Anatomie du systeme canalaire

A l’heure actuelle, l’une des préoccupations majeures de la pratique médicodentaire est d’éviter les infections nosocomiales. Cela passe d’abord par une stérilisation rigoureuse des instruments utilisés par le praticien. Les problèmes posés par l’apparition de nouvelles maladies transmissibles tel que le SIDA ont entraîné à reconsidérer l’importance de la stérilisation. L’endodontie s’occupe de la désinfection et du traitement des canaux dentaires par l’utilisation d’instruments métalliques qui doivent être stériles (28). La cavité buccale est un milieu privilégié d’échange entre le corps humain et l’extérieur, et elle constitue aussi un carrefour privilégié pour les germes pathogènes transmissibles.

L’utilisation de matériel endodontique non stérilisé peut entraîné des risques de transmissions de maladie :
− de patients à patients par les mains du praticien ;
− de patients à praticiens par les liquides biologiques (sang, salive, etc.) .

La stérilisation des instruments endodontiques vise à protéger le patient des risques de contamination croisée et de minimiser le risque de surinfection des canaux radiculaires (28). Pour cela, les chirurgiens dentistes devraient être beaucoup plus vigilants et choisir avec soins leur stérilisateur et leur produit de désinfection . Une littérature abondante est disponible concernant l’hygiène et la prévention de la transmission des infections à l’hôpital ( 7,8,10,11,12). Au Sénégal, il n’y a pas encore d’études spécifiques sur les méthodes de stérilisation pratiquées par les chirurgiens dentistes.

ANATOMIE DU SYSTEME CANALAIRE

L’ENDODONTE

L’endodonte ou complexe pulpo-dentinaire (fig. 1), constitué par la dentine et la pulpe est une entité au sein de l’organe dentaire. La pulpe, essentiellement constituée de tissu conjonctif lâche, est localisée dans la partie centrale. Dans sa périphérie, elle est constituée d’odontoblastes qui sont des cellules différenciées et spécialisées dans la formation de la dentine. Disposés en palissade, ils possèdent un prolongement cytoplasmique qui parcourt l’épaisseur de la dentine.

LA DENTINE
Elle constitue la majeure partie de la dent et se caractérise par l’existence des canalicules ou tubuli dentinaires qui s’étendent de la pulpe à la jonction amélodentinaire . La pré-dentine non calcifiée borde le versant pulpaire de la dentine. Dans certaines pathologies pulpaires, il y a une infiltration microbienne de la prédentine et d’une partie de la dentine.

LA PULPE

Elle est divisée en pulpe coronnaire et en pulpe radiculaire. Elle occupe la cavité centrale de la dent.
➤ La pulpe coronaire Elle a la forme de la surface externe de la couronne dentaire et présente comme elle six faces : occlusale, mésiale, distale, vestibulaire, linguale et cervicale. Cette dernière constitue au niveau des dents pluri-radiculées le plancher de la chambre pulpaire tandis qu’au niveau des dents monoradiculées, l’absence de plancher entraîne la continuité entre la chambre pulpaire et le canal radiculaire.
➤ La pulpe radiculaire Elle s’étend de la région cervicale de la dent jusqu’à son apex. Elle est reliée aux tissus péri-apicaux par un foramen de configuration variable. La pulpe des dents jeunes, dont le foramen n’est pas complètement formé, communique avec les tissus péri-radiculaires par une large ouverture. Durant le développement, le foramen se rétrécit. La racine complètement formée possède généralement un canal principal et un ou plusieurs canaux latéraux, des canaux accessoires et des ramifications formant à l’apex un véritable delta. L’ensemble formé par le canal principal et ses ramifications constitue le système canalaire (fig. 2).
– Canal principal (A) : la chambre pulpaire se prolonge dans la racine à travers le canal principal qui contient la majeure partie du tissu conjonctif pulpaire au sein de la racine.
– Canal latéral (B) : le canal latéral est une émanation du canal principal mettant en communication l’endodonte avec le desmodonte au niveau des deux tiers coronaires de la racine. Son axe est souvent perpendiculaire à l’axe du canal principal.
– Canal secondaire (C) : le canal secondaire naît à partir du canal principal au niveau du tiers apical de celui-ci . Son axe est plutôt oblique par rapport à celui du canal principal.
– Canal accessoire (D): canal accessoire est une branche latérale du canal secondaire.

