Analyse du rôle des travailleuses sociales dans les réseaux

Analyse du rôle des travailleuses sociales dans les réseaux

LE TRAVAIL SOCIAL : DÉFINITION

Le code de déontologie de la travailleuse sociale définit le travail social comme une profession qui favorise le changement social, la résolution de problèmes dans le cadre des relations humaines et la capacité et la libération des personnes afin d’améliorer leur bienêtre (BECK et al., 2010). «Travailler dans le social, c’est être au service de l’autre en difficulté, n’exercer sa liberté que dans la rencontre de celle de l’autre, dans la parole et la relation. » (FEVRE, 2001, p. 264). Ces deux définitions du travail social mettent en évidence que les travailleuses sociales ont comme principe de considérer l’autre avec ses compétences et ses ressources et de l’accompagner dans ce sens.
La mission du travail social est de mener une action sociale et éducative, préventive et curative, tout en respectant les personnes concernées. Pour cela, il est nécessaire de considérer la place de l’usagère, le pluralisme des institutions et des intervenantes, la diversité des lieux d’exercice et le large éventail des modes d’intervention (VERDU & LORENZI-SONNET, 2013).

LE DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR (DPA)

L’auteur Yann Le Bossé a formalisé la notion de développement du pouvoir d’agir, inspirée du terme anglais : « empowerment », et la définit comme un procédé qui permet aux personnes d’avoir une plus grande possibilité d’agir sur ce qui est important pour elles-mêmes et leurs proches (JOUFFRAY, 2014).
Ce concept fait partie des tendances actuelles du travail social. En effet, la formation Bachelor en travail social initie les étudiantes à cette théorie centrée sur la personne. Le code de déontologie du travail social a également intégré ce concept à ses valeurs fondamentales :
« La participation autonome et indépendante à l’organisation de la structure sociale implique que les individus, les groupes et communautés développent leur potentiel propre et soient renforcés dans leur capacité à défendre et faire valoir leurs droits. » (BECK et al., 2010, p. 8).
L’usagère, dans le développement du pouvoir d’agir, est actrice du changement qui est négocié par rapport à ses ressources disponibles. Ces dernières peuvent être par exemple : son réseau social, ses qualités, ses compétences, etc. La travailleuse sociale est présente comme personne-ressource. Elle co-construit le changement avec la bénéficiaire en se basant sur les ressources déjà disponibles. L’intervention de la travailleuse sociale porte essentiellement sur les conditions individuelles et structurelles qui sont à la base du problème (JOUFFRAY, 2011).

FAIRE AVEC VERSUS FAIRE POUR ET SES RISQUES

Comme la présente recherche tend à le montrer, l’approche du développement du pouvoir d’agir propose aux professionnelles de faire avec les usagères et d’être uniquement des personnes-ressources (JOUFFRAY, 2011). Selon Bernard Vallerie (2012), l’intervenante doit renoncer au statut d’experte et considérer les connaissances des personnes concernées qui sont également des sources de savoir. La professionnelle doit s’associer avec celle qu’elle veut aider et devient collaboratrice de l’usagère. Ainsi faire avec implique que la personne concernée devient actrice. La professionnelle lui propose de prendre une part aussi active que possible mais toujours dans une idée de respect du prescrit (LISRA, 2018). JeanJacques Schaller (2013) met en évidence que le faire avec est un échange de savoir-faire entre plusieurs personnes. Rémi Casanova (2008) met en lumière le fait qu’il y a un échange de ressources qui se crée entre la bénéficiaire et la professionnelle, cette dernière devant accompagner l’acquisition de savoirs.
Faire ensemble est une notion développée par l’auteur Jean-Jacques Schaller (2013) comme une recherche de reconnaissance réciproque et d’authenticité. Contrairement au faire avec, il n’y a pas de biens marchands et le souci du lien social est supérieur au souci économique. Une reconnaissance de l’être prime sur celle du savoir. Faire ensemble signifie qu’autant la professionnelle que l’usagère ne savent pas où elles vont, et qu’il n’y a pas d’objectifs qui s’imposent à l’une ou à l’autre (LISRA, 2018).

LES OBSTACLES EMPÊCHANT LE DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR

Dans certaines situations, des éléments rendent le développement du pouvoir d’agir plus difficile à mettre en place.
Geneviève Petitpierre (2010) précise que le degré de participation dépend de l’âge et du degré de maturité de la personne. Tout le monde ne peut pas participer de la même façon.
Chacun à ses ressources et ses faiblesses et il est important de les prendre en considération. Comment une institution qui travaille avec des personnes présentant une déficience intellectuelle (DI) peut-elle les impliquer dans les réunions et les synthèses ? Selon l’American Association On Mental Retardation :« La personne présentant une déficience intellectuelle se caractérise par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif. Cette incapacité se manifeste dans les habiletés conceptuelles, sociales, et pratiques et survient avant l’âge de 18 ans. » (JUHEL, 2012, p. 45).
Geneviève Petitpierre (2010) propose une solution. La personne présentant une DI peut être accompagnée par une personne de son choix, qui l’aide à formuler ses réponses et à comprendre les questions des diverses intervenantes. Cette personne est un soutien pour l’usagère. Cependant il faut prêter attention à ce que cette tierce personne ne parle pas à la place de l’usagère.

