Appréciations sur la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières

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Sécurisation des lieux

Avant de commencer la réanimation, il faut assurer sa sécurité et celle de la victime. C’est la règle de base du secourisme car un secouriste mort est peu utile et devient une victime de plus [2] [23] [32] [38].

Reconnaissance et déclenchement de l’alerte

Circonstances de l’appel

L’alerte s’applique aux urgences vitales immédiates (Annexe 4) et en priorité à l’ACR survenant dans l’enceinte de l’établissement. Il peut s’agir d’un patient, d’un visiteur ou d’un membre du personnel hospitalier [2] [23] [38].
Le premier témoin déclenche l’alerte en présence d’une personne inerte, ne répondant à aucune stimulation, dont la respiration est difficile ou inexistante et/ou le pouls imprenable [2] [23] [38].

Traitement de l’alerte

L’appel se fait par un numéro dédié, de préférence unique pour chaque établissement, simple et facile à mémoriser, accessible de tous les postes téléphoniques, sur lesquels il est affiché. Ce numéro « urgence vitale » doit être impérativement distingué du numéro d’appel de la permanence des soins.
L’appel doit recevoir une réponse immédiate 24 h/24 h, avec la possibilité de joindre sans délai un médecin senior. Il doit être traité dans un service à présence médicale permanente, le cas échéant dans un SAMU.
En attendant l’arrivée de l’équipe, les gestes élémentaires de survie sont immédiatement mis en œuvre. Il est indispensable de faire amener le chariot d’urgence au chevet du patient. Tout médecin disponible à proximité sera sollicité [2] [23] [38].

Libération des voies aériennes supérieures

La position latérale de sécurité doit être faite chez tout patient inconscient, respirant spontanément et non intubé. Elle permet une libération des voies respiratoires et d’éviter l’inhalation bronchique. Les voies aériennes sont libérées par :
– une simple bascule de la tête en arrière, simple extension du menton vers le haut (manœuvre d’Esmarch), en absence de tout traumatisme cervical,
– une mise en place d’une canule de Guedel,
– une désobstruction de la cavité buccopharyngienne (aspiration, retirer les dentiers)
– une manœuvre de Heimlich s’il y a corps étranger dans les voies aériennes supérieures [2] [23] [38].

Réanimation cardio-pulmonaire (RCP) de base

La RCP est la première chose à débuter dès que possible, le temps étant le principal facteur pronostic. La précocité de la RCP améliore la survie sans séquelles [44] [45] [60] [66]. Le patient est sur un plan dur pour bien comprimer le thorax. Une planche dure doit être disponible dans le chariot d’urgence.
Il faut débuter par le massage cardiaque externe (MCE) et non la ventilation. Il permet de maintenir un certain débit sanguin à destination du cœur et du cerveau et d’augmenter la probabilité de réussite d’un choc électrique externe [2] [7] [23] [38] [61].
Il a également été montré que, pour chaque minute sans RCP, la probabilité de survie diminuait de 7 à 10 %, alors que lorsqu’un massage est entrepris, cette diminution ne serait plus que de 3 à 4 % [56].
En comparaison avec une RCP classique associant MCE et ventilation au bouche-à-bouche, la pratique du MCE seul s’associe également avec un meilleur pronostic neurologique. Le massage cardiaque externe est donc prioritaire et peut être débuté sans ventilation préalable [2] [7] [23] [38] [61].

Technique du massage cardiaque externe standard

Afin d’optimiser le massage cardiaque externe standard, il faut (Figure 3) [9]:
• une bonne position du sauveteur
• les épaules à l’aplomb du sternum
• se rapprocher du thorax du patient
• se rehausser si besoin
Lorsqu’on s’appuie sur le thorax, il descend de 4 centimètres. Le plus important est la décompression, c’est à dire bien relâcher pour laisser le sang remonter. Il suffit pour cela de décoller légèrement la paume de la main à la détente, comme ci-dessous (Figure 4) [9]:
La fréquence du massage cardiaque est de 100 par minute. Le MCE « standard » reste la seule technique validée de massage cardiaque [2] [7] [23] [38] [61].

