Soutenance mémoire
L’augmentation très prononcée de la population urbaine constitue l’un des problèmes majeurs auxquelles les pays en développement font face en ce début du vingt-et-unième siècle. Les péjorations pluviométriques des années soixante-dix et quatre-vingts ont contribué à l’accroissement rapide de la population urbaine. Il se matérialise par une forte augmentation du nombre de citadins, la prolifération de quartiers flottants, la raréfaction des espaces habitables ainsi qu’une forte prégnance sur le foncier attenant des villes. Il s’accompagne aussi de sévères crises en matière d’habitat, de sécurité alimentaire, mais aussi, et surtout de la disponibilité des ressources hydriques.
Au Sénégal, l’accroissement de la population urbaine est surtout alimenté par la migration de populations des espaces ruraux vers les agglomérations urbaines dont celle de Pikine-Dakar. Cette hégémonie de la grande métropole de l’Ouest du pays sur les autres villes de l’intérieur, semble être contrebalancée par Touba depuis plus de deux décennies.
Situé sur le tiers-Ouest du pays à la lisière du Ferlo, le bassin versant de Touba Mosquée objet de notre d’étude, couvre une superficie de 375 km2 et parvient à agglomérer 4 409 habitants au kilomètre carré [hab. /km2 ]. Il se localise entre 14°52’et 15°30’ de longitude Ouest et 14°30′ et 15°00’ de latitude Nord. Il constitue aujourd’hui, la première ville de l’intérieur du pays avec un statut particulier de ville internationale, à grand afflux et doublée d’une fonction spirituelle. Toutefois, l’accroissement de la ville s’accompagne d’une dilution de l’espace urbain sur les terres agropastorales attenantes. Bien que peuplé, le développement et l’expansion semble souffrir d’un manque véritable de politique de prise en charge des eaux de ruissellement. D’où la récurrence des inondations sur la ville. Ce qui du reste, ne participe pas à la bonne tenue des activités anthropiques. La ville s’étale et laisse entrevoir des effets sur la physionomie de son BV à travers les modifications notées sur l’occupation et l’utilisation du sol.
PROBLEMATIQUE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
A l’image de la plupart des pays en développement, le Sénégal connait depuis ces dernières décennies une croissance démographique très prononcée. De 4 958 085 habitants en 1976 , la population sénégalaise passe à 13 508 715 habitants en 2013. Cette croissance rapide de la population du pays alimentée par les flux migratoires des zones rurales vers les villes et une hausse sensible de la fécondité en milieu urbain, a accéléré le processus d’urbanisation des villes comme celle des campagnes. Ainsi, de nouveaux pôles urbains émergent tels que Mbour, Richard-Toll et surtout Touba comme le montrent du reste SOW, F. (1980) et FAYE, A. (2011).
Située sur le Centre-Ouest, à la lisière du Ferlo, Touba se singularise aujourd’hui de par son poids démographique, économique et culturel dans l’architecture urbaine du Sénégal. En effet, n’ayant que 400 hectares [ha] seulement de superficie en 1928 (année du 1er bail), la superficie du bâti n’a pas connu une évolution particulière et ce jusqu’en 1960 pour passer à 575 ha en 1976 puis à 3 975 ha en 1990, à 12 mille ha en 1997 avant de passer à plus de 30 mille ha depuis 2002. Touba Mosquée demeure ainsi l’une des localités où l’on enregistre les plus fortes densités de population du pays. Elle réussit à agglomérer 4 409,8 hab. /km2 . La rapide croissance démographique dont fait montre la ville induit des conséquences majeures sur le plan spatial. En fait, l’espace urbain s’étale sur un BV drainant un ensemble de sous affluents dont la branche-mère, elle-même affluent du Sine passe au Sud des villes de Diourbel et de Mbacké. Il couvre une superficie de 510,32 kilomètre carré [km2 ] avec un climat de type Nord soudanien. Ainsi, il demeure chaud et sec, et subit huit mois sur douze le diktat de l’harmattan .
Cela, expose la zone de Touba Mosquée aux aléas climatiques. Mieux, corrélés aux effets anthropiques, ces aléas ont aujourd’hui fortement modifié la physionomie du BV. Les sols dévolus aux activités agro-pastorales sont de plus en plus délaissés par les paysans, cédant ainsi la place à une urbanisation agressive amorcée depuis la cité religieuse. L’avancée incontrôlée du front urbain sur les terres agricoles, aidée en cela par la situation climatique actuelle qui prévaut dans le sahel, porte un sérieux coup à la survie du secteur primaire en général, mais aussi et surtout sur l’équilibre éco-systémique du bassin versant. Les eaux de surface constituées pour l’essentiel de mares temporaires qui sont remises en eau pendant la saison des pluies, deviennent non pérennes.
Aujourd’hui, le phénomène de dégradation des espaces agricoles suite à une anthropisation très ténue du bassin semble être exacerbé par les travaux de modernisation de la ville avec les multiples épisodes de « parcellisation » de l’espace dont le plus récent date de 2007 sous le magistère du Vème Khalife de la confrérie mouride. L’enrobage en basalte de 114 kilomètres [km] de route accompagné de multiples travaux de pavage, d’extension des canaux d’assainissement, ont fortement affecté les chenaux d’écoulements naturels des eaux pluviales sur une bonne partie du bassin versant. Il s’y ajoute que l’orientation des voies de communication notamment le réseau viaire de la ville constitue un des facteurs qui accélèrent d’une part le ruissèlement et d’autre part, bloquent l’évacuation des eaux pluviales vers l’exutoire situé à l’extrême sud du bassin versant. Alors, il s’en suit un phénomène d’endoréisme après une pluie de moyenne intensité prolongeant le temps de séjour des eaux de ruissèlement. D’ailleurs, la récurrence des inondations notées ces dernières années à Touba, selon FAYE, B. (2013), semble être liée à ces grands travaux de par l’imperméabilisation intense du sol.
CARACTERISTIQUES PHYSIQUE DU BASSIN VERSANT DE TOUBA MOSQUEE
La particularité du bassin versant de Touba mosquée découle de son cadre géomorphologique caractérisé par la platitude du relief mais aussi d’un contexte bioclimatique favorable au développement des activités humaines dominées par les secteurs primaire et tertiaire.
PRESENTATION DU BASSIN VERSANT
Positionnée entre 14°52’et 15°30’de longitude Ouest et 14°30′ et 15°00’ de latitude Nord, la communauté rurale de Touba Mosquée qui englobe notre zone d’étude, se trouve dans le tiers-Ouest du Sénégal à la lisière du Ferlo. Elle est distante de Dakar la capitale de 193 kilomètres [km], de 47 km de Diourbel chef-lieu de la région et de 7 km seulement de la ville de Mbacké. Elle est limitée au Nord par l’arrondissement de Darou Mousty, au Sud par l’arrondissement de Kael, à l’Est par l’arrondissement de Sagatta Djolof et à l’Ouest par les communautés rurales de Missirah, Touba Fall et Dalla Ngabou. Elle couvre ainsi une superficie d’environ 518,607 km2 et constitue la communauté rurale la plus importante de sa région au point de vue démographique et économique. Ceci est dû à l’influence socioculturelle qu’elle ne cesse d’exercer sur son hinterland.
Erigée aujourd’hui en Commune rurale [CR] par la loi sur l’Acte III de la Décentralisation , Touba est passé respectivement du statut de demeure en 1888 , de village au début du XXème siècle jusqu’en 1976 puis CR à la faveur de la réforme territoriale de 1996. Cette position centrale qu’elle occupe dans l’architecture territoriale du pays fait d’elle une ville carrefour, polarisant l’ensemble des flux économiques et démographiques de la presque totalité du vieux bassin arachidier (COPANS, 1988).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : ETUDE DES CARACTERISTIQUES GEOMORPHOLOGIQUES DU BV DE TOUBA MOSQUEE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES PHYSIQUE DU B V DE TOUBA MOSQUEE
CHAPITRE II : CONTEXTE GEOLOGIQUE ET CADRE STRUCTURAL DU BASSIN VERSANT
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES CARACTERISTIQUES BIO-CLIMATIQUES DU BV DE TOUBA MOSQUEE
CHAPITRE III : LA SITUATION CLIMATIQUE DU BASSIN VERSANT DE TOUBA MOSQUEE
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EVOLUTION SPATIO-TEMPORELLE DE L’URBANISATION SUR LE BV DE TOUBA MOSQUEE
CHAPITRE IV : COMPOSITION DEMOGRAPHIQUE ET DYNAMIQUE DE LA POPULATION
CHAPITRE V : FACTEURS DE L’ECOULEMENT ET MODIFICATION DU BV
CHAPITRE VI : EVOLUTION DE L’OCCUPATION DU SOL ET CHANGEMENTS D’ETAT
CHAPITRE VII : IMPACTS DU CHANGEMENT D’ETAT SUR LES INONDATIONS
CONCLUSION GENERALE
