Analyse factorielle exploratoire entre la partie B du III et le QAP

Analyse factorielle exploratoire entre la partie B du III et le QAP

L’émergence du TAG comme diagnostic officiel

On doit retourner au DSM-III (American Psychiatric Association, 1980) pour voir l’ introduction du TAG dans la nomenclature des troubles psychiatriques. À cette époque, les critères diagnostiques étaient: (1) des symptômes reflétant la fatigue, la tension musculaire, (2) des symptômes reflétant l’hyperactivité autonome, (3) la présence d’appréhension incluant des inquiétudes, des peurs et/ou de la rumination, et (4) de l ‘hypervigilance. Le TAG pouvait être diagnostiqué chez un patient seulement si cedernier ne présentait aucun critère spécifique aux autres troubles anxieux. Le TAG avait donc un statut résiduel en tant que diagnostique psychologique (Clark & Beck, 2010). Avec l’ arrivée du DSM-Ill-TR (American Psychiatric Association, 1987), le TAG est devenu un diagnostic indépendant des autres troubles anxieux, ce qui a stimulé la recherche dans le domaine de cette psychopathologie (Dugas, 2000). Le critère diagnostique principal est aussi passé de la présence d’appréhension, à la présence d’ inquiétudes irréalistes et excessives. Pour recevoir le diagnostic, le client devait présenter les critères du TAG depuis au moins 6 mois, ce qui est plus cohérent avec la nature et/ou tendance chronique de cette pathologie (Dugas & Robichaud, 2007).

Le TAG restait tout de même un diagnostic associé à un interjuge modéré, en d’autres mots, très peu de spécialistes s’entendaient sur le diagnostic du TAG auprès d’un même patient (kappa = .54; DiNardo, Moras, Barlow, Rapee, & Brown, 1993). On vit plusieurs changements dans les critères diagnostiques du TAG avec la sortie du DSM-IV/DSMIV- TR. Si l’on se réfère au DSM-IV-TR (American Psychiatric Association, 2000), le TAG se caractérise par la présence d’ inquiétudes excessives (attentes avec appréhension) survenant pendant au mOInS 6 mOlS, concernant un certain nombre d’activités (notamment le travail, la famille, les finances, etc.). Les individus souffrant d’anxiété généralisée ont de la difficulté à contrôler leurs préoccupations et présentent différents symptômes physiques tels que l’ agitation, la fatigabilité, des difficultés de concentration, de l’ irritabilité, de la tension musculaire, et/ou des perturbations du sommeil. Les nouveaux critères du TAG ont amélioré la fidélité interjuge de son diagnostic (kappa = .86; Starcevic & Bogojevic, 1999).

Malgré l’évolution de la conceptualisation du TAG en tant que diagnostic psychologique, il reste encore du travail à faire afin de mieux comprendre cette pathologie. Le TAG serait le plus méconnu des troubles anxieux (Dugas, 2000) principalement dû au fait qu’il serait moins étudié que les autres troubles anxieux (Byme & Pachana, 2010; Dugas, Anderson, Deschenes, & Donegan, 2010). Ces propos sont cohérents avec d’ autres études qui placent le T AG comme étant le trouble anxieux pour lequel il y a la plus faible fréquence de consultation chez les professionnels de la santé (Bradwejn, Berner, & Shaw, 1992). Par chance, lorsque traité, les traitements cognitivo-comportementaux seraient efficaces dans la réduction des inquiétudes excessives à court et long terme (Es = -2.47; Covin, Ouimet, Seeds, & Dozois, 2008). Malgré les limites associées au nombre de recherches effectuées dans le domaine du TAG, il n’en reste pas moins que cette psychopathologie soit très prévalente dans nos sociétés, d’où l’importance d’épurer les concepts et de pousser la recherche dans ce domaine.

Les données épidémiologiques du TAG

Les études épidémiologiques qui ont utilisé les critères diagnostiques du DSM-IV établissent la prévalence du TAG sur 12 mois, entre 0,5 % et 3,7 %, et la prévalence à vie, entre 0,8 % et 6,4 % (Grant et al., 2005). Cette même étude démontre aussi que les femmes seraient deux fois plus à risque que les hommes de développer les symptômes du TAG. Lorsque les critères du TAG sont mesurés auprès d’ échantillons provenant des services cliniques de première ligne, une augmentation importante des pourcentages de prévalence peut s’observer. Selon les données de la World Health Organization, 8 % des individus qui se présentent dans les soins de première ligne répondent aux critères du TAG (Maier et al., 2000). Selon ces mêmes données, 25 % des gens qui rencontrent leur médecin pour un problème psychologique ont un diagnostic primaire de TAG. Selon Lépine (2002), le TAG représente le deuxième trouble psychiatrique le plus fréquemment observé dans les centres de santé de première ligne. Il existe plusieurs incohérences à travers les différentes études épidémiologiques du TAG. Principalement on note qu’ il existe un débat quant au seuil clinique pour établir un diagnostic de TAG (Kessler, Walters, & Wittchen, 2004). Selon ces auteurs, ces incohérences pourraient engendrer une sous-estimation de la prévalence du TAG au sein de la société. De plus, lorsque des individus présentant les symptômes du TAG consultent, ce n’est que très rarement pour leurs inquiétudes excessives (Bradwejn et al., 1992). Les individus qui souffrent d’anxiété généralisée en viennent à croire que leur tendance à s’ inquiéter est une caractéristique inchangeable de leur personnalité (Dugas,