Ventilation

La sub-luxation du maxillaire est un geste désormais réservé aux professionnels de santé, du fait de la difficulté de réalisation et du risque de mouvement rachidien [19]. Dans les minutes qui suivent un ACR, la ventilation n’est pas absolument nécessaire car le sang est encore suffisamment oxygéné et la priorité est donc au MCE [23].
Il faut également considérer que la réalisation de la ventilation par le bouche-à-bouche pose également d’autres problèmes parmi lesquels :
– la répulsion naturelle du public à effectuer ce geste
– le risque d’infection (tuberculose, infection respiratoire aigue, infection à VIH …),
– la fréquence importante de régurgitation,
– l’interruption du MCE qui est responsable d’une aggravation du pronostic [22].
Il est également recommandé de réaliser chaque insufflation pendant environ une seconde au lieu de deux secondes, et avec un volume courant juste suffisant pour soulever le thorax [2] [7] [23] [38] [61].

Séquence massage/ventilation

Il faut limiter les interruptions en s’organisant quand on est plusieurs pour ne pas casser la dynamique. Un rapport compressions / ventilation = 30 / 2. L’alternance massage/ventilation est recommandée quand on a un masque avec un ballon branché à l’oxygène pur, à l’hôpital dans la plupart des cas, pour ventiler le patient.
Mais la ventilation à l’oxygène ne doit pas excéder 2 secondes puis on reprend un cycle de 30 compressions. Il faut maintenir une dynamique rapide et contrôler le pouls toutes les 2 minutes (5 cycles de 30 compressions)

Défibrillation précoce

La défibrillation est le principal élément permettant le succès d’une RCP en cas de FV, cause la plus fréquente des ACR non traumatiques. La survie de ces patients est directement liée à la précocité de la défibrillation. En effet, en cas de prolongation de la FV, celle-ci se dégrade en FV atonique puis en asystolie, et ce d’autant plus vite qu’une RCP n’est pas pratiquée [2] [16] [23] [24] [38].
Ce délai ne doit pas dépasser 3 ±1 minutes pour la majorité des arrêts cardiaques.
Ainsi, il semble que la pratique d’une brève (moins de 2 minutes) RCP de base avant la défibrillation, en particulier de FV prolongée, puisse faciliter la défibrillation et augmenter le nombre de RACS et le taux de survie des patients [2] [16] [23] [24] [38].
Le but de la défibrillation n’est pas la dépolarisation de tout le myocarde, mais celle d’une masse critique suffisante pour rétablir une activité électrique coordonnée.
Il est par conséquent classique de commencer la défibrillation avec une énergie relativement faible (200 J deux fois de suite) puis de l’augmenter à 360 J pour les chocs ultérieurs [2] [16] [23] [24] [38].
Classiquement, la défibrillation est réalisée à l’aide d’un défibrillateur manuel, dont les réglages et le déclenchement sont réalisés par l’opérateur.
Plus récemment, des défibrillateurs semi-automatiques (DSA) ont été introduits. Ils reconnaissent la FV, commandent la charge des condensateurs et donnent des instructions vocales pour la poursuite de la RCP ou la délivrance des chocs. Ce matériel permet donc de s’affranchir de la reconnaissance du rythme et du réglage du défibrillateur [16]. La majorité des DSA délivre une onde biphasique tronquée remplaçant la classique onde sinusoïdale. Ceci aurait pour but de diminuer le seuil de défibrillation et un meilleur taux de réduction des FV. Une défibrillation efficace peut ainsi être obtenue avec une énergie plus faible, occasionnant probablement une moindre souffrance du myocarde [16] [24].
Aux États-Unis, les DSA sont mis à la disposition non seulement des secouristes mais aussi du public. En France, ils peuvent être utilisés par des secouristes ou des infirmières spécialement formées [29].
La technique avec laquelle on réalise le choc électrique est essentielle pour assurer l’efficacité du geste :
– la position des électrodes doit être correcte, en général sous-claviculaire droite et sous-axillaire gauche.
– les électrodes doivent avoir au moins 8 cm de diamètre, elles doivent être enduites de pâte conductrice et être maintenues fermement en place lors de la délivrance du choc électrique.
– le choc doit être délivré en fin d’expiration pour minimiser l’impédance thoracique et ne pas augmenter l’énergie administrée au patient.

