Analyse de l’acces aux TIC

Depuis l’apparition de l’écriture jusqu’au Wap, les inventions n’ont cessé de se multiplier et de se moderniser, et ce, dans le souci d’aller toujours plus vite dans la transmission de l’information. Leur accélération technologique fulgurante et la profusion d’outils de plus en plus performants rendent obsolètes ceux qui, il y a quelques temps encore se trouvaient à la pointe de l’évolution . Il devient clair aujourd’hui que ces mutations technologiques bouleversent sans cesse le système de production et d’échanges économiques. De la même manière, elles façonnent la philosophie du travail et de l’emploi, les interactions sociales et les modes d’apprentissage. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) occupent une place de plus en plus importante dans ces mutations des sociétés contemporaines. Dès lors, il importe pour une démarche scientifique de faire la distinction entre TIC et NTIC. Le concept de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication englobe l’ensemble des nouveaux supports et techniques de communication, de production, de diffusion et de consommation de l’information, basés sur le numérique. A l’opposé, l’acronyme TIC renvoie aux anciennes technologies de l’information et de la communication tels que les récepteurs de radio et de télévision et les téléphones fixes.

Toutefois, opposer les anciens aux nouveaux outils de communication semble être dépassé car le plus important dans la communication réside dans le contenu. Il est vrai que les nouveaux outils de communication sont techniquement plus sophistiqués que les premiers, mais les techniques ne font pas la communication. Ce sont plutôt les hommes et les sociétés à t ravers la dimension culturelle et sociale de la communication. Or, plus la communication technique est performante, plus elle se distingue de la communication humaine. Le progrès technique ne suffit pas à améliorer la compréhension entre les hommes et à construire leurs relations. Dans tous les cas, les anciennes et nouvelles technologies sont complémentaires d’autant plus que ce n’est pas la performance des techniques qui fait la communication. Alors, il nous paraît intéressant à plus d’un titre de les penser ensemble. Et c’est en cela qu’il serait important pour la géographie d’étudier l’impact de ces outils sur les sociétés mais aussi leurs effets dans la relation homme et territoire.

GUINAW RAILS, UN QUARTIER PERIURBAIN PAUVRE ET DEFAVORISE

La population du Sénégal est très mal répartie dans l’espace. Il existe un contraste entre l’ouest et le reste du pa ys mais aussi et surtout une expansion de la population urbaine, en particulier à Dakar. La région de Dakar se situe à l’extrême ouest du Sénégal, sur la façade atlantique. Cette presqu’ile de 550 km², soit 0,3 % du territoire national, regroupe 22 % de la population du pays. Il convient de signaler que cette population est supérieure à ce lle de toutes les autres capitales régionales réunies (Diène Dione 1992, p.179). Principale zone réceptrice de migrants, la région de Dakar voit sa population se développer de façon exponentielle. Cette croissance démographique de Dakar a créé une situation de macrocéphalie.

Appelée presqu’ile du C ap-Vert, la région de Dakar se si ngularise par un certain nombre d’atouts. Il s’agit :
– d’abord, de sa position géographique de carrefour avec plusieurs continents (une bonne position sur les routes internationales de l’Atlantique, partie du continent africain la plus rapprochée de l’Amérique) ;
– de par son statut de capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) d’alors, Dakar a eu de la colonisation un rayonnement sur le plan économique et commercial en Afrique comme dans le reste du monde ;
– la région de Dakar reste un centre de rencontres et d’échanges sur les plans politique, commercial et culturel du fait de son important réseau de communication (télécommunications, aéroport, port, routes et chemin de fer) ;
– la très forte polarisation des sociétés et entreprises dans cette ville primatiale. La région de Dakar concentre 90 % du nombre total des entreprises sénégalaises.
– la primauté de la ville de Dakar dans la prise de décisions nationales etc.

Cette situation de privilège explique en grande partie la très forte attractivité de la capitale du Sénégal. Paradoxalement, Dakar souffre de multiples problèmes graves dans son fonctionnement. Dans ce lot de contraintes on peut retenir:
– la surcharge démographique dans une superficie très étroite. L’arrivée massive des ruraux sans qualification professionnelle, chassés par la crise du monde rural, à la recherche d’un emploi est le facteur le plus marquant de cette forte pression démographique.
– les problèmes d’insertion des migrants du fait de l’étroitesse du marché du travail et l’instabilité de l’emploi ;
– l’insuffisance très significative en matière de logement avec son corollaire de congestion, d’infrastructures et d’équipements. Une crise profonde du logement de meure (demandes en attentes, cherté du loyer) même si l’on note une politique de promotion de l’habitat social.
– l’omniprésence des difficultés de transport et de mobilité;
– les sérieux problèmes d’assainissement, de planification de l’espace urbain et de répartition de la population. Par conséquent, on assiste avec la sururbanisation de Dakar aux déguerpissements, à la profusion des lotissements spontanés et de l’habitat anarchique.

Cette situation de Dakar a poussé à la création des zones d’extension spatiale à travers une planification urbaine de sa périphérie, notamment dans la zone de la ville de Pikine. Au-delà de l’exode rural, la ville de Pikine était donc habitée par des populations venues autoritairement dans le cadre des projets d’aménagement urbain des quartiers populaires et des bidonvilles de Dakar lors des déguerpissements. Créé en avril 1952, l a zone de Pikine qui se retrouve aujourd’hui avec 16 communes d’arrondissements, était destinée à héberger le surplus de populations découlant de l’explosion démographique de Dakar.

L’OCCUPATION DE L’ESPACE ET LA FORTE DENSITE DE POPULATION

Le quartier de Guinaw Rail créé dans le but de décongestionner la ville de Dakar, qui s’écroulait de son poids démographique inquiétant, est victime aujourd’hui de cet aménagement mal planifié de l’espace. L’installation sur le site s’est faite sans prendre en compte de manière rationnelle les caractéristiques physiques de l’espace occupé, sans respect des normes élémentaires du point de vue d’établissement des quartiers urbains. Aussi, ce quartier constitue une fourmilière humaine et un réceptacle pour les populations de l’intérieur du pays qui viennent chercher du travail à Dakar.

Etude du milieu physique

Au Sénégal, les quartiers d’habitat spontané représente environ un tiers des zones urbanisées de l’agglomération dakaroise, soit une population de 700 0 00 habitants, dont la grande majorité, environ 70% se concentre dans les quartiers de Pikine irrégulier .

Le site

On appelle le plus souvent site d’une ville, le cadre topographique où elle s’est développée initialement. Le quartier a été fondé sur un site inadéquat quand on sait qu’il est implanté dans un site dépressionnaire que l’on pourrait qualifier de réservoir d’eaux pluviales (site facilement inondable, devenu une zone de réception des eaux de pluie provenant de certaines localités ayant une topographie plus élevée). Ici, la présence du substrat sablo-argileux et des nappes phréatiques ne privilégie pas l’infiltration des eaux. La ville de Pikine et plus particulièrement le quartier de Guinaw Rails appartiennent à l a zone des Niayes qui occupe la frange atlantique de la côte sénégalaise qui va de Dakar à S aint-Louis. La zone des Niayes concerne quatre régions administratives : Saint-Louis, Louga, Thiès, Dakar. Guinaw Rails se trouve dans la zone des grandes Niayes de Dakar.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET
POSITION DU PROBLEME
APPROCHE METHODOLOGIQUE
La recherche documentaire
Le travail de terrain
La confection des outils de collecte
L’échantillonnage
Les enquêtes
Les enquêtes quantitatives
Les entretiens
Le traitement et l’analyse des données
PREMIÈRE PARTIE GUINAW RAILS, UN QUARTIER PERIURBAIN PAUVRE ET DEFAVORISE
Introduction
CHAPITRE I : L’OCCUPATION DE L’ESPACE ET LA FORTE DENSITE DEMOGRAPHIQUE
I- Étude du milieu physique
1- Le site
2- La situation
II- L’habitat
2- Le logement
3- L’eau et l’électricité dans les ménages
4- Le système d’assainissement et les risques d’inondation
5 – Les infrastructures socio-économiques de Guinaw Rails
III- Le profil démographique
1- Le peuplement
2- La structure de la population
3- La répartition spatiale de la population
CHAPITRE II : DES CONDITIONS DE VIE PRECAIRES
I – Les catégories professionnelles et revenus des chefs de ménage
1- Les catégories socioprofessionnelles des chefs de ménage
2- Les revenus des chefs de ménage
II- Les charges des ménages
1- Structure et taille des ménages
1-1- Structure des ménages
1-2- La taille des ménages
2- Niveau d’équipement des ménages
3- Le niveau de chômage et d’inactivité dans les ménages
4- Les difficultés d’alimentation et de santé
4-1- Les difficultés d’alimentation
4-2- Les difficultés liées à la santé
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE LE CENTRE MULTIMEDIA COMMUNAUTAIRE, UNE REPONSE A LA FRACTURE NUMERIQUE DANS LE QUARTIER GUINAW RAILS
Introduction
CHAPITRE I : LE CMC, UNE PORTE OUVERTE SUR LA SOCIETE DE L’INFORMATION EN ZONE PERIURBAINE PAUVRE ET DEFAVORISEE
I- Contexte d’émergence du CMC de Guinaw Rail
1-Un vide en infrastructures TIC sur l’ensemble du quartier
2-La présence d’une forte dynamique d’organisation : Le Comité de Coordination pour le Développement de Guinaw Rails (CC/DGR
II- Caractéristiques et équipements du CMC
1- Les caractéristiques des locaux du CMC
2- Les équipements du CMC
III- Le dispositif managérial et personnel du CMC
1- Le management local du CMC
1-1- Le Comité de pilotage local
1-2- Le Comité local de gestion
1-3- Le gérant ou le responsable du CMC
1-4- Les parties prenantes au niveau local
2- Le personnel du CMC
2-1- Le profil des gestionnaires du CMC
2-2- Le profil des animateurs du CMC
2-3- Le bénévolat
CHAPITRE II : LES ACTIVITES DU CMC
I- La radio communautaire, Rails Bi FM
1- L’exploitation et la gestion communautaire de la radio
1-1- La production de programmes
1-2- L’utilisation de la radio Rails Bi FM par des personnes inexpérimentées
2- L’offre de services dans la radio Rails Bi FM
II- Le télécentre communautaire
1-Les services offerts
2-La formation dans le CMC
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE LE CMC DANS LA VIE DES POPULATIONS DE GUINAW RAILS
Introduction
CHAPITRE I : PARTICIPATION ET APPROPRIATION DU CMC
I- Les usagers : des personnes de profils variés
1- Genre et âge des usagers
2- Niveau d’instruction des usagers
3- Les activités professionnelles des usagers
4- Les revenus des usagers
II- Les impacts du CMC à Guinaw Rails
1- Les radios habituellement écoutées par les populations du quartier
2-La fréquence d’écoute de la radio Rails Bi FM
3-Situation avant le CMC et formation professionnelle du personnel
4-Changement de statut social et économique du personnel
CHAPITRE II : LES MODALITES DE FREQUENTATION ET USAGES DU CMC
I- La fréquentation du CMC
1- Les facteurs de fréquentation du CMC
2- L’accessibilité physique de l’infrastructure CMC
3- L’attractivité de l’infrastructure CMC
II- Analyse des usages du CMC
1- Les facteurs d’appropriation du CMC
1-1- La perception du CMC par les usagers et acteurs locaux
1-2- Le rôle du CMC dans la vie des populations
2- Les contraintes liées au bon fonctionnement du CMC
2-1- Les difficultés financières
2-2- Les difficultés techniques
2-3- Les difficultés liées au déficit d’accompagnement
2-4- Problème de rotation des bénévoles
2-5- Les stratégies de motivation et de maintien des volontaires
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE

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