Agriculture familiale et ajustements structurels dans l‟économie rurale africaine

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Agriculture familiale, une pluralité de concepts

L‟analyse des exploitations agricoles familiales repose sur plusieurs éléments. Nous verrons dans cette section que d‟un point de vue global, l‟agriculture familiale joue plusieurs rôles à la fois dans une société.
Par ailleurs, la structure même de l‟agriculture, pratiquée au sein des ménages ruraux, est passée par plusieurs étapes depuis les études de base de Malthus.

Multifonctionnalité de l’agriculture familiale

La littérature scientifique s‟accorde sur le fait que l‟agriculture familiale contribue de différentes manières à la construction et aux mutations d‟une société rurale (Blanchemanche et al, 2000 ; Groupe Polanyi, 2008). Elle répond
à plusieurs logiques à la fois, qui s‟articulent autour de deux principales considérations selon l‟échelle d‟observation. Quesnel et Vimard (1987) ont démontré que des systèmes complexes de production et de reproduction peuvent être observés à travers l‟analyse de ces multiples fonctions.

La production : un enjeu au niveau de la famille

La production sert un enjeu de taille à l‟échelle de la famille rurale dans la mesure où elle en assure le fonctionnement. L‟agriculture tient alors plusieurs fonctions selon les besoins de la famille.
La première fonction de l‟agriculture est alors de fournir l‟alimentation de la famille par la production de biens primaires.
Dans une logique marchande, l‟agriculture constitue une source de liquidité pour les familles pour satisfaire les autres besoins et ainsi permettre le bien-être des familles. En fait, une fois leurs besoins primaires satisfaits, l‟agriculture permet aux ménages de choisir d‟affecter leur temps et ressources pour le travail ou les activités socioculturelles (Singh et al., 1986).
Selon un point de vue de long terme, la production au niveau de la famille permet de valoriser le travail familial mais aussi et surtout de constituer et de transmettre un patrimoine familial (Chia et al., 2006).

L’agriculture familiale : élément structurant du milieu rural

L‟agriculture fait alors partie des éléments structurants du paysage rural dans la mesure où les évolutions de l‟agriculture familiale, que nous verrons plus loin, ont engendré des dynamiques dans les aspects et les modalités de reproduction sociale. Qu‟il s‟agisse de la parenté dans un village ou de la structure et la composition des familles, le tissu social en général au sein d‟une société rurale dépend pour beaucoup de l‟agriculture.
L‟enjeu de l‟agriculture familiale est ainsi celui de la reproduction sociale du point de vue de la société en général. D‟un côté, Bourdier rappelle en 2012 que l‟organisation sociale au sein d‟une société est étroitement liée aux types d‟agricultures qui y sont pratiquées. Elle subit ainsi les modifications qui se produisent suite aux changements des pratiques agricoles des familles, ou encore suite aux nouveaux rapports de l‟agriculture familiale avec les éléments naturels (climat, nature et qualité du sol etc.).
Dans ce sens, les besoins de l‟agriculture en Afrique ont longtemps dicté le nombre d‟enfants désirés au sein d‟une famille.

Evolution structurelle de l’agriculture familiale

Les mutations qu‟ont subies les systèmes d‟exploitation agricoles et l‟évolution l‟agriculture familiale vont de pair. Différentes approches et courants de pensées ont analysé ces changements, notamment dans leurs causes et formes. Deux principaux facteurs sont identifiés par la majorité des approches :
l‟augmentation de la population et les objectifs familiaux.
Les théories économiques s‟accordent pour dire que les interactions de la population avec l‟environnement ont été un des moteurs de l‟évolution structurelle de l‟agriculture familiale. Cependant, plusieurs autres paramètres expliquent les mutations. Il s‟agit entre autres des impacts des relations ville-campagne dans le mode de production des familles rurales. Mais d‟un point de vue institutionnel, les ajustements structurels généralisés dans l‟économie rurale africaine, qui ont profondément modifié les politiques publiques, ont aussi modifié la structure profonde de l‟agriculture familiale.

