Analyse de la durabilité économique des exploitations agricoles familiales de Tellayargouye

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IDEA : une méthode d’évaluation des exploitations agricoles

Le concept de développement durable a été défini comme un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (rapport Brundtland, 1987). Appliquée à l’échelle de l’exploitation agricole, la durabilité nécessite la mise en place de méthode permettant de l’évaluer. L’une d’elles, la méthode IDEA (Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles), permet d’évaluer la durabilité des exploitations agricoles à l’aide d’indicateurs.
La méthode IDEA vise à clarifier le concept de durabilité et à quantifier cette durabilité (Viaux, 2003). Cette méthode est bâtie sur trois échelles (agroécologie, socio territoriale, économique) avec 42 indicateurs répartis sur 10 composantes. Elle a été développée par plusieurs experts français de divers organismes et se regroupant sur plusieurs disciplines (économie, sociologie, agronomie). Ce travail permet de définir les objectifs principaux à la méthode IDEA (Del homme & Pradel, 2005). Il s’agit de :
 contribuer à l’appropriation du concept d’agriculture durable (outil à vocation pédagogique) et d’engager le dialogue sur la notion d’agriculture (débat et sensibilisation)
 permettre une évaluation annuelle de la durabilité d’une exploitation par l’agriculture/autodiagnostic ou par une personne extérieure/diagnostic
 contribuer à l’émergence de pistes d’amélioration de la durabilité pour un agriculteur (outil d’aide à la décision) et de mesurer les progrès obtenus sur son exploitation (dimension pilotage),
 appuyer la décision publique dans la mise en œuvre de politiques publiques orientées vers le soutien à la durabilité de systèmes agricoles.
Ces objectifs se reflètent sur les trois échelles. Ceux de l’échelle agroécologie se réfèrent aux principes agronomiques de l’agriculture intégrée. Ainsi les objectifs de la durabilité socioterritoriale se réfèrent à l’éthique et développement humain et enfin ceux des objectifs de l’échelle économique constituent le baromètre économique qui aide à comprendre les résultats économiques de l’exploitation agricole. Un seul objectif peut participer à l’amélioration de plusieurs composantes de la durabilité.
La méthode des indicateurs de durabilité des exploitations agricoles (IDEA) a été conçue pour permettre un diagnostic de durabilité des exploitations agricoles à partir d’enquêtes directes auprès des exploitants (Vilain et al., 2003). Chacune de ces échelles est constituée de trois ou quatre composantes elles-mêmes constituées d’indicateurs. Ces derniers peuvent être soit des indicateurs quantitatifs basés sur des calculs (bilan apparent, chargement…), soit des indicateurs qualitatifs. La notation et les pondérations ont été établies sur la base d’un consensus en partant des échelles, puis des composantes et enfin des indicateurs eux-mêmes. La note minimale associée à la plupart des indicateurs est la note zéro.
Chaque indicateur à une valeur plancher égale à zéro et une valeur plafond, tout comme les composantes et les échelles. Dans la méthode IDEA, les notes maximales traduisent le poids accordé à chaque indicateur au sein de la composante auquel il se rapporte et par conséquent le poids accordé à chaque domaine dans les échelles de durabilité concernées.
Le score d’une exploitation, pour chacune des trois échelles de durabilité, est le nombre cumulé d’unités élémentaires de durabilité obtenues (ou de points) pour divers indicateurs de l’échelle considérée. Les échelles sont notées chacune sur cent (100). Plus la note est élevée, plus l’exploitation est considérée comme durable pour l’échelle considérée (Girardin et al., 2004).
La durabilité à l’échelle économique.
La méthode IDEA part d’un postulat de base de durabilité qui est exprimé sur les seize (16) objectifs, traduit de façon concrète par les indicateurs mesurables, pertinents et réalistes. Le tableau suivant présente la matrice des objectifs de l’outil IDEA avec les indicateurs de l’échelle économique.

Caractéristique physique de la zone d’étude a) Les sols

On rencontre trois types de sols dans toute l’étendue du terroir de la commune de Patar sine. (PLD, 2010)
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou sols Dior occupent 77 % de la surface totale. Ils sont peu fertiles du fait d’une texture grossière et d’une dégradation de plus en plus importante occasionnée par l’érosion éolienne (Harmattan). Malgré cela, les sols sont propices aux cultures pluviales (céréalières et arachidières). Ce qui explique la prédominance de ces spéculations.
Les sols argileux et hydromorphes ou sols Deck n’occupent que 12 % des terres de la zone. Sols humides et très fertiles, ils sont riches en éléments minéraux et en matière organique. Grâce à leur texture argileuse fine, ils possèdent une grande capacité de rétention d’eau et sont favorables aux cultures maraichères, à la culture du sorgho et du maïs.
Les sols argilosablonneux ou sols de transition entre le Deck et le Dior ou Deck-Dior couvrent 11 % du terroir. Ce type de sols à une assez bonne capacité de rétention d’eau et leur confère une grande richesse en matière organique. Ils sont aptes aux cultures hivernales notamment céréalières et arachidières.

Le climat

Située dans la zone écogéographique tropicale soudano à variante sahélo-soudanienne, la commune de Patar Sine a un climat qui est caractérisé par l’alternance de deux saisons très contrastées : une saison sèche et une saison pluvieuse.
Une saison sèche plus longue qui dure généralement neuf mois d’octobre à juin. Elle est caractérisée par un vent chaud et sec (Harmattan). Ce vent constitue un agent érosif qui emporte une bonne partie de la couche superficielle du sol. La température durant cette période de l’année varie en moyenne entre les pics de 20 °C de novembre à février et avoisinants les 40 °C entre Mars et mai.
Une saison des pluies ou hivernage qui dure quatre mois de juillet à septembre. Elle correspond à la période pluvieuse durant laquelle la Mousson souffle. Ce vent humide détermine le niveau des précipitations qui sont variantes d’une année à une autre.

La végétation

La morphologie végétale de la commune présente trois types de végétations.
La strate arborée : faiblement représentée et disposée de façon clairsemée, elle est composée actuellement d’espèces forestières dominantes qui ont su résister aux changements environnementaux. Ceux sont : Acacia albida, Adansonia digitata et Khaya senegalensis. Dans cette strate on rencontre aussi des fruitiers comme le Zizyphus mauritania, le Sclérocarya birrea et Adansonia digitata qui est très convoité par les populations à cause de ses fruits et ses feuilles.
La strate arbustive : c’est une strate qui offre d’énormes potentialités pour la restauration de la fertilité des sols. Elle est essentiellement composée de Guiera senegalensis et Combretum glutinosium et sont bien rencontrée dans la collectivité locale.
La strate herbacée : elle est saisonnière et fonction de la pluviométrie qui s’étale de juin à octobre. Ainsi pendant la période hivernale, le tapis herbacé est bien fourni et très bien varié.
Cette strate est une grande utilité pour la localité, car constituant une source d’alimentation du bétail dont la survie est étroitement liée à l’abondance de cette dernière.

Caractéristiques socio-économiques de la zone d’étude a) Agriculture

L’agriculture est la principale activité socio-économique des populations de la commune de Patar  sine. Elle est de type extensif et traditionnel et se développe essentiellement en période hivernage. Les potentialités liées à l’agriculture sont la disponibilité de la main-d’œuvre et des terres arables. Par ailleurs les principales spéculations sont à dominance vivrière. Il s’agit du mil, de l’arachide et du niébé. Elles contribuent en grande partie à la sécurité alimentaire des familles. En outre, l’introduction récente de la culture de pastèque prend de plus en plus de l’ampleur du fait de sa rentabilité économique. Les cultures se font essentiellement sous pluie, aucune spéculation ne fait l’objet d’irrigation dans la région (ANSD/SRSD, 2015).
Cette activité emploie 93 % de la population connait des contraintes telles que la dégradation des terres cultivables, manque de matériel agricole et une mauvaise qualité des semences. Ces contraintes entraînent une baisse généralisée des rendements des cultures et mettent les populations dans une situation de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire.

Élevage

À l’instar de tout le sine et en harmonie avec la culture sérère, les populations de la commune de Patar Sine pratique l’élevage au même titre que l’agriculture. Toutefois elles accordent de l’importance tout aussi de l’agriculture qu’à l’élevage (PRDI, 2013).
L’élevage pratiqué dans cette zone est de type extensif et traditionnel avec recours à la transhumance. Ainsi le cheptel est varié et composé de bovins, d’ovins, d’asins, d’équins et de volailles. Certains animaux sont utilisés comme moyen de transport ou à la culture attelée (le cheval, l’âne). Il participe à améliorer la fertilisation des sols en apportant du fumier.
L’élevage renforce le revenu des paysans dans la mesure où le lait et la viande sont vendus dans les marchés hebdomadaires des communes frontalières. Ces derniers sont très bien utilisés dans l’alimentation humaine et participe à la sécurité alimentaire.

Artisanat

L’artisanat est un secteur très peu développé dans la commune de Patar Sine. C’est des activités évoluant depuis longtemps sous forme de prestation de service ayant trait au bricolage. Ainsi c’est un secteur porteur d’emploi et beaucoup de jeunes s’adonnent à cette activité qui constitue une source de revenus complémentaire dans la localité dont l’activité principale reste l’agriculture. Le développement de l’artisanat dans la commune de Patar Sine est confronté à un certain nombre de difficultés comme la faible qualification professionnelle, le manque d’encadrement et l’inexistence d’un marché ou centre artisanal local.

Interviews semi-structurés

Une enquête quantitative par l’administration d’un questionnaire auprès des chefs d’exploitation et des dépendants à travers les ménages de l’échantillon.
L’objectif étant de fournir des renseignements sur la pertinence des indicateurs économiques de l’outil IDÉA d’une part et d’autre part sur la faiblesse la durabilité économique des exploitations agricoles familiales dans le contexte de l’étude. Cette partie est effectuée en collaboration avec l’ARD de Fatick.
Ces interviews ont pour but de confirmer ou infirmer une faiblesse déjà notée au niveau des exploitations agricoles familiales du terroir villageois de Telleyargouye pour apprécier la situation économique de ces dernières.

Focus group

Une enquête qualitative à travers un focus group est basé sur l’application d’outils de la méthode MARP (Méthode Active de Recherche et de Planification Participative) qui traduisait le souci d’une démarche participative.
Cette enquête consiste en un rassemblement d’un groupe d’individus concernés par une même problématique de recherche pour avoir des réponses collectives (Doreus, 2012)
Ce focus group a pour thème : contraintes et éléments d’amélioration de la durabilité des exploitations agricoles familiales.
En effet (Diakité, 1978), estime que, pour comprendre le phénomène de la participation, il faut tenir compte des quatre aspects suivants : 1 °) ce que l’individu sait, c’est-à-dire son niveau d’informations, 2 °) ce que l’individu pense, c’est-à-dire ses attitudes ; 3 °) ce que l’individu veut, c’est-à-dire ses aspirations, 4 °) ce que l’individu fait, c’est-à-dire ses comportements.
Ce focus group à travers la MARP nous a permis ensemble avec les agriculteurs identifier l’essentiel des contraintes et de proposer des pistes d’amélioration pour contribuer à plus de durabilité des exploitations agricoles familiales sur le plan économique comme social.
Les informations recueillies par questionnaire et guide d’entretien (focus group) sur le terrain durant les enquêtes occupent une place très importante dans notre analyse, car elles s’éloignent de toute théorie et expriment concrètement un contexte bien déterminé avec ses avantages, ses limites et ses potentialités.
Description des indicateurs économiques adaptés
Ces indicateurs sont des variables qui fournissent des renseignements sur d’autres variables plus difficiles d’accès. Ils servent aussi de repères pour prendre une décision.

Viabilité économique :

La viabilité économique caractérise l’efficacité économique des systèmes agricoles à court et moyen terme. C’est un indicateur de rentabilité globale. La cohérence, la qualité de vie, le développement local et l’adaptabilité sont les objectifs qui régissent cet indicateur.

Efficience du processus productif :

Cet indicateur permet de mesurer la richesse créée par une exploitation selon les types de productions et les buts initialement fixés. Rappelons que les systèmes de production peuvent différer d’objectifs. C’est un indicateur de performance technique et économique par excellence. C’est le solde du processus de production. Il traduit l’efficacité économique de l’exploitation et son autonomie par rapport aux fournisseurs. La cohérence et la gestion des ressources non renouvelables constituent les principaux objectifs de cet indicateur. L’efficience du processus productif apprécie la production annuelle (bilan céréalier). Cette composante caractérise l’autonomie, c’est-à-dire la capacité des systèmes de production à valoriser leurs propres ressources et garantis à très long terme, leur durabilité.

Identification des contraintes des exploitations agricoles

Une contrainte est une situation qui empêche l’exploitant d’atteindre ses objectifs fixés. Les contraintes peuvent être d’ordres naturels (physiques, climatiques), économiques, techniques et politiques. Certaines d’entre elles peuvent être contrôlées par l’exploitant alors que d’autres lui échappent entièrement. Au Sénégal, l’effet combiné de plusieurs causes serait à l’origine de la faible productivité agricole. Parmi ces contraintes, nous nous intéresserons à celles qui ont un impact sur l’agriculture en général et sur celles de la viabilité et de la transmissibilité des exploitations de Tellayargouye en particulier.
L’ensemble de ces contraintes ci-dessous est issu d’un focus group.
 Contraintes d’ordre pédologiques et climatiques liées à :
 la faiblesse et la variabilité de la pluviométrie,
 la saturation et la dégradation des terroirs : près de la moitié des terres de culture sont en voie de dégradation du fait de l’avancée progressive de la salinisation et de la baisse de la fertilité à cause de monoculture, de la faiblesse amendement organique, de l’érosion éolienne à cause de la faiblesse du couvert végétal.
 Des contraintes d’ordre structurel : la faible taille moyenne des parcelles cultivées ; les superficies moyennes cultivées par actif dans le village sont de 0,3 ha à 2,8 ha tandis que le nombre d’actifs moyen est de 2 à 13. Cette contrainte met en exergue la transmissibilité qui fait défaut dans presque tout le terroir face à une démographie galopante des exploitations du village.
 Des contraintes d’ordre économique : la baisse du revenu réel des paysans qui a provoqué la réduction très sensible de l’utilisation des intrants agricoles.
 Des contraintes liées aux insuffisances des politiques agricoles :
 l’accès difficile au système de crédit ;
 la non-disponibilité de semences de bonne qualité en quantité suffisante notamment pour la filière arachide ;
 l’obsolescence du matériel agricole ;
Les contraintes identifiées à travers les enquêtes justifient que les exploitations agricoles de Tellayargouye rencontrent des difficultés majeures dans plusieurs domaines. En effet, les résultats de l’analyse montrent que presque 90 % des exploitants observent une rareté des pluies, une baisse considérable de la fertilité des sols et un besoin en intrants et semences améliorées. À cela s’ajoute, un manque de matériels agricoles, insuffisance de terres, de formation.

Mesures d’amélioration des exploitations agricoles familiales de Tellayargouye

 Mesures d’amélioration de la qualité des sols
Les mesures d’amélioration de la qualité des sols ont pour objectif de renforcer la protection, la conservation et la fertilité des sols.
 Renforcer la formation et la sensibilisation sur la protection des sols
L’augmentation de la productivité des sols s’obtient d’abord par une prise en compte des causes et des conséquences de sa dégradation. Cette dégradation est essentiellement accélérée par le sel qui commence à apparaitre dans la zone. La formation et la sensibilisation sur la protection de sols s’avèrent ainsi fondamentales pour une agriculture durable.
 Renforcer ou adapter le système de l’agroforesterie.
Parmi les phénomènes de dégradation du milieu sous l’effet conjugué des changements climatiques et de facteurs environnementaux, l’intensification de l’érosion est l’une des plus frappantes. L’érosion entraîne des pertes de surfaces cultivables et/ou une baisse de fertilité.
Pour prévenir les phénomènes d’érosion ou récupérer des surfaces dégradées par les changements climatiques, les vents violents et autres ; l’agroforesterie peut constituer une solution durable.
 Renforcer l’application des techniques de rotation et de jachère
Il existe d’autres systèmes de lutte contre la dégradation des sols, outre l’agroforesterie, la rotation culturale (ou rotation des cultures) et la jachère en sont des exemples pertinents. Elles constituent des éléments importants du maintien ou de l’amélioration de la fertilité des sols et donc des atouts pour l’augmentation des rendements
 Renforcer l’utilisation des amendements organiques
L’amendement sert à améliorer la composition physique, chimique et biologique du sol. Les amendements du sol peuvent être de nature minérale ou organique. Les amendements minéraux améliorent certaines propriétés physico-chimiques du sol, tout en facilitant son travail. Ils permettent ainsi aux cultures de mieux absorber les éléments nutritifs afin d’augmenter le rendement. Cependant au Sénégal où la majorité des agriculteurs n’ont pas assez de moyens financiers, l’utilisation des amendements minéraux reste très limitée. Alors pour pallier ce problème les politiques soutiennent le renforcement de l’utilisation des amendements organiques qui ont la capacité d’alléger les terres lourdes, de donner du corps aux terres légères et de reconstituer le stock de matière organique du sol.
 Mesures d’amélioration de l’eau
Le secteur de l’eau est le plus sensible pour une agriculture durable. Cette ressource est également incontournable pour l’agriculture. Des actions sont nécessaires pour une bonne gestion de l’eau comme des bassins de rétention, des digues anti-sel.
C’est dans ce même ordre que des techniques de récupération des terres salées comme le reboisement des espèces adaptées comme l’eucalyptus camaldulensis a été initié par les projets.  Mesures d’amélioration du matériel de production
Les changements climatiques affectent les semences locales qui n’arrivent plus à s’adapter au cycle actuel de la pluviométrie, marqué par un décalage du calendrier et un déficit des pluies et à l’élévation considérable de la température. Pour y faire face, les chercheurs recommandent aux décideurs de mener des actions sur la recherche de variétés améliorées, sur la formation et la sensibilisation et sur l’accessibilité et l’utilisation des semences améliorées.
Pour ce qui concerne la recherche, le Sénégal a pris des options non négligeables depuis l’élaboration de ses premiers documents de politique agricole et d’adaptation aux changements climatiques. Selon (Samaké, 2015), dans les documents comme la CNCC, la SNMO, le PANA et encore plus avec le PSE, l’État a affiché plus clairement ses intentions de renforcement de la recherche sur les nouvelles variétés de semences améliorées pour mieux accompagner les producteurs agricoles dans ce contexte actuel de changements climatiques. La recherche est assurée de manière générale par l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) à travers ces différentes entités telle que le CERAAS.
Les formations et les sensibilisations sur l’utilisation de ces semences issues de la recherche jouent également un rôle important pour l’atteinte des résultats. C’est ainsi qu’un projet comme SAMA MBAYYE vient s’installer dans la zone afin de mieux prendre en compte cette notion. Au Sénégal, ce travail est assuré conjointement par de nombreux services publics. Il s’agit notamment de l’ANCAR, de l’ISRA, etc.
L’accessibilité aux variétés de semences améliorées pour les producteurs des localités concernées par cette étude n’est pas effective. La semence constitue un intrant stratégique pour la production agricole. À ce titre elle demeure l’intrant principal dont le producteur se soucie en premier. Les semences améliorées valorisent mieux les autres intrants tels que les engrais minéraux ou organiques, les produits phytosanitaires ainsi que l’eau d’irrigation et constituent l’un des moyens les plus accessibles et les moins onéreux pour augmenter la production des exploitations agricoles.
 Promouvoir l’assurance agricole.
L’assurance agricole permet de protéger l’exploitation agricole des risques liés à plusieurs facteurs. En effet, l’activité d’un agriculteur repose sur son exploitation agricole, il est donc important que celle-ci soit bien assurée. Afin de répondre aux besoins de chaque agriculteur, il existe des assurances générales, mais aussi des assurances spécifiques à chaque activité agricole. Elles garantissent une couverture à la carte des calamités spécifiques pouvant atteindre l’exploitation telle : la pluviométrie excessive ; l’inondation ; les dommages causés par les animaux sauvages ; tout autre dommage assurable pouvant atteindre l’exploitation.
Les tarifs varient en fonction de la nature des risques encourus par les récoltes concernées et sont en pourcentage de la valeur déclarée de la récolte. Ils vont de 0,5 % à 1 %. Ces types de mécanismes et instruments d’assurance mis en place par le gouvernement contribuent à l’atténuation de l’impact des effets les difficultés de prévision de la pluviométrie. Le défi est de renforcer cette dynamique, ainsi que les autres instruments tels que l’assurance maladie pour les producteurs qui permettent de les protéger contre les risques sanitaires. Toutefois, les entretiens de groupe avec les exploitants agricoles montrent que le concept d’assurance est encore nouveau dans les zones de l’étude. En effet, la quasi-totalité des enquêtés affirme n’ayant jamais bénéficié d’une assurance agricole. Seule une faible proportion et surtout chez les hommes, témoignent avoir entendu parler de cette pratique.
 Promouvoir les groupes d’épargne.
Largement reconnue depuis deux décennies, la microfinance a permis de démontrer que les populations pauvres pouvaient elles aussi accéder au crédit. Ainsi, le système de microfinance est devenu plus complexe et parfois inaccessible pour certaines des communautés les plus démunies d’Afrique rurale (Allen & Staehle, 2015).
Pour combler ces lacunes, un modèle axé sur l’épargne, appelé Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC), a été mis au point (World Vision International, 2015).
Elles offrent à leurs membres des services financiers à faible coût, reposant sur le principe d’une mise en commun des fonds. À ce titre, elles contribuent de façon déterminante à répondre aux besoins des hommes et des femmes qui souhaitent accéder à des services financiers pour gérer les liquidités de leur ménage, faire face aux événements de la vie, ou investir dans des activités permettant de générer un revenu limité.

Discussion

Les résultats de l’échelle de durabilité économique sont aussi très hétérogènes. Les exploitations agricoles sont caractérisées par une bonne efficience et une indépendance forte par rapport aux aides publiques (résultat du système de production). Nos résultats sont aussi en accord avec ceux obtenus en France par (Del homme & Pradel, 2005), qui étudiait l’évaluation de la durabilité des exploitations viticoles dans le vignoble bordelais. La viabilité des exploitations agricoles est très variable, car liée à leur dépendance financière. La transmissibilité, inversement proportionnelle au montant du capital selon la méthode IDEA, est assez faible pour l’ensemble des exploitations viticoles, souvent dotées d’un capital important.
Les exploitations agricoles familiales du terroir villageois de Tellayargouye présentent une durabilité économique conditionnée par l’autonomie financière et une bonne efficience, mais une durabilité économique moins bonne, en raison d’une viabilité et transmissibilité moins élevée. Ces résultats corroborent ceux de (Faye, 2017b) et de (Del homme & Pradel, 2005).
La variabilité climatique rend le système de production agricole extensif toujours tributaire du régime pluviométrique. Ce dernier est sujet à de fortes variabilités interannuelles et une irrégularité notoire de sa répartition dans le temps et dans l’espace. Ces résultats se conforment avec ceux de (CSE, 2015) stimulants qu’on note une grande disparité hydro-climatique entre le sud humide et le nord sec.

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Chapitre I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Définitions des concepts de base et d’indicateurs
1.2. IDEA : une méthode d’évaluation des exploitations agricoles
1.3. Agriculture durable
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.1.1. Caractéristique physique de la zone d’étude
2.1.2. Caractéristiques socio-économiques de la zone d’étude
2.2. Procédure d’échantillonnage
2.3. La collecte des données
2.3.1. Interviews semi-structurés
2.3.2. Focus group
2.4. Traitement et analyse des données
Chapitre III : RÉSULTATS ET DISCUSSION
3.1 Résultats
3.1.1. Analyse de la durabilité économique des exploitations agricoles familiales de Tellayargouye
3.1.2. Identification des contraintes des exploitations agricoles
3.1.3. Mesures d’amélioration des exploitations agricoles familiales de Tellayargouye
3.2. Discussion
CONCLUSION GÉNÉRALE
Références bibliographiques
Annexe

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