au Québec les modifications de l’organisme (Selye, 1936) dans les situations dites menaçantes pour son intégrité (Selye 1950), l’amenant à élaborer un « concept de stress» (Selye, 1956). Il supposait que l’organisme peut répondre d’une manière non spécifique à des stimuli sensitifs ou sensoriels, afin de maintenir son équilibre interne et de s’adapter aux contraintes de l’environnement (Selye, 1974). Il décrivit un « syndrome général d’adaptation» où le stress est décrit comme un réflexe de protection de l’organisme humain, se déroulant à travers un processus neurophysiologique en trois phases. La phase d’alarme survient en réaction à un agent menaçant qui génère des émotions primaires (peur, colère) et induit des comportements de lutte et de fuite. La phase de résistance ou d’adaptation résulte de compensations et de recherche de moyens de défense. La phase d’épuisement de l’organisme ou de rétablissement s’avère être l’aboutissement du processus de stress, variable selon l’efficacité des ressources individuelles. Le modèle de stress de Selye tenait compte des facteurs déterminants du stress, tels que les conditions de la vie et les caractéristiques individuelles, les perceptions qu’a l’individu de son environnement et son évaluation de la situation à risque de le perturber (Selye, 1976).

Ces mécanismes physiologiques du stress interpelèrent aUSSI des chercheurs européens. Le neurobiologiste français Laborit étudia les réactions biocomportementales à la phase d’alarme du processus de stress, c’est-à-dire les comportements réflexes de lutte et de fuite, commandés par la peur. Il fit l’éloge de la fuite (Laborit, 1976) et décrivit un troisième comportement issu de « l’inhibition de l’action» chez des individus sidérés (immobilisme) et pouvant induire des pathologies graves (Laborit, 1980). Il affirma que l’épuisement de l’organisme était inévitable dans la dernière phase du processus de stress chez des individus isolés ou soumis à des stimuli répétés ou excessifs (Laborit, 1987). Plus récemment, le médecin belge Fradin s’intéressa aux réactions neurocomportementales de la phase d’alarme du syndrome de stress, en reliant les comportements de lutte à l’agressivité, de fuite à l’anxiété, de sidération à la tristesse et l’état de stress chronique à la souffrance (Fradin, 1990, 2009) .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction 
Problématique 
1 . la complexité de la souffrance, vue à travers ses définitions
2 la complexité du phénomène de la souffrance, vue à travers la recherche
3 le contexte québécois dans le secteur de la santé : pénurie financière et humaine à
risque de troubles de la santé mentale
4 le contexte de travail en Abitibi-Témiscamingue : région dite éloignée et de colonisation récente habituée à la souffrance
5 l’urgence d’intervenir sur la souffrance des soignants en Abitibi-Témiscamingue, face à un absentéisme croissant et au présentéisme naissant
Objectifs de l’étude 
Revue de la littérature 
1 Approches philosophique et sociologique de la souffrance humaine
2 Approches psychanalytique et psychologique de la santé mentale
2.1 la santé mentale maintenue par la satisfaction des désirs ou des besoins, la
conservation des ressources
2.2 le stress participe à la souffrance
2.3 l’épuisement professionnel participe à la souffrance
2.4 la douleur chronique participe à la souffrance
2.5 la violence participe à la souffrance au travail
3 Approche psychodynamique de la souffrance au travail
3.1 De la santé mentale à la souffrance au travail à définir
3.2 De la thèse de la normalité en santé au concept de souffrance au travail, à la base de la psychodynamique du travail.
3.3 Du concept de normalité en santé au travail au concept de normalité souffrante en psychodynamique du travail
3.4 Quelques principes dégagés des études en psychodynamique du travail
3.5 Combinaison des approches psychologique et psychodynamique de la souffrance au travail
3.6 Approche physiologique de la souffrance à considérer
4 Approches psychosociales des troubles de la santé mentale: pistes de solutions
4.1 Une approche multidimensionnelle basée sur le stress au travail, précurseur de
l’épuisement et de la détresse, contribuant à la souffrance
4.2 Une approche multidisciplinaire/pluridisciplinaire de la santé mentale des
infirmières, intégrant stress, détresse et violence, contribuant à la souffrance
4.3 Une enquête sur les effets des conditions de travail sur la santé mentale des
québécois, intégrant stress, détresse, violence, dépression et douleur
4.4 Une approche pluridisciplinaire sur les effets de changements en soins de fin de
vie sur le bien-être des infirmières, du stress à la souffrance éthique
5 Modèles ergonomiques en santé au travail et points de méthodologie
5.1 L’évolution du modèle ergonomique centré sur l’activité et la personne au travail,
en prévention des troubles de la santé des travailleurs
5.2 La méthodologie particulière de la recherche intervention en ergonomie au service de ses objectifs
6 Approche ergonomique exploratoire de la souffrance des soignants, en préliminaire à cette étude doctorale
6.1 La méthodologie et les résultats généraux sur les difficultés des soignants, retenus pour l’étude doctorale
6.2 La méthodologie et les résultats préliminaires sur la souffrance des soignants .

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *