Analyse des erreurs des élèves de Troisième année secondaire

La situation sociolinguistique en Algérie :

  L’algérien a toujours été en contact avec les étrangers ce qu’il lui a permet d’être en contact avec leurs langues, et en particulier avec la langue française, la réalité sociolinguistique de l’Algérie peut être qualifiée de plurilinguisme car plusieurs langues et de statuts différents coexistent au même temps et dans un même espace géographique, nous confirmons la présence de moins trois langues : l’arabe dialectal, le berbère et le français sans oublier l’arabe classique qui est une langue nationale et officielle, utilisée comme langue de culture dans des situations de communication formelle et dans le secteur éducatif.Dus au contact des langues, plusieurs phénomènes apparaissent tels que : l’emprunt, le calque, le xénisme, l’interférence…Prenons par exemple le cas d’un enfant berbère, ce dernier apprend le berbère chez lui comme langue maternelle, l’arabe classique et le français à l’école, et l’arabe dialectal dans la rue, à travers la télévision…, cet enfant se trouvera face à des langues de différents systèmes, ce qui entrainera des malaises dans l’utilisation de ces langues. La possession d’une première langue est une entrave à l’acquisition d’une langue étrangère, comme toute langue est un réseau d’habitude, quand ces habitudes sont semblables on parlera de transfert positif, mais quand elles sont différentes, là on parlera de transfert négatif. La langue française occupe une place fondamentale dans la société algérienne, (CHERIGHEN, 1997 :62-69), « le français, fait partie d’un plurilinguisme depuis presque toujours acquis et pratiqué au Maghreb ». L’utilisation du français dans les médias algériens a permis à la population algérienne de l’acquérir, « une plus grande généralisation de la langue française(…) qui s’est ainsi étendue d’avantage et à une population beaucoup plus grande que par la passé ». La langue française a pris sa place dans l’enseignement et les usages officiels et elle est considérée comme une source de la modernité et de la technologie, (BOUTEFLIKA, 1999), « L’Algérie est un pays qui n’appartient pas à la francophonie mais nous n’avons aucune raison d’avoir une attitude figée vis-à-vis de la langue française qui nous a tant appris et qui nous a, en tout cas, ouvert la fenêtre de la culture française » Le plurilinguisme en Algérie est dû au contact des langues entre elles, la langue arabe, le berbère et le français.

Le contact des langues :

  Chaque langue est un système de signes commun à l’ensemble des locuteurs de cette langue, elle est un code qui permet d’établir une communication, et on parle de contact des langues lorsqu’un individu parle deux langes ou plus, Le contact de langues est un phénomène récent, il a vu le jour grâce à la publication de l’ouvrage de Weinreich. D’après le dictionnaire (LAROUSSE, 1999 :115), la notion de contact de langue est définie comme suite : «le contact de langues est la situation humaine dans laquelle un individu ou un groupe sont conduits à utiliser deux ou plusieurs langues », donc le contact de langues a provoqué l’avènement du bilinguisme. La plupart des communautés sont atteintes par le phénomène du bilinguisme, (RAHAL, 2004 :77), « à l’heure actuelle, les pratiques linguistique sont beaucoup plus de peuples bilingues que des peuples unilingues car à l’intérieur d’un même état nous pouvons relever la coexistence de plusieurs langues historiquement apparentées ou pas ». Le phénomène du plurilinguisme est partout dans le monde car il existe toujours un contact entre les sociétés linguistiques, (CALVET, 1993 :23), « il n’en demeure pas moins que lemonde est plurilingue en chacun de ses point et que les communautés linguistiques se côtoient, se superposent sans cesse », il précise aussi « ce plurilinguisme fait que les langues sont constamment en contact »9 , selon ce linguiste, il y a deux types de bilinguismes, un bilinguisme individuel lorsque l’individu parle deux langues, et un bilinguisme social c’est quand toute la communauté parle deux langues. Le contact de langues peut être dû à des raisons géographiques, professionnelles, à des raisons de colonisation, d’immigration… Avant les années 70, on utilisait le terme de bilinguisme pour l’utilisation de deux langues par individu, à partir des années 70, la majorité des linguistes donnent au terme de bilinguisme un emploi générique appliqué à tous les cas d’utilisation de deux langues ou plus, et il est employé dans le même sens que plurilinguisme et multilinguisme.

