Approche critique du renouvellement urbain pour une recomposition de l’image du quartier des Izards 

PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODE

En me basant sur mes hypothèses de départ précédemment énoncées, je choisis donc d’analyser la manière dont les acteurs du projet des Izards tentent de recomposer l’image du quartier. Quels discours tiennent ils pour cela? Sur quelles valeurs, images mentales misent ils dans l’énonciation de leur ambition ? Que suscitent elles chez la population?
Toutes ces méthodes sont elles efficaces et suffisantes pour bouleverser l’image initiale qu’ont les habitants ? Le fil directeur de ma recherche se tient à partir de cette question : Les moyens mis en place par les acteurs dans le projet de renouvellement urbain du quartier des Izards sont ils suffisants pour inverser son l’image?
Ma méthode de développement se nourrit d’ouvrages théoriques, et essentiellement des documents d’Obras sur les études qu’ils ont effectué sur le quartier. Je me suis basée sur ces derniers dans un premier temps pour faire l’analyse du quartier et du projet de renouvellement urbain à travers lesquels j’ai pu percevoir les discours de différents acteurs.
Des entretiens avec les acteurs du projet m’ont semblé essentiels et pertinents dans l’approche de mon sujet. Il me permettra d’avoir de nouveaux éléments et apportera des réponses aux questions que je me suis posée .
A travers de nombreux textes écrits par divers auteurs, il s’agira d’éclairer la question de l’image d’un territoire et le rôle qu’elle a avec les politiques, les habitants, à partir de quoi je pourrai analyser les échecs et les succès du renouvellement urbain des Izards en établissant des liens avec les ouvrages lus.

MÉTHODE DE RECHERCHE

La méthode de recherche que je compte engagé et la façon dont j’ai mené mon étude devra permettre de parler de vérifier ou infirmer mes hypothèses de départ.
Tout d’abord la première étape a été une étape de documentations et d’informations à propos des Izards et de son histoire. Voulant comprendre ce quartier, j’étais persuadée que ce quartier possédait une histoire particulière de par l’identité qu’on lui confère aujourd’hui. J’ai donc voulu comprendre dans un premier temps la dimension historique qui a par la suite façonné le quartier, qui a induit le types de population qui y habitent et le fonctionnement actuel du territoire.
Dans la suite de mes recherches je me suis très vite rendue compte que le quartier faisait l’objet d’un renouvellement urbain et faisait germer beaucoup d’espoirs dans l’esprit des politiques mais aussi des habitants.
J’ai fait alors fais des recherches sur ce projet de renouvellement urbain dont personnellement je n’en connaissais pas l’existence. De me recherches j’ai pu comprendre les ambitions projetées sur le quartier, les intentions et volontés des différents acteurs, les différentes méthodes et processus qui ont été installés pour rendre le projet urbain plus accessible et plus attractif, faisant imaginer un meilleur avenir aux Izards. J’ai donc analysé les documents des architectes Obras principalement à travers le marché d’étude de définition ou encore le plan guide, mais aussi des documents de types articles de presse dans les journaux, dépliants d’information et de communication sur le projet de renouvellement aux Izards et des comptes rendus d’ateliers urbains, de réunions publiques, de balades urbaines ou de réunions de concertation avec les habitants.
Mon sujet d’étude traitant de l’image du quartier et de sa recomposition à travers les discours des acteurs, j’ai réalisé un entretien avec Annie Pelissa, chef de projet du développement social aux Izards qui a pu me fournir de nombreux points essentiels sur le déroulement du renouvellement urbain qui s’opère actuellement dans le quartier et qui ne sont pas mentionnés sur aucun document. Des infirmations qui permettent déporter un regard différent , critique sur le projet urbain du quartier.

