Apports et pistes d’action pour l’éducation sociale

Apports et pistes d’action pour l’éducation sociale

Motivations chez Noémie

Au début, en tant que stagiaire, c’est surprenant de se retrouver durant des soirées à juste être là, à vivre simplement et je ne me rendais pas bien compte de tout le potentiel éducatif présent dans le quotidien institutionnel. J’étais relativement stressée par les entretiens et pourtant, je me suis rendue compte que ces moments formels sont des occasions pour poser des actes éducatifs remplis de sens. Mais d’autres instants y sont propices : lors de trajets en voiture ou d’une sortie en courses, la langue se délie, le lien se crée et tout l’accompagnement se déroule. Cela nécessite de solides capacités d’observation, d’adaptation et de réflexion. C’est si difficile dans tous ces moments de pouvoir saisir l’instant, rebondir et mettre du sens sur l’action réalisée. Cela relève clairement d’un savoirfaire professionnel subtil. Pourtant, quand je raconte à mon entourage ma journée de travail, comme la sortie au bord du lac de dimanche, les actes professionnels sont remis en question. J’aimerais pouvoir mieux cerner les enjeux de ces moments et mettre des mots dessus, pour pouvoir par la suite les représenter.Durant mon stage à l’Accueil éducatif mères-enfants, j’ai eu la chance de travailler avec des professionnel.le.s qui savent saisir et sentir pour jouer de ce quotidien afin de remettre de la vie et j’aimerais un jour pouvoir faire de même. La mission éducative de la structure tournait principalement autour des besoins des enfants. De plus, la complexité et les exigences de la tâche parentale laissent peu de place pour que ces mères puissent prendre soin d’elles-mêmes. En partant de ce constat, j’avais envie de réaliser un atelier pour leur épanouissement personnel. Durant cet atelier, nous avons discuté et réfléchi ensemble aux différentes manières de prendre soin de soi. Puis, individuellement, avec les mères qui le souhaitaient, nous avons réfléchi à des actions personnelles et concrètes. Je ressors de cet atelier et aimerais faire le pari qu’en accompagnant le développement de l’estime de soi, ces mères seraient plus disponibles pour répondre aux besoins de leurs enfants. Avant l’autodétermination et la responsabilisation, il y a clairement un socle d’estime de soi qui me semble nécessaire. C’est cela qui me motive à essayer de rechercher comment il est possible de la développer. Puis, rechercher si un.e ES peut incarner une posture particulière dans le quotidien pour favoriser le développement de l’estime de soi chez les personnes accompagnées ? Lors d’interventions scolaires avec des adolescent.e.s ou de mon travail d’aide-éducatrice dans un Accueil spécialisé pour périodes de congé, le thème de l’estime de soi revient aussi régulièrement. Je pense que c’est une thématique qui est très actuelle et touche beaucoup de monde, particulièrement les personnes en situation de fragilités que nous allons être amené.e.s à accompagner en tant qu’ES. Je pense que l’estime de soi est constamment déstabilisée par les multiples événements que nous rencontrons dans la vie et qu’il y a probablement divers moyens pour la cultiver.

Motivations chez Maëlle

Pour ma part, la thématique du quotidien a commencé à m’interpeller au début de ma formation HES. Dans le cadre d’un cours dirigé par Bernard Lévy, professeur à la HETS de Sierre, un intérêt particulier est né au fond de moi. Lors d’une observation pratique de terrain, une éducatrice maniait les interactions lors d’un souper de telle sorte à placer du travail éducatif dans ce moment qui paraissait si anodin à première vue. Comment a-t-elle mis en place son action, qui semblait valoriser toutes les personnes présentes à ce repas ? En tant que professionnel.le, comment rendre compte de son activité et mettre des mots afin de la nommer et la légitimer ? Les interrogations se sont poursuivies lors de ma première formation pratique à l’unité d’hospitalisation psychiatrique pour adolescent.e.s (UHPA), notamment grâce à ma praticienne formatrice. Au début de mon stage, je me sentais réellement inutile dans tous les moments où il n’y avait “rien de spécial” à faire. Puis ma praticienne formatrice m’a dit : « Maëlle, tu as le droit de juste « être » de temps en temps. Observe bien les moments importants de la journée, place-toi en métaposition et redis-moi tes conclusions ». J’ai remarqué que bien des moments charnières ne consistaient point en un entretien formel avec le thérapeute. Au contraire, je crois qu’une partie essentielle du travail thérapeutique se réalise dans le quotidien, par les actes anodins tels que le ménage, les courses, les promenades, les jeux, le moment du coucher ou le partage d’un jeu de société.J’ai donc appris à considérer le quotidien comme un terrain de tous les possibles. Je suis parvenue à m’ancrer professionnellement dans ce quotidien pour en tirer de nombreuses occasions éducatives. De plus, la relation éducative, un outil utilisé par tout ES, me semble plus authentique et naturelle dans les instants informels du quotidien que dans les espaces très cadrés, tels que les entretiens par exemple. Cette relation, à mon sens, peut augmenter l’estime de soi des personnes, notamment des jeunes pour ce qui est de mon expérience. En effet, bon nombre d’adolescent.e.s accueilli.e.s dans diverses structures, comme les foyers par exemple, y sont placé.e.s en raison de comportements inadaptés, voire violents, de décrochages scolaires ou encore de conflits familiaux. Je suis convaincue que l’ES peut favoriser la construction d’une estime de soi positive chez les jeunes, ce qui peut leur permettre de meilleures interactions avec eux-mêmes, leurs proches et leur environnement social. L’ES prend du recul sur les situations et cette position offre la possibilité à la personne accueillie, mais également au/à la professionnel.le d’orienter l’accompagnement dans une certaine direction. Bien souvent, ces situations ne sont pas évidentes. Tenir compte de tous les enjeux présents rend l’action complexe. Mais alors, comment l’ES fait-il/elle pour adopter cette posture, tout en étant naturel.le aux yeux des usager.ère.s ? Comment gardet-il/elle la « juste proximité » ? Comment pense-t-il/elle son action et est-elle toujours maîtrisée ? Les aspects relationnels présents dans tout travail social sont donc intéressants à approfondir pour moi au travers de ce TB, comme les actes de valorisation ou de confrontation à valeur éducative. C’est donc à partir de ces situations concrètes et la problématique récurrente de devoir prouver ma légitimité en tant que travailleuse sociale que m’est venue l’envie d’analyser ce phénomène composant l’intervention professionnelle afin de mieux le comprendre. Je suppose qu’explorer les contours de cette pratique, parfois difficile à cerner, peut servir dans l’appréhension et la reconnaissance du domaine du travail social. J’aimerais également que ce travail de recherche m’aide à conscientiser mes actions professionnelles, ma posture et ainsi augmenter ma compréhension des enjeux qui y sous-tendent.

