Aménagement d’un quartier écologique à Saint-Gély-du-Fesc

pourquoi le choix de SaintGély-du-Fesc?

Saint-Gély-du-Fesc est une petite ville de 9 649 habitants située dans le sud de la France. En périphérie de Montpellier, elle connait un essor démographique considérable depuis les années 70 grâce à l’attractivité grandissante de la métropole. Pour subvenir à la demande en logement, elle n’a eu de cesse de construire des lotissements (de maisons individuelles) ce qui a créé un phénomène d’étalement urbain sans précédant ; ceci au détriment de la nature environnante. De plus en plus cher, son parc immobilier favorise davantage l’implantation d’une population aisée en quête de calme et de nature. La localisation stratégique de Saint-Gély-du-Fesc et le développement de ses infrastructures vont contribuer à attirer toujours plus de monde ce qui, d’un point de vue économique, sera bénéfique à la commune. Toutefois, la politique du logement menée depuis quelques dizaines d’années n’est plus une solution durable : étalement urbain, mètres linéaire pouvant être économisés, éclairage public énergivore, nature en ville quasi-inexistante… . Les aménagements se font davantage en fonction de la demande que dans une perspective globale et durable de l’espace.

Contexte géographique : une proximité certaine avec Montpellier

Contexte à l’échelle extra-communale 

Saint-Gély-du-Fesc est une commune du département de l’Hérault. Sa principale particularité géographique, comme le montre bien les cartes cidessus, est qu’elle se situe à proximité directe de Montpellier : uniquement 10 kilomètres séparent les deux centres-villes ! Pourquoi cette proximité est-elle si remarquable ? Parce que Montpellier est une métropole qui compte de plus en plus. 8ème plus grande ville de France avec 272 084 habitants et 4ème ville la plus attractive de France  , la métropole montpelliéraine a un rayonnement économique et touristique considérable. Au niveau local, elle est un bassin d’emplois essentiel pour les communes avoisinantes. Paradoxalement au contexte national de crise économique et de chômage, Montpellier voit son nombre d’emplois croitre continuellement : + 28,7% entre 1999 et 2008 (2ème meilleure croissance de France sur cette période).

Ces différents indices démontrent à quel point Saint-Gély-du-Fesc occupe une place stratégique. Cela se confirme sur le terrain. La grande majorité des saintgillois travaillent à Montpellier. Sa position (nord de la première couronne périphérique) est donc une place de choix pour tous ces travailleurs.

Enfin, d’importants équipements publics tels que les hôpitaux (CHRU de Montpellier), des universités (UFR STAPS et faculté des sciences) ou encore des infrastructures sportives (gymnase, terrains de sport divers) sont situés au nord de la commune montpelliéraine. Ces derniers sont accessibles pour n’importe quel saint-gillois en une dizaine de minutes seulement (en voiture).

Contexte à l’échelle intra-communale 

Situé à la limite sud-ouest de Saint-Gély-du-Fesc, notre terrain d’étude a une localisation qui lui confère des avantages et des inconvénients. Premier avantage, notre terrain offre un beau panorama sur la garrigue voisine (côté ouest et sud-ouest). Ce cadre environnemental agréable abrite une faune et une flore caractéristique de la région (cf. partie « Contexte environnemental »). Celui-ci induit un second avantage qui est l’absence de nuisance sonore, fait plutôt rare pour une ville de cette dimension. Les espaces naturels et les lotissements adjacents (calmes) constituent une sorte d’isolement phonique. Peu fréquentée, la route départementale D127E5 (située à l’ouest du terrain) ne constitue pas une nuisance sonore notable. Il en va de notre intérêt de conserver ces avantages pour notre futur quartier. Pour y parvenir, ce dernier devra s’adapter au milieu existant et non inversement. Toutefois sa position excentrée infère un inconvénient certain. Comme pour les habitants d’autres quartiers périphériques de la ville, l’accès (par voies douces) à certains services et commerces saint-gillois se verra complexifié. Son isolement dû aux lotissements existants et à leurs réseaux (impasses, ruelles, rues…) n’arrange pas la situation.

L’enjeu pour ce projet sera de raccorder le terrain d’étude avec le centre-ville (car concentration de services et commerces) afin de le désenclaver. Pour cela, des aménagements peuvent être faits : prolongement de pistes cyclables et voies piétonnes, création de liaisons avec les réseaux voisins… . Comme on peut le constater sur la carte 5, ce terrain est vierge (absence d’urbanisation). C’est une chance car on peut procéder à une conception globale de l’espace.