CORPUS D’ ANALYSE

Pour développer mon propos dans ce mémoire je me suis appuyée sur plusieurs documents constituant des corpus. Ces documents m’on été utiles dans l’avancement de ma recherche, puisque leurs analyse ont révélé des informations mais m’ont aussi permis de porter un autre regard sur les questions que je pouvais me poser, l’angle sur lequel je pouvais traiter mon sujet. La multiplicité d’acteurs provoque une multiplicité dépointe du vue également qui n’est pas inintéressante dans l’analyse des discours et et de leurs conséquences. A leur manière, chacun des corpus a apporté ou apportera sa pierre à l’édifice par une analyse que je souhaiterai pertinente et portant un sens à mon mémoire. L’ensemble du corpus d’analyse contient :
Un corpus de documents écrits et illustrés constitué – par les documents du marché d’étude de définition de Obras : plaquette et panneaux
– Plan guide
– Le schéma directeur du projet
– Journal du quartier
– Panneaux d’information au public sur les chantiers
– Dépliants sur la communication du projet au public
– Présentation des projections lors des réunions publiques
– Synthèse des échanges en atelier urbain entre les acteurs
Corpus d’ouvrages théoriques sur plusieurs sujets : l’image de territoire, les politiques, la concertation, le renouvellement urbain.
Corpus d’illustrations
– Illustrations trouvés dans les documents précédents (visuels de présentation, schémas conceptuels, photos, documents graphiques des architectes).

Corpus d’articles de journaux

Corpus d’entretien

Un entretien avec Annie Pellissa engagée dans le projet de développement social du quartier. Les données recueillies seront rassemblées formera un corpus d’entretien à analyser.

L’image héritée du quartier des Izards

Il n’est pas difficile de se rendre compte que le quartier des Izards est associé à de fortes images qui le dévalorisent aux yeux de la population toulousaine. L’image actuelle du quartier n’est pas apparue soudainement, elle est le produit de circonstances et d’acteurs qui ont été décisifs dans l’évolution et la perception de leur quartier. L’image actuelle des Izards n’est donc que l’image héritée d’un territoire à savoir la «résultante d’une histoire de l’évocation des lieux sur des registres qui imposent leur marque à ces lieux, marque pouvant aller du stigmate (…) à la célébration» . Malheureusement la marque imposée aux Izards semble se rapprocher davantage du stigmate plutôt que de la célébration. Les registres historiques, sociaux, économiques, politiques et médiatiques ont donné naissance à des circonstances qui ont rendu l’image du quartier ainsi. Dans cette première partie nous traiterons la question de l’ image héritée, véhiculée, consolidée et amplifiée des Izards.
Quelle est l’origine de l’ image discréditante de ce territoire ? De quelle façon les discours des multiples acteurs engagés dans le renouvellement urbain du quartier transmettent ils cette image et contribuent à renforcer une identité négative héritée de son passé?

Les données historiques : élément fondateur de l’image actuelle

Chaque quartier possède sa propre histoire. Plusieurs facteurs historiques plus ou moins forts peuvent être déterminant pour l’évolution et l’avenir d’un quartier. C’est le cas du quartier des Izards qui lui, est détenteur d’ un passé historique très fort. Ce dernier est resté très ancré et reste visible encore aujourd’hui à plusieurs niveaux ayant forgé alors un patrimoine paysager et bâti au sein du quartier. Il est clair que l’histoire des Izards semble avoir contribué à la naissance d’une image dévalorisante, aggravée avec le temps.

UN PASSÉ DE MARAICHAGE

Au Moyen Age le quartier n’était encore qu’un espace marécageux très vaste destiné à la culture maraichère, celle de la violette. Ce passé maraicher reste omniprésent par l’existence encore aujourd’hui de maisons «toulousaines» et fermes «maraichères» remettant dans les mains du quartier et de ses acteurs un patrimoine maraicher important à préserver.
Cette ancienne activité de maraichage a été le terreau à partir duquel l’image actuelle du quartier s’est façonnée. C’est donc l’image d’un quartier isolé du reste de la ville, retiré et écarté de toutes activités urbaines, encore «à la traine» qui s’est développé dans l’esprit des toulousains et associé à «un village» pour les habitants du quartier. Image persistante qui semble insaisissable alors que les Izards ne se trouve qu’à seulement quelques minutes du centre ville de Toulouse.

