Analyse du mobilier estampillé et attribué

Analyse du mobilier estampillé et attribué

Les données que nous avons récoltées concernant le mobilier estampillé et attribué vont nous permettre de découvrir tout d’abord leur importance par rapport à l’ensemble des lots présentés et également si leurs résultats sont meilleurs que ceux du mobilier « anonyme ».
L’importance du mobilier estampillé et attribué : 131 lots estampillés ont été proposés à la vente, sur les 518 pièces de mobilier français du XVIIIe siècle (chiffres relativisés), soit 25,3%. Le mobilier attribué compte 22 lots soit 4,2% du total. Le taux d’objet estampillé représente près d’un quart des biens proposés, ce qui est un taux qui peut sembler élevé. Cette impression reste à confirmer par la comparaison avec les autres places. Par contre, le mobilier attribué est peu représenté et fait figure d’exception. Rappelons qu’un objet attribué est un objet identique ou très proche d’un autre relevant avec certitude de la production d’un ébéniste ou d’un menuisier reçu maître.
Les deux maisons de ventes ont-elles des taux semblables ?
Le taux de vente du mobilier estampillé est, de manière globale, supérieur à celui de l’ensemble, avec 64% contre 58%. Les meubles attribués, quant à eux, obtiennent un taux de vente de 64,5% (14 lots sur 21,7 en chiffres relativisés). Les résultats de ventes du mobilier estampillé sont nettement meilleurs chez Christie’s qui domine de 17 points son concurrent.
Ces informations permettent d’établir la nette domination de ce marché par Christie’s sur la place américaine. Une différence supplémentaire entre les deux maisons réside dans le fait que le mobilier soit estampillé ou pas n’entraîne pas un taux de vente supérieur chez Sotheby’s alors que c’est manifestement le cas chez son concurrent (le taux de vente global est de 58%).
Concernant le mobilier attribué, le taux de vente s’élève à 90% chez Sotheby’s et seulement à 37,5% chez Christie’s. Cependant, il n’y a eu respectivement que 11 et 8 lots attribués.
Enfin, notons que, de manière globale, 59,2% des objets estampillés vendus l’ont été dans leur tranche d’estimation, 32,4% au dessus et 8,5% en dessous. Chez Sotheby’s, 42,4% (14 lots) des objets ont été vendus dans l’estimation et la même proportion au dessus, tandis que 15,2% ont été cédés en dessous (6 lots sur 33). La situation chez Christie’s est fort différente, avec 73,7% des objets estampillés vendus dans l’estimation, 23,7% au delà et un seul lot en deçà. Ainsi, le choix de placer ses objets estampillés chez Christie’s à New York peut être vu comme une recherche de sécurité en alliant taux de vente élevé et un prix de vente dans ou parfois au dessus de l’estimation. Chez Sotheby’s, le taux de vente est légèrement plus bas que la moyenne (58%) mais avec autant de chance de vendre dans qu’au dessus de l’estimation. L’entreprise propose donc un profil plus « offensif ».

Conclusions relatives aux ventes new-yorkaises

Lors des ventes de mobilier, les lots de mobilier français représentent 19% du catalogue. Sotheby’s compte 58% de l’offre avec 301 objets contre 217 lots en chiffre relativisés pour Christie’s. Cependant, cette domination ne permet pas à cette maison de devancer son concurrent sur le taux de vente puisqu’ils affichent tous deux un score de 58%.
En outre, le profil des deux maisons est relativement proche puisqu’elles n’ont que de faibles différences dans les proportions de mobilier vendu dans, au dessus et en dessous de l’estimation.
Le mobilier de salon et les bronzes représentent 52% des objets proposés. Le premier est la spécialisation de Christie’s (32,3% de l’offre) et le second celle de son concurrent (31,9%).
Cette domination induit de meilleurs résultats, particulièrement chez Christie’s. Parmi les groupes d’objets importants, c’est l’horlogerie et le mobilier d’assise qui présente le plus haut taux de vente, entre 65 et 70%. A l’inverse, le bronze n’atteint que 50%.
Les deux maisons de ventes se distinguent aussi par leur offre analysée sous l’angle des styles. En effet, Christie’s se concentre sur le Louis XV et Louis XVI (plus de 85% combinés) tandis que Sotheby’s favorise la variété. Ces stratégies ne sourient pas aux maisons puisque chacune enregistre des taux de vente moins élevés que leur concurrent sur ce qui devait être leur terrain de prédilection (Louis XV et XVI pour Christie’s et les autres pour Sotheby’s).
En ce qui concerne les prix, les lots estimés sous 10.000 euros représentent au niveau global 64%, soit près de deux tiers de l’offre. Christie’s se distingue grâce à une spécialisation pour le marché supérieur à 50.000 euros, dépassant même en nombre d’occurrences Sotheby’s (12 contre 10 lots) alors qu’il compte moins de lots de mobilier français passés en vente. Le marché new-yorkais est friand du haut de gamme, avec 83,3% de taux de vente pour les objets dont l’estimation est supérieure à 70.000 euros. En outre, 34% des lots ont été vendus au dessus de l’estimation, 57,5% dedans et 8% en deçà. Notre analyse des autres places nous permettra de formuler une appréciation la qualité de ces taux.
Enfin, le marché estampillé représente 25,3% de l’offre. Il s’agit d’une spécialisation de Christie’s puisque son catalogue compte plus de 30% de meubles estampillés. Cette stratégie porte ses fruits, avec un taux de vente de 72% contre 55% pour Sotheby’s.
New York est donc une place où le marché du mobilier français est extrêmement stabilisé. Les deux maisons de vente présentent des résultats comparables avec chacune leurs domaines de spécialisation. Ces inclinaisons, à l’exception des styles, entraînent un taux de vente légèrement supérieur à celui du concurrent.

Analyse du mobilier estampillé et attribué

Penchons nous à présent sur le cas particulier du mobilier estampillé ou attribué et commençons par son importance dans les catalogues. Nous comptons 67 lots estampillés et 20 attribués sur un total de 287, soit respectivement 24% et 7%. Ces chiffres sont assez proches de ceux recueillis pour New York, avec néanmoins une légère hausse pour le mobilier attribué.
Chez Sotheby’s, nous atteignons 19,2% et 7,7% contre 24,3% et 6,8% pour son concurrent.
Ainsi, comme à New York, Christie’s s’est fait du mobilier estampillé une spécialité, même s’il est représenté dans des proportions inférieures à celles de la ville américaine (32,5%).
Il est amusant de constater que le nombre de lots portant uniquement sur mobilier estampillé de Christie’s dépasse le nombre total des lots de mobilier français ancien chez Sotheby’s.
L’analyse de ces données est limpide, avec un net avantage pour Christie’s. Cependant, le taux de vente tous lots confondus, est de 59%. Ainsi, le mobilier estampillé ou attribué se vend moins bien que l’anonyme. Seul Christie’s parvient à maintenir des chiffres dans la moyenne pour l’estampillé (61,4% soit 35 lots sur 57). Enfin, de manière globale, 57,9% du mobilier estampillé a été vendu dans sa tranche d’estimation, 10,5% en dessous et 31,6% au dessus. Ces chiffres sont moins bons que la moyenne puisqu’ils démontrent qu’il y a proportionnellement plus de lots cédés sous l’estimation (6% de plus) et moins au dessus (11 points de moins). Conclusions relatives aux ventes londoniennes
La ville anglaise offre un contraste saisissant. En effet, son importance pour Sotheby’s y est marginale, de l’ordre de 5%. A l’inverse, 28% des objets proposés dans les catalogues de Christie’s entrent dans le cadre de cette étude. Au total, 15,7% des lots proposés ont été retenus.
Le taux de vente est fort proche de celui de New York, avec 59%. Le score de Christie’s augmente de quelques pourcents pour atteindre 62,6% tandis que celui de Sotheby’s est de 22 points inférieur.
Les bronzes et le mobilier d’assises sont les types d’objets les plus présents dans les catalogues, avec 42% de l’offre totale. Sotheby’s s’est spécialisé dans le premier, ainsi que dans l’horlogerie, tandis que le mobilier d’assise obtient les faveurs de Christie’s. Cette spécialisation ne s’avère pas fructueuse puisque Sotheby’s semble mieux vendre le mobilier d’assise et Christie’s les bronzes. Cependant, le faible nombre d’occurrences pour Sotheby’s invite à la réserve.
La domination des styles par le Louis XV et le Louis XVI est à nouveau extrêmement importante (63%). Chez Sotheby’s cependant, l’Empire ravit la deuxième place au Louis XV.
Cette spécialisation n’a pas eu les effets escomptés puisque pour Sotheby’s, le Louis XVI et l’Empire atteignent des taux de vente à peine supérieurs à la moyenne. Chez Christie’s à l’inverse, ces mêmes styles affichent les meilleurs taux.
Nous avons également remarqué que Sotheby’s s’était spécialisé dans le haut de gamme (> 70.000 euros) et que cela ne s’est pas révélé positif, avec seulement un lot vendu sur huit. Au niveau total, 52,7% des lots ont été vendus dans leur tranche d’estimation et 42,4% au delà, ce qui est mieux qu’à New York Ainsi, Christie’s domine largement le marché du mobilier français du XVIIIe siècle. Sotheby’s possède pourtant quelques atouts et tout indique que la maison devrait développer son offre dans le milieu de gamme (de 10.000 à 30.000 euros).
Ces résultats sont, encore une fois, surprenant. En effet, il aurait été tentant de parier que Paris devait naturellement présenter un pourcentage de mobilier français ancien plus haut que les autres places. Une spécialisation naturelle, tenant à la position géographique de la place, semblait s’imposer comme une évidence. En réalité, avec ses 18%, Paris se situe entre Londres (14%) et New York (19%). Sotheby’s distance Christie’s de huit points, avec près d’un lot sur quatre qui entre dans les critères de notre analyse.
Le profil de la place parisienne est finalement assez proche de celui de sa cousine d’outre Atlantique, en ce qui concerne l’importance du mobilier français ancien. Voyons si la comparaison est toujours justifiée en ce qui concerne la représentation en chiffres absolus et du point de vue du taux de vente.
