Approche sociolinguistique de l’usage du français langue première

Approche sociolinguistique de l’usage du français langue première

Méthodologie de la recherche 

Afin de mener à bien notre travail et pour pouvoir atteindre les objectifs cités plus haut, nous optons pour deux outils méthodologiques : l’enquête par questionnaire et l’enregistrement de productions langagières. L’enquête par questionnaire, précédée de la pré-enquête2, est une démarche essentielle dans notre recherche. Le choix de cette procédure s’explique par le fait que tout usage de la langue est relié à la société dans laquelle il apparait. Les informateurs qui répondent au questionnaire sont les parents d’enfants âgés de trois à cinq ans et qui parlent français. Ainsi notre enquête cible les parents dont les enfants sont inscrits en petite et moyenne section de l’école Les Iris de la ville de Bejaia. Les questions portent sur les langues utilisées par les parents avec leur enfant et sur leurs positionnements vis-à-vis du français et des autres parlers.

Quand à la seconde démarche méthodologique qui consiste en l’enregistrement de la parole des enfants en période préscolaire, elle est réalisée au sein de l’école même. Les productions langagières enregistrées ne sont pas de l’ordre d’un échange Conversationnel mais des discours ayant porté sur différents sujets tel que les vacances, les fêtes et certaines activités manuelles qu’ils réalisent en ma présence. Dans le préscolaire, la langue française est présentée en situation (chansons, comptines, courts dialogues, courts récits, jeux.). L’accent est mis sur l’oral, à travers des activités d’échanges. Les éducateurs proposent des exercices variés et contextualisés : pratiques de créativité verbale, jeux de rôle et stimulations qui favorisent la communication entre enfants et développent leur autonomie de locuteurs. Nos jeunes enquêtés arrivent au préscolaire avec une seule langue qui est le français et trouvent ainsi un environnement propice au développement de leur pratique orale de la langue. Ils entendent aussi les camarades parler d’autres langues et de ce fait leur langue en est forcément imprégnée. Notre visée en recueillant leur parole est d’explorer l’impact des autres langues sur leur parler.

Structuration du travail 

Pour présenter notre recherche, nous avant divisé notre travail en trois chapitres. Dans le premier, nous nous attardons sur les concepts importants de « langue première », « langue maternelle » et « milieu plurilingue » et cela afin de justifier les termes de l’intituler de notre travail et lever l’ambigüité que présentent souvent l’usage des deux premières notions notamment celles de langue maternelle et langue première. Ensuite, nous abordons l’acquisition du langage et nous survolons alors les différentes théories linguistiques de l’acquisition. Le langage, en tant que système interactif et outil de communication qui s’utilise essentiellement dans un cadre conversationnel, ne peut être étudié en dehors du contexte conceptuel de l’interaction et de la communication. C’est dans cette optique que nous reprenons, sur un plan théorique, l’approche communicative de l’acquisition qui met en exergue le rôle de l’interaction dans le développement du langage. La cohabitation de la langue française avec d’autres langues fait que son appropriation en est forcément marquée. Ainsi, il est nécessaire de s’attarder sur l’influence du milieu plurilingue sur l’appropriation de la langue française dans notre pays. Ce qui nous amène à situer le français dans le contexte algérien en rappelant les mutations que connaît l’usage de cette langue chez les locuteurs dans différents secteurs.

Dans le second chapitre nous présentons le cadre méthodologique et théorique de ce travail .Il s’agit d’exposer les démarches réalisées dans notre recherche et ce sont la pré-enquête, le questionnaire et l’enregistrement des productions langagières des enfants dont la langue fait objet d’étude dans ce travail. Nous expliquons d’abord les objectifs et les hypothèses de l’enquête ainsi que son déroulement. Sont présentées ensuite les conditions et situations dans les quelles se sont déroulés les enregistrements. Aussi nous mentionnons les difficultés rencontrées dans les deux démarches. Nous consacrons le reste du chapitre à l’analyse et à l’exploitation des donnes obtenues au moyen du questionnaire. Dans le troisième chapitre, il est question de l’étude descriptive de la langue sur les différents plans d’analyse linguistique. Ensuite, nous tachons de retrouver et d’expliquer les écarts de langue relevés dans le corpus. Une conclusion est réservée à la fin de ce travail pour résumer les résultats auxquels nous avons aboutit ainsi que nos perspectives pour une étude plus élargie de la langue française dans le contexte du développement du langage pendant la période de la petite enfance.

