Analyses polliniques en vue de la création des référentiels commerciaux des miels

Analyse pollinique quantitative

       L’analyse pollinique quantitative est la mesure de la quantité de pollens contenue par unité de poids de miel (MAURIZIO, 1939). Elle est exprimée en nombre de grains de pollens par 10g de miel (LOUVEAUX et al., 1970 ; 1978). Elle permet de fournir des données concernant le mode d’extraction et la richesse pollinique du miel concerné. Cette donnée complète la détermination de l’origine florale des miels. Une méthode volumétrique dérivée de la méthode de COUR (1974) a été utilisée pour quantifier le nombre total de pollens contenus dans chaque échantillon. Le schéma de la figure 12 résume l’ensemble du traitement de l’analyse quantitative.
a) Préparation du miel : Des traitements physico-chimiques ont été également appliqués pour extraire les pollens dans 10g de miels (Fig.12):
>Homogénéisation et pesage
Chaque échantillon a été remué et 10g de miel ont été prélevés (LOUVEAUX et al., 1970 ; 1978 ; VON DER OHE et al., 2004).
>Lavage par centrifugation
Afin d’extraire le pollen, le miel est lavé plusieurs fois à l’eau distillée. Pour l’analyse quantitative, l’acétolyse n’a pas été jugée nécessaire car l’objectif a été de dénombrer le nombre d’élément figurés dans la préparation. En outre, cette méthode permet la recherche d’indicateur de miellats dont les champignons qui sont facilement détruits par l’acétolyse.
b) Montage des préparations : Avant le montage du culot entre lame et lamelle, son volume a été mesuré et le culot a été dilué 10 fois permettant ainsi une bonne dispersion des grains de pollen (ANNEXE III). Pour l’analyse quantitative, c’est le montage liquide dans de la glycérine phénolée qui a été utilisée car il permet une répartition homogène des grains de pollens dans la préparation (ANNEXE IV).
c) Conduite de l’analyse quantitative : Différentes méthodes ont été utilisées par les chercheurs pour l’analyse pollinique quantitative dont l’utilisation de filtre millipore® (LOUVEAUX ; VON DER OHE et al., 2004). Pour cette étude, le comptage a été effectué au grossissement x400 sur une préparation confectionnée à partir d’un volume de 50µl du culot dilué dans 10fois du volume totale du culot en utilisant une lamelle de 24 x 50 mm. Pour calculer le nombre absolu N d’éléments végétaux, l’évaluation a été effectuée à partir du comptage des pollens rencontrés le long des 5 lignes qui ont été systématiquement balayées. Elle correspond à un pourcentage d’observation égal à 5% (COUR, 1974). Les lignes ont été choisies dans différentes zones de la préparation : sur les lignes du quart supérieur et inférieur, au milieu et sur les lignes du bord de la préparation.
d) Méthode de calcul : Le nombre de pollens compté dans chaque préparation a été rapporté au volume total du culot disposé. La teneur absolue en pollen N a été calculée à l’aide de la formule suivante :
N = nombre de pollen dans 10g de miel
Nc = nombre total de grains de pollen comptés sur les différentes lignes
L = largeur moyenne de la lamelle (µm)
Vt = volume total du culot (µl)
n = nombre de lignes de comptage (5)
1 = largeur du champ microscopique (385µm)
Vf = volume montée entre lame et lamelle (50µl).
e) Expression et interprétation des résultats : La fréquence absolue N ou teneur en grains de pollen par 10g de miel est une constante qui permet de caractériser les miels. MAURIZIO (1968) a classé les miels en cinq catégories suivant la teneur absolue en pollen :
– Classe I : N< 20.000
– Classe II : 20.000 ≤ N < 100.000
– Classe III: 100.000 ≤ N < 500.000
– Classe IV: 500.000 ≤ N< 1.000.000
– Classe V: N ≥ à 1.000.000.
Les investigations menées sur un grand nombre de miels ont permis d’établir la correspondance entre les différentes classes préconisées par MAURIZIO et les types de miels. Selon LOUVEAUX et al., en 1970, 1978 :
-La classe I comporte les miels de fleur, pauvres en pollen,
-La classe II renferme la plupart des miels de fleurs,
-La classe III comprend les miels riches en pollen,
-La classe IV correspond à des miels très riches en pollen,
-La classe V indique un miel à fleurs extrêmement riches en pollen ou miels de presse.

Appellation : miels d’eucalyptus

     D’après la figure 16, les échantillons étudiés se distribuent dans 4 groupes formant 4 zones: La zone I rassemble les échantillons provenant de Fandriana (EF1, EF2 et EF3) et Anjozorobe (EM8). Les espèces caractéristiques sont : Acacia dealbata, Psiadia altissima, POLYGALACEAE, Casuarina sp, type Podocarpus sp, MALVACEAE, Cf. RUBIACEAE, ANACARDIACEAE, Cf. Phyllanthus amarus. La zone II assemble les miels de la région de Manjakandriana entre eux (EM1, EM2, EM5, EM6, EM7, EM9, et EM10). Les espèces caractéristiques sont : Taraxacum officinale, Psiadia altissima, Kaliphora madagascariensis, Helichrysum sp, Aphloia theiformis, cf. Moringa sp, Cf. Prothorus sp, Trema orientalis, Sterculia sp, Dombeya sp, Rhus taratana, Alberta minor, ACANTHACEAE, Bidens sp, ROSACEAE, SOLANACEAE, Coffea sp, Vernonia sp, Weinmania sp. La zone III est représentée par 2 échantillons provenant de Manjakandriana (EM3, EM4). Les espèces caractéristiques sont : Aphloia theiformis, Nymphaea sp, Vernonia sp, Coffea sp, Cf. Zizyphus sp, Cf. Datura sp, Cf. Bathiorhamnus sp, RUTACEAE, Cf. Cinnamosma sp, Psidium guayava. La zone IV est représentée par l’échantillon provenant d’Ambositra (EA1), les espèces caractéristiques sont : Macaranga spp, Grewia sp, PANDANACEAE, PALMAE, Psiadia altissima, RUTACEAE.

DESCRIPTION DES PRINCIPAUX POLLENS RENCONTRES

       La description porte sur 15 types polliniques incluant les pollens dominants et les plus fréquents rencontrés au cours des analyses des 2 types de miels. Les différentes mesures ont été effectuées sur 15 grains de pollens. Toutes les mesures et descriptions ont été effectuées au microscope photonique. Les planches photographiques I et II illustrent la description des pollens où les photos sont prises au grossissement x 1000. Les pollens sont décrits suivant l’ordre alphabétique des familles. Les descriptions concernent :
-la forme : elle fait référence sur le ratio de la longueur de l’axe polaire(P) sur le diamètre de l’équateur (E).
-la symétrie : le plan équatorial divise le pollen en 2 moitiés : la  partie proximale et la partie distale. Le pollen est isopolaire si les 2 moitiés sont symétriques et hétéropolaire si les 2 moitiés sont différentes.
-le nombre et la forme des apertures,
– l’ornementation et la structure de l’éxine sont les caractères morphologiques étudiés. Les terminologies adoptées sont celles de PUNT & al. (1994) et HESSE et al. (2008).

ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES MIELS

     Deux méthodes ont été utilisées pour rechercher des pollens caractéristiques des échantillons dans cette étude : la fréquence d’apparition des espèces et l’AFC. La méthode basée sur la fréquence d’apparition des taxons a permis de relever un ensemble de pollens caractéristiques qui apparaissent fréquemment dans les miels. L’inventaire comporte 11 types polliniques pour les miels d’eucalyptus : Eucalyptus spp, Psiadia altissima, Bidens pilosa, Taraxacum officinale, Macaranga spp, Phillipia sp, Aphloia theiformis, Rutaceae, Combretaceae ou Melastomataceae, Coffea sp, Acacia dealbata. Une association de 11 types polliniques caractérise les miels de niaouli de la Côte Est : Melaleuca quinquenervia, Mimosa pudica, Cocos nucifera, Poaceae, Eucalyptus spp, Elaeïs guinensis, Cf. Labramia sp (Sapotaceae), Macaranga spp, Trema orientalis, Weinmania sp, Cf. Maesa lanceolata (Myrsinaceae). L’AFC (analyse statistique) semble donner des résultats plus détaillés concernant l’origine géographique des miels puisqu’elle a permis de faire des zonages pour les échantillons de miels des Hauts-Plateaux. Néanmoins pour les échantillons de la Côte Est, la caractérisation pollinique par site de récolte n’a pas pu être établie. Cela peut être expliqué par le nombre d’échantillon qui est restreint pour la Côte Est. Il apparait qu’un échantillonnage plus serré dans des localités précises permettrait de mieux connaître les contenus polliniques des miels et de déterminer des pollens caractéristiques en fonction des lieux de récolte.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I GENERALITES
I – Miels d’eucalyptus et miels de niaouli
I – 1 Les eucalyptus et les miels d’eucalyptus
I – 1 – 1 Les eucalyptus
I – 1 – 2 Les miels d’eucalyptus
I – 2 Le niaouli et les miels de niaouli
I – 2 – 1 Le niaouli
I – 2 – 2 Les miels de niaouli
II – MILIEUX D’ETUDES
II – 1 Zone de récolte des miels d’eucalyptus
II – 2 Zones de récoltes des miels de niaouli
PARTIE II MATERIELS ET METHODES
I – Materiel BIOLOGIQUE
II – Methodes et techniques
II – 1 analyses polliniques
II – 1 – 1 Analyse pollinique qualitative
II – 1 – 2 Analyse pollinique quantitative
II – 2 Analyses physico-chimiques
II – 2 – 1 Mesure de l’humidité
II – 2 – 2 Mesure des autres paramètres physico-chimiques
PARTIE III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I – Résultats des analyses polliniques
I – 1 Analyse pollinique qualitative
I – 1 – 1 Présentation des résultats
I – 1 – 2 Analyse des spectres polliniques
I – 1 – 3 Typologie des miels
I – 1 – 4 Origine géographique des miels
I – 2 Analyse pollinique quantitative
I – 2 – 1 Résultats de l’analyse quantitative des miels d’eucalyptus
I – 2 – 2 Résultats de l’analyse quantitative des miels de niaouli
II – Résultats des analyses physico-chimiques
II – 1 Humidité des miels
II – 2 Autres paramètres physico-chimiques
III – Description des principaux pollens rencontres
PARTIE IV DISCUSSIONS
I – Origine des miels
I – 1 Origine florale des miels
I – 1 – 1 Miels d’eucalyptus
I – 1 – 2 Miels de niaouli
I – 2 Origine géographique des miels
II – Qualité des miels
II – 1 Données à partir de l’analyse pollinique
II – 2 Donnée à partir des analyses physico-chimiques
III – Valeurs référentielles proposées
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Bibliographie

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