Sur la période 2012-2013, ont été proposés 659 lots de mobilier français du XVIIIe siècle au cours des ventes que nous avons retenues pour ce travail. Ainsi, malgré un pourcentage dans la moyenne, Paris est largement devant les autres places qui comptent respectivement 518 (New York) et 287 (Londres) occurrences.
Paris vend 54,1% des lots dans la fourchette des estimations, 45% au dessus et seulement 0,8% en dessous. Ce dernier score est le plus bas des places étudiées. Nous pouvons y voir la détermination de « défendre la marchandise », en refusant de céder un bien sous sa valeur. Ce chiffre bas profite naturellement au mobilier vendu à et au dessus de l’estimation, ce qui hisse
Paris à la première place dans ces catégories. Cette volonté de ne pas céder un bien sous sa valeur d’estimation explique certainement le taux de vente global légèrement moins élevé que dans les autres capitales.
Le segment situé entre 5.000 et 10.000 euros est particulièrement intéressant puisqu’il allie taux de vente légèrement supérieur à la moyenne (58,1%) et plus de 60% des pièces vendues au dessus de l’estimation. Cette proportion est encore plus élevée dans la tranche 10.000-15.000 euros mais le taux de vente limité à 50% augmente le risque de rester avec le bien sur les bras. Dans les gammes supérieures, celle comprise entre 50.000 et 70.000 euros semble attractive avec plus de 80% des lots vendus au dessus de l’estimation et un taux de vente quelques pourcents sous la moyenne avec 54,5% (12 lots sur 22). A l’inverse, ceux qui espèrent une bonne surprise auront, semble-t-il, peu de chance d’être satisfait pour les biens estimés entre 70.000 et 200.000 euros puisque ces derniers allient un faible taux de vente (33,3% soit 14 sur 42) et des résultats ne dépassant jamais l’estimation . Chez Christie’s et Sotheby’s, tant à Londres qu’à New York, les lots estimés au dessus de 200.000 euros ne se vendent jamais en dessous de cette barre. Sotheby’s vend 62,3% (99 lots sur 159) de ses lots dans l’estimation, 36,5% au delà et 1,3% en deçà. Le taux de vente au delà de l’estimation plus bas que les résultats enregistrés depuis le début de ce travail semble indiquer une surévaluation des pièces. A l’inverse, avec 48,1% de lots cédés dans l’estimation, 51,4% au dessus (111 lots sur 216) et 0,9% en dessous, le bilan de Christie’s est largement plus positif.
Les différences entre les deux auction houses sont principalement marquées dans les deux premiers segments. En effet, Sotheby’s affiche un taux de vente dans sa moyenne et une proportion de mobilier vendu dans l’estimation qui est faible pour la première tranche (13,8%) et nettement meilleure pour la seconde (45,9%) qui rattrape ainsi la moyenne globale. Les Reds arborent un taux de vente mirobolant avec plus des ¾ des objets trouvant preneur et 49,3% de biens vendu au dessus de l’estimation haute (64% entre 5.000 et 10.000 euros). Sur ces deux tranches et particulièrement pour les lots estimés sous 5.000 euros, en échange d’une estimation basse, Christie’s offre une probabilité bien plus importante de vente mais également, une adéquation du prix de vente et de la « véritable » valeur des lots. En effet, les acheteurs sont appâtés par une estimation alléchante et se disputent les objets. Ainsi, il s’agit d’un pari risqué mais réussi.
Ce graphique montre les différences entre l’estimation des lots proposés par Christie’s, leurs résultats et leur comparaison avec les estimations de Sotheby’s. Il prouve que proportionnellement, les résultats de Christie’s sont plus proches des estimations de Sotheby’s que des leurs. Pour les objets vendus à moins de 5.000 euros, le mimétisme est moins frappant, cette différence avec les estimations de Sotheby’s qui peuvent être comprise comme légèrement supérieur à la « valeur du marché » matérialise la part de risque prise par les vendeurs acceptant de proposer leur bien à une estimation attractive. Cependant, comme nous l’avons déjà exprimé, ce risque est compensé par le taux de vente largement supérieur.