Définition de la langue maternelle et de la langue étrangère :

  Chaque individu, dès sa naissance, acquiert une langue dans son environnement parental que l’on pourrait désigner comme langue maternelle, cette dernière lui permet de s’exprimer, de communiquer et d’être membre d’une communauté linguistique, l’apprentissage d’une langue étrangère vient après l’acquisition de la langue maternelle. Le dictionnaire « Larousse » définit la notion de langue maternelle comme suite : (LAROUSSE, 1999 :267), « on appelle langue maternelle, la langue en usage dans le pays d’origine du locuteur, acquise dès l’enfance, au cours de son apprentissage du langage ». (MACKEY, 1997 :184), « la langue maternelle n’est pas nécessairement la première langue de la mère ou du père ; ce n’est même pas toujours leur langue principale. Même si elle a la même appellation que la langue enseignée à l’école, il peut s’agir d’un dialecte, apparenté à cette dernière par son origine, mais en réalité si éloigné d’elle qu’il est presque inintelligible pour l’enseignement ». D’après cette définition, la langue maternelle peut être ni celle de la mère ni celle du père, même si elle a le même nom mais elle peut être un dialecte, dans ce cas elle n’est pas enseignée, comme la langue kabyle qui n’est qu’un dialecte du berbère. (MACKEY, 1997 :184), « la langue seconde et la langue étrangère se définissent évidement comme ce qui figure à l’extérieur du champ délimité sur la base de critères variables, comme étant celui de la langue maternelle et de la langue première », C’est-à-dire que la langue étrangère est la première langue qui complète la langue maternelle. En Algérie, la première langue étrangère est le français, son enseignement débute deux années seulement après celui de l’arabe, c’est-à-dire en troisième année primaire. L’emprunt est l’utilisation des mots d’une langue étrangère sans les traduire, c’est un phénomène positif dû au contact de langues, contrairement à l’interférence et à l’erreur qui sont des phénomènes négatifs.

L’erreur linguistique :

  Le terme d’erreur a toujours été confondu avec celui de faute, ces deux mots synonymes mais en réalité ils ont des sens différents, la faute dans l’esprit de la pensée traditionnelle est concevait comme conséquence d’un mauvais apprentissage de la règle, c’est une transgression d’une règle qu’on connaît et appel souvent une sanction, en linguistique contrastive, on utilise le concept d’erreur, cette dernière est considérée comme un élément faisant partie d’un processus d’apprentissage qui permet à l’apprenant d’évoluer et de progresser, elle renvoie à des savoirs faire, elle est bénéfique et indispensable à la progression de l’apprenant et elle constitue un indice précis pour repérer les difficultés linguistiques des élèves et rendre l’enseignement plus efficace, affirme (CORDIER, 1980 :11) «…si l’on cherche à décrire chez un apprenant sa connaissance de la langue à un stade quelconque de son développement, ce sont bel est bien les erreurs qui fournissent ces indices » . (NAJIB et AKRAM, 2010 :163-177), « les méthodes d’enseignement récentes du FLE (à l’exception des méthodes audio orale et situationnelle), considèrent l’erreur comme phénomène naturel dans l’apprentissage… » 14 . Cet auteur précise que l’erreur est un phénomène naturel dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Quand l’apprenant confond entre le système de sa langue maternelle et celui de la langue étrangère, les erreurs qu’il commit sont d’ordre interlingual, et on parle d’erreurs intralinguales lorsque les erreurs sont commises dans le même système. Donc il y a deux types d’erreurs, erreurs interlinguales et erreurs intralinguales.
Erreurs intralinguales : (ABDELLI, 2004 :123), « les erreurs seraient d’ordre intralinguales, c’est-à-dire qu’on pourrait leur trouver des explications à partir des lacunes dans le système de la langue même ». C’est-à-dire que l’erreur se trouve dans le système de langue elle même, comme l’ignorance des règles de l’accord en genre et en nombre, l’accord du participe passé, et ces erreurs sont dues peut être à la complexité de ce système.
Erreurs interlinguales : Les erreurs d’ordre interlingual se produisent lorsque deux systèmes linguistiques se confondent, autrement dit, ces erreurs sont dues à la confusion entre la langue maternelle et la langue étrangère, à ce propos (ABDELLI, 2004 :123) affirme : « les  erreurs seraient d’ordre interlingual, c’est-à-dire le produit des interférences, signe d’une contamination linguistique résultant du contact de la langue cible, le français avec la langue source ». La confusion la entre la langue source et la langue cible mène l’apprenant à produire des erreurs et faire des transferts négatifs.

