Aménagement du territoire et stratégies de développement local au niveau de la petite côte

La géographie est une des disciplines qui ont beaucoup étendu leur champ d’étude au cours des dernières décennies. L’aménagement du territoire comme le développement local font partis des thèmes nouveaux ou du moins qui ont connu un renouveau en géographie.

Une action d’aménagement est l’ensemble de toute intervention de l’homme sur son territoire pour organiser, améliorer l’existant, le rendre plus performant. L’aménagement est donc une action volontaire qui s’oppose au laisser faire. C’est une recherche de cohérence là où les interventions individuelles pourraient produire du désordre. En réalité l’action d’aménagement remonte depuis l’apparition de l’homme qui agit sur le milieu en s’appuyant sur les propos de Michel Casteigts « l’homme à aménager l’espace dès le début de l’humanité en adaptant progressivement son milieu à ses besoins et son mode de vie » . Mais le mot aménagement a fait son apparition dans le langage technique en 1919 lors de l’adoption de la loi sur l’aménagement, l’extension et l’embellissement des villes.

L’accélération soudaine de l’urbanisation sous l’influence de la révolution industrielle de la seconde moitié du XIXe siècle a fait apparaitre un besoin pressant de mise en ordre dans les grandes villes manufacturières en formation dans le monde occidental notamment en Europe. A partir du XXe siècle, le souci d’aménager l’espace sort du cadre restreint des villes pour porter sur l’ensemble des territoires. Le concept d’aménagement du territoire a été transposé par la France sous l’initiative de Claudius Petit ministre de la reconstruction, suite à la Grande Bretagne qui a été le premier pays a envisagé un aménagement global de son territoire. L’aménagement du territoire est né dans les dernières années de la seconde guerre mondiale. Il aurait vu le jour dans les années 1943-1944 au sein de la délégation à l’équipement national (gouvernement de Vichy) et à la libération, le service de l’aménagement du territoire fut rattaché au ministère de la reconstruction et plus précisément à la direction de l’urbanisme . C’est dans les années 1950 que le terme allait rencontrer une grande célébrité sous l’influence de l’ouvrage de J. F. Gravier « paris et le désert français 1947 ».

Dans les pays coloniaux, l’introduction de l’aménagement du territoire y est apparue plus tardivement au lendemain des indépendances.

Au moment de l’accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a hérité d’une organisation marquée par des déséquilibres économiques et des disparités territoriales très fortes. Cette situation a conduit au gouvernement, dans l’optique de corriger les disparités majeures, à se doter d’un cadre institutionnel accompagné par des actes à caractères politique, économique et social. L’aménagement du territoire au Sénégal est marqué principalement par trois phases. D’abord une phase d’aménagement des campagnes au lendemain des indépendances à la fin des années 1970 dont la principale préoccupation était l’aménagement rural. Cette période est marquée au plan institutionnel par la création du bureau d’aménagement des terroirs et villages en 1961, la création du service de l’aménagement du territoire et la direction de l’aménagement du territoire (DAT) respectivement créés en 1962 et 1967. Durant la période allant des années 1980 à 1990, un besoin pressant de valorisation des fonctions administratives de la ville se pose d’où une massification des investissements au niveau des grandes villes. La phase de renouveau de l’aménagement du territoire est entamée à partir de 2000 avec l’émergence des territoires.

La mise en œuvre de la politique de décentralisation du Sénégal a été accompagné par des actes à caractères politique, économique et juridique à savoir l’adoption du 22 mars 1962 de la loi 62-33 instituant un code des investissement pour promouvoir l’investissement hors de la région du Cap vert, la nationalisation des terres non immatriculées par l’adoption de la loi 64-46 du 17 juin 1964 portant sur le domaine national pour permettre de mener une politique de développement sans grand obstacle sur le foncier, la loi 66-64 du 30 juin 1966 portant code de l’administration communal. Les actes à caractères technique se résument essentiellement à l’élaboration en 1963 des textes relatifs à la loi sur le domaine national. De 1972 à 1983, des études préalables au découpage des communautés rurales ont été réalisées. Le Plan National d’ Aménagement du Territoire (PNAT) est élaboré suite à l’élaboration en 1972 d’un schéma horizon 2000.

Le PNAT apparait comme l’instrument permettant de concrétiser le consensus national et la volonté politique de l’État dont le rôle est essentiel en tant que promoteur de développement, initiateur principal, arbitre et ultime responsable de l’aménagement du territoire.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

CONTEXTE

La notion d’aménagement est l’un des phénomènes les plus marquants de l’histoire de l’humanité. « L’aménagement est l’organisation globale de l’espace, destinée à satisfaire les besoins des populations en ressources naturelles » . Cette définition assez large montre que l’aménagement n’est pas une activité récente. L’homme a aménagé l’espace dès le début de l’humanité, en adoptant progressivement son milieu à ses besoins et à son mode de vie. De façon plus précise le code de l’urbanisme le voit comme « l’ensemble des actions ou opérations qui ont pour objet de mettre en œuvre une politique locale de l’habitat, d’organiser le maintien, l’extension ou l’accueil des activités économiques, de favoriser le développement des loisirs et des tourismes, de réaliser des équipement collectifs, de lutter contre l’insalubrité, de sauvegarder ou de mettre en valeur le patrimoine bâti ou non bâti et les espaces naturels »(casteigts.M., 1999).