Chariot d’urgence

Afin de faciliter la prise en charge du patient, un chariot contenant le matériel, les médicaments et les fluides nécessaires à la réanimation est disponible dans tous les services ou unités [38]. (Annexes 1)
Son contenu est clairement indiqué. Il comporte une dotation minimale uniforme, définie en concertation avec le coordonnateur du comité de suivi. Son agencement est identique d’un service à l’autre [38]. Les chariots sont préférés aux valises. Exclusivement dédiés à la prise en charge des urgences vitales, ils sont accessibles 24 h/24 h. Leur localisation est signalisée et connue de tous. Ils sont robustes, faciles à déplacer et à entretenir.
Des procédures de maintenance préventive et curative concernant ce matériel, notamment le défibrillateur, sont écrites [20]. Après chaque utilisation, la vérification porte sur la conformité avec la liste de contrôle jointe, attestée par la mise en place d’un scellé autocassable. Une vérification périodique de la péremption des médicaments est réalisée par le personnel infirmier sous la responsabilité du cadre de santé et le cas échéant, du pharmacien. La traçabilité de la maintenance quelle que soit sa nature est consignée dans un registre [38].

Réanimation médicalisée

Equipe de réanimation d’urgence ou équipe CSIH

L’équipe CSIH est spécifique. Elle est composée au minimum d’un médecin senior, notamment anesthésiste-réanimateur, réanimateur médical ou urgentiste et d’un infirmier intervenant si possible conjointement. Selon les particularités locales et les disponibilités, une troisième personne peut renforcer l’équipe. Pour un centre hospitalier avec unité de lieu, une seule équipe est suffisante. S’il s’agit d’une structure avec plusieurs pôles, le nombre d’équipes doit être adapté [2] [16] [18] [23] [25] [38] [46].
Les intervenants sont formés et entraînés à la RCP médicalisée conformément aux recommandations en vigueur :
– reconnaissance de l’ACR
– pratique du massage cardiaque externe, de la ventilation au ballon auto-remplisseur, de l’intubation endotrachéale, de la ventilation mécanique, de l’utilisation du défibrillateur, de la mise en place d’une voie veineuse et de l’utilisation des médicaments de l’ACR
– connaissance des algorithmes de prise en charge émanant des recommandations internationales et/ou nationales [14] [23] [24] [25] [26] [27].
L’équipe CSIH doit pouvoir intervenir 24 h/24 h. Ses membres se libèrent instantanément pour se rendre sur le lieu d’intervention. Ils sont munis d’un système d’appel à distance permettant de leur communiquer les renseignements concernant le lieu d’intervention [6] [38].
L’équipe CSIH emporte le matériel nécessaire à la réalisation d’une RCP médicalisée, en complément du matériel disponible sur place dans le chariot d’urgence. Le conditionnement le plus adapté sera recherché (Annexe 2) [38].
La maintenance du matériel nécessite une vérification régulière et la tenue d’un cahier d’entretien [51].

Techniques complémentaires ou alternatives au MCE

Malgré une pratique correcte, le MCE ne permet d’obtenir qu’un débit cardiaque égal à 25 % de celui préexistant à l’ACR, pouvant compromettre les possibilités de RACS. Afin d’améliorer l’efficacité du classique MCE, plusieurs méthodes ont été proposées comme des alternatives [16]. Cependant, les équipes entrainées sont habilitées à les utiliser [6].