Définition de l’interférence :

  Au cours de leurs évolutions, les langues entrent en contact les unes avec les autres, et l’un des phénomènes issu de ce contact est l’interférence, cette dernière est la première difficulté que rencontre l’apprenant lors de l’apprentissage d’une langue étrangère. En général l’interférence est définie comme étant un écart entre la norme, l’apprenant au moment de la production écrite, perturbe les règles de la langue étrangère en intégrant d’autres règles qui appartiennent à sa langue maternelle.Selon WEINRICH dans l’ouvrage (CALVET L.J, 1993 :23), définit l’interférence comme suite : « le mot interférence désigne un remaniement de deux structures qui résultent de l’introduction d’éléments étrangers dans les domaines les plus fortement structurés de la langue, comme l’ensemble du système phonologique, une grande partie de la morphologie et de la syntaxe et certains domaines du vocalisme ». L’interférence est donc un mélange que fait un apprenant d’une langue étrangère avec sa langue maternelle, et cela infect le système phonologique, lexical et syntaxique de la langue cible. Selon (MOREAU, 1997 :178-179), l’interférence est « une déviation par rapport aux normes des deux langues en contact »  . C’est-à-dire la transgression de la norme lors d’utilisation de deux langues. La notion de l’interférence peut être positive comme elle peut être négative, ainsi le confirme (MOREAU, 1997 :178-179), « l’apprenant d’une langue seconde procède souvent à un transfert d’éléments de la langue maternelle vers la langue cible. Cette stratégie est adéquate lorsque les deux structures sont semblables : par exemple, l’ordre peut être le même dans les deux langues. Dans ce cas, on parle de transfert positif…par contre lorsque les deux structures différent, le transfert négatif cette fois ». On parle de transfert positif lorsque le transfert d’une compétence inspiré de la langue source facilite l’apprentissage d’une compétence propre à la langue cible, contrairement au transfert négatif qui est l’utilisation à tort d’éléments de la langue maternelle dans une langue étrangère, et cela peut mener à certains problèmes de compréhension mutuelle.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
1- Présentation du sujet
2- Motivation du choix du sujet
3- Problématique
4- Hypothèses
5- Méthodologie et corpus
6- Conclusion
Chapitre I : éléments théoriques
Introduction
1- La situation sociolinguistique en Algérie
2- Le contact des langues
3- Définition de la langue maternelle et de la langue étrangère
4- L’erreur linguistique
4-1- Erreurs intra linguales
4-2- Erreurs interlinguales
5- Erreurs de Compétence
6- Erreurs de Performance
7- Définition de l’interférence
7-1- D’un point de vue psychologique
7-2- D’un point de vue linguistique
7-3- D’un point de vue pédagogique des langues vivantes
8- La linguistique contrastive
9- Les manifestations linguistiques de l’interférence
9-1- Interférence phonique
9-2- Interférence lexicale
9-3- Interférence syntaxique
Conclusion partielle
Chapitre II : Classification et analyse du corpus
Introduction
I- Tableaux des erreurs interlinguales
1-Tableau des erreurs phoniques
1-1-Synthèse des résultats
2-Tableau des erreurs lexico-sémantiques
2-1Synthèse des résultats
3-Tableau des erreurs syntaxiques
3-1-Synthèse des résultats
II-Tableaux des erreurs intra linguales
1-Tableau des erreurs lexico-sémantiques
1-1-Synthèse des résultats
2-Tableau des erreurs morphosyntaxiques
2-1-Synthèse des résultats
3-Tableau des erreurs orthographiques
3-1- Synthèse des résultats
Conclusion de l’analyse
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *