ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE ET MECANISME DE SURVENU DU TRAUMATISME

ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE ET MECANISME DE SURVENU DU TRAUMATISME

     Dans notre étude le genre masculin prédominait avec 82% des cas, soit un genre ratio de 4,5. Ce résultat est semblable à ceux de Y.Berrada Badaoui à Tambacounda 80,1% (11), A.Sissako au Mali (12) et M. Fatima à Kaolack 75,3% (13). Cette prédominance masculine, est également décrite dans la littérature (14,8,15,6–8,2,16). Ce résultat s’explique par le fait que de par leurs activités les hommes sont plus exposés aux TCE (moto-taxi, ouvriers). Dans notre étude, l’AVP constituait la principale cause de mécanisme de survenu de traumatisme cranio-encéphalique soit 90%. Ce pourcentage, est légèrement supérieur à celui des études faites dans les autres villes du Sénégal : Saint-Louis (59,4%) (17), Touba (65,2%) (18), Kaolack (71%) ou Tambacounda (60,9%) (11). Ceci peut s’expliquer par le fait que la route nationale qui traverse la région de Fatick est très accidentogène. Mais notre résultat est proche de ceux retrouver dans la sous-région à l’instar de Bamako (80,8%) (1). La prédominance des AVP est également retrouvée dans les données de la littérature (20,10,9,16,7,21,3,22,4). Cette prépondérance des AVP comme mécanisme de survenu dans les TCE peut s’expliquer d’une part par l’excès de vitesse, mais également par le non-respect du Code de la route, le mauvais état des infrastructures routières, l’absence de permis de conduire, de port de casques pour les motocyclistes. La moto est le moyen de transport le plus utilisé dans la région de Fatick. Dans notre étude les chutes occupaient le second plan, dans le mécanisme de survenu du traumatisme. Sissako et al ont des données similaires(23), de nombreux auteurs également (9,16,21). La prise en charge des traumatisés crâniens doit être multidisciplinaire, le radiologue occupe une place essentielle, le scanner étant le gold standard parmi les techniques d’explorations.

Anomalies cranio-encéphaliques observées

     Dans notre, étude le scanner nous a permis de décrire et préciser le siège exact des différentes lésions osseuses, crâniennes et des lésions associées. Cet apport important du scanner est noté chez certains auteurs(16,23–25). Dans notre étude nous avons retrouvé des lésions au scanner dans 88% des cas. Ces résultats sont proches de ceux retrouvés par Sano O à Kolda 73,8% , Toure et al 78%(27). Thiam M à Touba (18) et Rachid M à Saint-Louis (17) ont retrouvé respectivement 62% et 58,3%. Le taux élevé des lésions retrouvées dans notre étude peut s’expliquer par le caractère violent du mécanisme lésionnel et aussi la demande immédiate du scanner par le prescripteur avant la 6ème H, ce dernier ne se basant pas toujours sur l’application stricte des recommandations internationales notamment la classification de Master (annexes). Cette classification est un outil indispensable pour le clinicien car elle permet d’analyser le risque du traumatisme et ainsi mieux orienter la prescription d’une imagerie complémentaire. Le scanner est le gold standard dans l’imagerie en cas de TCE, mais ce dernier peut présenter des limites, dans la description ou le diagnostic de certaines lésions notamment l’œdème cérébral aigu et les lésions axonales diffuses (LAD). L’IRM est l’examen de choix dans le diagnostic des LAD (27,28), ces dernières résultent d’un mécanisme d’accélération et de décélération de la boite crânienne. Les lésions cranio-encéphaliques observées dans notre série sont superposables à celles rapportées par la littérature(9,10,17,20–23,25,29),avec une prédominance des lésions osseuses et cérébrales soit 57%. Par rapport aux lésions méningées (47%). Ces données sont semblables à celle de Thiam M à Touba (18) et Fatima M à Kaolack (13) qui retrouvaient une prédominance des lésions cérébrales. Yassine B à Tabacounda (11) retrouvait une prédominance des lésions osseuses. Cette prédominance des lésions osseuses et cérébrales au cours des TCE pourrait s’expliquer par un mécanisme de choc direct avec mobilité du cerveau dans la boite crânienne (6,25). Mais aussi par le fait que notre population d’étude était majoritairement constituée de jeunes dont le moyen de déplacement le plus fréquent est la moto.

