Analyse sociolinguistique des graffitis

Analyse socio discursive des graffitis

Qui parmi nous n’a pas été déjà attiré au moins une fois par un graffiti ? Cette forme d’inscription qui dérive de la culture Hip Hop permet aux jeunes de s’exprimer. Les graffitis peuvent être envisagés par plusieurs disciplines telles que la sociolinguistique et la sémiologie. Saisir la ville par ses langues est un projet de la sociolinguistique, définit d’une manière générale comme l’étude des rapports entre le langage et la société, comme le note William Labov« Au sens strict, la sociolinguistique est la linguistique en ellemême, c’est-à-dire l’étude de la structure et de l’évolution de la langue au sein du contexte social formé par la communauté » (1978 :79). Elle s’intéresse par ailleurs aux diverses questions que se posent les contacts de langues au sein d’une société plurilingue comme le cas de la société bougiote. Cependant du point de vue sociolinguistique, les graffitis peuvent être étudiés entant que productions langagières auxquelles sont associées des représentations linguistiques. Les graffitis peuvent être aussi étudiés par la sémiologie comme « la science qui étudie les signes et les systèmes de signes au sein de la vie sociale » (Larousse, 2002 : 1479) c’est-à-dire la sémiologie s’occupe de tout ce qui est porteur de sens, de ce fait les graffitis peuvent être ajoutés à la liste des moyens de communications : le code de la route, l’alphabet des sourds- muets, les signaux militaires, et la langue elle-même.

Bejaïa, une ville plurilingue

À Bejaïa, tout comme les panneaux publicitaires, les enseignes commerciales, les graffitis sont aussi réalisés dans différentes langues La diversité linguistique sur les murs de la ville de Bejaia, mène à un constat sommaire sur l’existence d’un plurilinguisme, il serait donc important de comprendre comment se gère cette coexistence de langues dans un contexte urbain. La situation du plurilinguisme est définit comme la coexistence de deux ou plusieurs langues ou variétés linguistiques sur un même territoire, autrement dit, le plurilinguisme désigne les usages variables de deux ou plusieurs langues par un individu, un groupe ou par un ensemble de la population. Cet avis est aussi partagé par Fouad LAROUSSI : «…Un grand nombre d’auteurs recommandent d’utiliser le premier terme « plurilinguisme » pour décrire des situations de coexistence de langues et de pluralité linguistique dans un concept donné » (1997 :22). De ce plurilinguisme découle le contacte de langues, définit comme la situation humaine où un individu ou un groupe utilise deux voir plusieurs langues. En terme général c’est la coexistence de deux ou plusieurs langues dans une même communauté, soit en utilisant les deux langues au même temps, soit en éliminant l’une, toute en tirant d’elle ses traits phoniques, morphosyntaxiques et les appliquer dans l’autre langue. L’une des conséquences qui en résultent est : le code-switching.

Conclusion générale

Au terme d’un travail mené par une problématique centrée sur l’analyse des graffitis linguistique recueillis dans différents quartiers de la ville de Bejaia, orienté vers l’analyse sociolinguistique, thématique, énonciative, stylistique des graffitis ,nous sommes parvenues à démontrer l’existence de plusieurs langues dans la pratique des graffitis ce qui confirme le caractère du plurilinguisme engendrant un contact de langues duquel découle le phénomène de l’alternance codique. À cet effet, nous remarquons que l’ensemble des inscriptions murales sont généralement réalisés en langue française. Le choix de cette langue relève du souci de toucher le plus grand nombre de locuteurs du moment où elle est considérée comme langue de communication par l’ensemble de la population bougiote. Elle est caractérisée par la diversité thématique : sportive, politique, identitaire, social ainsi que celle de glorification, ce qui prouve la maitrise du français par les graffeurs quoi que les règles d’orthographe soient parfois transgressées. Pour ce qui est du kabyle, il est conçu pour le discours identitaire voir politique relatif à la revendication et l’affirmation du kabyle ou/et berbère. Les kabylophones, n’ont pas pu écrire le berbère ont trouvés comme seul issue le français. L’usage de l’arabe est vraiment restreint, il est limité à réaliser des discours politiques et nationalistes. Cette limitation de l’utilisation de l’arabe relève du fait qu’il est toujours rejeté par les bougiotes. Quant à l’anglais et l’italien, ils constituent la nouveauté dans la ville, comparée aux observations précédentes où ces deux langues étaient pratiquement absentes.

Ils sont rarement présents d’ailleurs ils ne traitent qu’un sujet sportif et parfois pour adoucir un langage jugé comme agressif. Les graffeurs profitent donc de cet univers linguistique pour s’exprimer facilement. La diversité dans notre corpus n’est pas seulement linguistique, elle est aussi thématique. Autrement dit, les murs nous offre divers thèmes qui peuvent nous renseigner sur les besoins, les problèmes et l’identité des groupes sociaux à travers la transmission des thématiques : sportive, politique, social et de glorification. Ainsi produire un énoncé sur les murs, est une manière de dire qui l’en est et ce que l’en veut. Nous saisissons, au fil de notre étude du corpus, que la pratique des graffitis représente un vrai moyen de communication. L’énonciateur s’en sert afin d’établir une relation avec le Co-énonciateur en s’impliquant dans leurs discours à travers divers manières. Nous voudrions mettre la lumière aussi sur la richesse stylistique qui caractérise ces inscriptions urbaines à Bejaia. En effet, afin de rendre les discours plus attractifs et captivants, les graffeurs ont recourt souvent aux figures de style mais aussi à l’abréviation. La pratique des graffitis est donc soigneusement travaillée, elle ne se limite pas uniquement à la revendication des droits du moment où les graffeurs prennent le temps de choisir les mots à utiliser. L’enjeu des graffitis est tantôt revendicateur et contestataire, tantôt d’être esthétique et beau. Ce travail pourrait être développé dans une future recherche qui se concentrerait initialement sur une comparaison entre les graffitis à Bejaia et ceux dans d’autres villes du pays.

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Table des matières

Introduction
1.Analyse sociolinguistique des graffitis
1-1 Bejaïa une ville plurilingue
1-2 L’alternance codique
1- 3Les langues présentes sur les murs de Bejaïa
1-3-1Le français
1-3-2 Le Kabyle
1-3-3 L’arabe
2.Analyse thématique des graffitis
1-1- Sportif
1-2- Politique
1-3- Identitaire
1-4- Social
3.Analyse énonciative des graffitis
1-1Le Schéma de Jakobson
1-2 – L’énonciateur
1-3-Le Co- énonciateur
4 Analyse stylistique des graffitis
1- Les figures de style
1-1- La métaphore
1-2- La métonymie
1-3- L‘interrogation rhétorique et l’anastrophe
1-4- L’épanadiplose
1-5- L’allitération et la paronomase
1-1 L’abréviation
Conclusion
Bibliographie

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