Analyse du cadre théorique de de l’assainissement et les outils d’aménagement du territoire

Parmi les grandes révolutions qui ont été observées dans le monde, l’urbanisation reste celle qui a le plus marqué les établissements humains. Elle a affecté toutes les régions du monde et ses incidences restent une des préoccupations majeures des recherches en sciences humaines. Cette augmentation de la population urbaine mondiale est plus importante dans les pays en voie de développement. Le Sénégal n’est pas épargné car le pays fait l’objet d’une urbanisation galopante affectant toutes les grandes villes. La ville de Dakar est urbanisée à 96% alors que la moyenne nationale est de 49%.

Cette urbanisation accélérée, incontrôlée à des répercussions sur l’accès aux services sociaux de base des populations. En effet, la forte croissance urbaine que rencontrent les pays en voie de développement est essentiellement due à la dégradation des conditions sanitaires ainsi que les aléas climatiques notés dans les campagnes. En conséquence les villages sont répulsifs, et les villes ne sont pas préparées à accueillir les flux de migrants issues de l’exode rural. L’accélération de la croissance urbaine est donc le fait d’une migration vers les villes M Santos (1971).

Cette augmentation de la population urbaine entraine de facto une croissance des besoins des populations urbaines, à savoir l’accès à un habitat décent, aux services sanitaires, l’approvisionnement en eau, l’accès à l’assainissement etc. Au Sénégal en général, dans la région de Dakar en particulier l’accès à l’assainissement est très faible. En effet, Ce n’est qu’avec les récentes phases d’inondations qui interviennent essentiellement pendant la saison des pluies que les autorités étatiques se sont rendu compte de l’importance des ouvrages d’assainissement pour l’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées avec la mise en place d’un plan décennal de lutte contre les inondations.

Problématique 

Contexte

Dans les villes des pays en développement, l’explosion urbaine est le phénomène qui y est le plus partagée. Au lendemain des indépendances notamment dans les villes d’Afrique subsaharienne, les flux de populations en provenance des campagnes se sont accentués sous l’effet de la dégradation des conditions climatiques et sanitaires. Cette urbanisation est le fait de l’exode rural, contrairement dans les pays développés où l’urbanisation résultait de la révolution industrielle. Aujourd’hui l’urbanisation met en œuvre des logiques complexes avec une augmentation de la population urbaine par l’accroissement naturel, l’exode rural et l’absorption d’espaces ruraux périphériques.

Si dans les pays développés de l’hémisphère nord l’urbanisation résulte d’un processus qui s’est installé lentement, au rythme des révolutions techniques successives c’est-à-dire l’industrialisation. Dans les pays en voie de développement à l’instar de ceux de l’Afrique subsaharienne, l’urbanisation s’est engagée à cause des mutations notées dans l’environnement économique et climatique. En outre l’accélération du phénomène de l’urbanisation dans monde depuis 1950, est essentiellement le fait des pays en voie de développement, selon J F TROIN ces pays « seront lancés dans une sorte de rattrapage urbain et auront quasiment tous des taux d’urbanisation supérieurs à 50% » .

Au Sénégal, les conditions climatiques ont été défavorables notamment avec la sécheresse qui a sévi pendant les années 1970. Ce qui a eu pour effet une crise du secteur agricole qui s’est soldée par des migrations essentiellement au niveau des villes en l’occurrence la ville de Dakar. A ces contraintes on peut ajouter les politiques d’ajustement structurel imposées par les organismes internationaux comme la Banque Mondiale dans les années 1980, à cela s’ajoute la dévaluation de la monnaie. Toutes ces conditions ont rendu répulsives les campagnes et les populations sont attirées par la ville car offrant davantage de possibilités. Cette affluence des populations à la recherche de meilleures conditions de vie au niveau des villes n’est pas sans conséquences. En effet, l’accroissement des populations urbaines et de leurs besoins ne s’accompagne pas de mesures de suivi avec les infrastructures et les équipements. De même les services de première nécessité à savoir l’eau, le logement, l’éclairage public et l’assainissement rencontrent des problèmes du fait de l’augmentation de la demande. Parmi ces problèmes on peut citer la gestion de l’assainissement.

« Longtemps relégué au rang des accessoires de la ville riche » , l’assainissement occupe dorénavant une place importante dans l’agenda de l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) en vue de la réduction de la pauvreté et de l’accès des populations à l’assainissement dans les pays en voie de développement. En effet, l’assainissement a toujours intéressé les centres villes notamment des pays du sud. Ceci ne fait pas exception au Sénégal, plus particulièrement la région de Dakar où on relève une grande disparité en ce qui concerne la répartition des équipements destinés à l’évacuation des eaux usées, des eaux pluviales, des déchets solides et l’évacuation des excréta mais aussi leurs traitement.

Croissance urbaine

L’urbanisation 

La région de Dakar est marquée par une structure urbaine très centralisée, héritée du passé colonial de la presqu’île du Cap-Vert. En effet depuis son érection comme capitale de l’Afrique occidentale française en 1902, la région de Dakar continue son accroissement en englobant de plus en plus d’espace. L’accroissement très rapide de la population de Dakar est le fait de l’accroissement naturel et d’une solde migratoire positive, avec l’exode rural qui s’intensifie du fait des difficultés dans les campagnes. Ces difficultés se résument par une péjoration climatique très nette lors des dernières décennies qui se traduit par des irrégularités de la production agricole, mais également avec des évolutions socio-économiques et des modifications des conditions sanitaires .

Dans ce contexte, la population de la région de Dakar, qui est passé de 500000 habitants en 1967à près de 3 millions de nos jours, représentant plus d’un quart de la population totale, a entrainé une forte occupation de l’espace se caractérisant par une très forte pression foncière sur le milieu dont la superficie tourne autour de 550 km² soit moins de 1% de la superficie nationale.

Cette croissance de la population urbaine s’accompagne d’une intensification de la demande des services sociaux de base notamment un habitat pour les nouveaux urbains. En effet la région de Dakar reste la plus urbanisée avec un taux d’urbanisation de 97% alors que la moyenne nationale est de 36%. Dans ce cas trouver un logement pour les populations devient un vrai tonneau des danaïdes. Pour y parvenir, le gouvernement du Sénégal a mis en place des sociétés immobilières publiques comme SN HLM, SICAP et SCAT URBAM renforcés par des promoteurs privés et des coopératives d’habitat. C’est ce qui a permis de mettre davantage de terrains à la disposition des acquéreurs.

C’est dans ce cadre qu’il faut placer les parcelles assainies de Keur Massar. Situé dans la banlieue lointaine de Dakar, la commune de Keur Massar était la plus grande réserve foncière dans les années 1990. C’est ce qui a notamment permis la réalisation de nombreux lotissement par des sociétés immobilières à l’instar de la SN HLM. Cette dernière a mis en place les parcelles assainies avec au total 17 unités au début des années 1990, mais également on note d’autres lotissements grâce à des coopératives d’habitat. L’urbanisation de la commune est très récente, elle date au début des années 1990. En effet avec la saturation des vieux quartiers de Dakar et de Pikine, trouver un terrain à usage d’habitat restait très difficile. De ce fait la commune de Keur Massar reste l’une des principales réserves foncières pour l’extension urbaine de l’agglomération dakaroise. En effet le Plan Directeur D’urbanisme (PDU) de Dakar pour l’horizon 2025 prévoyait la mise en place de 1200 ha pour des projets d’habitat.  Cependant, même avec la mise en place de plusieurs cités (les parcelles assainies, cité Senelec, Ainoumady etc.) l’habitat dans la commune reste marqué par le type spontané. On relève 60% de quartiers spontané mais également l’habitat villageois. La croissance urbaine très importante et l’urbanisation incontrôlée sont à l’origine des quartiers spontanés. La commune de Keur Massar est marquée par une structure urbaine très mitigée à cause de l’existence simultanée en des proportions importantes de zones relevant de l’espace traditionnel exemple du quartier de Keur Massar village. Ces quartiers sont caractérisés par une occupation anarchique, des ruelles très étroites et l’inexistence de voies d’accès ce qui entraine un enclavement. On note aussi l’absence des équipements et des infrastructures sociaux de base, l’accès à l’assainissement, l’eau et à l’électricité n’est pas effectif pour toutes les populations de ces zones.

L’accroissement démographique important combinée à une urbanisation incontrôlée et l’occupation des zones non aedificandi, sont sans commune mesure causes des inondations constatées au niveau des différents quartiers de Keur Massar.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Méthodologie
Première partie : Présentation de la commune de Keur Massar
Chapitre I : Présentation du périmètre de l’étude
Chapitre II : Analyse du cadre physique
Chapitre III : Analyse de la situation économique et diagnostic de l’assainissement
Deuxième partie : Analyse du cadre théorique de de l’assainissement et les outils d’aménagement du territoire
Chapitre I : L’instabilité institutionnelle du secteur de l’assainissement
Chapitre II : Evaluation des outils d’aménagement du territoire
Troisième partie : Analyse des données sur la gestion et l’évacuation des eaux Pluviales et des eaux usées dans les Parcelles Assainies
Chapitre I : Présentation du quartier des Parcelles Assainies
Chapitre II : Situation référentielle de la gestion de l’évacuation des EPU
Conclusion générale
Annexes

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