Choix des concepts théoriques

En partant du principe épistémologique selon lequel, toute étude scientifique se doit d’être claire dans le choix de ses concepts de base, nous jugeons nécessaire de nous attarder tout d’abord sur la désignation de « langue première » qui renvoie au parler objet de notre étude, et cela par rapport aux concepts de langue maternelle, langue native que nous retrouvons souvent dans les études linguistiques et dans la didactique des langues. L’expression « langue maternelle » dont l’usage est fréquent dans différentes études en linguistique, est le premier terme qui vient à l’esprit lorsque nous parlons d’une langue parlée dès l’enfance. En revoyant les différentes définitions de cette notion, nous lui trouvâmes une persistante ambiguïté soulevée par de nombreux chercheurs depuis quelques années. Lorsque l’évidence d’un concept est brisée, la nécessité de reconsidérer son usage s’impose pour un chercheur voulant et devant garantir la scientificité des résultats de sa quête. Ainsi, l’esprit scientifique impose à celui qui s’en réclame, le principe de s’interroger sur ce qui est admis et considéré illégitimement, par l’usage, comme évident. Pour G. Bachelard, « un obstacle épistémologique s’incruste sur la connaissance non questionnée. Des habitudes intellectuelles qui furent utiles et saines peuvent, à la longue, entraver la recherche. “Notre esprit, dit justement M. Bergson, a une irrésistible tendance à considérer comme plus claire l’idée qui lui sert le plus souvent. ” L’idée gagne ainsi une clarté intrinsèque abusive. A l’usage, les idées se valorisent indûment… »1.

Ceci est valable pour le concept récurent de « langue maternelle » utilisé souvent en alternance avec l’expression « langue première » et ce, aussi bien en didactique et enseignement des langues qu’en linguistique, mais si nous avons préféré utiliser « langue première », c’est dans le but de contourner l’ambiguïté de l’autre concept. Les définitions trouvées dans les dictionnaires présentent la notion de « langue maternelle» comme un concept simple et clair : « Langue maternelle, langue du pays où l’on est né »2, « Langue maternelle, langue du pays où l’on est né, ou de la communauté à laquelle on appartient par ses origines »3 .Si l’on s’en tient à ces définitions, l’expression de langue maternelle renvoie à la langue de la nation ou du pays auquel on appartient et il n’y a aucune référence à l’individu social concret de la mère, faut-il en déduire alors que l’adjectif « maternelle » est d’un usage métaphorique signifiant la langue de la « terre-mère », la langue des origines.

Ainsi, l’image maternelle de la langue, répandue dans les nombreux champs de la linguistique, est aujourd’hui l’objet de questionnements qui déstabilisent la notion d’où le foisonnement observé de notions se voulant équivalentes du concept « langue maternelle » et dont les plus utilisées par les linguistes sont : « langue native », « langue naturelle » « langue première », « langue primitive » et « langue originelle ». Cette polysémie abondante visant à expliquer et clarifier le concept, n’a contribué qu’à sa complexification remettant ainsi en question sa valeur opératoire. Dès lors que nous voulons justifier l’appellation « langue première », souvent utilisée alternativement et indifféremment avec « langue maternelle », nous jugeons judicieux de revoir leurs définitions afin de comprendre les facteurs de leur différentiation.