La tradition française réserve à la notion d’aménagement du territoire à la compensation des déséquilibres de développement entre régions au sens géographique du terme. Dans sa définition traditionnelle, l’aménagement du territoire avait pour objet de rééquilibrer la croissance entre la région parisienne et la province. Cette croissance s’est essentiellement faite au dépend de la moitié sud-ouest du pays, la plus touché par l’exode rural et la moins industrialisé . Au début des années 60, la mise en place de la politique d’aménagement du territoire s’agissait de lutter contre un scénario catastrophe symbolisé par l’expression « Paris et le désert français ». L’accent était donc mis sur le renforcement des métropoles régionales d’équilibre qui paraissait de nature à contrebalancer la croissance de l’agglomération parisienne et favoriser le développement régional.

L’aménagement du territoire dans un contexte politique se défini par deux conditions essentielles : une représentation globale du territoire et un discours indiquant des priorités géographique. En France, le discours géographique qui sert de socle aux politiques d’aménagement apparait au sein du service de l’État après la seconde guerre mondiale. À la planification sectorielle de Jean Monet dont les objectifs étaient quantitatifs, Eugène Claudius-Petit assigne des objectifs sociaux et qualificatifs de la répartition géographique de la croissance. Une vision schématique voit le jour et se décline un schéma d’orientation et en document de planification. En raison de la polysémie du terme, aménager dépasse les découpages sectoriels et s’intéresse au territoire comme lieu de la manifestation des activités humaines. Après la période des trente glorieuses, les politiques d’aménagement du territoire changent d’approche en fonction de plusieurs paramètres : crise économique des années 1970, montée en puissance du développement local.

JUSTIFICATION

Notre pays, plus que d’autre a besoin d’organiser son territoire pour assurer sa cohésion et sa compétitivité. La dispersion relativement grande des zones de peuplement et des activités, l’héritage historique marqué par une forte centralisation économique et politique ont imposés les politiques publiques pour aménager le territoire. Ces politiques ont adoptées de nombreuses formes et poursuivre divers objectifs . Suite aux échecs répétitifs qu’ont connus les stratégies de développement liés à de grandes crises à savoir les chocs pétroliers, l’inégalité des termes d’échanges, crise de la dette, les grandes sécheresses…, une autre stratégie de développement s’impose sur une base de PAS qui a pour idéologie le développement par le marché ou système néolibéral. Ainsi les bailleurs de fond imposent l’État à s’ouvrir aux acteurs locaux porteurs d’initiative de développement, incontournable partenaire dans la mise en œuvre des projets de développement. Résultante aux déboires renouvelés de ces politiques et les crises de gouvernabilité, les nouvelles aspirations, la nécessaire internationalisation des économies régionales auxquels s’ajoutent les impératifs du développement durable font de la question territoriale un enjeu majeur et conduisent à de nouvelles orientations pour la politique d’aménagement et développement territorial.

La politique d’aménagement du territoire est devenue un instrument de la compétitivité nationale que l’État du Sénégal doit placer au cœur de ses priorités. Dans une économie ouverte et de plus en plus concurrentielle, tous les pays cherchent à produire des territoires attractifs. L’État n’est plus le seul acteur de l’aménagement du territoire avec la décentralisation. En effet plusieurs enjeux justifient le retour du territoire dans l’action publique. D’abord, le territoire incarne les nouveaux ressorts de la compétitivité à savoir la mobilisation des hommes, leurs capacités d’organisation productive et la valorisation des singularités. Le besoin d’innovation réclame des systèmes qui exigent de fortes convergences entre stratégies d’entreprises et projet de territoire.

Plusieurs raisons nous ont conduits à nous pencher sur l’aménagement du territoire au niveau de la Petite Côte. Notre réflexion s’oriente sur une zone, aujourd’hui urbaine, celle de la commune de Saly, qui a été choisie à cause de ses particularités physiques et humaines, mais aussi des types d’aménagements opérés et l’impact de ces derniers sur le développement local.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II- PROBLÉMATIQUE
III- PROJET METHODOLOGIQUE
PREMIERE PARTIE: LA COMMUNE DE SALY, UNE VILLE A VOCATION TOURISTIQUE EN PLEINE EXTENSION
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SALY
CHAPITRE II. SALY PORTUDAL, UN ESPACE MARQUE PAR DES MUTATIONS FONCTIONNELLES
CHAPITRE III : LES GRANDES PHASES DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET PROCESSUS D’URBANISATION DE SALY
DEUXIEME PARTIE: LES ASPECTS DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DANS LA COMMUNE DE SALY
CHAPITRE I : LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS
CHAPITRE II : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
CHAPITRE III : LES EXTERNALITES NEGATIVES
TROISIEME PARTIE : POLITIQUES ET STRATEGIES EN MATIERE D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE POUR LA VALORISATION DE L’ESPACE, INERTIES ET CONFLITS SOCIAUX
CHAPITRE I : LES ACTEURS CONSTITUTIONNELS ET PRIVES
CHAPITRE II : LES RELATIONS INTERNE ET EXTERNE DU CONSEIL MUNICIPAL
CHAPITRE III : ANALYSE DU JEU DES ACTEURS ET STRATEGIES POUR LE DEVENIR DE LA COMMUNE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DE MATIERE
ANNEXES

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