LE PRINCIPE D’AUTODÉTERMINATION

Le principe d’autodétermination fait partie des valeurs des travailleuses sociales. Le code de déontologie du travail social en Suisse le définit ainsi : « Le droit des personnes de faire leurs propres choix et de prendre leurs propres décisions en rapport avec leur bien-être doit être particulièrement respecté, sous réserve que cela n’enfreigne ni leurs droits, ni celles d’autrui, ni les intérêts légitimes d’autrui. » (BECK et al., 2010, p. 8).
Le Trésor de la Langue Française informatisé appuie sur le fait que l’autodétermination est la démarche de fixer par soi-même ses choix et ses actes (TLFI, 2017). La théorie de l’autodétermination appuie sur l’importance d’expérimenter son autonomie, ses compétences et son appartenance sociale (PAQUET et al., 2016). Ces éléments amènent à un rendement efficace, un sentiment d’accomplissement et une bonne santé mentale.
Les éléments positifs qu’amènent le principe d’autodétermination prouve qu’il est important de le pratiquer afin que les usagères puissent bénéficier des bienfaits comme l’expression de leur autonomie et de leur compétence.

 

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Table des matières

Partie I : Les fondements de la présente recherche
1.1. Expériences personnelles et questionnements
1.1.1. Expérience d’un réseau dans l’enseignement spécialisé
1.2.1. Expérience d’un réseau dans le cadre de l’aide sociale
1.2. Les difficultés à rendre l’usagère actrice de son projet
1.3. Question de recherche
1.4. Objectifs de recherche
1.5. Hypothèses de recherche 
Partie II : Le développement du pouvoir d’agir appliqué par les travailleuses sociales
2.1. Le travail social : définition
2.2. Le développement du pouvoir d’agir (DPA) 
2.2.1. Les caractéristiques de l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir
2.2.2. Les fondements du développement du pouvoir d’agir
2.2.3. Les bénéficiaires actrices
2.2.4. Les travailleuses sociales et le développement du pouvoir d’agir
2.2.5. Quelques caractéristiques de la posture d’accompagnement
2.3. Faire avec versus faire pour et ses risques
2.4. Les obstacles empêchant le développement du pouvoir d’agir
2.5. Objectif d’intervention : atteindre l’autodétermination de l’usagère 
2.5.1. Le principe d’autodétermination
2.5.2. Le soutien à l’autonomie de la bénéficiaire
2.5.3. Fixation des objectifs avec l’usagère
Partie III : Le projet individualisé, une méthode de travail en lien avec les valeurs du développement du pouvoir d’agir
3.1. Le projet individualisé
3.1.1. Définition
3.1.2. Les fonctions du projet individualisé
3.1.3. Les éléments d’un projet individualisé
3.2. Liens entre le développement du pouvoir d’agir et le projet individualisé 
Partie IV : Le développement du pouvoir d’agir dans le cadre d’un réseau 
4.1. Le Travail en réseau 
4.1.1. Les droits des bénéficiaires et les devoirs des travailleuses sociales dans le cadre du travail en réseau
4.1.2. Distinction entre réseau pluridisciplinaire, multidisciplinaire, transdisciplinaire et interdisciplinaire
4.1.3. Principes et concepts du travail en réseau
4.1.4. Quatre types de réseaux
4.1.5. Cinq façons de travailler en réseau
4.1.6. Forces du travail en réseau
4.1.7. Règles et compétences du travail en réseau
4.1.8. Risques et dérives du travail en réseau
4.1.9. L’enjeu du travail en réseau
Partie V : Analyse du rôle des travailleuses sociales dans les réseaux
5.1. Méthodologie choisie
5.1.1. L’entretien semi-directif
5.1.2. Le terrain de recherche
5.1.3. L’échantillon
5.1.4. Cadre éthique appliqué
5.1.5. Grille d’entretien
5.2. Analyse des données
5.2.1. Hypothèse 1
5.2.2. Hypothèse 2
5.2.3. Résultats finaux
Parties VI : Conclusion 
6.1. Réponse à la question de recherche
6.2. Différentes limites de la recherche
6.3. Inventaires de nos apprentissages

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