Ladouceur, Boisvert, & Freeston, 1996). Les individus souffrant d’ anxiété généralisée sont plus enclins à consulter des médecins pour leurs symptômes physiques tels l’insomnie et la tension musculaire, ou pour des symptômes psychologiques autres que leurs inquiétudes (Gosselin & Laberge, 2003). Pour complexifier le processus d’évaluation, les individus présentant des inquiétudes excessives n’ apparaissent généralement pas anxieux ou tendus lors de leurs premières entrevues (Dugas & Robichaud, 2007). Il est possible que ces difficultés quant à l’ évaluation du TAG amènent une sous-estimation des diagnostics réels et des taux de prévalence. Il devient alors primordial de bien comprendre les subtilités des symptômes du T AG dans le but de poser le bon diagnostic. Pour ce faire, la notion d’inquiétudes excessives, qui est le critère central du TAG, se doit d’ être approfondie.

La notion d’inquiétude excessive

L’ inquiétude a longtemps été un construit indissocié de la notion d’ anxiété au sein de la recherche en psychologie (Gosselin & Laberge, 2003). C’est à partir des années 80 que l’on vit apparaître les premières définitions scientifiques de l’inquiétude. Selon différents chercheurs, l’ inquiétude peut se définir comme un enchaînement de pensées et d’images chargées d’ émotions négatives et difficiles à contrôler (Borkovec, Robinson, Pruzinski, & DePree, 1983). Pour Barlow (1988), l’ inquiétude prend généralement la forme d’appréhension à propos d’évènements à venir. Macleod, Williams et Bekerian (1991) en sont venus à unir ces deux dernières définitions pour proposer une description plus large du phénomène de l’inquiétude: l’inquiétude est un phénomène cognitif, accompagné d’une détresse émotionnelle et qui concerne un évènement futur incertain. Plusieurs auteurs ont tenté de recenser les thèmes les plus souvent associés aux inquiétudes chez des individus souffrant d’anxiété généralisée (Sanderson & Barlow, 1990; Craske, Rapee, Jackel, & Barlow, 1989). Ces individus rapportent généralement s’inquiéter au sujet de la famille, du travail, des finances et/ou de la santé, bref des sujets d’inquiétudes partagés par la population en général. Néanmoins, les individus qui souffrent du TAG s’ inquiètent au sujet d’évènements mineurs tels un retard de quelques minutes ou la présence de légers symptômes physiques; évènements qui, pour la majorité des gens, ne sont pas générateurs d’ anxiété. Cette particularité est une nuance qui permet de discriminer les inquiétudes normales des inquiétudes excessives (Dugas & Robichaud, 2007).

Lorsque l’on retourne aux écrits scientifiques, on peut noter que l’inquiétude est associée à différentes fonctions. Toutefois, indépendamment des fonctions définies par les auteurs, le but des inquiétudes est toujours de diminuer l’anxiété à court terme. Pour Dugas et aL, (1996) l’inquiétude est un processus qui a comme fonction de prévenir la venue d’évènements négatifs afin d’élaborer des stratégies pour résoudre les problématiques éventuelles. Cette fonction est cohérente avec les croyances positives face aux inquiétudes qu’ entretiennent les individus souffrant d’inquiétudes excessives (Freeston, Rhéaume, Letarte, Dugas, & Ladouceur, 1994). Bien que l’ inquiétude soit en quelque sorte une tentative de résolution de problème, Borkovec (1985) a observé que les individus présentant des inquiétudes excessives sont des experts dans l’ art d’ identifier les problèmes potentiels. Toutefois, ces mêmes individus ne se lancent que très rarement dans la recherche de solutions possibles. Tallis, Eysenck et Mathews (1991) ont en partie expliqué ce phénomène en démontrant que les individus qui s’ inquiètent excessivement ont un grand besoin de certitude quant à leur taux de réussite lorsqu’ ils se lancent dans un processus de résolution de problème. Bien que cette fonction de «préparation aux problèmes» cadre bien avec la réalité clinique du TAG, d’ autres chercheurs associent plutôt aux inquiétudes excessives une fonction d’évitement des émotions négatives et des sensations physiologiques déplaisantes.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
L’historique du trouble d’anxiété généralisée (TAG)
L’émergence du T AG comme diagnostic officiel
Les données épidémiologiques du T AG
La notion d’inquiétude excessive
Le modèle cognitif du T AG selon Dugas et al. (1998)
L’II et l’ONP dans le TAG
Étude 1
Méthode
Participants
Instruments de mesure
Intolérance à l’ incertitude
L’attitude ou orientation négative aux problèmes
Résultats
Statistiques descriptives
Analyses corrélationnelles
Analyses factorielles exploratoires
Analyses factorielles sur la tendance à l’ Intolérance à l’ incertitude (partie A) et l’Orientation négative au problème
Analyse factorielle exploratoire entre la partie B du III et le QAP
Discussion
Analyses factorielles non-spécifiques
Analyses factorielles spécifiques
Étude 2
Méthode
Participants
Instruments de mesure
Résultats
Discussion
Discussion générale
Convergences entre l’étude 1 et l’étude 2
Perspectives futures des recherches scientifiques
Implications cliniques de l’essai
Forces et limites de l’essai
Conclusion
Références
Appendice A. Analyses factorielles exploratoires entre le III et le QAP : la solution en sept facteurs
Appendice B. III et QAP

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