UN QUARTIER SORTI DE TERRE GRÂCE À L’IMMIGRATION

Le quartier commence à se densifier au XIXe siècle en même temps que l’urbanisation des faubourgs dans le reste de la ville. En 1963 le quartier fait face à une arrivée importante de rapatriés d’Algérie démunis tout comme dans toute la ville de Toulouse. Il faut alors construire vite, dans l’urgence des logements pour abriter ces populations ce qui donnera naissance à de nouveaux quartiers périphériques comme Empalot, Bagatelle ou encore le Mirail. Le quartier des Izards est donc également le fruit de cet afflux de population venus d’Algérie. Pour remédier à cela le quartier se voit alors construire des barres d’immeubles en seulement dix mois, en plein milieu des champs, exemples de confort et de progrès social à l’époque.
Ces premières constructions en enchainèrent d’autres. L’ urbanisation du territoire s’accéléra, incitant les propriétaires fonciers des terrains maraichers à vendre leurs parcelles à des particuliers. C’ est ainsi que l’on commença à voir apparaitre des quartiers résidentiels composés de charmantes maisons autour des barres d’immeubles. Plus tard, des populations déshéritées telles que les gens du voyages, des maghrébins en voies de sédentarisation viendront s’installer non loin de ces maisons donnant naissance à un bidonville concentré autour des stades du quartier (Rigal et Violettes). Pour répondre à cette urbanisation de plus en plus croissante, des équipements sont construits faisant appel à des architectes renommés à Toulouse comme Jean Montariol architecte en chef de la ville de Toulouse qui aura bâti l’école et la salle Renan.
Ce fort passé social a conféré une identité populaire et multiculturelle au quartier et lui a permis de disposer d’un patrimoine bâti et architectural qui aujourd’hui est conservé. Les formes urbaines hétérogènes qui composent le quartier tels que le logement collectif, individuel, des pavillons ou encore l’habitat social sont associés aux Izards donnant au yeux des toulousains la perception d’un quartier mal organisé et incohérent.
Le quartier des Izards est donc armé de fortes données historiques qui ont laissé au lieu un caractère particulier nourrissant l’imaginaire des Toulousains qui vont alors percevoir le quartier de manière assez négative. Cette image négative fruit d’ un passé irrévocable, ajoutée à d’autres évènements vont être relayés par les médias mais aussi consolidé inconsciemment par les acteurs politiques ne faisant que renforcer alors le sentiment d’évitement des toulousains vis à vis des Izards.