Compression décompression active (CDA)

Cette technique utilise une interface de massage qui ressemble à une ventouse et qui permet d’obtenir une décompression active. Celle-ci permet par la négativation de la pression thoracique qu’entraîne la décompression active d’augmenter le retour veineux. La conséquence en est une élévation du débit cardiaque et de la pression artérielle [6] [16].

Valve d’impédance

Il s’agit d’une valve qui, pendant le MCE et la phase de décompression du thorax, limite l’entrée d’air conduisant ainsi à une majoration de la négativation de la pression intra thoracique et à une augmentation du retour veineux [6] [16].
En somme, quand la valve d’impédance est utilisée en association avec la CDA par du personnel entraîné, elle pourrait permettre d’augmenter la fréquence de reprise d’activité cardiaque spontanée ainsi que les paramètres hémodynamiques [16].

Dispositifs de massage automatique

Deux dispositifs sont actuellement disponibles sur le marché. Il s’agit de l’Autopulse® et du Lucas® [6] [16].
L’Autopulse® utilise une technique de massage circonférentielle du thorax à l’aide d’une sangle thoracique qui fonctionne sur batteries. Il permet sur un modèle animal d’ACR d’améliorer de manière significative les paramètres hémodynamiques et de restaurer 100 à 120 % du débit cardiaque pré-ACR [6] [16].
Le Lucas® (Lund University Cardiac Arrest System) est une technique de massage utilisant un piston pneumatique. Il fonctionne à l’aide de gaz comprimé (oxygène ou air) [6] [16].

Compression phasique abdomino-thoracique

La compression phasique abdomino-thoracique combine le concept de la compression abdominale intermittente avec celui de la CDA. Un dispositif permet alternativement de comprimer le thorax puis l’abdomen [6] [16].

Ventilation

L’intubation orotrachéale est la méthode de contrôle des voies aériennes la plus efficace et la plus rapide au cours de l’arrêt cardiaque. Elle permet non seulement une protection des voies aériennes, mais aussi une oxygénation et une ventilation contrôlée [2] [16] [23] [25] [38] [46].
Le Masque laryngé® et le Combitube® sont des dispositifs insérés à l’aveugle dans l’oropharynx, permettant une ventilation artificielle. Ils n’assurent pas l’intubation de la trachée, et par conséquent ils ne garantissent pas de façon absolue contre un risque de régurgitation et d’inhalation bronchique. Néanmoins, ils permettent la plupart du temps une oxygénation et une ventilation satisfaisantes, et représentent à ce titre une alternative à l’intubation trachéale en cas de difficulté ou d’impossibilité pour la mise en place d’une sonde d’intubation orotrachéale [2] [16] [23] [25] [38] [46].
Par ailleurs, en cas d’échec de mise en place de voie veineuse, la voie endotrachéale peut être utilisée comme voie d’abord de sauvetage pour l’administration de l’adrénaline [16] [23].
Récemment, différentes alternatives à la ventilation contrôlée ont été proposées. Parmi celles-ci, il y a la continuous positive airway pressure (CPAP) et l’insufflation continue d’oxygène intratrachéale à fort débit (15 l/min) ou ICO. Ces deux nouveaux modes ventilatoires ont été développés pour augmenter l’efficacité du MCE, car ils n’entraînent pas d’interruption du MCE pendant les phases de ventilation, simplifiant ainsi la prise en charge. Ils se fondent sur le même principe avec la genèse d’une pression positive dans les voies aériennes permettant l’oxygénation, la ventilation étant créée par les mouvements thoraciques induits par le MCE [16].