Contexte sociopolitique : une identité locale en perdition ?

En plus de recherches bibliographiques poussées, cette partie émane de mes impressions personnelles en tant qu’ancien résident de la commune. J’ai pu constater quotidiennement son évolution durant 16 ans (1998-2013) et je continue d’y aller occasionnellement pour des raisons personnelles. C’est pourquoi j’estime avoir une expérience suffisante pour pouvoir tirer un portrait sociologique juste de Saint-Gély-du-Fesc.

Montpellier influence Saint-Gély-du-Fesc 

Pour mieux comprendre la situation actuelle remontons le cours de l’histoire.

Au milieu du XXème siècle, Saint-Gély-du-Fesc n’était encore qu’un village de 500 habitants. L’activité agricole était le poumon économique de la commune comme le laisse imaginer la photographie aérienne ci-dessus (vastes terres agricoles). L’“urbanisation“ se concentrait uniquement autour de la place de l’Eglise et de la rue commerçante historique : la Grand Rue. Un esprit villageois (typique des communes rurales) y régnait comme le peuvent témoigner les personnes âgées natives de la région. Préfecture du département de l’Hérault et de la région Languedoc-Roussillon, Montpellier était déjà influente à ce moment. Cependant, elle ne faisait pas le poids face à l’emprise économique et politique de Paris. Il faudra attendre les années 70 pour voir son développement économique décoller. La décentralisation des compétences conduite par loi du 2 mars 1982 va lui permettre d’accentuer son pouvoir politique. Depuis ce temps, Montpellier ne cessera de s’accroitre. Cette évolution ne va pas échapper à la ville de Saint-Gély-du-Fesc qui se développera de manière parallèle : accueil d’une nouvelle population active, accroissement de la population, extension du parc immobilier (lotissements)… . Un « choc des générations » va alors apparaître entre les anciens habitants et des nouveaux arrivants, plus aisés. Les premiers souhaitent conserver « l’esprit villageois (historique) » tandis que les seconds désirent bénéficier du cadre environnemental tout en étant proche de Montpellier. Ce sont finalement ces derniers qui, peu à peu, prendront le dessus (démographiquement parlant). L’enrichissement de la population s’est donc faite naturellement via l’implantation successive de ces nouveaux arrivants (gentrification). Ces différents éléments démontrent à quel point Montpellier occupe une place importante dans les phénomènes sociaux saint-gillois. Pourtant nous allons voir que la municipalité continue d’être tournée vers l’arrière-pays plutôt que vers la métropole montpelliéraine.

Une ville davantage tournée vers l’arrière-pays plutôt que vers la métropole montpelliéraine

Paradoxalement à l’influence démontrée précédemment, la municipalité saintgilloise refuse d’intégrer l’agglomération montpelliéraine (Montpellier Méditerranée Métropole) et ainsi le SCoT de Montpellier (car les deux ont les mêmes délimitations géographiques/zones d’application – représentées en vert sur la carte ci-dessous). Les élus saint-gillois ont choisi d’appartenir à la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup (36 communes).

Pourtant, la situation actuelle de Saint-Gély-du-Fesc au sein de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup (CCGPSL) est en déséquilibre par rapport à la majorité des communes membres :

Sur les 36 communes qui composent la CCGPSL, Saint-Gély-du-Fesc est le plus gros pôle démographique avec 20,3% de la population totale. Pour donner un ordre d’idée, la population saint-gilloise représente à elle seule la population de la réunion des 24 plus petites communes de la CCGPSL ! Les besoins et demandes d’une telle ville n’est pas en phase avec la dimension de cette communauté. Cependant, on imagine que sa place lui confère un pouvoir politique considérable au sein de la CCGPSL. L’anecdote suivante décrit parfaitement la position politique saint-gilloise. Intégrée par le préfet de l’Hérault (en contradiction avec la décision du conseil municipal), la commune a finalement décidée de quitter la communauté d’agglomération de Montpellier le 1er janvier 2004 pour rejoindre la communauté de communes du Pic Saint-Loup. Ce refus fut commenté par Claire MAGAUD, docteur en Géographie Urbaine, lors d’une communication orale officielle : « Ce retrait semble mettre en valeur une résistance face au phénomène urbain engendré par une agglomération ». Pourtant une structure telle qu’une agglomération pourrait être bénéfique à Saint-Gély-du-Fesc : développement des transports en commun, apport de l’expérience montpelliéraine en terme d’urbanisation, partage de certains services publics performants, partage d’infrastructures/équipements de grandes dimensions….