Les Izards vus par les habitants

Le regard des habitants sur le quartier présente deux versions différentes. D’une part les habitants et les usagers du quartier le considèrent comme «un petit village», c’est donc l’image renvoyant au passé de ce dernier qui a persévéré puisque il était réellement un village dans ses débuts. Cette notion de village assimilé au quartier est entrainée par le caractère chaleureux et convivial des relations humaines au sein du quartier permis par «l’ancrage résidentiel de nombreux habitants». Malgré la réputation du quartier comme plaque tournante du trafic de drogue, les usagers ne décrivent pourtant pas leur quartier comme dangereux . Il semblerait que ces habitants présentent un attachement à leur territoire de par «solidarité qui s’y dégage» et ne ressentent pas l’insécurité le jour mais ne sont pas inconscients de la dégradation du climat social et urbain qui se fait ressentir et avouent que certains lieux sont devenus peu fréquentables à certaines heures , voire des «zones de non droit: il ne faut pas regarder ce que l’on ne doit pas voir» . Les habitants ont appris à vivre avec les contraintes de leur quartier et ont fini par adapter leur quotidien au climat de celui ci, «en été ils (les jeunes) font du bruit jusqu’à pas d’heure, mais personne n’ose se plaindre par peur de représailles» . Ainsi l’espaces public est devenu l’extension des logements pour certains habitants.
D’autre part pour les personnes extérieures au quartier des Izards, ce dernier souffre d’une mauvaise réputation qui lui donne alors une image désagréable. Il est alors qualifié de «quartier chaud» de par les nombreuses altercations qui s’y sont succédés entre quelques délinquants et l’autorité policière. C’est «l’image de cité» qui ressort dans les mentalités de ces personnes associant directement le quartier à ces faits malheureux. Le territoire des Izards finit par être «stigmatisé alors qu’il ne représente qu’une goutte d’eau aux autres quartiers sensibles de Toulouse».
La divergence des points de vue que nous venons de citer démontre une faille, un dysfonctionnement dans les stratégies qui ont été engagées jusque là dans le développement du quartier. Ce décalage n’est sûrement pas anodin, il signifie peut être un manque de communication et d’informations projetant une nouvelle fois sur la scène l’enclavement du quartier, son manque de lien vers ses quartiers voisins et peu tourné vers le reste de la ville.

La recomposition d’une image : quel avenir pour les Izards ?

Nous venons de voir précédemment que le quartier des Izards détient une image regrettable qui ne lui fait pas le plus grand bien. Une image héritée d’une histoire qui lui a construit une forte identité nourrie par l’intervention de multiples acteurs ayant contribué au renforcement de cette image. Face à ce constat de dysfonctionnements existant, de difficultés ancrées dans le quartier, les Izards s’est lancé dans un processus de renouvellement urbain en s’entourant d’une équipe compétente et professionnelles partageant un même objectif, celui de la recomposition de l’image du quartier des Izards en espérant lui offrir un avenir radieux sur le long terme.

L’instance politique : sur quelles valeurs misent les acteurs pour changer l’image du quartier des Izards ?