Les systèmes d’exploitation agricole dans les pays industrialisés

Les formes et types d‟agricultures familiales dépendent en grande partie de l‟environnement dans lequel elles évoluent (Lamarche, 1991). Dans les pays du Nord, l‟évolution de système d‟exploitation agricole se reflète de différentes manières.
Dans le cadre de la relation historique entre populations et subsistances, la thèse malthusienne a décrit la situation d‟avant 1800. En effet, la disponibilité des denrées alimentaires, c‟est-à-dire la production mais aussi le prix de ces produits, a toujours été tributaire de l‟augmentation de la population et des multiples freins, préventifs et positifs9 que l‟auteur a identifiés. La quantité de vivre disponible par tête a ainsi fait l‟objet d‟une oscillation continue ; ce qui a abouti à un affaiblissement progressif du niveau de vie de la population.
Dans les années de la grande Révolution Industrielle, les paysans détenteurs de petites propriétés agricoles des pays du Nord sont devenus des ouvriers agricoles. Les grandes avancées apportées par la Révolution Industrielle et ainsi l‟industrialisation de l‟agriculture ont alors permis à la population européenne de sortir du schéma malthusien (Komlos, 1996). En fait, des variables telles que l‟accumulation de capitaux, les progrès techniques, la capacité organisationnelle des différents secteurs économiques a augmenté. Le développement des industries textiles et de la sidérurgie a certes connu la division du travail (Fligstein, 1985), un haut niveau d‟administration (Weber, 1947) mais aussi une grande capacité de hiérarchisation (Blau and Scott, 1962). Cependant, c‟est l‟amélioration de la production de denrées alimentaires qui a été à l‟origine des premiers investissements dans l‟industrie moderne (Marczewski, 1965). Kolmos (1996 : 627) espérait même par ses analyses que « … après la Révolution industrielle, l’expansion économique en vint à s’auto-entretenir …».
Par ailleurs, la taille des exploitations et l‟effectif de la population agricole au sein d‟un pays est aussi un aspect de cette évolution de l‟agriculture dans les pays du Nord. Si dans les années soixante-dix, “la plupart des habitants de France » répondent aux critères de paysans (Duby et Wallon, 1975), l‟exode rural dû à l‟industrialisation a vu passer le nombre d‟agriculteurs exploitants français de 4 millions en 1950 à 1 million en 1990. Si le nombre des agriculteurs a chuté, la taille des exploitations s‟est par contre agrandie au fil du temps. Dans ce contexte, des nouvelles difficultés ont commencé à apparaitre, notamment concernant la transmission intergénérationnelle du patrimoine.
De même, la nature de la demande globale des produits issus de l‟agriculture reflète aussi l‟évolution du système d‟exploitation agricole. Le mode de consommation des pays du Nord suivait des logiques différentes selon les caractéristiques de la production. Après la mise sur le marché de l‟alimentation issue de l‟industrialisation massive de la production d‟alimentation, le mode de consommation s‟est plus orienté vers une logique de qualité de la nourriture. Ainsi, la production et la transformation de l‟alimentation étaient conditionnées par les besoins de qualité de la population. Le régime économique en lui-même s‟est par conséquent retrouvé modifié. A titre d‟exemple, les techniques de production et de transformation ont dû suivre les avancées technologiques : biotechnologie en Amérique et dans les pays nordiques (Mc Michael, 1994 ; Goodman and Redcliff, 1991) ou encore normalisation et qualité spécifique des produits alimentaire en Europe (Sylvander, 1995). L‟aménagement de l‟espace rural et le rapport en général de l‟agriculture avec l‟environnement font partie des transformations radicales du modèle de production en milieu rural. L‟insertion du secteur agricole dans l‟économie de marché était par la suite devenue un défi nourri par toute l‟économie. Cela conduit Mendras en 2000 à éclaircir les nuances entre paysan et agriculteur, le second étant « plus inséré dans l‟économie marchande ».
Actuellement, des crises multiformes ont ébranlé le monde rural après les problèmes causés par un système purement capitaliste. Cela a rendu flou la conception même de la ruralité.
Il s‟agit d‟abord de l‟effondrement du modèle de référence du milieu rural, qui était considéré depuis l‟industrialisation comme idéal pour le développement. L‟agriculture était devenue une profession bien déterminée, régie par des règles spécifiques. La technique tenait une place centrale dans ce cadre car elle était considérée comme la voie plus réaliste pour réaliser la « visée transformatrice de la société rurale »10 (Lémery, 2003). Cette profession était soutenue par tout un dispositif : syndicat, coopération, associations et groupements etc. Cependant, l‟aspect systémique du monde rural a fragilisé la profession. Les perturbations d‟une composante de la production, soit par les enjeux familiaux ou par les enjeux marchands, entrainent par conséquent la fragilisation de l‟autre (Servolin, 1988).
D„un autre côté, le métier même d‟« agriculteur » a subi une certaine baisse sinon perte de valeur pour la population. L‟échec de l‟articulation famille – exploitation dans le modèle européen a eu de nombreuses conséquences. Dans ce cadre, la famille rurale joue de moins en moins son rôle d‟espace de mobilisation de la main-d‟œuvre pour l‟exploitation, les mobilités professionnelles père – fils étant de plus en plus courantes. Des études ont ensuite montré que la profession agricole était en phase de déclin (Lémery, 2003). Dégrange (2001) a relié la maladie des vaches folles avec la manière dont les agriculteurs perçoivent leur métier mais aussi avec la baisse des investissements en milieu rural en général. Des questions se sont aussi posées pour savoir si les agriculteurs pouvaient être considérés comme de véritables entrepreneurs. La situation était en effet que les agriculteurs n‟arrivaient pas à satisfaire le marché, autant en termes de qualité que de quantité de produits disponibles.
Les agriculteurs des pays industrialisés ont alors expérimenté ces crises de différentes manières tout en construisant leur réalité sociale. Les sciences sociales et humaines, notamment Dubet (1994), ont d‟ailleurs largement débattu de la question dans le cadre de la sociologie de l‟expérimentation. Une large portion de la population rurale d‟alors a signifié sa « déception face à la modernisation» (Pernet, 1982) par une reconversion, à côté de ceux qui ont continué à investir dans le milieu.

Approches et courants de pensées

L‟analyse des exploitations familiales agricoles a été conduite de plusieurs manières par la communauté scientifique. Deux approches, l‟analyse par les niveaux de décisions ainsi que la critique de la théorie néo-classique, sont deux courants qui ont attiré notre attention dans la mesure où elles décrivent de plusieurs manières la réalité à Madagascar et dans notre zone d‟étude.
Les liens entre production et consommation au sein d‟une famille ont été mis en exergue depuis les études pionnières de Chayanov dans les années 1920. Le système d‟exploitation agricole repose sur une représentation collective correspondant à un « modèle patriarcal de la famille paysanne » (Bosse-Platière, 2005). Les activités y sont partagées entre le chef de famille, en même temps chef d‟exploitation, son conjoint et ses enfants.
Des économistes ont traité particulièrement les caractéristiques à la fois de « consommateur » et d‟ « entrepreneur » des ménages ruraux (Singh et al., 1986). La prise de décision qui s‟opère au sein du ménage tient alors une place très importante dans ce modèle. L‟analyse par les niveaux de décisions (Ancey, 1974) a ainsi permis de conclure que les dépenses de la famille sont contraintes par son pouvoir d‟achat. D‟un autre côté, Gastellu (1980) affirme que les éventuels profits que le ménage pourrait tirer de ses activités économiques sont limités par le niveau d‟investissement qu‟il peut s‟accorder. Les choix sont aussi mobilisés dans l‟allocation du temps pour les membres de la famille. Il sera consacré au travail ou aux loisirs de la famille.
La théorie économique néoclassique considère l‟individu comme un homo economicus rationnel, qui gère son économie familiale dans le but de maximiser l‟utilité, soit le profit. Dans cette théorie, les comportements de l‟individu et le marché sont régis par la loi de la concurrence pure et parfaite. Chaque concurrent prend alors des décisions de sorte à atteindre le but fixé (Guerrien, 1997). Un point de vue que de nombreux auteurs considèrent très loin de la réalité.
En premier lieu, la théorie néoclassique offre une description incomplète des acteurs économiques dans la mesure où les individus ne sont pas, par essence, totalement rationnels. Pour eux, les chefs de famille ne disposent que très rarement de toutes les informations pour prendre des décisions. La rationalité des décisions est alors remise en cause car dans la réalité, les choix sont faits pour satisfaire les besoins et objectifs du ménage par rapport à leur perception de leur situation. De plus, les objectifs poursuivis par les chefs de ménages et par conséquent les décisions prises dans le cadre de l‟économie familiale sont définis en fonction de l‟environnement socio-économique existant, selon l‟échelle de valeurs de chacun et de la communauté au sein de laquelle la famille évolue. Le modèle néoclassique ne considère que très faiblement, ou pas du tout, les valeurs poursuivies par les individus. Simon (1981) parle alors de rationalité adaptative et limitée car les ménages s‟adaptent à leur environnement en fonction des expériences vécues, à travers un « jeu d‟essais et d‟erreurs ».
Cependant, malgré les multiples actions qui ont été menées dans l‟analyse de la spécialisation et de l‟intensification de l‟agriculture, la recherche-action a démontré que le modèle d‟agriculture familiale idéalement recherché par les différents intervenants diffère de la réalité. Dans les années 1990, force était de constater que la visée exclusive de la maximisation des profits économiques est une démarche fortement excluante car elle omet plusieurs aspects incontournables de l‟agriculture familiale : entre autres la capacité des ménages à mobiliser les capitaux (Sourisseau et al., 2012).

Relation ville-campagne : un des moteurs des mutations du monde rural

L‟immobilité des paysans africains est une hypothèse depuis longtemps infirmée par les scientifiques (Amselle et al. 1978; Skeldon, 1990). Nous verrons en effet dans le chapitre trois que la réalité démontre une continuelle itération entre ancrage et mobilité dans les sociétés rurales malgaches, et à Ambalavao.
Les relations entre la ville et la campagne font apparaitre les interdépendances entre les individus, autant entre les citadins et les ruraux que entre ceux qui vivent dans le milieu rural. Les modalités de ces interdépendances ont changé tout au long des années en fonction de plusieurs facteurs, l‟enclavement des zones rurales et le développement de la communication et des échanges. Peemans (1995) a par exemple montré l‟impact des relations entre ville et campagne dans les modalités de transfert de revenus.

Agriculture familiale et ajustements structurels dans l’économie rurale africaine

L‟agriculture familiale est en continuelle évolution en Afrique subsaharienne, face à divers contextes, environnementaux, socio-économiques et politiques. Sur les questions politiques, la colonisation a été déterminante dans le paysage de l‟économie rurale. En Afrique subsaharienne, des grandes plantations, où la main-d‟œuvre est le plus souvent salariée, ont été créées, à côté des petites exploitations familiales (Gibbon, 2011). Certaines organisations africaines constatent que l‟Occident prône la libéralisation des échanges et de l‟économie en général tout en pratiquant des subventions et des mesures de protection pour leur économie (Zoundi, 2005). A la fin des années 1970, une grande partie de l‟économie des pays en développement était interventionniste. Les programmes d‟ajustement structurels ont été initiés pour libéraliser les échanges et intégrer le secteur privé dans l‟économie. Dans les années 1990, la surface cultivable disponible par personne a beaucoup diminué, à cause notamment d‟une forte pression démographique. La FAO parle d‟une réduction de moitié depuis les années 60 et dans la moitié des années 90, une famille de l‟Afrique subsaharienne pouvait disposer en moyenne de 2,2 hectares de terre arable (Dixon and Gulliver, 2001). La taille des exploitations familiales dans cette partie du globe va de 22 hectares per capita à moins de 1 ha, comme c‟est le cas à Madagascar (chapitre 2).
Les ajustements structurels des années 1985 à 2000, accompagnés d‟autres réformes macro-économiques, ont profondément modifié les économies africaines (Schwartz, 1989).
Selon un modèle développé par la Banque Mondiale et la Cornel University, les politiques d‟ajustement ont été bénéfiques puisque les dispositions ont amélioré entre autres la distribution des intrants et la redistribution du revenu aux plus pauvres (Sahn et al., 1999). L‟Etat s‟est totalement désengagé des secteurs productifs, dont l‟agriculture. Des mesures telles que la suppression des taxes sur l‟exportation agricole ont eu pour objectif d‟augmenter les revenus issus de l‟exportation.
Cependant, la théorie ne s‟est pas toujours confirmée dans la réalité, notamment pour Madagascar et Tanzanie (De Maio et al., 1999). Il s‟avère en effet que la pauvreté s‟est même accentuée dans les pays modèles dans l‟ajustement structurel, notamment l‟Uganda ou le Kenya. En 1994, le revenu moyen per capita à Madagascar était en dessous de 240 $ et 40% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté depuis la moitié des années international11. Les prix du paddy aux producteurs et aux consommateurs ont alors augmenté, dans le but d‟accroitre les revenus ruraux, alors que le pouvoir d‟achat des consommateurs n‟a pas suivi. La majorité des exploitations ne sont pas en effet autosuffisants en riz, utilisé comme une production témoin. De même, plusieurs variables décrivant les conditions de vie de la population malgache se sont aussi détériorées suite à l‟ajustement structurel. Les dépenses publiques relatives aux services sociaux de base, notamment la nutrition ou encore l‟éducation ont aussi chuté durant cette période (World Bank, 1987).

