Soutenance mémoire
Amélioration du bien-être chez le cheval
Evaluation du bien-être
Les critères comportementaux de bien-être ont été particulièrement étudiés chez les chevaux, car les troubles du comportement sont fréquemment rencontrés dans cette espèce et présentent un véritable problème en ce qui concerne leur utilisation par l’homme.
Existence de troubles qui manifestent un mauvais bien-être
Le taux de troubles comportementaux tels que les stéréotypies est incroyablement élevé chez les chevaux. En effet, il semblerait que 15% des chevaux domestiques présentent des stéréotypies (22). Si ce pourcentage varie en fonction des auteurs, il reste toujours élevé : une étude de Luescher et al. au Canada révèle que 15% des chevaux de sang présentaient des stéréotypies. En Angleterre, il était de 1,1 à 4,2 % selon le type de stéréotypie ( Prince 1987). En Italie, une étude de Vecchiotti et Galanti (1986) révélait une valeur de 2,5% pour chaque principale stéréotypie (78).13% des chevaux de sang étudiés par Mc Greevy & al. (1995) présentaient aussi des stéréotypies (57). La prévalence de ces troubles du comportement pouvant atteindre 26 % (Kiley Worthington 1983) (78). L’écart entre ces pourcentages provient sans doute d’une différence de mode de vie entre les échantillons pris pour ces études, notons que la plupart des individus vivaient en box. Il n’en reste pas moins certain que les stéréotypies sont un trouble comportemental particulièrement fréquent chez les chevaux vivant en box. Ceci nous donne une indication sur le bien-être de ces animaux…
Principales stéréotypies rencontrées
Les mouvements rencontrés lors de la réalisation des stéréotypies auraient pour origine des fractions d’un comportement permettant aux animaux de résoudre le problème auquel ils sont confrontés. Mais ce comportement ne pouvant pas aboutir, les mouvements deviennent stéréotypés (voir 1ière partie). Ainsi les stéréotypies seraient la répétition de mouvements exprimant une tentative de sortir d’un espace restreint, de composants du comportement alimentaire frustré, de mouvements de grooming pour les animaux ne pouvant pas se toiletter correctement, de mouvements de succion s’ils sont privés précocement de téter… Les principales stéréotypies rencontrés chez les chevaux sont les suivantes :
– le tic à l’appui : le cheval ouvre la bouche, appuie les incisives supérieures sur une surface, fléchit la tête sur l’encolure tout en continuant à prendre appui sur cette surface, effectue une contraction spasmodique des muscles de la région trachéenne, ce qui lui permet « d’avaler » de l’air en émettant un bruit de rot. Ce tic peut être effectué sans bruit (1, 37).
– le tic à l’air : le cheval effectue le même mouvement que lors du tic à l’appui, mais sans prendre appui sur une surface, un bruit de rot identique peut être audible. Toutefois la forme silencieuse existe. (1, 37)
– l’encensement : le cheval secoue la tête de bas en haut.
– le tic à l’ours : le cheval se balance en portant le poids d’un antérieur sur l’autre, ou peut se contenter de balancer l’encolure d’un côté à l’autre.(1, 37)
– mordre les barreaux ou la mangeoire : le cheval mord les barreaux ou la mangeoire avec les dents.(37)
Ces stéréotypies constituent les stéréotypies majeures rencontrées chez les chevaux vivant en box. Communément appelé « tics », ils sont aussi nommés « vices » dans le monde équestre, mais de façon injustifiée car ce ne sont pas des vices à proprement parler (79). D ‘autres comportements stéréotypés peuvent être rencontrés(68):
– lécher la mangeoire, les barreaux, les murs.
– mâchonner les objets.
– mouvements de langue : tirer la langue de manière répétée, effectuer ce que l’on appelle la serpentine ( le cheval sort la langue sur le côté de la bouche et la fait passer d’un côté à l’autre, en donnant l’impression de se lécher les lèvres)
– donner des coups d’antérieurs dans la porte.
– se déplacer de long en large, le long de la clôture ou dans le box
– gratter la litière avec le pied, « pawing » en anglais.
– donner des coups de queue.
– se gratter de façon compulsive.
– masturbation chez les étalons.
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Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Médecine Vétérinaire |
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Table des matières
Introduction
La notion de bien-être
1) Définition du bien-être
1.1. Evolution de la notion de bien-être
1.2. La capacité à faire face
1.3. La satisfaction des besoins
1.3.1. Définition du besoin
1.3.2. Concept de besoin comportemental
1.4. Bien-être : état relatif à la souffrance, à la douleur et au stress
1.4.1. Approche de la souffrance animale
1.4.2. La douleur appauvrissant le bien-être
1.4.3. Stress et bien-être
2) Critères d’évaluation du bien-être
2.1. Critères zootechniques et pathologiques
2.1.1. Critères zootechniques
2.1.1.1. Une production optimale
2.1.1.2. Le niveau de performance
2.1.2. Critères pathologiques
2.1.2.1. L’aspect général de l’individu
2.1.2.2. L’absence de blessure
2.1.2.3. L’absence de maladie
2.2. Critères physiologiques
2.2.1. Critères de l’activation du système sympathique
2.2.1.1. Mise en évidence de l’activation du système sympathique lors d’un stress
2.2.1.2. Situations d’activation sympathique
2.2.1.3. Appréciation du degré d’activation du système nerveux sympathique
2.2.2. Critères de l’activation de l’axe corticotrope
2.2.2.1. mise en évidence de l’activation cortico-surrénalienne
2.2.2.2. Situation d’activation cortico-surrénalienne
2.2.2.3. Appréciation du degré d’activation de l’axe corticotrope
2.2.3. Critère de mise en oeuvre du système nerveux
2.2.3.1. Capacités de contrôle nerveux des réactions à l’agression
2.3. Critères comportementaux
2.3.1. les différentes expressions comportementales anormales
2.3.1.1. Troubles du comportement sexuel et parental
2.3.1.2. L’agressivité
2.3.1.3. La dépression
2.3.1.4. Les stéréotypies
2.3.1.5. Autres activités révélant une incapacité à faire face à la situation
2.3.2. Pathogénie
2.3.2.1. Le renforcement
2.3.2.2. Intervention des neuromédiateurs
3) Amélioration du bien-être
3.1. La détermination des besoins des animaux
3.1.1. Connaissance des comportements
3.1.1.1. le répertoire comportemental
3.1.1.2. L’importance de l’ontogenèse des comportements
3.1.2. Importance de l’environnement
3.1.2.1. Restriction et manque de stimulation
3.1.2.2. Les situations conflictuelles
3.1.2.3. Les modifications relationnelles
3.1.2.4. La frustration
3.1.2.5. La peur
3.2. Amélioration du bien être par modification de l’environnement
3.2.1. En présence de troubles
3.2.2. L’évaluation des préférences
3.2.2.1. Interrogation sur les goûts et les aversions
3.2.2.2. Le conditionnement opérant
3.3. Amélioration du bien-être par chimiothérapie
3.3.1. L’utilisation des psychotropes
3.3.1.1. les psychoanaleptiques et les normothymiques
3.3.1.2. les dépresseurs du système nerveux central et du psychisme
3.3.2. Autres médicaments minimisant les effets du stress
3.3.2.1. les anti-infectieux
3.3.2.2. Autres « anti-stress »
3.3.3. Les phéromones
Implication des facteurs sociaux et environnementaux sur le bien-être des chevaux domestiques
1) Evaluation du bien-être
1.1. Existence de troubles qui manifestent un mauvais bien-être
1.1.1. Principales stéréotypies rencontrées
1.1.2. Autres comportements anormaux
1.2. Le comportement des chevaux sauvages permettant d’accéder au bien-être des chevaux domestiques
2) Impact des modifications de l’éthogramme dues à la domestication
2.1. Modification du budget-temps
2.2. Modifications des fonctions comportementales de subsistance
2.2.1. Comportement alimentaire
2.2.1.1. Comportement alimentaire du cheval sauvage