«Sans conteste au sein des politiques municipales, on se sert de l’espace pour faire image et sens» . Cette déclaration de Michel Lussault m’a semblé parfaitement adapté pour introduire l’importance des politiques dans la recomposition de l’image d’un quartier.
Aux Izards, l’instance politique a tenu un rôle important de plus que les habitants ont attendu d’elle une forte implication dans le projet urbain pressés de l’amélioration de leur cadre de vie. L’espace demeure alors un enjeu, un «statut objet» majeur pour les élus sur lequel «ils affirment leur empire» . Chaque acteur politique tient un rôle prenant effet à des échelles différentes mais tendant vers un but commun, celui de la réussite du projet de renouvellement urbain. La recomposition de l’image semble être un long processus dans lequel des acteurs politiques communiquent à travers des récits véhiculant des valeurs positives pour le citadin pouvant finalement devenir «un instrument clef de l’édification de la légitimité à agir » des politiques pour inverser l’image inhospitalière du quartier.
Dans le cadre du renouvellement urbain des Izards, l’instance politique s’est composée de nombreux acteurs au champ d’action différents que ce soit à l’échelle locale ou à l’échelle de la ville de Toulouse et de son agglomération. En 2012, une convention partenaire a été signée entre La ville de Toulouse, la communauté urbaine du Grand Toulouse ainsi que les principaux propriétaires fonciers à savoir les bailleurs sociaux Nouveau Logis Méridionalainsi que Habitat Toulouse. Cette coopération étroite entre d’une part l’instance politique et d’autre part les bailleurs sociaux montre la volonté des acteurs politiques de donner une nouvelle image au quartier en agissant dans l’intérêt communautaire tout en définissant les engagements de chacun d’eux. Elle permet aux bailleurs sociaux de s’engager auprès de la collectivité pour une «coordination des moyens opérationnels et une organisation commune de pilotage de projet» . L’ importance du projet de renouvellement urbain du quartier ainsi que les enjeux qu’il représente dépassant le seul intérêt de la commune expliquent la présence et l’implication de la communauté urbaine du Grand Toulouse présidée à l’époque par Pierre Cohen alors aussi maire de la ville de Toulouse déclarant alors «l’intérêt communautaire » et «décide d’assurer la maitrise d’ouvrage ». Ainsi cette convention met en exergue une volonté d’agir ensemble, dans la même direction . Un des principal volet du projet concernant l’aménagement des espaces publics, la mise en place de compétences communautaires avec des acteurs multiples est nécessaire. Tous s’associent alors à la bonne conduite du projet et s’engagent à respecter les composantes du projet tout en veillant à la mise en oeuvre des actions prioritaires définies en amont. Dans cette convention sont déterminés les objectifs de celle ci à savoir la définition des «rôles et des responsabilités respectives des signataires», «les modalités de gouvernance partenariale» du projet mais aussi les «orientations générales du projet urbain qui son partagées avec tous les signataires». Il est évident que la réussite du projet urbain est un déterminant pour le politique, le projetant alors devant la scène en l’associant à la réalisation. Comme il a été dit un peu plus haut, aux Izards l’instance politique s’est déployée autour d’acteurs locaux, de quartier et d’acteurs touchant à l’agglomération toulousaine. Il a été défini des engagements communs à tous les partenaires liés au bon fonctionnement du projet urbain en agissant ensemble et au pilotage des actions menées sur le terrain. Il s’agit de prendre en compte les objectifs fixés au départ et «d’oeuvrer ensemble» . Ces engagements communs sont aussi de l’ordre de la communication et de l’information sur les actions menées, et une implication dans la participation aux animations des temps de concertations organisés. Après quoi chaque partenaire signataire de la convention s’est vu attribuer des engagements qui leur sont propres. La Communauté Urbaine du Grand Toulouse s’est vue attribuer des fonctions à l’échelle de sa place dans la ville de Toulouse. Il s’agissait pour elle de piloter à la fois la conduite et l’élaboration du projet urbain, ses orientations d’aménagement et de programmation mais aussi pour les espaces publics. Les exécutions des équipes de maitrise d’oeuvre urbaine ont été piloter de la même manière par le Grand Toulouse. C’est donc à grande échelle que cet acteur intervient dans le renouvellement urbain du quartier lui permettant également de rayonner et d’obtenir une place dans la supposée réussite du projet urbain des Izards. Les habitants pourront donc associer les Izards et son renouveau au Grand Toulouse. L’intervention et l’implication de cette dernière dans le projet urbain permet en parallèle de décharger les autres acteurs de responsabilités en assurant leur bon déroulement. Quant à la Ville de Toulouse et l’élu référent du quartier Etienne Morin, ses engagements concernent le pilotage du volet social du renouvellement urbain des Izards en mobilisant les moyens nécessaire à la réussite du projet lui permettant de devenir garante de la mise en oeuvre.
Dans un deuxième temps son rôle est l’intervention et l’implication dans les instances de participation et de concertation avec les habitants en définissant avec eux les modalités de travail. Enfin, il s’agit pour cet acteur politique de piloter l’élaboration du programme d’équipements publics municipaux en assurant la maitrise d’ouvrage et la maitrise d’oeuvre.
A travers ces engagements, nous pouvons nous rendre compte que la ville de Toulouse tient des engagements qui lui permettent d’être au plus près de la population, des habitants en intervenant donc à une échelle locale, dans le quartier même des Izards tandis que la Communauté Urbaine du Grand Toulouse elle intervient à une échelle plus large. Finalement, ces deux acteurs se complètent par leurs actions et leurs échelles d’intervention différentes. Par leur coopération, les voilà projeter au devant de la scènepolitique dont chacune de leur fonction est sensé contribuer à la recomposition de l’imagedu quartier des Izards qui pour eux aussi «constitue un matériau d’élection».