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Table des matières

RESUMES
INTRODUCTION GENERALE
Présentation du sujet de recherche et motivations
Problématique et hypothèses
Méthodologie de la recherche
Structuration du travail
CHAPITRE I : Le français langue première ; Cadre théorique et Contexte sociolinguistique
1.Autour des notions de « langue première » et « langue maternelle » en linguistique
1.1. Choix des concepts théoriques
1.2. Concepts de « Langue maternelle » et « langue première » ; définition et différentiation
2.Acquisition du langage
2.1. Communication et interaction
2.2. Communication et compétence communicative
2.3. Rôle de l’input linguistique dans l’acquisition du langage
3.Acquisition en milieu plurilingue
3.1. Milieu plurilingue
3.1.1 Les langues en présence
3.1.1.1. La Langue officielle
3.1.1.2. Les langues nationales
3.1.1.2.1. Le berbère et ses variétés
3.1.1.2.2. L’arabe dialectal
3.1.1.3. Le français
3.1.1.3.1. Le français dans la réalité des langues en Algérie : Entre politique linguistique et pratique sociale
3 .1. 1.3.2. Le français dans le secteur éducatif algérien :
3.1.1.3.3. Tableau représentant les effectifs enseignants du primaire
4.Usages du français
4.1. Appropriation du français en Algérie :
4.2. Rôle du milieu familial dans l’acquisition de la langue
CHAPITREII : Approche sociolinguistique de l’usage du français langue première
1. Pour une étude sociolinguistique ; Notions théoriques et choix méthodologique
1.1. Représentations linguistiques et pratiques langagières
1.2. Attitudes et discours épi linguistiques
2.Déroulement de la recherche
2.1. Pré-enquête
2.2. Réalisation de l’enquête par questionnaire
2.2.1. Production du questionnaire
2.2.2. Les questions
2.2.3. Les participants, le lieu et les difficultés de l’enquête
2.2.4. Présentation des participants : (les parents
2.2.4.1. Tableau présentant les participants
3.Recueil des données pour l’étude de la langue ; déroulement des enregistrements et écueils rencontrées
3.1. Réalisation des enregistrements
3.2. Choix des transcriptions
4.Interprétation des données recueillies par questionnaire
4.1. Données obtenues avec les questions de la section 1
4.1.1. Tableau représentant les langues parlées entre parents (Informateurs) et enfants
4.1.2. Tableau classifiant les réponses obtenues à la question N°2
4.2. Données obtenues avec les questions de la section 2
4.2.1. Tableau présentant les réponses obtenues à la question N°3
4.2.2. Tableau classifiant les réponses obtenues à la question N°4
4.2.3. Tableau présentant les réponses obtenues à la question N°7
5.Analyse des informations
5.1. Etude des motivations, des attitudes et des représentations
5.1.1. Les motivations
5.1.2. Les attitudes
5.1.2.1. Positionnement intrinsèque
5.1.2.2. Positionnement extrinsèque
5.1.2.2.1. Dimension culturelle de la langue et représentations linguistique
5.1.3. Représentations linguistiques et usage du français langue première
CHAPITRE III : Analyse des particularités de la langue
1.Etude de la langue parlée
1.1. La variation dans la langue parlée
2.Description des données recueillies
2.1. Etude de la langue au niveau phonique
2.1.1. Etude de la prosodie
2.1.1.1. L’accentuation
2.1.1.2. Etude de l’intonation
2.2. Etude de la langue au niveau morphosyntaxique
2.2.1. Production des énoncés à deux et plusieurs mots
2.2.2. Relations exprimées dans les énoncés de deux à plusieurs mots
2.2.2.1. Tableau A: Relations exprimées dans un énoncé à plusieurs mots
2.2.3. Les catégories morphosyntaxiques réalisées dans la langue parlée des enquêtés
2.2.3.1. Usage des déterminants
2.2.3.1.1. Tableau B1 : Usage des déterminants: Les articles
2.2.3.1.2. Tableau B2 : Usage des déterminants : les adjectifs
2.2.3.2. Usage des pronoms
2.2.3.2.1. Tableau C : Usage des pronoms
2.2.3.3. Les prépositions et les adverbes
2.2.3.4. Usage des verbes et des temps
2.2.3.5. Production de la coordination simple et de la subordination
2.2.3.5.1. Tableau D: usage de la coordination et de la subordination
2.2. Description de la langue sur le plan lexical
3.Analyse et interprétation des données
3.1. Le mode de construction de l’information : répétition et combinaison
4.Synthèse
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
Le Corpus (Transcription des enregistrements)
Les questionnaires

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