Traitement médicamenteux

Vasoconstricteurs

– Adrénaline
L’adrénaline reste actuellement le médicament de référence de l’ACR. Les propositions actuelles retiennent l’injection de bolus de 1 mg toutes les quatre minutes (trois à cinq minutes), quelle que soit la forme de l’ACR.
En cas de FV, la première injection d’adrénaline est réalisée après le premier CEE. Les doses utilisées peuvent être augmentées (3–5 mg) en présence d’une asystolie résistante à l’injection répétée de bolus de 1 mg. Cependant, l’augmentation des posologies d’adrénaline, si elle permet d’augmenter la probabilité de RACS, n’a pas d’effet notable sur la survie finale [6] [16] [39] [40].
– Vasopressine
L’arginine-vasopressine a été proposée comme alternative à l’adrénaline il y a plusieurs années. En dépit de travaux expérimentaux et cliniques prometteurs, deux grandes études randomisées n’ont pas pu montrer de bénéfices en termes de RACS ou de survie en faveur de la vasopressine en comparaison avec l’adrénaline, que l’ACP ait lieu en intra- ou en extrahospitalier.
De même, il a été récemment montré que l’association adrénaline–vasopressine n’améliorait pas le taux de RACS par rapport à l’utilisation d’adrénaline seule [6] [16] [39] [40].

Antiarythmiques

En cas de FV résistante, il est actuellement proposé d’administrer l’amiodarone après le deuxième CEE à la posologie de 300 mg en IV lente en cas de FV résistante. L’amiodarone aura été au préalable diluée dans 20 ml de soluté glucosé à 5 %. Une deuxième injection de 150 mg peut être faite si la première est inefficace.
Il est également proposé de n’utiliser la lidocaïne que si l’amiodarone n’est pas disponible.
Il n’y a pas d’argument scientifique pour recommander ou déconseiller l’usage de magnésium durant l’ACR. En conséquence, il est proposé de n’administrer du sulfate de magnésium qu’en cas d’hypomagnésémie connue ou de torsade de pointes, sous forme d’un bolus intraveineux de 2 à 3 g [6] [16] [39] [40].
Cependant, aucun travail scientifique ne démontre actuellement que donner un médicament antiarythmique améliore la proportion de patient sortant de l’hôpital [16].

Autres thérapeutiques

Il n’y a pas de preuves scientifiques suffisantes pour recommander l’usage systématique de l’atropine, de l’aminophylline, du calcium ou des solutés de bicarbonates [16].
La seule indication de l’atropine serait lorsque l’ACR a été précédé d’une bradycardie. Dans ce cas, l’atropine doit être injectée en un bolus de 3 mg [16].
En ce qui concerne l’administration de bicarbonate de sodium durant la RCP ou après la RACS, il existe en fait relativement peu de travaux méthodologiquement bien conduits.
Les données disponibles laissent penser que l’administration de solutés alcalins pourrait être inefficace, voire dangereuse [6] [16] [39] [40].
Les seules indications retenues d’administration en cas d’ACR sont l’hyperkaliémie connue, l’intoxication aux tricycliques et l’acidose métabolique sévère préexistante. L’administration se fait alors sous forme d’un bolus de 50 ml d’une solution molaire, ou de 100 ml d’une solution semi-molaire [6] [16] [39] [40].
Enfin, le calcium n’est proposé qu’en cas d’hypocalcémie connue ou d’ACR compliquant une hyperkaliémie [6] [16] [39] [40].
Les fibrinolytiques ne sont à proposer que lorsqu’à l’origine de l’ACR, une embolie pulmonaire massive est prouvée ou fortement suspectée ou, au cas par cas, lorsque la réanimation spécialisée initiale est infructueuse devant une forte suspicion de thrombose coronarienne [6] [16] [39] [40].

Solutés de perfusion

Le sérum salé isotonique est utilisé comme vecteur des médicaments intraveineux au cours de la RCP. Le volume utilisé doit être limité et son débit est accéléré uniquement pour purger la voie veineuse après chaque injection de drogues.
Une expansion volémique n’est indiquée que lorsque l’ACR est associé à une hypovolémie [6] [16] [25] [39] [40].

