Analyse des rapports de marées des observateurs embarqués à bord des merlutiers et crevettiers profonds

La pêche occupe une place importante dans l’économie et la société sénégalaises. Avec 600.000 emplois directs et indirects, c’est une activité multifonctionnelle qui contribue à l’équilibre de la balance des paiements, à la résorption du chômage et à la satisfaction des besoins alimentaires de la population sénégalaise. Elle constitue la principale source de devises étrangères de l’économie nationale avec 280 millions d’euros de recettes soit 18 % des exportations et représentait, en 2005, 1,8 % du PIB national et 12 % du PIB du secteur primaire (Flamand et Derrac, 2006).

Suivant les moyens utilisés, la pêche peut être artisanale (80 % des captures débarquées) ou industrielle (le reste, soit 20 %). Au-delà de cet aspect, les deux catégories de pêche sont définies par voie réglementaire par le Décret d’application du Code de la pêche n° 98 – 498 (Sénégal, 1998). La pêche industrielle est effectuée par des navires nationaux, étrangers ou affrétés. Dans ces deux derniers cas, les navires sont astreints à embarquer des observateurs qui rédigent des rapports de marées renseignant sur les activités de pêche à bord. Elle peut être côtière ou profonde avec, dans chaque cas de figure, une variante pélagique ou démersale.

La pêche démersale profonde est le fait de chalutiers opérant au Sénégal voire, dans des eaux sous juridiction étrangère et ciblant principalement les merlus Merluccius sp (M. senegalensis et M. polli polli) et la crevette gambas ou crevette rose du large Parapenaeus longirostris Toutefois, depuis quelques années, le secteur de la pêche industrielle – tout comme celui de la pêche artisanale, du reste – connaît une crise sans précédent. Ainsi, par exemple, les débarquements ont décru de 129 884 tonnes en 1977 à 52 147 tonnes en 2000 en passant par 108 031 tonnes en 1990 (DPM, 1978, 1991, 2001 ) ; soit un dé ficit de 77 737 t onnes en valeurs brutes et de près de 60 % en valeurs relatives en l’espace de 23 années. Cette crise, caractérisée par la rareté de la ressource, perdure et est devenue une préoccupation majeure tant pour les autorités en charge de la gestion de la pêche que des usiniers, des pêcheurs et des populations.

Synthèse bibliographique

Notions générales 

Selon la définition du Conseil International pour l’Exploitation de la Mer (CIEM), l’appellation « pêche profonde » ne s’applique que lorsque l’activité de pêche se développe audelà de 400 mètres de profondeur. Au Sénégal et dans le contexte de la recherche halieutique, les campagnes de chalutage démersales profondes menées par l’équipe scientifique du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) sont effectuées de 150 à 800 m de profondeur (Fall, 2008b – Fall, 2008d). Elles ciblent les stocks démersaux profonds évoluant au niveau du talus continental et qui se distinguent des autres variantes de stocks : démersaux côtiers, pélagiques côtiers et hauturiers voire, continentaux.

Le stock constitue la fraction exploitable d’une population (recrues, adultes et vieux), à l’exclusion des œufs, larves et autres juvéniles non encore recrutés. Unité de base en gestion des pêches comme en dynamique des populations, il en existe trois approches :

• stock biologique : unité génétique d’une espèce, population en quelque sorte
• stock opérationnel : groupe de poissons suffisamment distincts, par exemple
• stock géographique : groupe de ressources vivant dans une entité donnée, comme la Zone Économique Exclusive (ZEE) du Sénégal .

Pêche profonde au Sénégal

Zones de pêche autorisées

Les limites de la pêche démersale profonde sont définies par le Décret d’application du Code de la pêche n° 98 – 498 (Sénégal, 1998). Dans ce d ocument, les crevettes et poissons démersaux profonds sont censés être pêchés :

• à l’Ouest de la longitude 16° 53’ 42’’ W, entre la frontière sénégalo-mauritanienne et la latitude 15° 40’ 00’’ N
• au-delà de 15 milles marins de la ligne de référence comprise entre la latitude 15° 40’ 00’’ N et la latitude 15° 15’ 00’’ N
• au-delà de 12 milles marins de la ligne de référence, de la latitude 15° 15’ 00’’ N à la latitude 15° 00’ 00’’ N
• au-delà de 8 milles marins des lignes de base, de la latitude 15° 00’ 00’’ N à la latitude 14° 32’ 30’’ N
• à l’Ouest de la longitude 17° 30’ 00’’ W, dans la zone comprise entre la latitude 14° 32’ 30’’ N et la latitude 14° 04’ 00’’ N
• à l’Ouest de la longitude 17° 22’ 00’’ W dans la zone comprise entre la latitude 14° 04’ 00’’ N et la frontière nord sénégalo-gambienne
• A l’Ouest de la longitude 17° 35’ 00’’ W, dans la zone comprise entre la frontière sud sénégalo-gambienne à la latitude 12° 33’ 00’’ N
• Au sud de l’Azimut 137° tracé à partir du point P (12° 33’ 00’’ N ; 17° 35’ 00’’ W).

Conditions d’accès à la ressource

Le droit de pêche dans les eaux maritimes sous juridiction sénégalaise appartient à l’État qui peut en autoriser l’exercice à des personnes physiques ou morales de nationalité sénégalaise ou étrangère. Dans tous les cas de figure, l’accès à la ressource se fait par l’obtention d’une licence, qu’il s’agisse de flottilles nationales ou étrangères, affrétées ou pêchant dans le cadre d’accords de pêche, auquel cas les conditions exigées sont indiquées dans le protocole. Les navires affrétés sont tenus de débarquer la totalité de leurs captures au Sénégal, d’embarquer un observateur et d’avoir 50 % de leur équipage (sauf l’état major) composé de sénégalais. Les navires de pêche industrielle adressent au Ministre de tutelle une demande de licence renfermant divers paramètres : nom, caractéristiques techniques, nationalité, numéro d’immatriculation, indicatif d’appel, fréquence radio, effectif de l’équipage, nom et adresse de l’armateur ou de son représentant, caractéristiques et nature des engins de pêche, période de pêche, espèces visées, etc. Le Ministre transmet la demande au Directeur des pêches qui saisit à son tour la Commission Consultative d’Attribution des Licences de Pêche qui se réunit, délibère et consigne son avis. Cet avis est ensuite retourné au Ministre qui décide, en dernier lieu, d’octroyer ou non la licence de pêche.

Licences et flottilles de pêche

Dans la pêche industrielle sénégalaise, on note 4 catégories de licence avec différentes options : licence de pêche pélagique côtière, licence de pêche pélagique hauturière, licence de pêche démersale côtière et licence de pêche démersale profonde. La licence de pêche démersale profonde renferme les 5 options suivantes:

• palangriers de fond qui opèrent, comme leur nom l’indique, avec des palangres ;
• caseyeurs à langouste rose dont les femelles grainées de moins de 20 cm (pointe du rostre à l’extrémité caudale) sont interdites de pêche ;
• caseyeurs à crabe profond qui ciblent le crabe Geryon maritae ;
• crevettiers profonds opérant avec des chaluts de 40 mm de maillage minimum ;
• poissonniers profonds dotés de chaluts de 70 mm de maillage minimum.

La flottille est essentiellement constituée de chalutiers aux nombres de 27 en 2006 (16 % de la flotte industrielle) et de 18 en 2007 (15 %), battant pavillon sénégalais et espagnol. Toutefois, suite à la non reconduction des accords de pêche Sénégal/Union Européenne (UE) pour compter de juin 2006, l e pavillon sénégalais s’est imposé sur fond de sénégalisation d’anciennes unités de pêche espagnoles. Actuellement, les palangriers sont quasiment absents tandis que les crevettiers profonds représentent près de 93 % de l’effectif.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique
1.1. Notions générales
1.2. Pêche profonde au Sénégal
1.2.1. Zones de pêche autorisées
1.2.2. Conditions d’accès à la ressource
1.2.3. Licences et flottilles de pêche
1.2.4. Espèces ciblées
1.2.4.1. Les merlus
1.2.4.1.1. Position systématique
1.2.4.1.2. Caractères généraux des Merluccidae
1.2.4.1.3. Merluccius senegalensis
1.2.4.1.4. Merluccius polli
1.2.4.1.5. Éléments de différenciation
1.2.4.2. Les crevettes profondes
1.2.4.2.1. Éléments de diagnose entre crevettes profondes
1.2.4.2.2. Position systématique de la gambas
1.2.4.2.3. Caractéristiques morphologiques
1.2.4.2.4. Reproduction
1.2.4.2.5. Écologie
Chapitre II: Matériels et méthodes
2.1. Contexte de l’étude
2.2. Matériels
2.2.1. Sources de données
2.2.2. Rappels sur le travail des observateurs
2.3. Méthodes
2.3.1. Collecte et traitement initial des données
2.3.2. Nature des données
2.3.3. Traitement statistique des données
Chapitre III : Résultats
3.1. Résultats relatifs au merlu
3.1.1. Croisement zone/an
3.1.2. Croisement zone / pourcentage du poids de la cible
3.1.3. Croisement zone /espèces rejetées
3.1.4. Croisement zone / taille des espèces rejetées
3.1.5. Croisement zone / période de la journée
3.1.6. Croisement zone / panne
3.1.7. Croisement zone / observations
3.2. Résultats relatifs à la crevette gambas
3.2.1. Croisement zone /an
3.2.2. Croisement zone / pourcentage du poids de la cible par rapport au total conservé
3.2.3. Croisement zone /espèces rejetées
3.2.4. Croisement zone / taille des espèces rejetées
3.2.5. Croisement zone / période de la journée
3.1.6. Croisement zone / panne
3.1.7. Croisement zone / observations
Chapitre IV: Discussions
Recommandations
Bibliographie
Annexes

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