Stratégies de mise en œuvre du plan national de développement agricole

Depuis son indépendance en 1962, l’Algérie a suivi diverses politiques agricoles. L’objectif était d’atteindre la sécurité alimentaire en substituant la production locale aux produits importés (Maghni, 2013). A la fin des années 60 la production agricole pouvait assurer plus de 90 % des besoins alors que dès le début des années 80 elle ne suffit plus qu’à 30 % (Tounsi, 1995) d’où le recours inévitable aux importations. Ces dernières sont constituées essentiellement par trois groupes de produits : 40 % de la valeur des importations de produits agricoles allaient aux céréales et dérivés ; 14,3 % au lait et aux produits laitiers et 10,5 % aux huiles et graisses (FAO, 2005a). D’après le CENEAPA, (2003a) le pays a alors mis en œuvre a partir de l’année 2000 une politique agricole à travers le plan national de développement agricole (PNDA) afin d’essayer d’inverser la tendance. Le PNDA fut élargi en juin 2002 à la dimension rurale (PNDAR) (Khiati, 2007). Au delà de ces objectifs d’augmentation de la production agricole (CENEAPA, 2003b), le plan national de développement agricole et rural vise le développement rural intégré, équilibré et durable des différents territoires telliens, steppiques et désertiques (BAD/OCDE, 2008). Ces territoires étaient occupés durant l’année 1998 par 12.100.000 habitants (MADRA, 2009) sur une population totale de 29.272.343 habitants (INSPA, 2001). Le PNDA bénéficiant de ressources budgétaires considérables dans le cadre de la mise en place du fond national de régulation et de développement agricole (FNRDA) s’articule autour de l’incitation et du soutien des investisseurs agricoles.

Selon Musette et al., (2003) l’état s’est engagé à subventionner de manière ciblée et modulée :

– le développement de la production et la productivité agricole ainsi que sa valorisation, sa commercialisation, son stockage, son conditionnement, voire son exportation ;
– les opérations de développement de l’irrigation agricole, de la protection et du développement des patrimoines génétiques, animaux et végétaux ;
– le financement des stocks de sécurité particulièrement pour les céréales et leurs semences ;
– les frais induits par la fixation des prix de référence ;
– les prix des produits énergétiques utilisés en agriculture ;
– les intérêts des crédits agricoles et agro – alimentaires à court, moyen et long terme.

Selon le MADRA, (2000a) sont éligibles aux soutiens sur le FNRDA :

– Les agriculteurs et les éleveurs à titre individuel ou organisés en coopératives, groupement ou association ;
– Les entreprises économiques publiques et privées intervenant dans les activités de production agricole, de transformation, de commercialisation et d’exportation de produits agricoles et agro-alimentaires.

Plusieurs investissements ont été alors réalisés par les agriculteurs et les différents agents économiques Algériens pour réussir un véritable sauvetage du secteur agricole. L’analyse de l’impact des investissements agricoles réalisés dans le cadre du PNDA sur le développement des techniques agricoles en céréaliculture et en production laitière et oléicole dans la wilaya de Tizi-Ouzou en Algérie fera l’objet de notre étude.

Pour cela nous chercherons à déterminer la perception des agriculteurs bénéficiaires d’investissements agricoles sur l’évolution des techniques de productions suite à la mise en œuvre du PNDA. Cette étude s’effectuera au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce choix est conditionné par le fait que Tizi-Ouzou est non seulement une région où l’agriculture occupe une place importante mais qu’elle est également l’une des régions rurales les plus densément peuplées du pays, soit 441 habitants/km2 (Meddour-Sahar et Derridj, 2010). Ce travail comporte en un premier temps, un aperçu sur la situation du secteur agricole Algérien avant et après la mise en œuvre du PNDA et ce à trois échelles différentes à savoir  régional en prenant comme exemple le Maroc et la Tunisie car ces deux états sont étroitement solidaires avec l’Algérie et constituent un ensemble : Afrique du nord pour les uns, Maghreb pour les autres (Lery, 1982) puis National dans la wilaya de Tizi-Ouzou et enfin local dans les communes rattachées aux subdivisions agricoles de Freha, Draa El Mizan et Irdjen. En un deuxième temps nous nous sommes proposés de réaliser trois enquêtes sur le terrain avec les agriculteurs afin de connaître l’impact des investissements agricoles dans le cadre du PNDA sur l’évolution des techniques de productions, laitières au niveau des communes rattachées à la subdivision agricole de Freha, céréalières au niveau des communes rattachées à la subdivision agricole de Draa El Mizan et oléicoles au niveau des communes rattachées à la subdivision agricole d’Irdjen.