2.2.1.2. Comportement alimentaire du cheval en captivité
2.2.1.3. Comportement alimentaire anormal et bien-être
2.2.2. Le comportement dypsique
2.2.2.1. Le comportement dypsique en milieu naturel
2.2.2.2. Conséquences de la captivité
2.2.3. Le comportement éliminatoire
2.2.3.1. Comportement éliminatoire en liberté
2.2.3.2. Chez le cheval domestique
2.3. Les fonctions comportementales de repos
2.3.1. L’importance du sommeil
2.3.2. Intérêt des modifications apportées par la domestication
2.4. Modifications du comportement exploratoire
2.4.1. Un comportement très développé
2.4.2. La prairie favorable à l’exploration
2.4.3. Le box = un espace pauvre en stimuli
2.4.4. Les stéréotypies associées au défaut d’exploration
2.5. Importance des déplacements
2.5.1. Déplacements chez les chevaux vivant à l’état sauvage
2.5.2. Les avantages de la prairie
2.5.3. les inconvénients du box
3) Impact des modifications du comportement social liées à la domestication
3.1. la structure sociale
3.1.1. A l’état sauvage
3.1.1.1. Le harem mono-mâle
3.1.1.2. Groupes de mâles célibataires
3.1.1.3. Le harem multi-mâle
3.1.2. Modifications dues à la domestication
3.1.2.1. L’isolement
3.1.2.2. Les troupeaux
3.2. Modifications du comportement social et bien-être
3.2.1. l’agressivité
3.2.2. L’agitation
3.2.3. Les stéréotypies
3.2.4. Autres troubles
3.3. facteurs sociaux de cohésion entre les individus
3.3.1. Des groupes très stables
3.3.1.1. Harems mono-mâle
3.3.1.2. groupes de mâles célibataires
3.3.1.3. Harems multi-mâles
3.3.2. Importance de la hiérarchie
3.3.2.1. En liberté la hiérarchie est basée sur la notion de dominance
3.3.2.2. Troubles de hiérarchie posée par la domestication
3.3.3. Associations par affinités
3.3.3.1. En liberté
3.3.3.2. Contraintes liées à la domestication
3.4. Maintien des relations entre les individus
3.4.1. Les contacts sociaux entre les individus
3.4.1.1. Moyens de communication
3.4.1.2. Contact lors de « grooming »
3.4.1.3. Importance du comportement ludique
3.4.2. Les contraintes de la captivité
3.5. Modifications du comportement reproducteur
3.5.1. Comportement lié à la reproduction dans la nature
3.5.1.1. Comportement de l’étalon
3.5.1.2. comportement maternel
3.5.1.3. le comportement des jeunes
3.5.2. Comportement sexuel et bien-être en captivité
3.5.2.1. Problèmes liés au comportement maternel
3.5.2.2. Comportement sexuel et agressions
3.5.2.3. Le sevrage
4) Impact de l’utilisation par l’homme
4.1. Bien-être et manipulation des chevaux
4.2. Impact du dressage sur le bien-être
4.2.1. les différentes techniques
4.2.2. Impact d’une mauvaise technique équestre
4.2.3. Impact de la discipline
4.2.4. Impact de l’exercice
4.3. Impact du transport sur le bien-être
4.4. la caudectomie
4.5. Le marquage au fer
Amélioration du bien-être des chevaux
1) la prévention draconienne des troubles du comportement
2) Amélioration de l’environnement physique et social
2.1. Amélioration de l’environnement physique
2.1.1. L’espace et l’enrichissement du milieu
2.1.2. Les clôtures
2.1.3. La qualité ergométrique du milieu
2.1.4. La nutrition
2.2. Amélioration de l’environnement social
2.2.1. En box
2.2.2. La prairie
2.2.3. La séparation
2.2.4. La relation mère-poulain
2.2.5. importance de la relation sociale
3) amélioration de la relation homme-cheval
3.1. l’expérience juvénile
3.1.1. Généralité
3.1.2. La méthode de Miller
3.2. un dressage de qualité
3.3. l’habituation et la désensibilisation
3.3.1. l’habituation
3.3.2. La désensibilisation
3.4. le conditionnement et le contre-conditionnement
3.5. importance de l’exercice
3.6. le transport
Conclusion
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