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Table des matières

1 Remerciements-
2 Indications aux lecteurs et aux lectrices
3 Résumé de la recherche
4 Introduction
5 Partie I : Problématique de recherche
5.1 Processus commun et choix de la thématique
5.1.1 Motivations chez Noémie –
5.1.2 Motivations chez Maëlle
5.2 Question de départ-
5.3 Objectifs de recherche
5.3.1 Objectifs théoriques
5.3.2 Objectifs empiriques
5.3.3 Objectifs professionnels
5.4 Lien avec l’éducation sociale
6 Partie II : Cadre conceptuel et théorique
6.1 L’estime de soi
6.1.1 Définition de l’estime de soi
6.1.2 Fonctions de l’estime de soi
6.1.3 Estime de soi à l’adolescence
6.1.4 Accompagnement de l’estime de soi
6.2 La relation éducative
6.2.1 Définition de la relation éducative
6.2.2 Accomplir des actes éducatifs
6.2.3 Relation éducative éloignée ou proche
6.2.4 Relation éducative dans les situations quotidiennes institutionnelles
6.3 Hypothèses de recherche
7 Partie III : Démarche méthodologique
7.1 Terrain et échantillon de population
7.1.1 Première institution
7.1.2 Deuxième institution
7.1.3 Troisième institution
7.2 Technique de récolte de données
7.2.1 L’entretien semi-directif
7.2.2 Risques et opportunités spécifiques à la démarche
7.3 Code éthique de la recherche
7.4 Planification du travail de recherche
8 Partie IV : Résultats de la recherche et interprétations
8.1 Compréhension, représentation et définition de l’estime de soi
8.1.1 Définition de l’estime de soi
8.1.2 Fonctions de l’estime de soi
8.1.3 Construction de l’estime de soi
8.2 Estime de soi à l’adolescence
8.2.1 Place occupée par l’estime de soi dans l’accompagnement
8.2.2 Évaluation de l’estime de soi des jeunes en foyer
8.3 Posture de l’ES
8.3.1 Regards sur les jeunes accompagnés
8.3.2 Principes et valeurs privilégiés auprès des jeunes accompagnés
8.4 Rapport à soi-même en tant que professionnel.le
8.4.1 Avoir une bonne estime de soi ? –
8.4.2 Ne pas charger les jeunes de sa propre histoire
8.4.3 Accepter son impuissance face à certaines situations
8.5 Relation éducative et ses enjeux
8.5.1 Mettre de la distance ou de la proximité
8.5.2 Créer du lien
8.5.3 Rôle de l’ES dans la relation éducative
8.6 Actes éducatifs concrets pour l’estime de soi
8.6.1 Étapes de l’accompagnement de l’estime de soi
8.6.2 Les actes éducatifs concrets
8.7 Moments du quotidien privilégiés par les ES
8.7.1 Le moment du repas
8.7.2 Le moment du coucher
8.7.3 Les activités extraordinaires comparées aux instants quotidiens-
8.7.4 Autres instants favorables
8.8 Apports inattendus dignes d’intérêt
8.8.1 Différences ou ressemblances entre filles et garçons
8.8.2 Limites ou opportunités à accompagner l’estime de soi dans l’institution
8.8.3 Avantages et inconvénients du foyer face au milieu familial
9 Partie V : Bilan de recherche
9.1 Évaluation des objectifs
9.2 Vérification des hypothèses
9.2.1 Retour sur la première hypothèse
9.2.2 Retour sur la deuxième hypothèse
9.2.3 Retour sur la troisième hypothèse
9.3 Réponse à la question de recherche
9.4 Bilans des étudiantes et apprentissages réalisés
9.4.1 Bilans personnels
9.4.2 Bilan professionnel
9.4.3 Bilan méthodologique
9.5 Apports et pistes d’action pour l’éducation sociale
9.5.1 Prendre soin des professionnel.le.s
9.5.2 Les paires
9.5.3 Évaluer l’estime de soi ?
10 Conclusion générale
11 Bibliographie
12 Annexes

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