Les défis actuels pour la promotion de la saine alimentation

Les défis actuels pour la promotion de la saine alimentation

La saine alimentation comme pierre angulaire en promotion de la santé

Nous évoluons aujourd’hui dans un contexte où l’incidence des maladies chroniques a dramatiquement augmenté à l’échelle mondiale et le Canada ne fait pas exception à ce phénomène (1). L’incidence grandissante d’obésité à l’échelle mondiale est particulièrement préoccupante, autant dans les pays en développement que les pays développés, et aucun pays n’aurait vu ses taux d’obésité décliner depuis 33 ans (27). Entre 1980 et 2013, la proportion d’adultes ayant un indice de masse corporelle supérieur à 25 kg/m2 aurait augmenté d’environ 8%, atteignant des proportions mondiales de 37% et 38% chez les hommes et chez les femmes respectivement. La situation d’obésité et de surpoids chez les enfants et les adolescents présente également un portrait inquiétant (27). La problématique d’obésité a un impact majeur sur la santé populationnelle mondiale, notamment sur l’augmentation des maladies liées au poids telles que le diabète, certains cancers et les maladies cardiovasculaires (28).

Bien que l’espérance de vie connaisse un essor considérable depuis les dernières décennies, les maladies chroniques seraient actuellement responsables d’une part grandissante de décès dans la plupart des pays à l’échelle mondiale (29). Le Canada ne serait pas épargné par cette problématique alors que la prévalence d’obésité atteignait 24,1% en 2007 et en 2009 selon l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (30). L’alimentation fait partie des comportements modifiables identifiés par l’Organisation mondiale de la santé comme étant d’importants facteurs de risque contribuant au fardeau des maladies chroniques (31). En ce sens, les effets bénéfiques d’une saine alimentation sur les marqueurs de risques des maladies chroniques sont clairement démontrés dans la littérature scientifique, notamment en ce qui a trait aux bénéfices associés à la consommation de fruits et de légumes (31-33). Plusieurs institutions proposent l’adoption d’une saine alimentation comme pierre angulaire pour la prévention et le traitement de multiples problèmes de santé chroniques (2, 3, 5, 34).

L’adoption d’une saine alimentation s’inscrit également comme un principe préalable au concept plus large de la promotion de la santé de l’Organisation mondiale, établi en 1986 par la Charte d’Ottawa (35). Selon la Vision de la saine alimentation, cette dernière est reconnue par le Gouvernement du Québec comme étant un acte social, tributaire d’un éventail de facteurs qui vont au-delà de la valeur nutritive des aliments. Une vision élargie de la saine alimentation inclut : « une grande variété d’aliments de valeur nutritive variable, qui seront servis à une fréquence et en portions appropriées selon leur valeur nutritive…[et] devrait également tenir compte de la valeur sociale et culturelle de l’alimentation, de son accessibilité et même des grands principes du développement durable » (36). Malgré les efforts déployés en promotion de la saine alimentation, l’atteinte des recommandations nutritionnelles demeure une problématique de santé publique préoccupante au Québec.

L’Enquête sur la consommation alimentaire et les apports usuels des adultes québécois rapporte que près de 39% des adultes québécois consommeraient moins de cinq portions de fruits et de légumes recommandées et qu’environ les deux tiers des adultes québécois consommeraient moins de deux portions de produits laitiers quotidiennement (6). L’efficacité actuelle des interventions visant à changer des comportements est un défi important pour les intervenants du domaine de la santé. Un comportement lié à la santé est défini par Godin comme (p.7) «une action faite par un individu et ayant une influence positive ou négative sur sa santé», et englobe conséquemment les comportements alimentaires (37). Cette définition propose également une vision élargie embrassant une vision sociale et culturelle des comportements de santé, qui s’éloigne de la simple perspective sanitaire, et permet ainsi d’éviter le piège de penser que les comportements seraient adoptés uniquement pour des motifs de santé.

Cacophonie alimentaire et son influence sur l’assiette des consommateurs

L’intérêt pour l’alimentation et la nutrition est en croissance (38) et les consommateurs sont de plus en plus conscientisés à l’importance d’adopter une saine alimentation pour la prévention des maladies chroniques (3, 5, 34, 39). Or, des écarts importants sont constatés entre les habitudes alimentaires de la population et l’adhésion aux recommandations nutritionnelles. Même si les professionnels de la santé tels les diététistes sont aptes à éduquer les individus pour promouvoir l’usage d’un esprit critique face à l’abondance d’information sur l’alimentation accessible dans les médias, ils ne suffisent pas à répondre individuellement à tous ceux qui pourraient bénéficier de leurs interventions. La nutrition est une science en constante évolution. Par exemple, la recommandation nutritionnelle américaine sur l’apport maximal recommandé par jour de cholestérol alimentaire a été réévaluée en 2015 par faute d’évidence scientifique démontrant leur impact sur les niveaux de cholestérol plasmatique (40). Devant la complexité des effets de l’alimentation sur la santé, il n’est alors pas surprenant que la population ait du mal à suivre la cadence sur les dernières découvertes dans le domaine (41).

La population est actuellement exposée à une marée d’informations sur la nutrition, qui sont parfois fondées, parfois farfelues et souvent contradictoires et controversées. Cette réalité reflète ainsi ceraines lacunes sur la manière dont les connaissances en nutrition sont actuellement transmises. Le transfert des connaissances, aussi appelé application des connaissances, est défini par les Instituts de recherche en santé du Canada comme : « un processus dynamique et itératif qui englobe la synthèse, la dissémination, l’échange et l’application conforme à l’éthique des connaissances dans le but d’améliorer la santé des Canadiens, d’offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé. Ce processus s’insère dans un réseau complexe d’interactions entre les chercheurs et les utilisateurs des connaissances, dont l’intensité, la complexité et le degré d’engagement peuvent varier en fonction de la nature de la recherche et des résultats ainsi que des besoins particuliers de chaque utilisateur des connaissances (42). »

L’abondance d’information nutritionnelle issue de la communauté scientifique, des professionnels de la santé, des médias et de l’industrie agroalimentaire crée aujourd’hui une cacophonie alimentaire (7). Rowe a mis en lumière les évidences illustrant l’incongruité entre la vision des 6 scientifiques et celle des médias, ainsi que la confusion et les frustrations des consommateurs qui découlent de cette cacophonie (43). Les scientifiques apposent un jugement critique face à l’exactitude, la validité et l’applicabilité des conclusions scientifiques, alors que les journalistes abordent ces conclusions dans une optique de sensationnalisme. L’analyse de contenu d’articles et d’émissions télévisées québécoises diffusées entre 1986 et 2005 par Renaud et collaborateurs fait également état de l’abondance d’informations sur la thématique de l’alimentation qui sont divulguées au grand public (44). Selon les auteurs, ces messages étaient rarement abordés sous l’angle de la prévention et la promotion de la santé et leur contenu est parfois confus et redondant. Par ailleurs, le transfert d’information nutritionnelle parcellaire et souvent non rattachée au contexte par les journalistes ne permettait pas une vulgarisation adéquate nécessaire pour que la population comprenne mieux certains concepts clés en nutrition, comme la distinction entre les différents types de gras alimentaires et leurs effets respectifs sur la santé. La qualité sous-optimale des messages nutritionnels diffusés dans les médias serait plutôt liée à des risques tangibles sur le plan de la santé par l’acquisition d’attitudes, de croyances et de comportements problématiques (45).

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Table des matières

Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations et des sigles
Remerciements
Avant-propos
Chapitre 1 : Introduction
Chapitre 2 : Problématique
1.Les défis actuels pour la promotion de la saine alimentation
1.1. La saine alimentation comme pierre angulaire en promotion de la santé
1.2. Cacophonie alimentaire et son influence sur l’assiette des consommateurs
1.3. Internet et la désinformation en nutrition
2.Les interventions en promotion de la santé transmises via Internet
2.1. L’utilisation des technologies de la communication et de l’information dans le domaine de la santé
2.2. L’efficacité des interventions employant les médias sociaux pour moduler les comportements en santé
3.1. Définition et caractéristiques des blogues
3.2. Les blogues en santé et leur crédibilité
3.3. La blogosphère culinaire
4.Le végétarisme comme tendance alimentaire et identité personnelle
4.1. Définition des variations du végétarisme
4.2. Prévalence et motivations du végétarisme
4.3. L’alimentation végétarienne et la santé
4.4. Les risques nutritionnels associés à l’alimentation végétarienne
Chapitre 3 : Objectifs de recherche
Objectif principal
Objectifs spécifiques :
Chapitre 4 : Analyse comparative du contenu de blogues nutritionnels sur le végétarisme rédigés par des diététistes et par des non-diététistes.
Résumé
Abstract
Background
Materials and methods
Results
Discussion
Conclusion
References
Chapitre 5 : Conclusions
Discussion des principaux résultats
Forces et limites de l’étude
Perspectives futures
Bibliographie

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