La maitrise d’oeuvre Obras :quels principes pour quels messages?

Le 26 Mars 2010 c’est l’équipe d’architectes et urbanistes de l’agence Obras qui a été nommée comme lauréat des marchés de définition pour le renouvellement urbain du quartier des Izards. Dès lors elle a été chargée d’élaborer le schéma directeur à l’horizon 2025 en indiquant la mise en oeuvre opérationnelle.
L’équipe Obras a mis en place une méthode, un «état d’esprit» pour mener à bien la réflexion sur le projet urbain, «forme d’oeuvre commune étirée sur la durée» . Ce «fil d’Ariane», a pour but de penser un projet ensemble et partagé par le plus grand nombre de personnes dans le but de recomposer aussi l’image du quartier. Inscrit dans la durée, le projet urbain des Izards veut articuler «les évolutions sans renoncer aux principes fondateurs, demeurer cohérents tout en étant adaptable, résolu tout en étant souple et attentifs ». La méthode proposée par l’équipe Obras se veut contextuelle, transversale, précise et ouverte.

Une méthode contextuelle

L’équipe d’architecte Obras propose de transformer le quartier en se basant sur les éléments originaux qui font la singularité des Izards. Il s’agit de son passé historique qui a laissé des traces ( passé maraicher et social), sa position géographique dans l’agglomération, sa dimension, mais aussi la diversité des formes bâties. Ainsi l’équipe suggère des solutions s’appuyant sur le contexte pour la conception d’un projet urbain cohérent et adapté à son contexte.

Une méthode transversale

A travers la transversalité, les architectes proposent de connecter le quartier au reste de la ville et de ne pas laisser les habitants cantonnés dans le quartier. Le projet ne se veut pas isolé, par conséquent les questions et les solutions ne doivent pas l’être non plus. Ils soumettent l’idée de chercher des «solidarités et descomplémentarités» entre les entités du projet dont le développement s’inscrira désormais dans une vision plus large, l’échelle de l’agglomération.

Une méthode précise

Ici c’est l’action qui est favorisée. Des actions de transformations et de précision inscrites dans une recherche de vision partagée et commune. Ainsi la qualité des lieux qui seront proposés par les architectes existera parce que principes lisibles et dimensionnés. La précision est un fil directeur essentiel dans leur méthode pour arriver à un ensemblecohérent, qualitatif et durable sur le long terme.

Res Publica et les habitants : quel dialogue pour quels effets ?

QUI EST RES PUBLICA ?