Aspects actuels de l’agriculture familiale

L‟objectif de la société est en général de s‟assurer que le groupe survive et se perpétue, par reproduction simple d‟abord, et ensuite par l‟accumulation (Pavageau, 1981). En fait, les multiples études conduites dans le milieu rural montrent que l‟organisation socio-territoriale d‟une zone est fortement liée au système de pensée des populations qui y évoluent ; et par conséquent à la mise en valeur qu‟elles font de la terre agricole.
Il sera d‟abord question de la Sustainaible Rural Livelihood, une approche très utilisée dans l‟analyse des exploitations familiales agricoles en Afrique Subsaharienne. Cette section présentera ensuite comment les activités de production sont organisées à Ambalavao, en fonction de la vie quotidienne des familles et de la société en général. Dans une dernière partie, il sera question de savoir si les dynamiques qui affectent la société rurale affectent de la même manière l‟organisation de l‟agriculture familiale dans cette zone.

Le modèle de la « Sustainaible Rural Livelihoods »

Plusieurs approches prônent actuellement le maintien et la promotion de l‟agriculture familiale face à la recrudescence de l‟agribusiness et la promotion de l‟agriculture contractuelle. La « Sustainaible Rural Livelihoods » est une de ces approches, développée depuis le début des années 1990 face à la constatation que la pluriactivité des ménages n‟est pas réellement prise en compte par les précédentes approches. L‟exploitation familiale est alors considérée comme système d‟activités rurales (Paul et al., 1994) multisectorielles et multi situées qui prend en compte toutes les facettes de la vie des familles rurales, à la fois les logiques marchandes et non marchandes. Elle repose sur plusieurs principes. Il s‟agit notamment de la liberté de choix des ménages sur les stratégies à adopter quant à la gestion de leur économie domestique. La mobilisation de différents types de capitaux, naturel, social, physique, financier et humain, caractérise aussi ce système.
Dans une perspective dynamique, le Sustainaible Rural Livelihood combine à la fois les changements observés au sein de la société avec ceux qui modifient les aspects de la production familiale (Lamarche, 1991).

Capabilities – functioning – doings/beings

Malgré sa relative complexité (Farrington et al. , 1999), le modèle de la Sustainaible Rural Livelihoods correspond le plus au contexte malgache de l‟agriculture familiale et par conséquent à notre argumentaire dans l‟analyse de la gestion de l‟économie domestique des ménages d‟Ambalavao. Les ménages qui exercent une activité économique unique est effectivement très rare à Madagascar comme en Afrique Subsaharienne, la pluriactivité est effectivement centrale dans ce modèle. D‟un autre côté, les aspects non marchands des activités des exploitations familiales sont aussi pris en compte.
Le système tente d‟analyser les stratégies et les activités des exploitations familiales en fonction du contexte dans lequel elles évoluent et des structures qui sont en relation avec elles (Ellis, 2000). L‟apport de l‟approche réside alors dans la plaidoirie pour une agriculture familiale correspondant aux réalités des pays en voie de développement. Par ailleurs, cette approche étudie aussi les groupes domestiques dans plusieurs aspects (Chambers and Conway, 1991).
L‟analyse des exploitations agricoles familiales par ce modèle consiste principalement à identifier les moyens que le ménage peut mettre en œuvre pour « fonctionner » tout en tenant compte de ses aspirations (Doings et Being). Du point de vue de Sen (2000), « fonctionner » pour un ménage revient autant à satisfaire ses besoins primaires qu‟à ressentir du bien-être, être intégré et épanoui en prenant part à la vie en communauté. Les Capabilities correspondent par ailleurs aux actifs que le ménage possède avec les opportunités qui s‟offrent à lui.
Les familles produisent alors en fonction des dotations dont elles disposent et de leur position face aux différents capitaux.

Choix et mobilisation des capitaux

La gestion de l‟économie familiale réside alors dans la pertinence des choix que le ménage fait concernant les stratégies à adopter et dans les décisions à prendre.
Ce modèle fait aussi appel à la notion de durabilité. Les activités des ménages ruraux sont conduites de manière à ce que le niveau de vie maintienne un niveau et une qualité optimale des « actifs, des opportunités et des capabilities domestiques » (Sourisseau, 2012 : 13). Dans ce sens, la gestion et la mobilisation des capitaux se doit de mener le ménage à la résilience et à la résistance aux diverses pressions (Scoones, 2009). Ces dernières sont en effet multiples pour les ménages des Hautes Terres Centrales de Madagascar et à Ambalavao en particulier, comme il sera discuté dans le chapitre cinq.
Cinq catégories de capitaux sont utilisées dans ce modèle pour expliquer les dotations disponibles pour les ménages : le capital naturel, social, physique, financier, humain. Ces derniers se répartissent selon leur nature en capitaux tangibles et intangibles même si dans les formes, les adeptes de cette théorie ne s‟accordent pas toujours dans la catégorisation des avoirs des ménages. Les ressources naturelles et l‟environnement en général sont par exemple comptés parmi le capital naturel des ménages ruraux. La promotion de la microfinance dans le milieu rural constitue selon les acteurs de développement une mesure pour améliorer l‟accès des petites exploitations au capital financier (Leedge, 2003). Dès une étude en 1988, Coleman relie le capital humain et le capital social par l‟éducation, le dernier étant à la fois une ressource disponible autant pour l‟individu que pour la société entière. Dans ce cadre, la pauvreté correspond à l‟incapacité des ménages à mobiliser ces capitaux (Scoones, 2009)

Fécondité en milieu rural et décision sur le nombre d’enfants à avoir

A l‟instar des pays au sud du Sahara, Madagascar présente encore une forte fécondité en milieu rural. En 2012, une femme malgache met au monde 4,5 enfants en moyenne au cours de sa vie féconde (Unicef, 2015). Cependant, la situation est à nuancer. Sans aller jusqu‟à noter une baisse de la fécondité, le choix sur le nombre d‟enfants à avoir appartient de plus en plus aux femmes actuellement, notamment dans les zones urbaines et périphériques, à cause des difficultés économiques qu‟elles subissent.
En Afrique, plusieurs raisons conventionnelles expliquent le taux élevé de fécondité (Pool, 1992). Outre le désir d‟avoir des enfants la valeur hautement psychologique des enfants. Ensuite, l‟Afrique présente un fort taux de mortalité infantile, ce qui conduit les familles à concevoir plusieurs enfants pour espérer avoir une descendance nombreuse.
La décision du nombre d‟enfants au sein de la famille a plusieurs origines. Cette décision découle d‟abord d‟une négociation interne. Les économistes ont mis en évidence le fait que les femmes portent la quasi-totalité des risques dans le fait de porter un enfant. Les données officielles de 2013 affirment que dans le milieu rural de Madagascar, près de 478 mères meurent des suites d‟un accouchement pour cent mille naissances vivantes (INSTAT, 2013). L‟environnement social, même s‟il n‟y a pas de corrélation directe, a aussi un effet sur la décision d‟un ménage concernant le nombre d‟enfants à avoir. Bardhan et Udry (1999) ont relevé un mimétisme concernant le choix des voisins sur le nombre d‟enfants. Ainsi, la décision d‟avoir un nombre élevé d‟enfants dans les zones rurales reculées de Madagascar est fortement tributaire des pressions sociales et des besoins en main-d‟œuvre.
Les données communales d‟Ambalavao montrent une augmentation des naissances depuis 1993, avec un pic de 475 naissances en 2004. Les décès recensés sont par contre assez linéaires. La commune dépasse rarement les 50 décès par an.