Concernant la trajectoire des canaux, il est important de noter qu’elle est exceptionnellement rectiligne. En effet, les courbures qui compliquent la préparation des canaux pour leur scellement adéquat sont non seulement presque systématiques au niveau de certaines dents, mais elles se situent très souvent sur des plans géométriques différents : mésiodistal et vestibulolingual.

LA REGION PERI-APICALE

Elle correspond à la zone qui entoure le tiers radiculaire terminal et comprend le desmodonte (ou ligament alvéolo-dentaire), le cément et l’os alvéolaire. Cet ensemble constituant une unité anatomique et fonctionnelle (fig.4).

LE CÉMENT
Le cément apical est un tissu minéralisé non vascularisé et non innervé. Il est cellulaire, et constitue l’interface entre la dentine radiculaire et le tissu conjonctif desmodontal. Il est produit par les cémentoblastes et sa formation est continue. Son épaisseur augmente avec l’âge de la jonction amélo-cémentaire à l’apex où elle varie entre 100 et 600 µm. Une partie du cément apical tapisse le cône cémentaire qui se joint au cône dentinaire à la jonction cémento-dentinaire.

LE DESMODONTE
Le desmodonte représente l’ensemble des tissus situés entre la racine dentaire et son alvéole. Il est considéré comme une extension du tissu conjonctif dans cet espace. Il est formé en grande partie de faisceaux, surtout de fibres collagènes qui relient la dent à l’os. Le desmodonte contient outre les fibres collagènes, des vaisseaux sanguins, des nerfs, des cellules, le tout baignant dans une substance fondamentale. La largeur de l’espace desmodontal varie avec l’âge entre 0,15 et 0,38 mm.

L’OS ALVÉOLAIRE 

Le procès alvéolaire est une extension osseuse de la mandibule ou du maxillaire entourant les racines dentaires et à l’intérieur de laquelle se trouve l’os alvéolaire. Celui-ci est une mince couche d’os lamellaire qui constitue le logement des dents et en assure la fixation. Le procès alvéolaire se développe en même temps que l’os alvéolaire pendant la formation de la racine dentaire. Cependant il n’acquiert pas sa morphologie fonctionnelle avant que la dent ne soit impliquée dans la fonction occlusale. Le bord coronaire de l’os alvéolaire (la crête alvéolaire) se trouve approximativement à 1 mm au-dessous de la jonction amélo-cémentaire. La lame osseuse alvéolaire est perforée pour permettre le passage de vaisseaux et des nerfs entre le desmodonte et la moelle osseuse.

LES INFECTIONS NOSOCOMIALES ET ENDODONTIE 

En endodontie, il est nécessaire d’utiliser des instruments stériles pour éviter toute contamination aussi bien du patient que du praticien. La cavité buccale est l’un des endroits où se font les échanges du corps humain avec le milieu extérieur, échanges gazeux par la respiration. Ainsi, c’est un carrefour privilégié où se trouvent des germes pathogènes transmissibles. La population microbienne de la cavité buccale est abondante et variée. Les interventions, en endodontie, s’effectuant dans ce milieu naturellement septique, il existe des risques de transmission de maladies infectieuses. Certains praticiens considèrent que l’intérêt porté aux problèmes infectieux est considérablement amplifié par les médias et les fabricants de produits d’hygiène et ne se sentent nullement concernés par la réalité du risque infectieux. A l’inverse, d’autres praticiens exagèrent le caractère contagieux de certaines maladies (en particulier le SIDA) et sont saisis d’une peur irrationnelle, qui peut aller jusqu’au refus de soigner certains patients (7). La muqueuse buccale peut être atteinte par une variété de bactéries, virus et champignons, et il serait difficile d’établir une liste exhaustive. Certaines lésions sont dues à des micro-organismes spécifiques, d’autres à des associations, et peuvent se manifester uniquement au niveau de la cavité buccale ou au contraire, font parties des symptômes d’une maladie générale. On peut diviser ces maladies en trois catégories :
− les infections bactériennes ;
− les infections virales ;
− les infections mycosiques.