Res Publica est une société de conseil en stratégie et ingénierie de la concertation basée à Paris. Créée en 2004 par Marie-Catherine Bernard, Corinne Bruno et Gilles-Laurent Rayssac qui en est le gérant, l’équipe compte aujourd’hui 10 collaborateurs assumant les étapes de la concertation de la conception à l’animation en passant aussi par son organisation. Res Publica, «chose publique» désigne dès 1792 les «affaires publiques» et se réfère par la même occasion à la «politeia grecque» à savoir la gestion de la cité, c’est à dire des groupes humains. Ainsi comme l’indique l’illustre la signification du terme Res Publica, l’agence s’attache à intervenir sur des situations de façons à «rendre utiles et efficaces les processus de participation publique en apportant méthode, rigueur et innovation» aux clients. Res publica a fait de la concertation son travail principal en la situant entre« l’action publique et la prestation technique» à travers l’adhérence à des valeurs fortes afin de garantir la bonne qualité et la pertinence des actions menées sur le terrain. De cette manière, les valeurs de l’agence Res Publica sont guidées par le respect de trois principes.
Le premier principe est celui d’une position indépendante totale par rapport à des tiers ce qui rend le processus de décision plu s rapide et plus efficace. Le second principe veut que l’agence adopte «une posture d’assistance technique et d’accompagnement méthodologique» des clients et des décideurs afin de leur accorder la maitrise totale des étapes de discussion autant au niveau politique que technique. Enfin l’ultime principe repose sur l’adoption d’une «attitude d’acteur engagé mais non impliqué» signifiant que bien que les intervenants de Res publica soient engagés dans les missions qui leur sont confiées, pour des questions de devoirs de discrétion et de réserve, leur engagement ne doit pas déboucher sur une implication personnelle. L’agence se place également dans des stratégies d’innovations et de progrès qui se traduisent par la recherche de nouveaux savoir faire, méthodes et services, par l’expérimentation afin d’adapter de nouveaux savoirs faire à des situations inédites ou nouvelles . Enfin, les valeurs de progrès et d’innovation de Res Publica se traduisent aussi par la «capitalisation et la diffusion des connaissances» afin de permettre l’évolution de la pratique de la concertation en permettant aux clients de jouir des nouvelles découvertes du groupe tout en publiant des articles pour le public. Chez Res Publica la concertation est un processus de production se devant de répondre à certains objectifs afin de parfaire l’efficacité des décisions. Il s’agit de produire avant tout des propositions pour arriver aux objectifs de départ avant d’enrichir par la suite la question en fournissant des informations supplémentaires nécessaires à la prise des décisions. Le dernier objectif tient à approfondir les connaissance sur le sujet pour faciliter l’intervention la réalisation et son appropriation par les concernés.
Le fonctionnement du processus de concertation s’accompagne aussi d’autres formes de participation telles que l’information et la consultation qui permet à l’équipe d’aller à la rencontre du public afin de nouer un dialogue et recueillir leurs interrogations et leurs opinions. C’est donc à travers le respect de ces principes et à travers le soin accordé au bon fonctionnement et à l’organisation de la concertation que Res Publica a accompagné les décideurs engagés et les habitants dans le projet de renouvellement urbain du quartier des Izards.

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Table des matières

PRÉSENTATION DU SUJET 
HYPOTHÈSE 
ETAT DE L’ ART 
CHOIX DU TERRAIN 
PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODE
MÉTHODE DE RECHERCHE
CORPUS D’ ANALYSE 
1/ L’image héritée du quartier des Izards 
1.a – Les données historiques : élément fondateur de l’image actuelle
Un passé de maraichage
Un quartier sorti de terre grâce à l’immigration
1.b – Les acteurs politiques : consolidation d’une image dévalorisée
1.c – Le discours médiatique, amplificateur d’évènements douloureux
1.d – Le discours des architectes Obras: l’image du quartier via le diagnostic
«Un ensemble hétérogène et fragmenté»
Des voiries et des usages présentant des points noirs et un stationnement «difficile à réguler»
1.e – Les Izards vus par les habitants
2/ La recomposition d’une image : quel avenir pour les Izards ? 
2.a – L’instance politique : sur quelles valeurs misent les acteurs pour changer l’image du quartier des Izards ?
Des acteurs politiques et des rôles dans le projet de renouvellement urbain
Des valeurs portées par les politiques pour la recomposition de l’image du quartier
2.b – La maitrise d’oeuvre Obras :quels principes pour quels messages?
2.d – Res Publica et les habitants : quel dialogue pour quels effets ?
Qui est Res Publica ?
Res Publica aux Izards
Concertation aux Izards : quelle gouvernance ?
Les effets de la concertation : vers une inversion d’image du quartier ?
3/Approche critique du renouvellement urbain pour une recomposition de l’image du quartier des Izards 
3.a – Le renouvellement urbain, une démarche bien perçue au premier abord par les habitants
3.b – La fragilité du renouvellement urbain : superposition de la question sociale et urbaine
3.c – Le renouvellement urbain, «le simplisme d’un processus caricatural» : l’argument de la mixité sociale
3.d – Le renouvellement urbain, un «outil de domination sociale» de «ceux d’en haut»
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 

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