Analyse sociosémiotique des graffitis urbains

Analyse sociosémiotique des graffitis urbains

Introduction partielle

La ville est considérée comme une entreprise de communication dont les jeunes sont souvent des clients possédant leur propre culture, identité, mode de vie. Ils ont des sentiments, qui se conservent, vivent et se servent de l’espace urbain pour exprimer leurs pensées et montrer leur existence avec divers moyens de communications tels que la musique, le théâtre la poésie, les banderoles, les graffitis…etc.
Les jeunes, autrement dit la jeunesse représente une partie de la vie humaine comprise entre l’enfance et l’âge mûr1, ont recours aux graffitis considérés comme un produit de liberté individuelle dans le but d’exprimer des faits sociaux, marquer leur territoire, faire surgir et défendre leur identité, exprimer librement leurs avis et orientations politiques à travers un ensemble de messages graphiques. Selon Mourad ABBACHE : « les graffitis sont des productions urbaines, ils sont généralement réalisés dans différentes langues, dans des espaces urbains qui sont des lieux « de brassage de langue ». En effet, ils désignent tous les griffonnages et toutes les inscriptions rupestres quels que soient leurs supports. Aussi, il est généralement admis d’appeler graffitis tout dessin et toute inscription non officielle se trouvant sur une surface architecturale ou autre dont la fonction principale se distingue de celle des supports habituellement utilisés pour signaler un lieu de commerce ou une institution ». 2
D’abord, les graffitis existent depuis la préhistoire. Ils sont apparus sur les parois des grottes dont nous trouvons souvent des représentations gravées, exemple : animal, homme feu…etc. considérés actuellement comme trace de civilisation.la majorité de ces gravures ont été réalisées à l’aide d’os, de boue et de pierres.
Dans cette période historique (-17 000 ans av. J.-C.), il n’était guère question d’écriture car elle est apparue au IVe millénaire avant notre ère. De plus, ces peintures ont aussi été
employées en Égypte antique, dans la pyramide de Meidoum par exemple, où il en reste encore des traces.3

Problématique

Comme les graffitis occupent une place remarquable dans l’environnement urbain d’Elkseur et Amizour, nous tenterons de répondre aux interrogations suivantes :
 Quel est le rapport entre graffitis et société et quelles sont les différentes significations construites dans ces teintures ?
 Est-ce que les traits culturels et identitaires apparaissant dans les graffitis des deux communautés Amizour et Elkseur se distinguent ou se ressemblent ?

Hypothèses

Afin de répondre à notre problématique, nous émettons deux hypothèses qui seront confirmées ou infirmées à partir de l’analyse des résultats obtenus au niveau de la pratique :
 Les graffitis traitent des phénomènes sociaux, sportifs, religieux, politiques…etc. Chaque graffiti a sa propre signification comme le signe Berbère faisant partie de l’identité amazigh signifiant l’homme libre.
 Étant donné qu’Elkseur et Amizour sont deux villes proches géographiquement, pratiquant la même langue kabyle, nous supposons qu’à partir de leurs graffitis elles partagent les mêmes caractéristiques.

 Discussions des concepts
 La Culture

La culture est un domaine très vaste représentant un ensemble d’éléments d’une communauté donnée. Ce mot désigne une paire d’activité, des croyances et des pratiques liées à un groupe social.
Selon Rocher GUY, la culture est « un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte. »6

 L’identité

Ce que nous pouvons comprendre de ce concept « identité » c’est qu’il englobe différents aspects (langue, discours, culture, religion …etc.), renvoyant à un individu ou à une société donnée que l’autre peut identifier à travers, c’est ce que nous verrons dans les graffitis lors de l’analyse dans le chapitre pratique.

La sociosémiotique

La sociosémiotique est une étude restituant deux significations différentes, nous nous intéressons à ce domaine qui comporte deux approches l’une se base sur la description d’un fait social et des pratiques de la quotidienneté. L’autre théorique, se focalise sur l’analyse des signes et leurs significations. Ces derniers composent l’articulation propre à chaque pratique et la relation entre actants et interagissant. C’est une méthode qui vise l’explication des processus signifiants (images, textes, productions multimédia, architecture …) selon les points de vue des acteurs et selon le contexte.
Dans l’esprit humain lorsqu’on dit « graffitis » la première chose qui vient à l’esprit est l’image et plus précisément les signes. Pour tenter de comprendre ces éléments graffiti, signe et image, il n’est pas question de les expliquer sans avoir étudié la science des signes :
la sémiotique et la sémiologie.

