ANALYSE CRITIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Monétarisme en économie ouverte (la version FMI)

             Plusieurs thèses du monétarisme orthodoxe sont reprises par les tenant de ce courant en économie ouverte. La principale application en petite économie ouverte sera surtout l’approche monétaire de la Balance des Paiements (Polak (1957), Khan et Knight (1981) et Dornbush (1980)). Le modèle correspondant servira surtout de base à la Politique d’ Ajustement Structurel initiée aux petites économies ouvertes. Contrairement à ce qui se passe en économie fermée, on endogénéise l’offre de monnaie en l’influençant par le surplus et le déficit de la BDP ( Balance De Paiements). Suivant Friedman, le modèle distingue le court terme du long terme, notamment dans les politiques de réhabilitation des économies en voie du développement, ainsi la déflation inévitable dans le court terme sera suivie des effets bénéfiques des mesures structurelles (au niveau de trois déficits fondamentaux, de l’allocation des facteurs, de la compétitivité, du taux de change …) dans le long terme.

Nouvelle économie classique

              La nouvelle économie classique est un courant né aux Etats-Unis dans les années 70 avec les travaux de Lucas, Sargent, Wallace, Prescott et Barro. Elle reprend les hypothèses fondamentales de la théorie néoclassique d’équilibre et ajoute celle des anticipations rationnelles. Cette pensée radicalise la pensée monétariste en soulignant l’inefficacité de toute politique monétaire sur la base des anticipations des agents rationnels opérant dans une économie où toute information est parfaite. Les agents analysent et anticipent sur les expériences passées et en plus, ils connaissent bien la politique économique. Selon les tenants de la NEC (la Nouvelle Economie Classique), l’erreur des politiques économiques prônées par Friedman et Keynes serait de considérer le comportement et la réaction des agents comme exogènes au modèle alors qu’il faut prendre en compte ces variables et les considérer comme endogènes et déterminantes dans l’efficacité même de toute politique économique. Toute politique discrétionnaire serait inefficace puisque toute modification prévisible de la quantité de monnaie est rationnellement anticipée et n’aurait donc aucun effet sur l’emploi et la production, demeurant à leur niveau naturel. Prenons ici l’exemple d’une augmentation de la quantité nominale de monnaie qui implique une baisse du taux d’intérêt et ainsi une fuite de capitaux, elle-même entraînant une dépréciation de la monnaie nationale (hausse du taux de change). Cependant, les agents économiques connaissent le taux de change à long terme : ils anticipent une appréciation de monnaie (baisse du taux de change). Cette appréciation signifie qu’à court terme, la monnaie se déprécie plus fortement que sa valeur à long terme puisque les agents anticipent une appréciation à long terme. Ils ne peuvent anticiper une appréciation progressive vers le niveau de long terme que si la dépréciation initiale est excessive : le taux de change se surajuste par rapport à sa valeur de long terme. Les réactions de surajustement (overshooting) ont lieu sur les prix, la demande, le revenu, … La politique monétaire discrétionnaire apparaît ainsi inappropriée. Suivant Friedman, la politique monétaire devrait être de stabilité à long terme.

La demande de monnaie chez Keynes

              La théorie de la demande de monnaie de Keynes découle de sa conception de la monnaie. Elle résulte de trois motifs :
– le motif de transaction : une première raison de conserver de la monnaie est de combler l’intervalle entre l’encaissement et le décaissement du revenu.
– le motif de précaution : le souci de parer aux éventualités exigeant une dépense soudaine, l’esprit de profiter d’occasion non prévues d’achat avantageux et enfin le désir de garder un avoir de valeur nominale immuable pour faire face à une obligation future stipulée en monnaie.
– le motif de spéculation : le désir de profiter d’une connaissance meilleure que celle du marché de ce que réserve l’avenir, dans ce cas, les agents économiques préfèrent conserver de l’argent liquide dans l’espoir d’une meilleure rémunération future de leurs avoirs. Ce motif résulte de l’incertitude concernant les variations futures du taux d’intérêt. La demande de monnaie dépend donc du revenu et du taux d’intérêt. La demande de monnaie pour les deux premiers motifs est une fonction du niveau de revenu : plus celui-ci est élevé, plus les individus dépensent et donc plus ils ont besoin d’argent liquide pour leurs transactions et leurs dépenses éventuelles. A l’inverse, le motif de spéculation résulte du taux d’intérêt : si celui-ci est faible, les individus conservent de l’argent liquide dans l’attente de meilleures conditions de placement. La demande de monnaie est donc une fonction décroissante du taux d’intérêt puisqu’un taux d’intérêt faible accroît directement la demande de monnaie pour spéculation et, en augmentant l’investissement et donc le revenu, accroît indirectement la demande de monnaie aux fins de transactions et de spéculations

La non neutralité de la politique monétaire

         L’identité quantitative établit que la masse monétaire multipliée par la vitesse de circulation est égale aux volumes de transactions multipliées par les prix : MV = PT Considérant la monnaie sous l’optique non dichotomique, la politique monétaire a une certaine efficacité lorsque les impulsions monétaires agissent sur les volumes, sur le niveau des transactions à condition qu’il existe des rigidités sur les prix. Ce sont celles ci qui expliquent l’importance de la politique monétaire et les dilemmes de la politique monétaire. La monnaie n’est pas seulement la cause de l’inflation, elle peut être aussi la cause de réduction de l’activité économique. La politique n’est donc pas neutre. Cependant, certains keynésiens n’assignent pas l’utilité et l’efficacité de la politique monétaire. L’école postkeynésienne dont les principaux représentants sont Kalecki, Kaldor, Robinson considère la politique monétaire comme loin d’être une priorité. L’analyse keynésienne, disent-ils est souvent détournée et de nombreux économistes passent à côté de ses thèses fondamentales, à leurs yeux. Ce qui importe chez Keynes, c’est l’incertitude, la place de la monnaie (loin d’être neutre) et l’analyse du sousemploi. Etant donné que dans une économie de monnaie scripturale créée par le crédit, l’offre de monnaie est endogène, la politique monétaire n’est donc pas une priorité. Plus appropriée pour jouer sur les prix et sur le niveau de la demande, une politique de revenu, disent-ils est seule capable d’empêcher l’inflation en période de plein-emploi.

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Table des matières

Introduction
Partie I : Approche théorique
Chapitre A : La politique monétaire
Section 1 : Définitions
Section 2 : Objectifs
Section 3 : Les outils
Chapitre B : Les théories néo-libérales
Section 1 : Le monétarisme
Section 2 : La nouvelle économie classique
Section 3 L’école autrichienne
Chapitre C : Les théories d’inspiration keynésienne
Section 1 : La théorie keynésienne
Section 2 : Le courant keynésien
Section 3 : Application en économie ouverte
Section 4 : Application au problème de développement
Conclusion
Partie II : Analyse critique de la politique monétaire Aperçu historique de la politique monétaire de la BCM
Chapitre A : Approche historique et pratique de la politique monétaire de Madagascar 
Section 1 : L’expansion et la relance de 2003
Section 2 : Le resserrement monétaire de la période 2004-2005
Chapitre B Analyse critique de la politique monétaire de la Banque Centrale 
Section 1 : La politique monétaire dans son ensemble
Section 2 : La politique monétaire et l’offre
Conclusion
Conclusion générale
Annexes
Bibliographie

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