Peu de logements sociaux, mais une réelle évolution 

En conclusion de cette partie, je me suis intéressé au taux de logements sociaux (LS) de la commune et à l’article 55 de la loi SRU. Sortie en décembre 2000, celle-ci « instaure un seuil minimal de 20 % de logements sociaux à atteindre dans […] les communes comptant au moins 3 500 habitants […] et situées dans un EPCI […] d’au moins 50 000 habitants, comptant une ville de plus de 15 000 habitants ». 14 ans plus tard, le quotidien « Le Monde » a publié sur son site internet un bilan de cet objectif pour les 2 857 plus grandes communes de France. Avec 3,11% de logements sociaux, Saint-Gély-du-Fesc se classe 2 538ème/2 857 des communes ayant le meilleur taux de LS.

Saint-Gély-du-Fesc n’est, pour l’instant, pas réprimandable vis-à-vis de la loi SRU car elle ne rentre pas dans les critères :

• Population de la CC : 47 608 habitants < 50 000 habitants
• Population saint-gilloise : 9 649 habitants < 15 000 habitants

Mais elle pourrait l’être dans les prochaines années au vu de sa croissance démographique (cf. partie Contexte démographique). Les sanctions à l’encontre des communes carencées peuvent être extrêmement lourdes d’un point de vue économique et politique (500 000€/an d’amende, majoration des prélèvements, transfert du droit de préemption aux EPCI, cas extrême : préfet se substitut au maire…).

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Table des matières

Introduction
DIAGNOSTIC
I. Contexte géographique : une proximité certaine avec Montpellier
Contexte à l’échelle extra-communale
Contexte à l’échelle intra-communale
II. Contexte sociopolitique : une identité locale en perdition ?
Montpellier influence Saint-Gély-du-Fesc
Une ville davantage tournée vers l’arrière-pays plutôt que vers la
métropole montpelliéraine
Peu de logements sociaux, mais une réelle évolution
III. Transports : des transports en commun quasi-inexistants qui pousse à
l’emprunt de la voiture
Un réseau de transports en commun restrictif
La voiture individuelle est reine à Saint-Gély-du-Fesc
IV. Services, infrastructures et équipements : des centralités existantes,
mais concentrées que par endroits
V. Contexte démographique : une ville attrayante, surtout dans certaines
classes sociales
Un boom démographique en 50 ans seulement
Un vieillissement de la population
Un enrichissement de la population
VI. L’urbanisation à Saint-Gély-du-Fesc : un phénomène d’étalement
urbain considérable, un parc immobilier homogène
Un phénomène d’étalement urbain spectaculaire
Une faible utilisation de la verticalité des bâtis
Un parc immobilier devenu homogène
Un marché immobilier cher
Une décroissance du nombre d’occupants par résidence
VII. Réseau de circulation : un réseau favorisant l’utilisation de la voiture
individuelle
Un réseau intercommunal performant et en développement
Un réseau intra-communal très complexe
VIII. Contexte environnemental : un écrin de garrigue à mettre en valeur
Une ville implantée en pleine nature
De superbes paysages à mettre en avant
Une trame verte à conserver
IX. Contexte climatique/météorologique : un climat méditerranéen plein
de ressources
Un ensoleillement exceptionnel
Une vitesse de vent importante
Des précipitations peu fréquentes mais pouvant être brutales
PROJET
I. Rappel des enjeux pour l’aménagement du quartier écologique
À l’échelle communale
À l’échelle du terrain d’étude
II. Ma proposition d’aménagement
En dehors du terrain d’étude
Sur mon terrain d’étude
III. Zoom sur des éléments de l’aménagement
Les logements : une multitude d’offres
Les voiries : une autre manière de se déplacer
La passerelle : bien plus qu’un lieu de passage
Le stationnement des véhicules : de l’individuel au collectif
L’énergétique : énergies renouvelables et réseau de partage
Un éclairage public intelligent
Les espaces naturels : à la fois agréables, patrimoniaux et utiles
Création de lieux de rencontres
Point relais
IV. Les limites de mon projet
La question budgétaire
Un projet qui repose également sur le volontarisme des habitants
Conclusion
Webographie
Bibliographie
Annexe

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