Analyse du mobilier estampillé et attribué

Paris capitale du marché haut de gamme certes, mais cela est-il également vrai pour le mobilier estampillé et attribué ?

Conclusions relatives aux ventes parisiennes

Nous avons découvert que malgré un nombre de pièces françaises du XVIIIe siècle largement supérieur aux autres places (659 lots), la proportion de mobilier français du XVIIIe siècle est dans la lignée de Londres et New York avec 18%. Christie’s et Sotheby’s possèdent chacun près de la moitié de l’offre, tant en pourcentages qu’en chiffres absolus. De plus, l’importance de chacun des types d’objet est fort similaire chez les deux auctions houses.
Ceci montre le caractère extrêmement concurrentiel de Paris.
Le taux de vente indique que le bras de fers tourne à l’avantage de Christie’s puisque 67% des lots présentés par l’entreprise ont trouvé preneur. Ce taux est le plus élevé enregistré. Il est nettement supérieur au taux global (57%) qui est juste derrière les autres places. Sotheby’s s’arrête juste devant le cap du lot sur deux vendus (48%).
En se penchant sur les résultats par type d’objet, le mobilier d’assise et les bronzes enregistrent les meilleurs taux de vente avec 62%. Paradoxalement, le premier est fortement présent à Paris tandis que le second l’est plus faiblement qu’ailleurs. De l’autre coté du classement, les consoles et les bureaux ne trouvent guère la faveur des amateurs.
En ce qui concerne les styles, le Louis XV est moins représenté qu’à l’accoutumée avec 28% (183 occurrences). Ceci s’explique par une sous représentation de ce mobilier chez Christie’s (20%) qui préfère favoriser les styles post-Révolution, tels le Directoire et l’Empire. Ce choix se révèle être payant puisque l’écart du taux de vente entre les deux maisons est plus important pour ces meubles. Le Louis XV séduit moins les acheteurs et doit se contenter d’un taux de vente de 53,6%, pour les deux maisons confondues.
Néanmoins, la principale leçon à tirer de l’analyse de la place parisienne est la différence de stratégie en matière d’estimation. Christie’s inclut dans les premières tranches de prix un nombre plus important d’objets. Ces derniers trouvent alors plus facilement preneur, à un prix d’adjudication plus en adéquation avec leur valeur. Nous l’avons démontré d’une part en calculant la proportion de ces lots vendus au dessus de l’estimation, et d’autre part en comparant les résultats aux estimations de Sotheby’s. Ces dernières d’ailleurs sont légèrement trop hautes.
Sotheby’s se défend sur le mobilier haut de gamme (supérieur à 70.000 euros) en accaparant 57,7% de l’offre et un taux de vente juste en deçà de sa moyenne mais supérieur de 19 points à son concurrent. Sotheby’s, qui avait misé sur Londres pour ce type de meuble, les vend mieux à Paris. Cette découverte, qui doit être replacée dans un schéma plus large, peut néanmoins servir de piste de réflexion.
Enfin, Paris, capitale du marché du mobilier français du XVIIIe siècle, capitale des pièces exceptionnelles, est aussi celle du marché estampillé en rassemblant 55% de l’offre mondiale.
Cependant, comme à Londres, ce type de meuble se vend moins bien que la moyenne, avec un taux de 53,6% de réussite. Le mobilier attribué, bien que mieux représenté, reste marginal avec 7%. Christie’s, tant pour le mobilier estampillé qu’attribué, obtient un taux de vente plus élevé que Sotheby’s.

La place de Monaco

Analyse générale

Comme nous l’avons vu, Paris est la ville qui présente le plus de lots de mobilier français du XVIIIe siècle. Cette place est celle qui connaît le plus de difficultés à trouver des acheteurs. En outre, la capitale française est aussi celle du marché haut de gamme et estampillé, catégories qui retiennent toute notre attention. Enfin, c’est à Paris que nous avons effectué notre stage dans le cadre duquel prend place ce travail. Ainsi, c’est tout naturellement que nous avons décidé d’aller plus loin dans l’analyse du marché français en le replaçant dans une perspective historique. A cet effet, nous effectuons un « carottage » dans la période 1995-1996. Cette tranche a été choisie pour les raisons évoquées dans l’introduction générale. Cette analyse complémentaire permettra, nous l’espérons, de mieux comprendre la situation de l’époque et, ainsi, l’évolution qu’a connu le marché français sur près de vingt ans. Cette coupe temporelle présente également l’avantage de répondre à la question de la dégradation, supposée ou réelle, du marché du mobilier ancien en France. Rappelons qu’avant la loi du 10 juillet 2000 et l’ouverture du marché des ventes aux enchères volontaires, Christie’s et Sotheby’s étaient contraintes de tenir leurs ventes sur le Rocher. Sur les deux années choisies, il s’est tenu à Monaco quatre ventes organisées par chacune des deux maisons. Toutefois, il n’a été possible de retrouver les catalogues que de trois des quatre vente de Christie’s. Ainsi, la méthode des chiffres relativisés sera à nouveau employée afin de maintenir l’équilibre avec Sotheby’s.
Entre 1995 et 1996, à Monaco, Sotheby’s et Christie’s ont proposé, sur la moyenne de quatre ventes, 1457 lots dont 689 sont des pièces de mobilier français du XVIIIe siècle entrant dans le champ de notre étude, soit 370 pour Sotheby’s et 319 pour Christie’s.
Dès la première comparaison, tout doute sur l’utilité de ce sous chapitre s’évapore. En effet, l’importance occupée par mobilier français du XVIIIe siècle dans les catalogues de l’époque est bien plus grande. Près d’un objet sur deux entrait dans cette catégorie alors que nous étions à 18% sur la période actuelle. Sotheby’s avait déjà une avance en termes de spécialisation (23% contre 15%). En chiffres relativisés, la période actuelle, qui compte près du double de lots toutes catégories confondues (2950 contre 1457) atteint pourtant un nombre de pièces de mobilier ancien inférieur (659) à celui de la tranche 1995-1996 (689) en chiffre relativisés. Cette différence d’importance du mobilier français ancien s’explique en partie par le fait qu’aujourd’hui, le marché des statues s’est développé et ces pièces sont proposées dans un catalogue commun. Ces informations montrent l’importance de l’évolution du catalogue, non seulement sur son épaisseur, mais également sur la place qu’occupe le mobilier du XVIIIe siècle.