Les lésions méningées

     L’HSD était la lésion la plus retrouvée dans notre série 20 cas soit 31,3% des lésions méningées. Nos résultats sont superposables avec ceux retrouvés par Kaba à Ziguinchor (30) 36%. Cette prédominance des HSD, est également décrite dans la littérature par plusieurs auteurs(3,15,16,31). M Thiam à Touba(18), Yassine B à Tambacounda(11), Olatoundji H et al(7) ont trouvé une prédominance des HED soit respectivement 34,62%, 33,3% et 28,9%. L’HSD correspond à une rupture des ponts veineux méningés situés entre la feuille interne de la dure-mère et l’arachnoïde(35). Au scanner, l’HSD se traduit par une collection péri cérébrale spontanément hyperdense, en croissant. Il peut franchir les sutures mais pas les sinus veineux. L’HSD est une urgence neurochirurgicale et l’objectif du traitement consiste à une craniotomie centrée sur l’hématome(34). La pneumencéphalie était la seconde lésion méningée retrouvée dans notre série (25%). Elle se traduit au scanner par la présence d’airs dans ou autour de l’encéphale en rapport avec des brèches ostéo durale. L’HED était la 3ème lésion méningée 23,4% suivi de l’HSA 20,3%.

Lésions secondaires (complications)

   Elles représentaient 10% de l’ensemble des lésions observées. L’engagement cérébral était la plus fréquente dans notre série soit 75% des cas. Ces résultats sont superposables à ceux trouvés par M. Thiam à Touba(18) 53,33% des cas. L’engagement cérébral est la conséquence de l’effet de masse des lésions hémorragiques œdémateuses(39). Il existe plusieurs types d’engagement :
– L’engagement sous falcoriel, le plus fréquent, correspond à une hernie du gyrus cingulaire sous le bord libre de la faux du cerveau et se traduisant à la TDM par un déplacement du septum interventriculaire par rapport à la ligne joignant les insertions antérieures et postérieures de la faux ;
– L’engagement temporal interne, correspond à une hernie de l’Uncus temporal par-dessus le bord libre de la tente et se traduisant à la TDM par un effacement de la citerne latéro mésencéphalique et ou un refoulement du mésencéphale;
– L’engagement central, correspond à l’engagement du diencéphale au travers de l’incisure tentorielle, et se traduit à la TDM par un effacement symétrique des citernes péri-mésencéphaliques avec déformation du mésencéphale qui s’allonge dans un axe antéro-postérieur et un effacement du V3 ;
– L’engagement amygdalien, correspond à une hernie des amygdales cérébelleuses à travers le foramen magnum et se traduisant à la TDM par une verticalisation des tonsilles oblitérant le foramen magnum sur les coupes axiales avec une protrusion sur une hauteur supérieur à 5 mm sur les coupes sagittales (9,25,31).
Dans notre étude l’engagement sous-falcoriel avait été le seul retrouvé. L’engagement sous-falcoriel peut entrainer des complications vasculaires qui sont :
– Soit locales par compression artérielle et nécrose calleuse ou cingulaire ;
– Soit régionales par déplacement et étirement des structures vasculaires cheminant dans la scissure hémisphérique, avec risque d’ischémie dans le territoire de l’artère cérébral antérieur(34).
L’œdème diffus était la deuxième complication retrouvée dans notre étude soit 25%.

PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS

     Dans notre étude 34% des patients avait un âge inférieur ou égal à 15 ans. Le mécanisme de survenue du traumatisme le plus représenté était l’AVP soit 28,9% des cas suivis des chutes. Hode L et al au Bénin (40) et M. Thiam à Touba (18) retrouvaient également une prédominance des AVP soit 62,75% et 45,1%. Dans notre étude les lésions osseuses étaient les plus fréquentes soit 55,9% des cas, suivi des lésions cérébrales 47,1%. Ce résultat est superposable à ceux de TOURE M.H à Dakar( 26) et Rachid M à Saint-Louis (35) qui retrouvaient également une prédominance de ces lésions osseuses. Cette fréquence des lésions osseuses chez l’enfant peut s’expliquer par l’immaturité de la boîte crânienne. Elles sont décrites dans la littérature par des fractures linéaires, comminutives ou embarrures (36,40,41). Une forme particulière d’enfoncement est celle du jeune enfant dont l’os est encore élastique et se laisse déprimer sans se rompre en balle de « ping-pong » (41).

Relation entre mécanisme du traumatisme et atteinte cérébrale

    Nous avons établi une relation entre le mécanisme du traumatisme AVP et l’atteinte cérébrale et ce résultat était statistiquement significatif avec une p-value = 0,0012 (tableau IV). Le scanner doit être systématique chez tous patients traumatisés du crâne après une bonne évaluation clinique respectant les critères de Masters.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
I. TYPE D’ETUDE
II. CADRE D’ETUDE
III. POPULATION D’ETUDE
1. Aspect éthique
2. Critères d’inclusion
3. Critères de non inclusion
4. Caractéristique de la population
4.1. Genre
4.2. Age
4.3. Activité professionnelle des patients
4.4. Mécanisme de survenu du traumatisme
4.5. Type d’engin responsable des AVP
4.6. Signes cliniques
IV. MATERIEL
V. METHODE
V.1. Protocole d’examen
V.2. Paramètres étudiés
V. 3. Traitement des données et analyse statistique
RESULTATS
I. ÉTUDE MORPHOLOGIQUE : ASPECTS SCANOGRAPHIQUES
1. Les anomalies cranio encéphaliques observées
2. Lésions osseuses
2.1. Fractures simple de la voute
2.2. Fractures embarrures de la voûte
2.3. Fractures comminutives de la voûte
2.4. Fractures de la base
3. Les lésions méningées
3.1. L’hématome extra dural
3.2. L’hématome sous dural
3.3. L’hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) post traumatique
3.4. La pneumencéphalie
4. Les lésions cérébrales
4.1. L’hématome intra parenchymateux
4.2. Contusions cérébrales
4.3. L’hémorragie ventriculaire
4.4. Lésions axonales diffuses
5. Les lésions secondaires
5.1. Engagement cérébral
5.2. Œdème cérébral
6. Lésions associées
6.1. Les fractures du massif facial
6.2. Les lésions du rachis cervical
II. ÉTUDE ANALYTIQUE
II.1. Particularité de l’enfant de 0 à 15 ans
II.2. Relations entre quelques variables
II.2.1. Relation entre mécanisme du traumatisme et la profession
II.2.2. Relation entre mécanisme du traumatisme et l’âge
II.2.3. Relation entre mécanisme du traumatisme et atteinte cérébrale
DISCUSSION
I. ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE ET MECANISME DE SURVENU DU TRAUMATISME
II. ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES
1. Anomalies cranio-encéphaliques observées
2. Lésions osseuses
3. Les lésions méningées
4. Les lésions cérébrales
5. Lésions secondaires
6. Les lésions associées
III. PARTICULARITES DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS
IV. RELATION ENTRE QUELQUES VARIABLES
1. Relation entre mécanisme du traumatisme et l’âge
2. Relation entre mécanisme du traumatisme et atteinte cérébrale
3. Relation entre mécanisme du traumatisme et profession
V. IMPACT DU SCANNER
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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