Analyse theorique de la croissance economique

L’approche quantitative de la croissance

La croissance est l’accroissement durable d’un indicateur de dimension ou de taille de la production de richesse matérielle. En revanche, on parlera d’expansion pour désigner une augmentation de courte durée. La croissance suppose un phénomène relativement durable et explicable. La croissance quantitative des facteurs de production permet d’accroitre les quantités produites. François Perroux définit la croissance économique comme un processus continu et soutenu d’élévation du PIB réel d’un pays dans le temps. Ceci revient à dire que la croissance économique n’est pas un fait du hasard mais plutôt une œuvre soutenue et qu’elle se traduit par un accroissement continu du produit réel de toute l’économie. Il importe de noter que si d’une année à une autre, le produit de l’économie s’accroît à un taux inférieur à l’accroissement de la population, la croissance ainsi réalisée n’entraînera pas un accroissement du revenu par tête d’habitant. Il serait donc préférable de la définir comme un processus d’élévation continu et soutenu du PIB par habitant du pays.

L’approche qualitative de la croissance

La croissance est un processus complexe d’évolution de longue durée. La qualité des facteurs de production va contribuer à améliorer leur rendement. Les rôles spécifiques du progrès technique, les investissements, l’information et l’éducation prennent une place importante dans le processus de production : le progrès technique permet de perfectionner les équipements techniques, et la formation et l’éducation améliorent les capacités de la main d’œuvre. Les différentes approches de la croissance proposent une explication de la croissance qui privilégie le rôle de l’offre. Mais la croissance de l’offre n’entraine la croissance économique que si elle trouve des débouchés suffisants.

Facteurs de la croissance

La détermination des facteurs de la croissance est basée sur les définitions précédentes. Ce qui se traduit que tous ceux qui peuvent influer sur la hausse de la production sont considérés comme facteurs déterminants de la croissance. Ainsi des facteurs quantitatifs ou qualitatifs peuvent influencer sur la croissance et la développer. Il convient alors d’évoquer les facteurs économiques et les facteurs non économiques de la croissance.

Facteurs économiques

Plusieurs facteurs économiques favorisent la croissance parmi :

➤ Les facteurs traditionnels
Toute production est réalisée grâce à l’utilisation des facteurs de production (le travail, le capital et les ressources naturelles). Par exemple, pour fabriquer des chaussures il faut du cuir, de la teinture, de la colle, du fil, des clous… (consommations intermédiaires), des machines (facteur capital) et des salariés (facteur travail). Le capital et le travail sont les facteurs usuels de production .

Le capital
Le capital est un ensemble de biens hétérogènes dont l’emploi permet d’accroitre la productivité du travail humain. La notion de capital peut être prise dans divers sens :
o Le capital juridique : qui désigne les droits qui appartiennent à certaines personnes sur ces biens. Exemple : le droit de propriété.
o Le capital financier : qui est constitué par la monnaie ainsi que les avoirs liquides (dépôts) tenus en compte par les banques ou intermédiaires financiers ;
o Le capital physique : qui est l’ensemble des moyens matériels de production dont dispose une entreprise (outillages). On distingue : – Le capital fixe : qui désigne les biens de production qui ont une durée de vie importante tels que les machines, les installations industrielles,…; – Le capital circulant : qui désigne toutes autres formes de capitaux qui disparaissent dans le processus de production. Il s’agit en général des stocks de matières premières, des produits en cours de fabrication, des produits fini qui concourent à la fabrication. Exemple : la farine pour le boulanger.
o Le capital immatériel : qui est l’ensemble de recherche et développement, de mercatique, de formation et d’achats de logiciels.

Pour les classiques, chaque fois que le capitaliste consomme un capital, il génèrera un plus value, qui à son tour favorise l’augmentation de la production nationale. De même pour Eugen Von Böhm-Bawerk, le capital qui est un détour de production est source d’accroissement de la production. En effet, l’entrepreneur en renonçant à une consommation présente investis dans la production de bien d’équipement, ceci du fait qu’il voit dans le futur une consommation plus forte.

La productivité de capital obéit à « la loi des rendements » : lorsqu’on augmente la quantité d’un facteur capital, les autres facteurs restant fixe, au-delà d’un certain seuil, la productivité marginale de ce facteur devient décroissante et cela entraine la diminution de la production.