Analyse par type d’objet

Ces informations vont nous permettre de constater l’évolution de l’offre en termes de type de mobilier. Ainsi, nous pourrons déceler les modes et les changements.
Dans ce graphique et les suivants, seront appelés Total 2, Sotheby’s 2, Christie’s 2, les données relatives à la période actuelle, par opposition à celles de la période monégasque qui n’auront pas de chiffre les succédant.
Nous observons que l’allure générale de l’offre par type de mobilier n’a pas évolué de manière spectaculaire. Le mobilier assis et les bronzes étaient et sont toujours les groupes les plus importants. Cependant, il apparaît que les commodes et les tables volantes étaient plus présentes dans les années 90, avec respectivement 13,3 et 10,8%. A l’inverse, les pièces d’horlogerie ont acquis une meilleure représentation en gagnant 2,1% et en ravissant la troisième place détenue à l’époque par les commodes. La porcelaine asiatique connaît une baisse de 20%. Cependant, compte tenu du faible nombre d’occurrences, ces données doivent être interprétées avec du recul.
Chez Sotheby’s, ce sont les tables volantes qui enregistrent la baisse de représentation la plus significative en divisant leur score par deux, pour atteindre 6%. Cette diminution profite aux bronzes, à l’horlogerie et aux bureaux. Les proportions subissent moins de changement chez Christie’s. Notons une légère baisse des commodes et des tables volantes au profit des bureaux, consoles et du mobilier assis. L’horlogerie connaît elle aussi une amélioration mais plus légère.

Analyse par tranche de prix

De manière globale, les proportions par tranche de prix sont relativement proches . Nous observons une légère hausse dans le milieu de gamme, entre 15.000 et 30.000, pour la période actuelle avec 18,7% contre 14,8%. Le marché haut de gamme, supérieur à 70.000 euros par lot, reste constant à 7,3% et 7,8% aujourd’hui avec respectivement 50 et 46 occurrences en chiffres relativisés.
Cette continuité au niveau global tranche de manière impressionnante avec les changements opérés au sein des auction houses. En effet, sur les segments jusqu’à 15.000 euros, Christie’s et Sotheby’s semblent avoir échangé les rôles, adoptant chacun le positionnement de leur concurrent sur la période 95-96. Ce changement est crucial car il concerne la majorité du catalogue. La part de mobilier estimée sous 15.000 euros chez Sotheby’s passe de 67,9% à 56% et chez Christie’s de 55,2% à 66,3%. De plus, les chiffres pour chaque tranche sont également extrêmement proches (Situation 1 Sotheby’s versus Situation 2 Christie’s et inversement) avec une différence d’à peine deux points. Nous sommes face à un véritable retournement de situation qui concerne jusqu’à plus des deux tiers de l’offre ! De manière plus frappante encore, actuellement les lots estimés sous la barre des 5.000 euros représentent 40% de l’offre chez Christie’s contre 18,9% chez Sotheby’s. En 1995-1996, ils comptaient respectivement pour 16,3% contre 38,1% des lots. Ce changement est extrêmement spectaculaire et cette découverte pourrait être la clé du mystère du marché parisien.

Conclusions relatives aux ventes monégasques

Le nombre de pièces de mobilier français du XVIIIe siècle passé en vente durant la période 1995-1996 et 2012-2013 est différente avec respectivement 689 lots contre 659. En outre, la proportion de ce type de biens dans les catalogues est extrêmement différente puisqu’elle était de 47% à l’époque et n’est plus qu’à 18% aujourd’hui.
Le taux de vente global entre ces deux périodes est comparable. Néanmoins, celui de Sotheby’s était de 10 points supérieur et celui de Christie’s de 13 point inférieur. Ainsi, les rôles à l’époque étaient inversés, avec Sotheby’s leader de ce marché.
L’offre de l’époque, sous l’angle du type de mobilier est restée relativement constante à l’exception d’une légère baisse des tables volantes et des commodes. Le mobilier d’assise, tout comme les commodes et les bureaux se vendent mieux aujourd’hui. A l’inverse, les tables volantes trouvent plus difficilement preneur. Christie’s suit cette tendance générale. Sotheby’s enregistre une baisse généralisée à l’exception des commodes.
Les grands styles d’aujourd’hui étaient déjà ceux de l’époque. Le Louis XV a néanmoins perdu de l’importance, jusqu’à près de 10 points chez Christie’s (de 30,1% à 20,3%°. Cette baisse profite essentiellement au mobilier Empire. Ces styles perdent tous deux du terrain pour le taux de vente. Le mobilier Louis XVI, quant à lui, se vend mieux actuellement (+2,9 points à 57,4%).
La véritable leçon de cette comparaison temporelle est l’importance des lots estimés sous 5.000 euros. En effet, cette proportion est passée chez Sotheby’s de 38,1% à 18,9% et chez Christie’s de 16,3% à 40%. Il s’agit d’un véritable retournement de situation qui explique les évolutions du taux de vente des deux maisons. Cette partie du travail nous a aussi enseigné que Sotheby’s était déjà à l’époque leader dans le marché supérieur à 70.000 euros avec un taux de vente (52%) supérieur de 10 points à celui de son concurrent.
Le pourcentage plus important actuellement de lots vendus au dessus de l’estimation est un nouvel indice remettant en cause la vision d’un marché actuel en berne (45% contre 36,8% à l’époque).
Dans les années 1990, le marché du mobilier estampillé connaissait une concurrence plus féroce entre les deux maisons, avec une importance similaire dans les catalogues (24%) et des taux de vente également proches, vers 54%.

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Table des matières
Remerciements
Table des matières
Introduction générale 
La méthode 
L’analyse des ventes
La place de New York
Analyse générale
Analyse par type d’objet
Analyse par style
Analyse par tranche de prix
Analyse du mobilier estampillé et attribué
Conclusions relatives aux ventes new-yorkaises 
La place de Londres
Analyse générale
Analyse par type d’objet
Analyse par style
Analyse par tranche de prix
Analyse du mobilier estampillé et attribué
Conclusions relatives aux ventes londoniennes
La place de Paris
Analyse générale 
Analyse par type d’objet
Analyse par style
Analyse par tranche de prix
Analyse du mobilier estampillé et attribué
Conclusions relatives aux ventes parisiennes 
La place de Monaco
Le marché mondial
Analyse générale
Analyse par type d’objet
Analyse par style
Analyse par tranche de prix
Analyse du mobilier estampillé et attribué
Conclusions relatives aux ventes mondiales 
Conclusions générales
Bibliographie 

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