Le rapport avec la terre

La bonne gestion de l‟exploitation familiale dépend en Afrique Subsaharienne de l‟accès des ménages aux ressources telles que la terre (Jayne et al. 2006). D‟après les statistiques, la taille des terres agricoles disponibles par personne dans cette zone a été réduite de moitié dans les 40 dernières années. En 1997, un ménage malgache des Hautes Terres Centrales cultivait en moyenne 1,5 Ha, nuance étant faite que plus de la moitié a moins de 1Ha. La Banque Mondiale avance une superficie de 0,7Ha par famille pour 60% de la population rurale des Hautes Terres Centrales malgaches (De Maio et al. 1999). A Ambalavao, la taille moyenne des exploitations va de 40 ares à 90 ares pour chaque famille (Savaivo, 2011). L‟agriculture africaine étant en plus faiblement mécanisée, la superficie agricole exploitée par chaque famille est un déterminant facteur de production. Outre la superficie disponible par famille, la terre est aussi très inégalement distribuée entre les exploitations familiales.
Les familles choisissent leur stratégie de production en fonction de leur relation avec la terre (Courade, 1994). L‟accès à la terre à Ambalavao est déterminant dans la diversification agricole et la pluriactivité. A Antamboho, la majorité des familles productrices d‟ananas sont propriétaires de leur terre. Un ancien chef du fokontany d‟Antamboho producteur d‟ananas raconte : « Au début du projet, c‟était l‟assurance d‟avoir des terres propres à nous et régularisées auprès de l‟Etat qui a motivé notre engagement ». Les familles bénéficiaires des anciens projets sont alors toutes propriétaires de parcelles de terrain dans le fokontany. C‟est d‟ailleurs ainsi que les anciennes familles d‟Antamboho sont reconnaissables aux mpiavy, les familles nouvellement installées. La question foncière ne se pose pas si la parenté qui relie le voisinage est encore facilement traçable. Dans ce cas, les terres sont reconnues comme héritage et le risque de conflits est faible. Les propriétaires peuvent faire des arrangements entre eux pour définir l‟usage des parcelles. Les familles peuvent ainsi agrandir leur exploitation en toute sérénité. Cependant, certaines mères de familles interviewées craignent la disparition progressive des ainés, témoins ou auteurs de ces alliances faites entre les propriétaires désormais devenus citadins et les familles qui sont restées. « Je commence à avoir peur pour nos terres, confie une mère de famille d‟Ambohibarikely, car si les ray aman-dreny – les parents – disparaissent, leurs descendants ne vont pas forcément entériner les accords déjà faits… Or nous n‟avons aucun moyen écrit de les prouver… ». Le risque de remettre en cause ces anciennes alliances est réel car les descendants des propriétaires peuvent avoir d‟autres logiques quant à l‟utilisation de leur terre. Cette situation se retrouve dans les fokontany d‟Ambohibary et de Manankasina.
La décision pour une famille de planter des arbres sur une parcelle donnée dépend par exemple du fait qu‟elle soit exploitant locataire ou propriétaire.
D‟après les études de Ratsimanohatra (2008), le statut d‟occupation des terres à Ambalavao est à 60% en faire valoir direct. Cela laisse croire que les paysans préfèrent investir eux-mêmes dans leur terre. Les héritiers sont cependant devenus très nombreux pour pouvoir apprécier la situation. Pour le reste, les terres sont en général en métayage, ce qui laisse apparaitre qu‟il existe des paysans « sans terre » ou n‟ayant pas une superficie suffisante pour faire vivre leur famille.
Dans le cas où elle est alors locataire, la famille sera moins encline à planter des arbres fruitiers. Le cas de L., un jeune homme vivant à Ambohibarikely et qui avait un projet de verger pour augmenter son revenu illustre bien cette situation : « Nul ne sait ce qui peut se passer dans l‟avenir, si je plante des orangers dans mon champs maintenant, il faudrait attendre plusieurs années avant d‟en cueillir les fruits et ainsi les bénéfices ; alors que le propriétaire du terrain – qui habite en ville – peut à tout moment réclamer son bien. Je perdrais alors tout mon investissement. ». Cependant, certains auteurs ont constaté que même si les exploitants sont propriétaires de leur terre, la production agricole n‟augmente pas. Dans ce cas, nous avons constaté que des critères tels que la régénération de la fertilité du sol n‟entrent pas toujours dans les considérations des agriculteurs. La culture intensive, promue par de nombreux intervenants dans la commune, laisse parfois la terre épuisée de ses éléments nutritifs.
D‟un autre côté, l‟organisation sociale en général est aussi régie en partie par le rapport de la population avec la terre (Quesnel et Vimard, 1987). On verra plus loin qu‟à Ambalavao, la raréfaction de la terre, en tant que capital, est une source de concurrence entre les membres d‟une même famille, notamment pour les familles pépiniéristes. Durant un entretien, un homme âgé qui connait bien la région et les familles qui y ont habité se lamente sur les effets de la pression démographique sur la propriété foncière. Ainsi, une famille puissante d‟Ambohidavenona, village situé dans le fokontany d‟Ambohibary, possédait dans les années 1950 tout un vallon de rizières et beaucoup de tanety. Cependant, la famille en question a actuellement perdu de son prestige car ses descendants sont nombreux. A chaque nouvelle génération, le patrimoine familial éclate et la superficie disponible pour chaque nouvelle famille formée est de moins en moins grande. Au bout de trois générations de descendance, une famille n‟a plus que 2 ou 3 parcelles de rizières et une petite surface de tanety pour construire une maison. Ce cas n‟est cependant pas isolé, la majorité des familles des Hautes Terres malgaches connaissent cette situation (Durand, 2007).
De leur côté, les jeunes ne considèrent pas leur place au sein de l‟exploitation agricole familiale comme satisfaisante. La majorité des jeunes gens interrogés se jugent « sous-employés, confinés dans des statuts d‟aides familiaux et dépendants ». En effet, la taille de leur exploitation agricole est logiquement inférieure à celle de leurs parents, quand ils se mettent à leur propre compte par héritage ou par achat (Andriamanalina et al., 2014).

Territorialisation des exploitations familiales : les familles pépiniéristes

Au regard des activités économiques qui y sont pratiquées, la Commune Rurale d’Ambalavao peut être divisée en plusieurs « territoires » définis comme zones d‟influence respectives des acteurs de chaque filière (Barel, 1986). L‟analyse de l‟échelle dans le cadre duquel s‟inscrivent les interactions entre les différents intervenants conduit alors à la définition d‟un espace propre aux pépinières villageoises d‟Ambalavao.
D‟après les observations, les délimitations des fokontany sont importantes dans la définition de cet espace. Pour le cas de l‟exploitation des pépinières villageoises, ce territoire correspond à trois fokontany où l‟activité est la plus intense. Il s‟agit d‟Ambohibary et de Manankasina, situés à proximité l‟un de l‟autre, mais aussi du fokontany Zafimbazahakely12 situé à une distance assez éloignée des deux premiers. L‟essentiel de la production et de la commercialisation des plants forestiers et horticoles sont localisées dans les villages de ces trois fokontany. Cette activité a permis l‟existence d‟un pouvoir d‟achat intégré dans l‟économie de marché pour toute la population riveraine. De plus, la création d‟un grand nombre d‟emplois est observée. Cette « territorialisation » de l‟influence des acteurs des pépinières villageoises et de leurs actions rejoint le concept de « pôle de développement » élaboré par Perroux en 1964.