LES INFECTIONS BACTERIENNES

La bouche est un milieu où cohabitent plusieurs bactéries qui peuvent être commensales ou saprophytes. Le déséquilibre de cet écosystème entraîne l’apparition de la maladie. Les infections bactériennes les plus souvent décrites au niveau de la cavité buccale liées à l’utilisation d’instruments souillés sont la tuberculose et la syphilis dont la symptomatologie peut passer inaperçue au cours de la consultation dentaire.

LA TUBERCULOSE

C’est une maladie infectieuse due aux bacilles de KOCH. Les manifestations buccales ne sont guère fréquentes surtout dans les pays où la vaccination est répandue. Les lésions orales, dès la contamination sont rarement primaires, mais le plus souvent secondaires . L’inoculation peut se faire par voie externe (expectorations, instrument souillé) ou par voie hématogène. La langue est le plus communément atteinte, ainsi que le palais, les lèvres et la gencive (33 ). La lésion tuberculeuse est une ulcération plus ou moins douloureuse, irrégulière, superficielle ou profonde, qui croit lentement, cernée par un tissu congestionné. Le fond de la lésion peut être purulent, l’analyse du pus recueilli révélant la présence du bacille de KOCH. Il faut souligner que le chancre de primo-infection tuberculeux est très contagieux.

LA SYPHILIS
La syphilis est due au tréponème pale (Treponema pallidium) qui est un spirochète visible aisément au microscope à fond noir. La maladie se développe en trois stades:

* Stade primaire
Il intervient au site d’inoculation, le plus souvent génital, trois semaines après le contact avec le tréponème. Le chancre primaire extragénital peut apparaître sur les lèvres ou la langue et, plus rarement, à d’autres localisations intrabuccales. Le chancre primaire est une ulcération nodulaire, circonscrite et indurée couverte d’une membrane grisâtre, fourmillante de spirochètes et hautement contagieuse.
* Stade secondaire
C’est une phase de diffusion. Elle apparaît six à huit semaines après la lésion primaire et se caractérise par des lésions diffuses sur la peau et les muqueuses. Les lésions orales secondaires sont de nos jours rares. Elles atteignent la langue, la gencive, la paroi jugale et apparaissent comme des plaques gris-blanchâtres indolores, couvrant une région ulcérée. Elles sont ovoïdes ou de formes irrégulières entourées d’une zone enflammée et extrêmement contagieuse.
* Stade tertiaire
Il survient en l’absence de traitement, plusieurs années après la première infection. La gomme tertiaire atteint la peau et les muqueuses, les os, le foie, et se présente comme une lésion granulomateuse se nécrosant à sa partie centrale et pouvant atteindre parfois plusieurs centimètres. Les lésions buccales tertiaires sont rarissimes et leur description ne présente plus qu’un intérêt historique. La gomme tertiaire se développe à la langue ou au palais et présente l’aspect d’un nodule pouvant ultérieurement s’ulcérer, se nécroser jusqu’à créer parfois dans le cas du palais, une perforation par destruction des tissus atteints. Enfin, la glossite leucoplasique syphilitique est une des manifestations tertiaires aux potentialités de dégénérescences cancéreuses élevées.

LES INFECTIONS VIRALES

Les plus contagieuses au cabinet dentaire sont :
− l’herpes buccal ;
− les oreillons ;
− les affections virales rhino-pharyngées ;
− les hépatites virales ;
− le sida.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I –ANATOMIE DU SYSTEME CANALAIRE
1.1.1- La dentine
1.1.2-La pulpe
1.2– LA REGION PERI-APICALE
1.2.1- Le cément
1.2.2- Le desmodonte
1.2.3- L’os alvéolaire
II – LES INFECTIONS NOSOCOMIALES ET ENDODONTIE
2.1– LES INFECTIONS BACTERIENNES
2.1.1-La tuberculose
2.1.2- La Syphilis
2.2- LES INFECTIONS VIRALES
2.2.1- L’herpes buccal
2.2.2- Les oreillons
2.2.3- Les affections virales rhino-pharyngées
2.2.3.1- Les adénovirus
2.2.3.2- Les rhinovirus
2.2.4- Les hépatites virales
2.2.5- Le sida
2.3-LES INFECTIONS MYCOSIQUES
2.3.1- La candidose
III – LES INSTRUMENTS ENDODONTIQUES
3.1 – LES INSTRUMENTS MANUELS
3.1.1- Le Tire-nerf
3.1.2- La Lime K
3.1.3- La broche
3.1.4- La lime de Hedström
3.2 – LES INSTRUMENTS MECANISES
3.2.1- Les forets de Gates
3.2.2- Les limes soniques ou « Shapers »
3.2.3- Les limes endosoniques
3.2.4- Les instruments en Nickel-Titane (Ni-Ti)
IV– AGENTS DE DESINFECTION DES INSTRUMENTS CANALAIRES
4.1 – LES AGENTS CHIMIQUES
4.1.1 – Les oxydants
4.1.1.1- Le peroxyde d’hydrogène : eau oxygénée
4.1.1.2- L’acide peracetique
4.1.1 .3- Les dérivés chlorés
4.1.2 – Les alcools
4.1.3 – Les dérivés phénoliques
4.1.4 – Les aldéhydes
4.1.5 – La chlorhexidine
4.2- LES AGENTS ANTIMICROBIENS PHYSIQUES
4.2.1 – La chaleur sèche
4.2.1.1- Le flambage
4.2.1.2- Le four Pasteur ou Poupinel
4.2.1.3- La chaleur sèche pulsée
4.2.2 – La vapeur d’eau sous pression
4.2.2.1- L’autoclave
4.2.2.2- La cassette autoclave
4.2.3 – La vapeur chimique ou chemiclave
V- CHAINE DE STERILISATION DU MATERIEL DENTAIRE
5.1 – LA DECONTAMINATION
5.2 – LE NETTOYAGE ET LA DESINFECTION
5.2.1- Prédésinfection au bac à ultrasons
5.2.2 – Prédésinfection thermique
5.2.3 – Le nettoyage manuel
5.3 – LE RINÇAGE ET LE SECHAGE
5.4 – LE CONDITIONNEMENT
5.4.1 – Le conditionnement à usage unique
5.4.2- Le conditionnement réutilisable
5.5- LA STERILISATION
5.5.1- La Stérilisation pré-opératoire
5.5.1.1- La stérilisation par la chaleur
5.5.1.2- La stérilisation chimique et par contact
5.5.2- La Stérilisation per-opératoire
5.5.2.1- La chaleur
5.5.2.2- La stérilisation chimique et par contact dans des solutions antiseptiques
5.5.3 – Le contrôle de la stérilisation
5.5.3.1- Les indicateurs physico-chimiques
5.5.3.2- Indicateurs bactériologiques
5.6 – LE STOCKAGE
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I – JUSTIFICATION – OBJECTIFS
II – CADRE D’ETUDE
III – MATERIEL ET METHODES
3.1 – MATERIEL
3.1.1 – Matériel technique
3.1.2 – Population d’étude
3.1.3 – Matériel humain
3.2 – METHODOLOGIE
3.2.1 – Critères d’inclusion
3.2.2 – Recueil des données
3.2.3 – Analyse des données
IV – RESULTATS
4.1 -LES CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE
4.2- FREQUENCE DES TRAITEMENTS CANALAIRES DANS LES CABINETS DENTAIRES
4.3- LA STERILISATION DES INSTRUMENTS ENDODONTIQUES
4.3.1- Résultat selon Les modes de stérilisation
4.3.1.1- Résultats globaux
4.3.2- Critères de stérilisation
4.3.2.1 – A Froid seul
4.3.2.2- A froid et à chaud
V – DISCUSSION
5.1 – LES CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
5.2 – LA FREQUENCE DES TRAITEMENTS ENDODONTIQUES
5.3 – Le mode de stérilisation des instruments endodontiques
5.3.1- La stérilisation à froid
5.3.2 –La stérilisation a froid et à chaud
VI- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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