Agénésie de l’incisive latérale

L’agénésie dentaire est l’anomalie dentaire la plus rencontrée dans la population. L’agénésie de l’incisive latérale maxillaire, en plus d’être fréquente, soulève deux défis majeurs : l’intégration esthétique et la préservation des structures biologiques. Elle représente un réel motif de consultation, particulièrement chez les jeunes patients. Avec l’avènement de l’implantologie et son rapide développement, il peut sembler difficile de laisser une place aux bridges collés lorsqu’il s’agit de remplacer une dent absente. Pourtant les contre-indications en matière d’implantologie sont assez nombreuses. Même en l’absence de ces contre-indications, il existe certaines situations, tel que le remplacement de l’incisive latérale, où le bridge collé permet d’atteindre tous les objectifs de traitement dans un rapport coût/bénéfice/sécurité très favorable.

Par ailleurs, la conception de ces bridges collés évolue, de même que les matériaux utilisés pour les réaliser. L’avènement du collage et l’amélioration des propriétés optiques et mécaniques des dernières céramiques ont permis d’envisager l’utilisation d’un matériau capable de satisfaire autant les espérances esthétiques que biologiques : la famille des vitrocéramiques renforcées en disilicate de lithium.

Agénésie de l’incisive latérale 

Généralités

Définition :
La Haute Autorité de Santé (HAS) a défini l’agénésie comme l’absence soit partielle, soit complète d’un organe ou d’un tissu de l’organisme. « L’agénésie dentaire consiste en l’absence de développement d’un germe dentaire », (1) elle peut concerner la denture temporaire et permanente. La prévalence en denture temporaire est faible (de 0.5 à 0.9%), entraînant généralement une agénésie de la dent permanente.

L’agénésie peut être bilatérale (les deux dents d’une même arcade sont absentes) ou unilatérale, dans ce cas-là elle pourra être associée à une incisive latérale permanente riziforme controlatérale. L’étiologie peut être génétique ou environnementale. Dans le cas d’une cause génétique, les agénésies dentaires peuvent être un symptôme isolé ou faire partie d’un plus grand syndrome.

Prévalence 

La prévalence de l’agénésie dentaire varie entre 2 et 10%. Elle dépend de l’origine de la population étudiée, de son genre mais diffère également selon la dent étudiée. En effet selon Polder et Van Der Linden, la fréquence des agénésies serait significativement plus élevée en Australie (hommes 5.5% ; femmes 7.6%) et en Europe (hommes 4.6% ; femmes 6.3%) qu’en Amérique du Nord (hommes 3.2% ; femmes 4.6%).

Prévalence selon le sexe :
Les agénésies dentaires concerneraient plus les femmes que les hommes (1,37 fois plus), les différences de prévalences varient en fonction des études et des auteurs.

Prévalence selon le type de dent :
Nous ne prenons pas en compte les agénésies des dents de sagesses dans le classement des prévalences des agénésies des dents permanentes.

La prévalence des agénésies est divisée en trois groupes :
• Répandues : 2e prémolaire inférieure, incisive latérale supérieure et 2e prémolaire supérieure.
• Moins répandues : Incisives centrale et latérale inférieures, première prémolaire supérieure, canine supérieure et deuxième molaire inférieure.
• Rares : Première et deuxième molaires supérieures, canines inférieure et supérieure et première molaire inférieure.

L’ordre varie selon les études, l’incisive latérale maxillaire est première dans l’étude de Celikoglu et est seconde après la deuxième prémolaire mandibulaire dans l’étude d’Aktan et la méta-analyse de Polder et Van Der Linden.

Prévalence de l’agénésie de l’incisive latérale maxillaire 

Elle toucherait 1,55% à 1,78% de la population mondiale et contrairement aux autres dents, l’agénésie de l’incisive latérale maxillaire serait plus souvent bilatérale qu’unilatérale. (3,6) Une étude a montré qu’un tiers des individus présentant une agénésie d’une incisive latérale supérieure voit leur incisive controlatérale conoïde ou riziforme ou en “grain de riz”.

Diagnostic

Il se fait généralement chez l’enfant, aux alentours de 8 ans, à l’âge ou la dent doit faire son éruption physiologique. Le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen clinque endobuccal et l’examen radiographique qui confirmera le diagnostic.

Anamnèse :
L’étiologie des agénésies dentaires est plurifactorielle, elle résulte de l’interaction de plusieurs facteurs environnementaux ou génétiques. (8,9) Des études réalisées sur des familles et des jumeaux ont mis en évidence la forte influence des facteurs génétiques et le caractère héréditaire de l’agénésie.

D’où l’importance du questionnaire médical dans son diagnostic. Il est nécessaire de se renseigner auprès des parents pour savoir si d’autres personnes de la famille sont également concernées par une agénésie de l’incisive latérale. Le questionnaire permet également d’éliminer une cause traumatique à l’absence de la dent .

Il sert aussi à connaître les antécédents médicaux du patient et d’éventuels contre-indications à certains traitements comme les implants.

Examen clinique

Lors de l’examen clinique plusieurs facteurs peuvent être à observer pour orienterle diagnostic vers l’agénésie :
✓ Un diastème,
✓ La persistance de la dent temporaire après l’âge moyen d’éruption de la dent permanente (8 ans pour l’incisive latérale),
✓ La dent controlatérale présente sur arcade,
✓ Une infra-position de la dent temporaire,
✓ L’absence de la dent adulte après élimination provoquée de la dent temporaire (geste iatrogène),
✓ Une anomalie de la taille de la dent controlatérale (dent conique ou riziforme).

Examens radiographiques

L’anamnèse et l’examen clinique émettent l’hypothèse d’agénésie dentaire mais c’est l’examen radiographique qui permet de confirmer le diagnostic. En effet, la radiographie panoramique va pouvoir constaterl’absence du germe de la dent définitive et éliminer les diagnostics différentiels (retard d’éruption, dent incluse). A la radiographie rétro-alvéolaire, on note également l’absence du germe et le niveau de rhyzalyse de la dent temporaire sans déformation.

Solutions thérapeutiques

L’incisive latérale maxillaire joue un rôle important :
o Un rôle esthétique primordiale dans le sourire : transition harmonieuse entre l’incisive centrale et la canine, rapport avec la lèvre inférieure
o Un rôle fonctionnel lors de :
• La phonation,
• La déglutition : c’est un rempart pour la langue,
• La mastication : rôle incisif,
• L’occlusion : elle participe au guidage antérieur assurant la désocclusion molaire lors de la propulsion et permet le dégagement de l’incisive inférieure en latéralité.

Son absence doit donc amener à une prise en charge thérapeutique, que ce soit par une fermeture ou une ouverture des espaces, dont l’objectif est de retrouver esthétique et fonctionnalité. Dans les deux cas, cela requiert une prise en charge multidisciplinaire et une collaboration étroite avec l’orthodontiste.

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Table des matières

Introduction
I. Agénésie de l’incisive latérale
A. Généralités
1) Définition
2) Prévalence
a) Prévalence selon le sexe
b) Prévalence selon le type de dent
c) Prévalence de l’incisive latérale maxillaire
3) Diagnostic
a) Anamnèse
b) Examen clinique
c) Examens radiographiques
B. Solutions thérapeutiques
1) Fermeture des espaces
a) Rôle de l’orthodontiste
1. Indications et contre-indications
2. Avantages
3. Inconvénients
4. Positionnements orthodontiques de la canine et de la première prémolaire maxillaires
b) Gestion esthétique de la canine
1. Remodelage coronaire
2. Aménagement parodontal
2) Ouvertures des espaces
a) Indications
b) Solutions implantaires
1. Avantages et inconvénients de l’implant
2. Contre-indication de l’implant
c) Solutions non implantaires
1. Temporaires
2. Durables
II. Bridge Cantilever en vitrocéramique
A. Historique du bridge collé
1) Bridge collé à deux ailettes
a) Bridge de Rochette
b) Bridge Maryland
c) Bridge « cat-mesh »
d) Bridge de Virginie
2) Bridge collé à une ailette
a) Description
b) Indications
c) Contre-indications
d) Choix du matériau
1. Les céramiques alumineuses infiltrées
2. Les céramiques denses ou polycristallines
3. Les vitrocéramiques
4. Synthèse
B. Le bridge collé cantilever en vitrocéramique
1) Utilisation de la vitrocéramique
a) Les différents types de vitrocéramique
1. Céramiques feldspathiques
2. Céramiques feldspathiques renforcées à la leucite
3. Céramiques à base de silicate de lithium renforcé
4. Céramiques à base de disilicate de lithium
b) Choix de la vitrocéramique enrichie au disilicate de lithium
1. Propriétés mécaniques
2. Propriétés optiques
3. Aptitude au collage
c) Données de la littérature sur le bridge cantilever en vitrocéramique enrichie au disilicate de lithium
1. Comparaison des taux de survie en fonction du design 1 ailette/2 ailettes
2. Taux de survie du bridge cantilever réalisé en disilicate de lithium
3. Taux de satisfaction
2) Impératifs de préparation
a) Aménagement parodontal
b) Choix et préparation de la dent pilier
1. Choix de la dent pilier
2. Préparation de la dent pilier
3. L’empreinte
c) Surface de connexion
3) Le collage
a) Traitement de la pièce prothétique en vitrocéramique
1. Sablage à l’alumine
2. Mordançage à l’acide fluorhydrique
3. Silanisation
b) Traitement de la dent pilier
c) Protocole de collage
4) Avantages et inconvénients du bridge collé cantilever en vitrocéramique
a) Les avantages
b) Les inconvénients
5) Comparaison des différentes thérapeutiques
III. Cas clinique
A. Cas clinique n°1
B. Cas clinique n°2
Conclusion

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