Analyse du projet « Empleo Joven 2018-2022 »

Le chômage, les mauvaises conditions de travail et l’inégalité de genre sont actuellement les trois problèmes principaux du marché du travail à niveau mondial selon le rapport Emploi et questions sociales dans le monde: Tendances 2019 de l’Organisation Internationale du travail (OIT). En effet, l’OIT affirme qu’«avoir un emploi ne garantit pas toujours un mode de vie décent» et la preuve c’est que 700 millions de personnes vivent dans une situation d’extrême pauvreté ou de pauvreté modérée, bien qu’elles aient un emploi . Les données recueillies dans le rapport montrent que la majorité des personnes ayant un emploi sentent qu’il y a une absence de sécurité économique, de bien-être matériel et d’égalité de chances. Ainsi, ce rapport montre que parmi les trois problèmes principaux du marché du travail, les mauvaises conditions de travail sont le principal problème mondial. Les pays ont donc comme défi non seulement réduire le chômage, mais aussi améliorer la qualité de l’emploi. Dans ce contexte, atteindre l’objectif nº8 des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) prévus dans l’Agenda des Nations Unies à l’horizon 2030 semble difficile pour de nombreux pays puisque celui-ci a non seulement comme objectif le plein emploi, mais aussi l’emploi de qualité . Dans l’ODD nº8, une des populations cibles qui devraient voir leurs conditions de travail améliorées pour 2030 sont les jeunes . En effet, les jeunes constituent une population en risque sur les marchés du travail à niveau mondial par les raisons suivantes.

La crise mondiale de l’emploi de 2009 a touché beaucoup plus les jeunes que les adultes et la reprise en termes de création d’emplois a été beaucoup plus lente pour les jeunes que pour les adultes. C’est pourquoi depuis la 101e session de la Conférence internationale du Travail en juin 2012, l’OIT parle d’une « crise de l’emploi des jeunes » et adopte une résolution appelant aux gouvernements et aux employeurs pour mener une action ciblée et immédiate pour combattre principalement le chômage des jeunes, le sous-emploi et ainsi encourager le travail décent . En effet, les indicateurs montrent qu’en moyenne, le taux de chômage des jeunes est trois fois plus élevé que celui des adultes. En 2018, le 4% des adultes n’avait pas un travail et le cherchait, tandis que le 12% des jeunes se trouvaient dans cette situation. En moyenne en 2018, le 37% des jeunes à niveau mondial avaient un emploi, contre le 64% des adultes de plus de 25 ans. Ces faits ne sont pas si surprenants si nous prenons en compte qu’il est attendu que beaucoup de jeunes étudient, souvent à temps plein, et restent donc en dehors du marché de travail. Cependant, ce n’est pas le cas de tous, car selon les estimations de l’OIT, plus d’un cinquième des jeunes du monde n’ont pas d’emploi, d’éducation ou de formation. De plus, à niveau mondial, deux sur cinq jeunes économiquement actifs se trouvent sans travail ou ont un travail mais sont pauvres .

L’écart entre les jeunes et le reste de la population peut s’expliquer par le manque d’expérience professionnelle des jeunes au moment de postuler pour un emploi, par des compétences insuffisantes en matière de recherche d’emploi, ainsi que par des problèmes structurels, comme une éducation et des transitions école-travail inadéquates, ainsi qu’une réglementation trop restrictive des marchés du travail dans certains pays. Cependant, selon l’OIT, une participation décroissante des jeunes à l’emploi n’est pas nécessairement mauvaise car elle peut refléter la décision des jeunes de prolonger leurs études. Cette décision peut être aussi motivée par le sentiment de vouloir trouver un emploi décent, mais aussi par la crainte de ne pas pouvoir en trouver.

Le concept de travail décent , a été utilisé pour la première fois en 1999 par l’OIT et est devenu un objectif universel qui implique « l’accès à un travail productif et convenablement rémunéré, la sécurité sur le lieu de travail et la protection sociale pour les familles, de meilleures perspectives de développement personnel et d’insertion sociale, la liberté pour les individus d’exprimer leurs revendications, de s’organiser et de participer aux décisions qui affectent leur vie, et l’égalité des chances et de traitement pour tous, hommes et femmes ». Le travail décent est donc un moyen pour lutter contre non seulement le chômage, mais aussi contre la mauvaise qualité de l’emploi, ainsi que pour atteindre les objectifs de l’Agenda de développement durable 2030.

La situation du marché du travail des jeunes a un impact majeur sur la société dans son ensemble, sur leur vie future et sur le bien-être futur de la communauté. Le monde compte sur eux comme guides vers un avenir de développement durable et de travail décent. Cependant, pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de veiller à ce que les jeunes du monde entier aient un accès adéquat à l’éducation, à la formation et au marché du travail. Or, qu’il y ait plus d’un cinquième des jeunes à niveau mondial qui n’ont pas d’emploi, d’éducation ou de formation, préoccupe les décideurs à échelle globale.

Améliorer l’accès et la qualité de l’emploi des jeunes constituent des défis à niveau mondial mais qui varient selon les régions et les pays. En Amérique Latine, améliorer le marché du travail des jeunes constitue un « défi politique » et une situation paradoxale car le continent connaît la génération des jeunes la plus nombreuse et ayant un niveau d’éducation plus élevé que les générations précédentes, mais qui ont moins d’accès à un emploi adéquat. La population jeune entre 15 et 29 ans représente le 40% de la population totale en âge de travailler dans la région, d’où nous pouvons considérer la main d’œuvre latino-américaine comme jeune. De plus, c’est la « génération de jeunes la mieux éduquée qui n’a jamais existé, avec une meilleure gestion des nouvelles technologies et une plus grande adaptabilité par rapport aux adultes, mais il existe un certain nombre d’obstacles qui empêchent ce potentiel» . En moyenne, lors des dernières 40 années, le niveau scolaire des jeunes a doublé en passant de quatre à huit années de scolarité.

Cependant, le contexte économique de la région ne favorise pas une intégration adéquate des jeunes dans le marché du travail. En effet, entre 2014 et 2017, la région a connu une croissance économique moyenne modérée de 0,4% par an, mais à partir de la décélération économique observée à niveau mondial depuis la moitié de 2018, l’Amérique Latine connait une décroissance de 0,2 %. Cela a eu un impact négatif sur l’emploi dans la région, tant dans la génération de celui-ci que dans sa qualité en affectant surtout les jeunes qui actuellement sont les plus affectés par le chômage et par l’informalité.

En moyenne, le taux de chômage des jeunes de la région est le triple de celui de la population adulte, ce qui signifie qu’un jeune sur cinq de la région cherche un emploi mais ne le trouve pas, et ceux qui le trouvent le font parfois dans des conditions précaires. Par exemple, en 2018, les jeunes de 15 à 24 ans ont eu un taux de chômage de 19,5% et représentent plus du 40% du nombre total de chômeurs dans la région . La gravité de ce problème s’accentue chez les jeunes femmes, dont le taux de chômage régional a atteint 22,2%, contre 15,5% pour les jeunes hommes. A propos du chômage, Jürgen Weller et Sonia Gontero, économistes de la CEPAL, expliquent qu’en Amérique Latine il y a deux grands groupes de jeunes au chômage: ceux qui cherchent du travail qui correspond à leurs attentes, préférences ou formation, et ceux qui sont en situation de risque car ils ont des niveaux très bas de formation, n’ont pas beaucoup de compétences, ont été au chômage pendant une longue période ou appartiennent à des secteurs sociaux marginaux.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : DIAGNOSTIC DES TENDANCES ET DÉFIS DU MARCHÉ DU TRAVAIL DES JEUNES EN ÉQUATEUR
1.1 La promotion du travail décent chez les jeunes, une priorité au cœur de l’agenda du gouvernement équatorien
1.2 Contexte socio-économique et politique de l’Équateur et marché du travail des jeunes
CHAPITRE 2 : APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE : « EMPLEO JOVEN 2018-2022», UN PROJET INNOVATEUR POUR ENCOURAGER L’EMPLOI DECENT DE QUELS JEUNES ?
2.1 Le projet Emploi Jeune
2.2 Méthodologie de recherche, choix de l’échantillon et biais
2.3 Explication du traitement de la base de données et population cible du PEJ
CHAPITRE 3 : UNE INTÉGRATION DÉCENTE DANS LE PREMIER EMPLOI ?
3.1 Une intégration des jeunes dans le milieu professionnel en situation d’égalité des chances ?
3.2 Un premier emploi formel et qui répond aux besoins des jeunes?
CHAPITRE 4 : PANORAMA DES DYNAMIQUES D’INTEGRATION DES JEUNES DANS LEUR PREMIER EMPLOI
4.1 Des facteurs qui peuvent contribuer à une meilleure intégration des jeunes dans le marché du travail ?
4.1.1 Les caractéristiques personnelles des jeunes
4.1.2 Expérience professionnelle des jeunes avant le PEJ
4.1.3 Stratégies de recherche d’emploi des jeunes
4.2 Les quatre types de jeunes et leurs dynamiques d’insertion professionnelle
CONCLUSION

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