Le travail
Pour les néoclassiques, le travail et le capital sont substituables : une certaine quantité de capital peut être remplacée par une certaine quantité de travail, et vice versa, tout en gardant un même niveau de production. Selon la fonction de production néoclassique, la variation de la quantité de travail peut augmenter la production. En fait, la quantité de travail peut être mesurée en hommes ou en heure de travail. Dans l’ensemble de l’économie, le facteur travail est constitué par la population active c’est-à-dire la population en âge de travailler et désirant travailler. La population active comprend ainsi : la population active occupée ; les militaires du contingent ; les chômeurs ; et l’environnement juridique (âge de retraite, durée de travail). Différents facteurs peuvent faire varier la population active : la démographie (natalité, mortalité, migrations) ; et les influences socio-économiques (travail des femmes, allongement de la durée des études, exode rural…). La loi des rendements s’applique également à la productivité de travail. Lorsqu’on augmente la quantité d’un travail, les autres restants fixes, au-delà d’un certain seuil, la productivité marginale de travail devient décroissante (à partir d’un certain seuil, la seule augmentation de la main d’œuvre désorganise la production) et cela entraine la diminution de la production.

Comme l’a annoncé Becker en 1964 dans Human Capital, a Theorical and Empirical Analys, la qualité de travail, mesurée par la qualification de la main d’œuvre, accroît aussi sa productivité et donc agit favorablement sur la croissance économique. Dans ce cas, l’augmentation de la productivité du travail est obtenue en embauchant des nouveaux travailleurs plus qualifiés. La qualification d’un travailleur est à la fois l’ensemble des savoirs et savoir-faire détenus par ce travailleur, et le degré d’autonomie et de capacité d’initiative dont ce travailleur pourra faire preuve dans les tâches qui lui sont confiées. Dans une entreprise, le facteur de travail est à la fois le travail de direction ; le travail de l’exécution ; le travail manuel ; et le travail intellectuel qui permettent de réaliser la production. Par rapport au besoin de l’entreprise, un problème d’adaptation du facteur travail se pose, les qualifications doivent correspondre aux exigences des postes de travail et s’adapter à leur évolution.

➤ L’innovation
C’est un facteur souligné par Schumpeter, qui par le progrès technique qu’elle engendre, impulse des phases de croissance économique. L’évolution technique (c’est-à-dire l’utilisation de nouvelles techniques et de nouvelles organisations) favorise la croissance. Pour cela, le pays doit être capable d’inventer ou au moins d’adopter, d’assimiler, d’adapter aux nouvelles techniques.

Rôles du progrès technique
En général, le progrès technique est un facteur exogène (c’est-à-dire non inclus dans la sphère économique) mais qui a des impacts sur le processus économique. Selon Carré, Dubois et Malinvaud, le résidu (la part de la croissance non expliquée par les facteurs de production) « traduit pour l’essentiel l’effet du progrès technique et de l’amélioration qu’a connue la gestion des entreprises et de l’économie » . Selon l’économiste Schumpeter, le progrès technique est le principal facteur de croissance. Cette dernière repose sur l’innovation. L’auteur stipule que le progrès technique et l’innovation sont au cœur du processus de croissance mais il considère que ces facteurs sont endogènes. Le principe de la croissance selon Schumpeter est un processus dynamique par lequel l’innovation appelle innovation. Ceci du fait que l’entrepreneur (innovateur), toujours en quête de profit, cherche à innover incessamment ces facteurs de production. Pour cela, il doit investir, l’entrepreneur est alors « le moteur du progrès technique qui lui est le moteur de la croissance économique » .

Rôles du progrès technique
L’action d’accumuler, d’augmenter le capital s’appelle investir. Pour l’entreprise ou un pays, investir c’est augmenter le stock des moyens de production, développer les infrastructures, acquérir des connaissances et former les hommes. L’investissement est alors l’accroissement du capital.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : ANALYSE THEORIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : Concepts de base de la croissance
Section 1 : Approches de la croissance
Section 2 : Facteurs de la croissance
Section 3 : Mesures de la croissance
CHAPITRE II : Les débats sur la croissance
Section 1 : La théorie traditionnelle de la croissance
Section 2 : La théorie moderne de la croissance
PARTIE II : ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : Caractéristiques de l’économie malgache
Section 1 : Evolution du PIB
Section 2 : Evolution des secteurs (ou branches)
Section 3 : Structure de la balance de paiement
CHAPITRE II : Les facteurs de blocage de la croissance économique de Madagascar
Section 1 : Déficiences du facteur travail
Section 2 : Facteurs économiques
Section 3 : Facteurs culturels
Section 4 : Facteurs politiques
CHAPITRE III : Présentation des solutions
Section 1 : Politiques de l’Etat
Section 2 : Instaurer des institutions assurant la bonne gouvernance et la redistribution des richesses
Section 3 : Stimuler la sphère économique en ciblant les atouts malgaches
Section 4 : Assainir les rapports avec l’extérieur d’une part et entre les malgaches d’autre part
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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