 Sémiotique et sémiologie

Selon SAUSSURE la sémiotique «… se charge de faire la typologie des signes et de systèmes de signes »12 , pour Martine JOLY c’est «comme une extension générale de la linguistique, comme une philosophie du langage »13
Le sémioticien Umberto ECO distingue trois disciplines de la sémiotique: générale spécifique et appliquée.
« La sémiotique générale, de nature philosophique, est chargée de construire un objet théorique et de proposer un modèle général purement formel ; elle travaillera par exemple sur la notion même de « signe », sa structure, sa dynamique, etc.
Les sémiotiques spécifiques sont, elles, d’ordre grammatical au sens large du terme, c’est-dire qu’elles englobent la syntaxe, la sémantique et la pragmatique ; elles sont chargées d’étudier, d’un point de vue théorique et conceptuel, des systèmes de signes particuliers tels que ceux de l’image ou du cinéma : comprennent-ils des signes ? Si oui, quels sont-ils ?
Comment s’agencent-ils ? Etc.

La langue

La langue est une pratique langagière acquise, associée à un groupe social particulier (parole, signe, langage des sourd-muet) structurée et régie par des règles contribuant à décrire un comportement particulier et à faciliter de la communication entre les individus. Saussure définit la langue comme un système de signe.
Cependant, nous allons voir dans nos graffitis des expressions graphiques rédigées dans plusieurs langues. (Graffitis 1, 3, 4 à Amizour et 1, 3, 4, 5, 6, 7 à Elkseur).

 Le langage

Le langage est un système organisé, une capacité innée et universelle, la manière avec laquelle les hommes interagissent et communiquent leurs pensées, leurs sentiments. Grace aux différents mots et sons l’individu arrive à exprimer un nombre important et incomptable de message. Dans ce cas là, nous nous intéressons au système de signe graphique non pas vocal.
« Nous nous exprimons nécessairement par des mots, et nous pensons le plus souvent dans l’espace. En d’autres termes, le langage exige que nous établissions entre nos idées les mêmes distinctions nettes et précises, la même discontinuité qu’entre les objets matériels »21
Bien que la parole soit un transmetteur du message vocal, l’image prend la place de cette première notion sur le plan visuel.

Le code

L’image n’est pas un langage produit avec des paroles mais elle répond à des codes comportant un ensemble d’éléments nécessaires dans l’interaction communicationnelle.
Umberto ECO, dans son ouvrage « le signe » explique la notion de code « Les codes sont la condition nécessaire et suffisante du signe : un symptôme pathologique est un signe dans la mesure où il existe un code (qui est la sémiologie médicale), et ceci indépendamment de l’intention du patient »22

symbolisme de révolution contre le racisme et le l’illégalité

Ce graffiti se situe sur un mur dans quartier situé à l’ancien souk el fellah en bas de stade communal du football de la ville d’Elkseur et en face d’une banque, nous supposons qu’il existe depuis les années 2000, réalisé par un jeune graffiteur Elkseurois, destiné aux jeunes et aux passagers, traitant des sujets socioculturelles et sociopolitiques, influencés par la culture afro américaine.
Le graffiti au dessus contient des signes pertinents ayant des relations et des influences sur les jeunes générations.
A droite nous voyons le portrait du célèbre rappeur, acteur, poète, scénariste producteur américain, Tupac Amaru Shakur surnommé 2pac. Née le 16 juin 1971 à New York et mort assassiné le 13 septembre 1996 à Las Vegas, connu pour ces chansons engagées et sa diversité musicale (Hip hop, rap West Coast, G-funk, Rap hardcore, gangsta rap et rap politique. Ces chansons parlent de son enfance issue de la violence, misère, racisme, problèmes de société et sa concurrence avec les autres rappeurs.

Conclusion

En guise de conclusion, nous avons contribué dans ce chapitre à l’analyse des graffitis dans les deux terrains d’investigation Amizour et Elkseur, où nous avons étudié les signes
linguistiques et iconiques dans le but de connaitre et de faire connaitre la culture de ces villes, les liens de divergences et de croisement qui les unissent, les thématiques imposées, éclatées défendues ou réfutées, apparaissant à partir des graffitis réalisés par les jeunes.

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Table des matières

Introduction partielle
Discussion des concepts
1- La culture
2- L’identité
2.1 Identité individuelle
2.2 Identité sociale
3- Descriptions des deux villes
4- La sociosémiotique
5- Sémiotique et sémiologie 
6- L’image
7- Le signe
8- Le signe iconique
9- Le signe plastique
10- Signifié et signifiant
11- Langue
12- Le langage
13- Le code 
14- Le symbole
15- L’émotion
16- Image et réalité
16.1 Sens explicite
16.2 Sens implicite
16.3 Sens dénoté
16.4 Sens connoté
17- Graffitis et tags
Conclusion partielle
Chapitre 2 : Analyse des graffitis dans les deux villes d’Amizour et d’Elkseur
Introduction partielle
1- Analyse des graffitis dans la ville d’Amizour
2- Analyse des graffitis dans la ville d’Elkseur
Conclusion partielle
Résultats
Conclusion générale 

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