L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique avec une superficie de 238.174.000 ha, loin devant le Maroc et la Tunisie avec respectivement une superficie de 44.655.000 ha et 16.361.000 ha (Hervieu et al., 2006). L’Algérie est située au Nord-ouest du continent Africain. Elle est bordée au Nord par la mer Méditerranée (1.200 Km) ; à l’Est par la Tunisie et la Libye ; au Sud-est par le Niger ; au Sudouest par le Mali, la Mauritanie et le Sahara Occidental et à l’Ouest par le Maroc (Terra, 2006).

L’Algérie est subdivisé en 48 Wilayas (INRAA, 2006). S’agissant du royaume du Maroc, il comprend 16 régions divisées en 17 wilayas (MAPMM, 2000). La Tunisie quant à elle est découpée en 24 wilayas (APIITA, 2014).

Sur le plan agricole, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sont représentés respectivement par le ministère de l’agriculture et du développement rural (MADRA, 2014a), le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime (MAPMM, 2014) et le ministère de l’agriculture de Tunisie (MAT, 2014).

En Algérie, trois ensembles fortement contrastés climatiquement caractérisent le territoire à savoir le littoral et les massifs montagneux qui ont un climat de type méditerranéen ; les hauts plateaux avec un climat semi-aride et le Sahara avec un climat aride (FAO, 2005a). Les précipitations sont caractérisées par une variabilité spatio-temporelle très marquante. La tranche de pluie annuelle décroît à mesure que l’on avance vers le Sud et tombe à moins de 100 mm au Sud de l’atlas saharien, cette valeur étant habituellement considérée comme marquant le début du désert. A la décroissance des pluies du Nord au Sud se superpose une décroissance de l’Est à l’Ouest. Les bordures Nord centre et Est reçoivent en moyenne des quantités annuelles de précipitations variant entre 600 et 1150 mm. Elles sont de ce fait plus arrosées que le reste du pays. Les bordures Nord Ouest par exemple enregistrent des totaux annuels moyens de l’ordre de 250 à 500 mm (ONMA, 2014). Les températures présentent une moyenne des minimales du mois le plus froid “m” comprise entre 0 et 9 °C dans les régions littorales et entre Ŕ 2 et + 4 ° C dans les régions semi-arides et arides. Une moyenne des températures maximales du mois le plus chaud “M” varie avec la continentalité, de 28 °C à 31 °C sur le littoral, de 33 °C à 38 °C dans les Hautes Plaines (INRAA, 2006).

Au Maroc, le climat est très différent selon les régions. En effet, les zones littorales bénéficient d’un climat tempéré, alors que le climat est désertique dans le Sud et l’Est du pays. Le climat marocain comporte beaucoup de nuances : méditerranéen au Nord, océanique à l’Ouest, continental à l’intérieur des terres et saharien au Sud. Le climat varie aussi en fonction des saisons (DNMM, 2014). Dans les régions côtières les températures sont douces. Les températures moyennes à Tanger et à Casablanca sont de 12°C en hiver et de 25°C en été. Sur la côte occidentale, les températures moyennes varient entre 8° et 21°C en hiver, du plus froid au plus chaud de la journée. En été, elles varient de 17° à 27°C. Dans l’intérieur du pays, les températures moyennes hivernales varient entre 4° et 20°C. En été, elles varient de 17° à 38°C. Les variations de températures sont faibles sur la côte atlantique, alors que l’intérieur est caractérisé par des variations extrêmes (MCMREAM, 2010). Les moyennes annuelles des précipitations atteignent plus d’un mètre dans les zones montagneuses du nord du Maroc, et moins de trois centimètres dans les bassins du sud qui couvrent près de 85 % de la superficie du Royaume (Bzioui, 2004).

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Aperçu sur la situation de l’agriculture dans trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie)
I. Présentation des trois pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie
I.1. Situation géographique
I.2. Organisation administrative
I.3. Organisation agricole
I.4. Climat
I.5. Sols
I.6. Ressources en eau
I.7. Population
I.8. Emploi
I.9. Politique agricole
II. Evolution des productions agricoles
II.1. Ressources en sol
II.2. Productions végétales
II.3. Productions animales
II.3.1. Cheptel
II.3.2. Produits des élevages
Chapitre II : Plan National de Développement Agricole (PNDA)
I. Stratégies de mise en œuvre du plan national de développement agricole
I.1. Objectifs du PNDA
I.2. Fondements du PNDA
I.3. Démarches pour la mise en œuvre du PNDA
I.4. Instrumentation de soutien et d’accompagnement de la mise en œuvre des programmes
I.4.1. Encadrement financier
I.4.2. Encadrement technique
I.5. Coordination, suivi et contrôle des programmes
II. Les investissements agricoles réalisés dans le cadre du PNDA en Algérie
II.1. Au niveau National
II.2. Au niveau de la wilaya de Tizi-ouzou
II.3. Au niveau des trois régions d’étude
III. Etudes effectuées sur l’impact des investissements agricoles dans le cadre du PNDA
Conclusion générale

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