Voies d’administration

Au cours de l’ACR, il est nécessaire de mettre en place un abord vasculaire. La voie veineuse périphérique, située dans le territoire cave supérieur, est aussi efficace que la voie veineuse centrale et offre l’avantage d’être mise en place sans interrompre le massage cardiaque.
Si l’abord vasculaire est retardé ou ne peut être obtenu, l’abord intra osseux doit être envisagé et nécessite chez l’adulte un dispositif approprié.
Si les deux abords précédents sont retardés ou impossibles, l’administration de certains médicaments peut être réalisée à travers la sonde d’intubation (administration intra-trachéale). Les médicaments sont alors dilués dans de l’eau pour préparation injectable et injectés directement dans la sonde d’intubation [6] [16] [25] [39] [40].

Réanimation post arrêt cardiaque

Après obtention d’une RACS, les soins spécifiques de la période post-arrêt cardiaque doivent débuter immédiatement et se poursuivre tout au long du séjour en réanimation. L’objectif prioritaire des soins apportés pendant la période post-arrêt cardiaque réside dans l’obtention d’une survie s’accompagnant de peu ou pas de séquelles neurologiques post-anoxiques.
La réanimation post-arrêt cardiaque recherche l’obtention et le maintien d’une homéostasie, en particulier sur le plan métabolique.
Lorsque la ventilation mécanique doit être poursuivie après la réanimation initiale, les objectifs gazométriques comportent l’obtention d’une saturation artérielle supérieure à 92 % et d’une normocapnie [6] [16] [25].
L’hypotension artérielle est délétère. Le niveau de pression artérielle optimal dans cette situation doit être adapté au terrain et à la pression artérielle antérieure du patient.
Les manifestations épileptiques, lorsqu’elles surviennent au cours de la phase post arrêt cardiaque, doivent être traitées avec les molécules habituelles.
Au cours des premiers jours post-arrêt cardiaque, il est nécessaire de traiter la fièvre et de rechercher une infection [6] [16] [25].
Une hypothermie induite (entre 32 et 34°C pendant 12 à 24 heures) doit être réalisée, le plus tôt possible, chez les adultes victimes d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier en rapport avec une FV, et qui sont toujours comateux au décours de la réanimation initiale. Lorsqu’une hypothermie thérapeutique est réalisée, il est nécessaire de pratiquer une curarisation en association avec la sédation. En dehors de la situation précédente (adulte comateux après FV extra-hospitalière), l’hypothermie thérapeutique peut également être proposée mais elle doit être discutée au cas par cas, en tenant compte du rapport risque-bénéfice individuel. [6] [16] [25]
Au cours de la période post-arrêt cardiaque, la sédation n’a pas démontré d’effet neuroprotecteur et ne doit pas être systématique sauf si celle-ci est rendue nécessaire par l’utilisation de l’hypothermie thérapeutique [6].
Le syndrome post-arrêt cardiaque est cliniquement caractérisé par un ensemble de manifestations viscérales, notamment neurologiques, cardio-circulatoires, respiratoires et rénales, qui peuvent conduire à des défaillances d’organes multiples et au décès [6] [16] [25].
Parmi les critères pronostiques qui sont cliniquement évaluables, la constatation au 3ème jour post-arrêt cardiaque d’une absence de réponse motrice à la douleur et/ou une perte du réflexe pupillaire permettent de prédire l’absence de récupération neurologique avec une excellente valeur prédictive [6].
A l’exception de certains tracés péjoratifs (burst suppression, tracé plat, état de mal), l’aspect de l’électroencéphalogramme est mal corrélé à l’évolution neurologique ultérieure. Parmi les critères pronostiques électrophysiologiques, l’absence bilatérale de la composante N20 des potentiels évoqués somesthésiques permet de prédire l’absence de réveil avec une excellente valeur prédictive positive [6].
Les dosages plasmatiques de marqueurs biologiques des lésions cérébrales (Protéine S1OO, gaz du sang cérébral) ne permettent pas de prédire isolément et avec acuité le pronostic neurologique des victimes d’ACR [6].
La réalisation de travaux cliniques visant à évaluer l’intérêt des procédures de monitorage cérébral doit être encouragée dans le contexte du syndrome post-arrêt cardiaque [6].

Situations particulières

Prise en charge de l’arrêt cardiaque pédiatrique

Epidémiologie

Les ACR surviennent selon deux pics de fréquence. Avant l’âge de deux ans, 50 % des décès sont liés à la mort subite du nourrisson. Après cet âge, les accidents dominent [6].
L’arrêt cardiaque dans la tranche d’âge pédiatrique a des causes différentes de celles de l’adulte [6]. Les causes principales des ACR sont les accidents (traumatismes, noyades, corps étrangers inhalés), l’insuffisance respiratoire, le sepsis, une atteinte neurologique, une cardiopathie ou un trouble du rythme cardiaque congénital [6] [26].
L’arrêt survient le plus souvent au terme d’une période d’hypoxie.

Reconnaissance et alerte

Chez l’enfant, l’ACR est plus souvent la conséquence d’une défaillance respiratoire ou circulatoire qu’un arrêt cardiaque primitif causé par une arythmie. De ce fait, il est important de reconnaître précocement les signes de ces défaillances afin de prévenir l’ACR [6].
Pour les secouristes et les professionnels de santé, la reconnaissance de l’ACR repose sur l’absence de signes de circulation : absence de signe de vie et absence de pouls brachial chez le nourrisson de moins d’un an et pouls carotidien au-delà d’un an.
La recherche de ces signes ne doit pas excéder 10 secondes avant d’entreprendre les manœuvres de RCP. En cas de doute, celles-ci sont entreprises [6].
Pour choisir le type de RCP, la distinction entre adulte et enfant réside sur la présence ou l’absence des signes de puberté.
Avant la puberté, l’alerte est donnée après cinq insufflations et une minute de RCP si le sauveteur est seul. Toutefois, quel que soit son âge, si l’enfant présente un ACR sans prodrome et s’effondre devant un témoin seul, le témoin appelle en premier puis débute la RCP de base.
Si deux sauveteurs sont présents face à un enfant sans réponse, l’un appelle immédiatement les secours, l’autre commence la RCP.
S’il s’agit d’un nourrisson de moins d’un an, la RCP est poursuivie autant que possible pendant l’appel.
Le médecin régulateur, par téléphone, conseille à l’appelant de débuter au minimum un MCE et s’il en a la compétence, d’associer la ventilation pour réaliser la RCP de base. Après la puberté, la conduite à tenir est la même que chez l’adulte : appeler d’abord [6] [26].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. Généralités
1.1Définitions
1.2Historique du concept de Chaîne de Survie Intra-Hospitalière
1.3Epidémiologie de l’arrêt cardio-respiratoire en milieu intrahospitalier
2 Concept de la Chaîne de Survie Intra-Hospitalière
2.1Procédure de prise en charge des urgences vitales intra-hospitalières
2.2Ethique
2.3Comité institutionnel de suivie
2.4Formation
PLAN DE DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1 Matériel et méthode
1.1Cadre d’étude
1.2Type d’étude
1.3Durée d’étude
1.4Population cible
1.5Méthodologie
2 Résultats
2.1Données épidémiologiques
2.2Evaluation des connaissances théoriques
2.3Evaluation des connaissances pratiques
2.4Organisation de la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières
2.5 Appréciations sur la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières
3 Commentaires
3.1Données épidémiologiques
3.2Evaluation des connaissances théoriques.
3.3Evaluation des connaissances pratiques.
3.4Organisation de la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières
3.5Appréciations sur la prise en charge des urgences vitales intrahospitalières
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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