Aménagement de l’espace et rapport avec la terre

Le paysage de cette région, comme c‟est souvent le cas dans les Hautes Terres malgaches, montre une certaine disparité d‟occupation de l‟espace et de valorisation des terrains. Les cultures les plus importantes : la riziculture ou encore les cultures d‟inter-saison13 se font dans les bas-fonds. Par contre, les collines restent relativement moins occupées par rapport au nombre de familles qui y vivent : seules des habitations et quelques superficies pour les cultures sur tanety14tels que la culture de manioc ou de patate occupent le terrain.
D‟après les paysans, la raison principale est la mauvaise qualité de la terre, défavorable à la culture. La pression exercée sur les bas-fonds a en effet orienté tous les efforts des intervenants, les vulgarisateurs comme les paysans, vers l‟amélioration de ceux-ci. Les actions de développement rural se sont alors concentrées sur l‟intensification de la riziculture. Les paysans d‟Ambalavao situent le début de la pratique des techniques rizicoles modernes dans la première moitié des années quatre vingt-dix15. Par conséquent, les flancs à faible ou forte pente, les tanety, ont été exclus des schémas de progrès pour le milieu rural (Andriamahazo et al, 2004).
C‟est dans ce sens que l‟exploitation des pépinières villageoises répond à la problématique de la valorisation des tanety, telle que les autorités la définissent. En effet, la valorisation des tanety fait partie des grandes lignes d‟actions des autorités malgaches pour faire face à la pression foncière et au manque de revenu pour les familles.
Ainsi, en amont la production et la commercialisation des plants permettent une occupation des versants des collines dans la mesure où cette exploitation n‟a pas particulièrement besoin de terres inondées, en l‟occurrence des rizières ou des bas-fonds. Cependant, les commodités pour la gestion des pépinières ainsi que les questions de sécurité exigent que ces parcelles se localisent sur les parties basses de la colline. De plus, le déplacement de la couche arable, à cause de l‟érosion (Moller, 1991) ne permet qu‟une utilisation ciblée des tanety. Ainsi, la totalité de la surface de ces versants n‟est pas utilisée, dans la mesure où les plantations s‟agglutinent en aval des flancs.
En aval, la production et la commercialisation de plants dans les pépinières villageoises d‟Ambalavao ont pour objectif d‟approvisionner le marché pour le reboisement. Effectivement, l‟arbre et en corollaire le bois est le produit final de la filière, en ce qui concerne la foresterie. En effet, la quasi-totalité des clients qui s‟approvisionnent à Ambalavao ont pour objectif de boiser des zones relativement inoccupées. Les plants de cette zone vont alors être plantés sur des zones en hauteur : les tanety, notamment des collines ou des plaines. Ils peuvent être localisés dans le cadre même de la commune ou dans d‟autres régions.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

SOMMAIRE
Introduction
1.1. Le contexte du développement rural à Madagascar
1.2. Madagascar, un pays à vocation agricole
1.3. Concepts-clés
1.3.1. Innovation
13.2. Liens sociaux
1.3.3. Stratégies productives des ménages ruraux
1.4. Problématisation
1.5. Le terrain
1.5.1. Les Hautes Terres Centrales de Madagascar
1.5.2. Un milieu naturel fragilisé
1.5.3. La commune rurale d‟Ambalavao
1.6. Approche et méthodologie
1.6.1. La démarche qualitative
1.6.2. Plan d‟observation
1.6.3. Technique d‟enquête
A. Les démarches utilisées
B. Les sources de données : la population étudiée
C. Limites de la démarche
1.7. Articulation de la thèse
1. L’agriculture familiale, au centre de l’organisation sociale d’Ambalavao
1.1. Agriculture familiale, une pluralité de concepts
1.1.1. Multifonctionnalité de l‟agriculture familiale
A. La production : un enjeu au niveau de la famille
B. L‟agriculture familiale : élément structurant du milieu rural
1.1.2. Evolution structurelle de l‟agriculture familiale
A. Les systèmes d‟exploitation agricole dans les pays industrialisés
B. Approches et courants de pensées
C. Relation ville-campagne : un des moteurs des mutations du monde rural
D. Agriculture familiale et ajustements structurels dans l‟économie rurale africaine
1.2. Aspects actuels de l‟agriculture familiale
1.2.1. Le modèle de la « Sustainaible Rural Livelihoods »
A. Capabilities – functioning – doings/beings
B. Choix et mobilisation des capitaux
1.2.2. Organisation familiale de la production à Ambalavao
A. Structure des ménages ruraux
B. Ménage, famille et système de production
C. Fécondité en milieu rural et décision sur le nombre d‟enfants à avoir
D. Le rapport avec la terre
E. Mobilisation de la force de travail intrafamiliale à Ambalavao
1.2.3. L‟agriculture familiale dans un monde rural en mouvement .
A. Changement climatique : déterminant des rapports avec l‟espace
B. Cycle de vie et organisation de la production au sein de la famille
C. Scolarisation des enfants : nouveaux rapports familiaux et nouvelles fonctions dans la reproduction sociale
Conclusion de chapitre
2. Economie familiale et pluriactivité rurale
2.1. Pluriactivité rurale en Afrique sub saharienne
2.1.1. La pluriactivité en question : en Afrique Subsaharienne et à Madagascar
2.1.2. L‟illusion de l‟intensification
2.1.3. Les aspects de l‟économie familiale rurale
A. La riziculture : une empreinte des Hautes Terres malgaches
B. La diversité des activités d‟appoint
2.2. Activités génératrices de revenu à Ambalavao
2.2.1. Système de production et approche verticale
A. Introduction des activités en filière : une démarche d‟innovation
B. Approche verticale
2.2.2. Les Pépinières Forestières et Horticoles
A. La production de plants forestiers et horticoles
B. Place actuelle dans l‟économie familiale
2.2.3. Production et commercialisation d‟ananas
2.2.4. Exploitation de carrière de granit à Ambalavao
A. Origine de l‟activité économique
B. Les ménages qui pratiquent l‟activité et notion d‟investissement
2.3. Structure du revenu
2.3.1. Formation du revenu familial : les ressources
2.3.2. Satisfaction des besoins et dépenses familiales
2.3.3. Trajectoire du ménage et variabilité du revenu
2.3. Consommation et marché de produits
2.3.1. Des exigences de la sécurité alimentaire
A. Habitudes alimentaires familiales
B. La sécurité alimentaire
2.3.2. Contraintes du marché
A. Un enclavement relatif
B. Difficultés relatives au marché
Conclusion de chapitre
3. Liens sociaux et réseaux de producteurs à Ambalavao
3.1. Gestion de l‟économie domestique et action collective
3.1.1. La sociabilité au coeur de l‟économie rurale
A. Parenté et exploitation familiale : conjointement gérées par le Fihavanana
B. Le recours à l‟entraide agricole
3.1.2. Organisation de producteurs : une forme d‟action collective dans l‟économie rurale
A. Emergence des organisations paysannes dans le secteur agricole
B. Organisations paysannes et stratégies productives des ménages
3.2. Le modèle de la vie associative à Ambalavao
3.2.1. Le regroupement des producteurs à Ambalavao
A. Forme et types de regroupement
B. Evolution
3.2.2. Réticence au regroupement ?
A. Rejoindre une association
B. Rester dans une association
3.3. Dynamique sociale au sein des réseaux de producteurs
3.3.1. Poids des OP dans le processus continu de restructuration sociale
A. Liens sociaux : de l‟imaginaire social au regroupement
B. Association et réseau de producteurs : jeu de pouvoir et rapport de force
3.3.2. Dynamique interne de groupe
A. Exercice du pouvoir au sein du groupe
B. Prise de décision dans le groupe
C. Pratique de gestion au sein des groupements
Conclusion de chapitre
4. Vulnérabilité et gestion des risques à Ambalavao
4.1. La situation de vulnérabilité des ménages ruraux
4.1.1. Le risque en milieu rural
A. Risques encourus et chocs avérés
B. Exposition aux risques
4.1.2. Aspects de la vulnérabilité des ménages
4.2. Gestion des risques et mobilisation des ressources familiales
4.2.1. Gestion des risques
4.2.2. Stratégies ex ante
4.2.3. Stratégies ex post
4.3. Migration : dispersion des risques dans le ménage
4.3.1. Aperçu de la migration à Madagascar
A. Les mouvements de population à Madagascar
B. Origine de la population d‟Ambalavao
4.3.2. Les principaux réseaux de migration à Ambalavao
A. Motivation des ménages à émigrer
B. Ambalavao : interface de migration
4.4. Gestion de l‟économie familiale
4.4.1. Gestion domestique et transfert de revenu
4.4.2. Dynamique locale de développement
A. Organisation sociale
B. Migration de travail : Intégration et exclusion
C. Le retour des migrants
4.5. Gestion des risques et vision de développement
4.5.1. Evolution historique
4.5.2. La migration : une aggravation du sous-développement ?
Conclusion de chapitre
5. Innovation et prise de décision en milieu rural
5.1. Innovation et développement rural
5.1.1. La notion d‟innovation
5.1.2. Les approches qui ont porté l‟innovation
5.1.3. L‟offre d‟innovation à Ambalavao : une pluralité d‟intervenants
A. La Coopération Suisse : innovation technique et durabilité
B. Le SAHA : le budget participatif et innovation organisationnelle
C. PROSPERER : innovation économique
5.2. Relation de groupe et adoption de nouvelles pratiques
5.2.1. Adoption des innovations exogènes : avantages perçus
A. Gouvernance et innovation
B. Accès au marché et visibilité économique
C. Agriculture familiale et Gestion de l‟environnement
5.2.2. Parties prenantes et appropriation de l‟innovation
A. Appropriation de l‟innovation
B. Effets inattendus
C. Diffusion de l‟innovation et canaux de transmission
5.2.3. Les trois niveaux de l‟adoption d‟une innovation
5.3. Gestion de l‟économie domestique et des nouvelles pratiques
5.3.1. Diversification et promotion de entrepreneuriat familial
A. Impacts psychologiques
B. Optimiser la production
C. Marketing en milieu rural
5.3.2. Contrôle des dépenses familiales
A. Apparition des outils de gestion de l‟économie familiale
B. Budgetisation
C. Epargne
Conclusion de chapitre
Conclusion
Agriculture familiale et développement à Madagascar
Lien entre agriculture familiale et développement
Les leçons de l‟expérience
L‟agriculture familiale à Ambalavao
Stratégies productives
L‟innovation
Liens sociaux
Pour des stratégies de développement plus réalistes
Planifier le développement rural à Ambalavao
Le progrès à l‟échelle des ménages
En conclusion
Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *